Dérives

Note: 2.71/5
(2.71/5 pour 7 avis)

Six scénaristes pour six récits et six personnages bien différents mis en image par Andreas dans six styles de dessin totalement différents.


Académie des Beaux-Arts de Tournai Andreas Auteurs allemands École européenne supérieure de l'image Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Yann

Six scénaristes (Bézian, Cossu, Foerster, Goffaux, Scholz, Yann) pour six récits et six personnages bien différents mis en image par Andreas dans six styles de dessin totalement différents. Scholz - César Breukelinckx, lancé à la découverte d'un Berlin hallucinant. Goffaux - L'évadé, en cavale pour accomplir son ultime devoir filial. Foerster - Capitaine Josuah : il ramène sur Terre le secret de la dernière planète inexplorée. Bezian - Georges, alcoolique, mondain, et ennemi des conventions. Cossu - Le voyageur, capable de créer une étoile sur une simple impulsion. Yann - Selim, meurtrier de plusieurs de ses amis et voisins. .

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 1991
Statut histoire Histoires courtes 2 tomes parus

Couverture de la série Dérives © Delcourt 1991
Les notes
Note: 2.71/5
(2.71/5 pour 7 avis)
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08/01/2005 | Ro
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Par Bruno :)
Note: 5/5
L'avatar du posteur Bruno :)

Ah ben voui ! Trop de beauté graphique pour qu'on passe à côté ! Malgré la variété des scénarios -il n'y a que celui de Goffaux, en complet porte-à-faux (gag!) avec l'ambiance générale, qui me déplait (sujet et exploitation de celui-ci.)-, le génial Artiste transcende encore une fois de sa maestria scénographique les planches de ces historiettes aux styles dépareillés. Il parvient à nous faire vivre, de l'intérieur, le désarroi d'un touriste lourdement "chimitisé" -probablement dépressif si on ajoute son apparence à sa mini biographie, qui insiste sur la vacuité de son existence- au travers d'une débauche de couleurs qui traduisent assez puissamment le malaise du personnage. Suit le récit, beaucoup plus plan-plan, de la cavale d'un assassin décidé à accomplir son "devoir" filial ; traité beaucoup plus classiquement, en noirs et couleurs pâles : très Polar. Si ce choix est basique, le découpage, là encore, réussit à rehausser la "facilité" du scénario : rien n'est plat dans la vigoureuse traduction picturale qu'en fait Andreas. Ensuite on décolle -carrément !- avec une histoire (incroyablement datée dans la mise en scène de son sujet éculé !) d'invasion extra-terrestre, pour laquelle ce fou au service de l'image nous ferait presque soupçonner qu'il ne carbure pas uniquement au café... Chaque case est à encadrer et, pourtant, les planches filent sous nos yeux éblouis comme un véritable arc-en-ciel de sens et de beauté. Incroyable d'arriver à ce genre de sommets graphiques à partir d'un matériau aussi pauvre : c'est de l'alchimie -et la preuve, s'il en était encore besoin, que la Bande Dessinée est bien l'art de fusionner texte et image en un tout supérieur, et non pas uniquement de les polir l'un-l'autre jusqu'à l'obtention d'un prix quelconque... J'ignore qui, de Bezian ou d'Andreas, a eu l'idée de cette vertigineuse descente d'escalier ; mais force est d'admettre que le traitement graphique, une fois de plus, transforme ces piquants échanges de fin de soirée en théâtre grandiose. Et, grâce à la maitrise décidément pluri-disciplinaire de l'artiste, on lit cet intermède brillant de simplicité (apparente : les dialogues sont très bien écrits) avec l'impression d'assister à une représentation de très grande qualité. Beaucoup plus abscons est l'ovni suivant ! Rien compris, sinon le contexte ; mais le choix d'un dessin qui fleure presque les années Pilote offre à ces quelques planches mystérieuses un glacis suffisamment personnel pour, encore une fois, provoquer un ressenti différent. La dernière collaboration, beaucoup plus classique dans son traitement de la part des deux associés, offre d'avantage à Andreas l'occasion d'exercer son art à traduire les sentiments : chaque personnage, en une ou deux cases seulement, exprime toute l'essence de sa personnalité -Yann y est aussi pour beaucoup, évidemment !- et l'histoire, pleine de familiarité et non dénuée d'un certain humour, nous permet de revenir sur Terre en douceur après cette virée un poil chaotique. Mais cela aussi fait parti du plaisir de lecture, quand on se frotte à un créateur aussi libre et talentueux que celui-là. Culte.

16/01/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Je n’ai lu que le premier tome, seul à m’être tombé sous la main. Je poste quand même mon avis, car je ne vais pas m’énerver à chercher le suivant. Car c’est un album qui se laisse lire, mais qui m’a quand même laissé sur ma faim, tant les histoires, peu développées et inégales, manquaient très souvent de coffre. L’histoire de Bézian est sans doute celle que j’ai trouvé la meilleure (ou celle qui m’a le moins laissé sur ma faim), avec ces convives quittant une grande réception et qui s’engueulent copieusement. Un album sans doute à réserver aux fans complétistes d’Andreas (ce n’est clairement pas son meilleur), cet album permet quand même de le voir faire un travail quelque peu original. En effet, il varie quand même pas mal son style d’une histoire à l’autre, cherchant à coller au style de l’auteur qui l’accompagne – tout en gardant sa marque (dessin et découpages des planches), même si le dessin qui accompagne Yann est très différent de tout ce que je connais de lui (ça n’est d’ailleurs pas ce que je préfère de lui, alors que l’histoire n’est pas si mauvaise). Je ne suis a priori pas fan de ce genre de concept, qui bride les auteurs faute de place, et apporte immanquablement une trop forte hétérogénéité de l’ensemble (au niveau des intrigues et aussi du dessin, puisqu’Andreas a fait le choix de varier grandement son style d’une histoire à l’autre). Et cette inquiétude s’est hélas trouvée vérifiée. Note réelle 2,5/5.

05/03/2023 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

Cette BD est un recueil de récits dessinés par Andréas mais scénarisés par d'autres auteurs. Elle date de 1991 et a clairement vieilli. On entrevoit déjà le talent d'Andréas au dessin, il se permet de changer de techniques avec réussite. Les scenarii sont inégaux et sans réelle continuité rendant l'ensemble étrange. C'est le projet le moins abouti d'Andreas mais il est excusé vu ce qu'il a proposé depuis ;) Je ne suis pas réellement objectif mais il faut reconnaitre que l'ensemble a peu de chances de plaire en dehors des fervents lecteurs d'Andréas.

29/05/2010 (modifier)
Par Chalybs
Note: 2/5

Voilà un album d'Andreas qui effectivement va nuancer les passions. Ces histoires sont souvent trop courtes. Cependant, je suis plutôt content de ma lecture. Autant les histoires de Scholz, Goffaux, Cossu, Foerster ont su capter mon intérêt, autant les autres, Bezian et Yann, non. Nous avons donc un ratio de 2/3. Bezian est extrèmement abscons, je n'y ai rien compris. Peut être le niveau de la lecture demandé était autre que celui avec lequel j'ai abordé cette histoire. Toujours est-il qu'elle m'est passée trois tonnes de kms sous la terre. Yann n'apporte rien de surprenant. Quant aux autres, les histoires sont d'un bon niveau. Variant les plaisirs et les styles, allant de l'enquête policière au surnaturel complet. Et une fois encore, avant tout, c'est le dessin d'Andreas qui m'a scotché. Je suis vraiment tombé amoureux de son style aussi varié et efficace que personnel et reconnaissable d'un seul coup d'œil. Un artiste incroyable dans le monde de la BD. On aime ou on n’aime pas, car malgré tout, son trait d'une précision diabolique est tortueux et tourmenté. Il ne pourra donc pas plaire à tout le monde. Malgré tout, je ne recommanderais pas cet album à l'achat. L'intérêt général n'étant pas suffisant. Ca m'arrache le cœur, mais cet Andreas n'est vraiment pas le meilleur et ne mérite pas forcément votre attention.

05/09/2007 (modifier)

Le sens de la moitié de ces courtes histoires m’a totalement échappé. Celles que j’ai comprises ne m’ont pas emballée. Je n’ai de ce fait éprouvé aucun plaisir à ma lecture. La seule chose positive que je puisse dire est qu’Andreas a une capacité à varier les styles graphiques, proprement bluffante, la maîtrise étant à chaque fois au rendez-vous. Dommage que ses scénaristes n’aient pas été à la hauteur.

30/08/2006 (modifier)
Par Spooky
Note: 2/5
L'avatar du posteur Spooky

Pour moi, l'oeuvre la plus faible d'Andreas à ce jour. Ok, il s'agit plus d'une mise en images que d'une véritable création du maître allemand, mais il a prouvé dans le passé être aussi à l'aise dans les écrits des autres. En effet, je trouve ce recueil totalement bancal, ou plutôt, assez médiocre. Andreas montre qu'il est capable de changer son style graphique pour s'adapter, mais il ne le transcende pas. Au niveau de mon avis sur la plupart des nouvelles, je suis assez d'accord avec Ro : seules celle de Bézian et de Foerster valent le coup selon moi, celle de Cossu (si si, je l'ai placé) étant la plus hermétique. Pour les inconditionnels d'Andreas uniquement.

22/01/2005 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

En tant que fan d'Andreas, je ne pouvais pas passer à côté de la réédition de cet album qui me manquait encore. Ce dernier est en réalité un recueil d'histoires courtes scénarisées par des amis d'Andreas et mis en image dans des styles de dessin à chaque fois totalement différent par Andreas. Le genre de ces histoires est également très différent, allant du thriller psychologique à la nouvelle de SF en passant par l'histoire poétique et hermétique. Scholz : la première histoire est la plus courte et mêle Uchronie (dans un Berlin parrallèle) et histoire délirante et légèrement hermétique. Elle bénéficie en outre d'un dessin assez fouillis. Je n'ai guère été charmé par cette histoire qui m'a franchement laissé sur ma fin. Goffaux : la seconde histoire est un thriller psychologique au final aussi sombre que l'est le choix de dessin d'Andreas. Le scénario est pas mal, plutôt fort, mais n'est pas très original au final. Foerster : l'histoire suivante ressemble à une nouvelle de SF des années 60. C'est l'histoire la moins hermétique de ce recueil et le dessin d'Andreas y est le plus proche de style le plus courant. Mais Foerster m'avait habitué à de meilleurs scénarios pour ses histoires courtes car celui-ci est franchement bateau pour une nouvelle de SF. Bezian : cette histoire là est superbe ! Andreas nous offre là un visuel sublime tant au niveau de la mise en page que de la couleur et du dessin. J'adore ! Le scénario pour sa part se lit très bien mais nous offre un final complètement hermétique. Il faudra que je lise des discussions à ce sujet pour essayer de comprendre l'aspect métaphorique de cette histoire. Néanmoins, même sans la comprendre, son aspect poétique a su me toucher grâce à la beauté de la mise en image d'Andreas. Superbe ! Cossu : encore une histoire franchement hermétique, mêlant une pseudo enquête policière à un délire onirico-fantastique pour finir sur... une révélation qui ne suffit pas à expliquer à mes yeux le reste de l'histoire. Le dessin d'Andreas m'y plait le moins de cet album, trop hachuré, le moins esthétique à mes yeux. Bref, je n'ai pas accroché à cette histoire là. Yann : le style d'Andreas pour cette histoire là est très différent de son style habituel. Il est ici tout en rondeur, en couleurs pastels, en personnages rondouillards et presque mignons d'aspect... C'est joli, c'est sympa. Quant au scénario, il est pas mal, pas transcendant mais pas mal. En résumé, je ne suis pas mécontent de mon achat, surtout pour l'excellente histoire de Bezian, mais il est possible que seuls les fans d'Andreas trouvent judicieux d'acheter cet album car les histoires sont inégales tant au niveau du scénario que du style de dessin.

08/01/2005 (modifier)