Les Années pattes d'eph'
Twist, rock, vespa et premiers émois... A l'ombre des jeunes filles en fleurs et des jupes vichy, voila toutes les sweet ressuscitées sous nos yeux.
1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Echo des Savanes Occitanie
Twist, rock, vespa et premiers émois... A l'ombre des jeunes filles en fleurs et des jupes vichy, voila toutes les sweet ressuscitées sous nos yeux. Et pas celles des magazines. Les vraies, les pures, les dures. Celles des coups de gueule et des coups de foudre. Véritable magicien du verbe et de la couleur, Max Cabanes a retrouvé les accents authentiques des "années pattes d'éph'".
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Date de parution | Octobre 1992 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
On retrouve pas mal de choses communes avec certaines séries de Baru dans cet album. La jeunesse populaire, un ton enjoué, une chronique d’un quotidien ordinaire au passage de l’adolescence à l’âge adulte. On est aussi en plein dans cette époque années 1960 (Cabanes était lui aussi ado à cette époque). Aux préoccupations de l’âge des personnages (la drague – voire les premières et nombreuses expériences sexuelles, l’émancipation des adultes), s’ajoute une ode à ces sixties où le rock, de nouvelles modes, faisaient entrer la jeunesse dans la société de consommation. Il y a un côté nostalgique (l’histoire a été publiée dans les années 1990) qui parlera sans doute aux lecteurs les plus âgés. Elle peut aussi laisser de côté une partie des autres. Cette ode à la déconne, à l’insouciance et à la frivolité (mais aussi au machisme assumé) est assez légère, manque clairement de fond. Mais ça se laisse lire. Idem pour le dessin, loin d’être exempt de défauts, mais qui, avec une colorisation lumineuse, n’est pas désagréable. Note réelle 2,5/5.
Je viens de véritablement découvrir cette Bd dans l'Echo des savanes lorsqu'elle y était publiée en gros chapitres de 6 à 10 pages en 1992. Cabannes recrée toute une époque, celle des sixties, des copains, des filles, du twist et des Chaussettes Noires, des jupes vichy, des mobylettes et vespas, enfin bref une époque totalement insouciante axée sur la jeunesse qui voulait s'évader et goûter aux plaisirs et au sexe. Pourtant le titre me surprend parce que les années pattes d'eph' pour moi, ça correspond à ma propre jeunesse, celle des années 70, où on arborait des cheveux longs, des frusques hyper cintrées et moule-burnes, des talons compensés, des bagouses plein les doigts, des grosses médailles sur le poitrail ouvert, celle où on fumait des pétards en écoutant de la musique planante ou psychédélique, bref je trouve que ça ne correspond pas tellement aux années 60, époque que je n'ai pas vécue directement, sinon à travers mes parents, car je n'étais qu'un mouflet. Mais j'en ai tellement entendu parler et je m'en suis imprégné, surtout par la musique et le cinéma, que j'ai un peu l'impression de les avoir vécues. Je trouve que Cabannes aurait pu plus justement titrer sa Bd "les Années Yé-yé"... Cette bande me fait d'ailleurs énormément penser au film les Tricheurs, de Marcel Carné, qui racontait les soirées de la jeunesse bourge de Saint-Germain-des-Prés, les rivalités amoureuses, les expériences sexuelles, les découvertes diverses et aussi une sorte de mal de vivre à travers certains personnages. Ici, Cabannes est assez proche de cet univers je trouve, et il dit bien dès le début de son récit, que en 62, c'était pas comme aujourd'hui, pas de spleen, pas de chômage, pas de stress, pas de questionnements... comme je disais, il raconte une période insouciante qu'il a probablement vécue. La découverte du cul est d'ailleurs très présente, je n'imaginais pas les filles aussi délurées en 62, celles qui vous sortent la bite du slip et se mettent à l'astiquer, ça semble peut-être un peu exagéré, je n'ai jamais eu d'échos à travers les récits de mes parents qui me parlaient de leur jeunesse très librement, que ça se passait comme ça, et pourtant ils étaient issus de milieux ouvriers et petits bourgeois, et les filles étaient relativement sages, tout en ayant des pensées interdites, je sais que ma mère avait une soeur un peu rebelle mais elle courait pas après plein de mecs, elle aimait le cul mais de façon normale on va dire... quant aux mecs, ils étaient à peu près conformes à ce que Cabannes décrit, c'est à dire un peu tarés, cons, frimeurs, toujours dans une démarche de virilité, mais aussi attachants et fidèles en amitié. Au final, je ne suis pas absolument fan de ce genre d'évocation, mais je trouve que c'est une chronique avec une valeur documentaire intéressante, malgré certaines exagérations, il ne faut pas prendre tout au premier degré, ça se laisse lire agréablement, embelli par un dessin de style un peu pictural, bien qu'un peu irrégulier comme style. Enfin, dernier point, je n'aurais pas classé cette Bd en genre humour, ce n'est pas ouvertement comique, ni très drôle, disons que si humour il y a, il est très secondaire, c'est avant tout une chronique, donc je verrais plus cette histoire soit en documentaire, soit en roman graphique.
Max Cabanes au dessin pour raconter les années 60 dans sa ville natale de Béziers, ça pouvait donner quelque chose de chouette. Cabanes a en effet un sacré coup de crayon. Et la partie probablement semi-autobiographique du récit, puisqu'il avait le même âge que les protagonistes à l'époque, pouvait être intéressante. Malheureusement, je n'ai pas accroché. Graphiquement, d'abord, le style est irrégulier. Doté d'un trait fin et soigné pour les toutes premières planches, il devient plus charbonneux et plus lâché par la suite. Les visages sont très changeants et certains se confondent un peu trop facilement. Dommage car il y a quand même la patte de Cabanes dans ce graphisme et que c'est un sacré dessinateur. Mais il a produit des planches nettement plus belles par la suite. Ensuite l'ambiance années 60 ne m'a pas charmé. J'y suis totalement étranger à la base et l'auteur n'a pas su me la rendre attachante. Les protagonistes sont des petites frappes, des ados qui traînent dans les rues, discutent rock, bécanes, fringues et beaucoup gonzesses. Ils enchaînent aussi les expériences sexuelles ou simplement érotiques avec beaucoup de filles un peu salopes, drôle de mélange entre les femmes libérées de nos jours et des hypocrites engoncées dans les normes sociales de l'époque. La narration, quant à elle, est décousue, parfois franchement trop quand elle part en digressions imaginaires. On dirait que le récit a été scindé en chapitres comme pour une publication en périodique, peut-être en pré-publication dans l'Echo des Savanes. Je me suis un peu ennuyé et surtout je ne me suis pas du tout attaché aux personnages.
Ce n’est pas l’époque de ma jeunesse et honnêtement avec ce qui est narré ici, je me dis que tant mieux ! L’album nous fait revivre la décennie des Sixties dans une ville provinciale avec ses bandes, sa musique, ses fringues… Le dessin est un tantinet vieillot, les couleurs chaudes rendent un sud de la France ensoleillé mais un peu délavé. Les personnages sont travaillés, tout étant dans le détail de la tenue, surtout chez les garçons (coiffures, largeurs de pantalon, scooter et autres accessoires n’auront plus de secret pour vous !). Vous saurez tout sur les tendances vestimentaires et les idoles de cette génération. Le scénario raconte une vie ordinaire dans une bande, entre larcins et drague lourdingue, nos gus vouent une admiration pour « le vieux » qui les emmène dans toutes sortes d’aventures, toujours à base de femme ou de baston. Honnêtement je n’ai pas senti la moindre once d’attachement pour ces gars qui ne font rien de leur vie et se contentent de suivre des exemples au gré des modes. Pire leur méchanceté gratuite vis-à-vis des plus faibles qu’eux me met en rage. On a l’impression d’être dans une cour de récré à base de c’est qui le patron, c’est qui le plus fort. Quand aux filles, ce sont les moins farouches qui jouent avec les hommes qui sont ici très représentées, la sexualité est omniprésente avec une tonalité tout à fait rétro. Les hommes sont très « rentre dedans » mais au final il ne se passe pas grand-chose et tout le monde s’avère pudique, il y a un parfum du passé dans cette déclinaison de la sexualité où on se libère et on ose provoquer pas mal mais pour peu d’action. Maintenant peut-être est-ce tout le charme d’une époque que je n’ai pas connue, nos rebelles d’hier écoutant Vartan et Johnny ne sont pas bien malins dans cet album, mais il se dégage tout de même un je ne sais quoi d’humain, un je ne sais quoi d’insouciance et d’irrationnel pas désagréables. Un je ne sais quoi d’irrévérencieux aussi, attachant car aux conséquences visiblement peu dramatiques et flattant notre besoin de Liberté, mais éthiquement parfois dur à avaler. A connaître pour les nostalgiques ou pour découvrir une certaine vie d’une certaine catégorie de jeune à cette époque.
Mise à part La Maison Winchester que j'avais peu apprécié, je n'avais pas encore découvert l'oeuvre de Max Cabanes. C'est original et très adulte dans le propos. Ici, l'auteur nous fait découvrir un pan de (sa?) jeunesse de la France des années 60. On explore aussi bien la vie musicale, que cinématographique ainsi que les modes vestimentaires sans oublier les voitures et autres Vespa. Une formidable libération sexuelle également... qui me laisse dubitatif par rapport à l'époque que nous vivons. J'ai pas connu les années 60 mais j'aurais bien aimé. C'est certes un peu "ringard" notamment dans les lignes du dessin mais le but de faire ressuscité une certaine atmosphère de ces années là est atteint. J'ai trouvé l'ensemble de ce récit assez sympathique.
Ah les années 60... Toute une époque, faite d'insouciance, de frime, de déconne, de liberté... Une époque que ma génération retrouve au travers de vieux films (comme American Graffiti...), de morceaux musicaux ou de BD. Celle de Max Cabanes est assez savoureuse, rend compte d'une ambiance assez extraordinaire... Ptites pépées, aventures au coin de la rue, un brin d'érotisme, des couleurs chaudes... Son dessin, très expressif, rend un bel hommage à cette époque. Dommage qu'il expédie quelque peu la fin de son récit, ça le déséquilibre quelque peu. Mais l'ensemble reste largement distrayant.
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