Asatte Dance
Suekichi, jeune étudiant pas très brillant, se réveille le lendemain des funérailles de son riche arrière grand-père en la charmante compagnie d'Aya.
Comédies romantiques Futurs immanquables Le meilleur du Manga Love Stories Manga : avant 1995, la préhistoire Seinen Shogakukan Théâtre Tonkam
Suekichi, jeune étudiant pas très brillant, se réveille le lendemain des funérailles de son riche arrière grand-père en la charmante compagnie d'Aya. Il apprend peu après qu'il est l'héritier désigné d'une jolie collection de timbres qui vaut 450 millions de yens, à condition toutefois d'obtenir son diplôme, se marier et devenir un garçon sérieux. Aussitôt Tachimi, l'exécuteur testamentaire, sème la graine du doute : Aya ne serait-elle là que pour l'argent ? En tout cas une chose est sûre, il ne va pas se débarasser d'elle si facilement ! Sur fond de troupe de théâtre amateur, de job pour payer ses études, d'intrigues et de rebondissements, de scènes bien érotiques et de délires délirants, cette comédie romantique, érotique et dramatique déroule ses méandres. Un pur bonheur.
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Date de parution | Août 1995 |
Statut histoire | Série terminée 7 tomes parus |
Les avis
Eh bien ! On peut dire que Tonkam a fait un bon choix éditorial en décidant de publier ce manga dès 1995 ! Il n'a malheureusement pas été réédité depuis, et comme les droits sont échus en 2003, il faut le dénicher en occasion, le commander en version anglaise (largement rééditée, elle), ou recourir à des moyens moins légaux. Bref, il faut le vouloir, mais on peut le trouver. Asatte Dance ne peut que faire penser à Maison Ikkoku ("Juliette je t'aime") ou à d'autres mangas du même genre, avec un étudiant qui a des problèmes et qui est amoureux, ce pitch étant un grand classique... Il fait toutefois preuve d'un mélange absolument savoureux des genres puisqu'il conjugue humour, érotisme, drame et roman graphique avec beaucoup de naturel. Il faut dire que ses 1500 pages assez denses lui permettent d'explorer pas mal de chemins. Les personnages sont d'ailleurs nombreux et bien campés, multipliant encore les possibilités. A ce propos, cohérence et réalisme ne sont pas vraiment ce qu'il faut attendre en premier lieu d'Asatte Dance. Certains rebondissements passent en effet très bien en tant que fiction mais sont totalement irréalistes. Mais alors me diras-tu, ô lecteur impatient et fébrile, qu'est-ce qui fait que cette série est si géniale ? Eh bien beaucoup de choses, en fait. Déjà les personnages sont vraiment attachants. Ils débordent pour certains de vitalité (Aya, Ikezu), d'émotion. D'autres (Tachimi, le Yakuza, puis Sue vers la fin) sont d'une sobriété qui contraste de façon absolument magnifique. La grandiloquence caricaturée à l'extrême a aussi sa place avec Koki. Il y a encore Munakata, incroyable pot de colle éconduit et larmoyant, qui est souvent représenté à la façon des films d'horreur... Bien posés sans être figés, ils dévoilent petit à petit de plus en plus des facettes de leur personnalité. On sent de la part de l'auteur une certaine tendresse envers eux, et il est bien difficile de ne pas les trouver attachants. Très vivants, Aya et Suekichi révèleront au fil des tomes leurs véritables sentiments, étonnament réalistes... on en a parfois mal pour eux. Ensuite pour l'absence de gnangantitude habituelle au genre. Dans Ah! My Goddess! par exemple, les situations entre les personnages sont complètement figés. Pas d'évolution, et pas de bisou surtout pas ouhlala c'est sale ! Ici c'est le contraire. Il ne faut pas attendre plus loin que la page 59 du premier tome pour voir Aya à poil, et les scènes de sexe, pour érotiques (= non porno, Don Lope et Kael ce manga n'est pas pour vous) qu'elles soient, sont quand même bien explicites. Cette absence des tabous habituels se retrouve d'ailleurs aussi largement dans les dialogues. Quant à l'évolution... eh bien au fil de ces sept tomes, il y en a beaucoup. Trop, peut-être, mais cette dynamique participe largement au charme de cette série. Chose rare à mon avis, les dialogues sont probablement une des forces majeures d'Asatte Dance. C'est bien simple, par moments ils pétillent de malice, de répartie, d'humour, et en plus ils sonnent juste (à ce propos, pour ce que j'en ai vu, la traduction française me semble bien meilleure que la version américaine)... L'auteur s'amuse en plus à mettre des petits textes off soit en décalage avec l'action, soit venant la renforcer, et ça marche vraiment bien. Le personnage de Koki, qui disparaît d'ailleurs rapidement, illustre bien cet aspect, puisqu'il a un langage précieux et outré vraiment excellent. Outre tout cela il y a évidemment la mutltitude de petits délires qui parsèment ces pages. Petits textes off, réparties bien senties, situations invraisemblables, rêves éveillés, autodérision allusives ou en scènes complètes en sont les principales manifestations. Ce qui frappe, c'est l'adéquation du dessin, du dialogue et de l'esprit de ces délires. Ils forment un tout vraiment impressionnant. 300 align="left">Enfin le dessin d'Asatte Dance est tout simplement excellent. Extrêmement expressif, parfois troublant (hum), les décors ont tendance à être fouillés et bien réalisés. On peut toutefois décerner à Tonkam la palme de l'impression la plus dégueulasse et salopée pour les tomes 1 et 2 : la résolution des images étant largement insuffisante, on a droit a un effet d'escalier absolument ignoble. Je m'aperçois que j'ai beaucoup parlé des délires et de l'aspect comique... Mais attention, Asatte Dance c'est loin de n'être que ça ! C'est vraiment un tourbillon de sentiments, et c'est très loin d'être mièvre. Doutes, tristesse, jalousie, luxure, duplicité, découragement et égoïsme côtoient rires et délires, beuveries et sentiments plus roses. Pour toutes ces raisons, la lecture d'Asatte Dance est un grand (et long !) moment de bonheur. J'ai rarement autant ri devant de tels délires, et le tome 7, lourd d'incertitude et de mélancolie, est assez poignant. Au final je suis ressorti de cette lecture avec une furieuse envie d'y retourner. Vous trouverez ici le premier chapitre en français. Le scan est très mauvais, mais c'est déjà ça.
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