A la lettre près
J'écris à l'adulte que je serai plus tard pour qu'il ne devienne pas ce que je redoute.
Albin Michel Bichromie École européenne supérieure de l'image
J'écris à l'adulte que je serai plus tard pour qu'il ne devienne pas ce que je redoute. Patrick a 40 ans. Marqué par la vie, par les désillusions, il tient pas mal du sale con. Et un jour Lorena, son ancien amour, lui apporte une lettre... lettre qu'il s'est écrit à lui-même, du haut de ses 17 ans.
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Date de parution | Janvier 2005 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Plusieurs choses m’ont plu dans cet album, même si je lui ai aussi trouvé quelques défauts. D’abord le dessin, moderne et dynamique, que je trouve bien accompagné d’une colorisation adaptée au sujet, au ton de son traitement, une bichromie sombre, avec des tons de vert, comme le temps ou certains idéaux qui se seraient oxydés. L’histoire ensuite, dont la construction se révèle quelque peu originale. En effet, nous suivons à rebours la vie d’un homme. Celui-ci, la quarantaine, retombe sur une lettre qu’il avait écrite adolescent, confiée à l’époque à une femme aimée, et dans laquelle il rappelait ses idéaux, s’écrivant à lui-même adulte, en espérant ne pas constater alors de trop gros hiatus entre ce qu’il rêvait d’être et ce qu’il était devenu. Nous refaisons donc à l’envers le chemin de la vie de Patrick, nous arrêtant à diverses étapes, qui nous montrent à chaque fois quand et comment il s’est éloigné de la ligne qu’il s’était fixée adolescent. Il faut dire que l’ado serait terriblement déçu de voir l’adulte qu’il est devenu. Et il faut dire que Patrick n’attire pas l’empathie, égoïste, peu fiable, enchainant les conquêtes féminines et traitant amis et boulot par-dessus la jambe, faisant preuve d’un cynisme désagréable. Personnage désagréable certes, mais après tout pourquoi pas ? Ce qui me laisse plus sur ma faim, c’est que l’intrigue, une fois accepté son déroulement en « replay », et une fois compris que Patrick va s’écarter de ses idées de jeunesse, devient quelque peu linéaire, manque parfois de surprise. Mais je reste quand même très satisfait de ma lecture. Je possède la première édition, et ai vu en l’avisant que l’album avait été réédité, avec une nouvelle couverture, mettant en valeur Lorena, la destinatrice de la lettre, alors que sur l’originale c’était un Patrick au regard noir et lointain. Je ne sais pas si du coup Pomès a ajouté ou modifié quelque chose de son histoire, qui justifierait ce changement d’angle de vue ? Cela reste en tout cas un album à découvrir, un roman graphique sympathique. D’autant que c’était le premier album de l’auteur, qui signait là de façon intéressante et originale ses débuts. Note réelle 3,5/5.
Je suis un peu mitigé sur cette BD. Le gros point positif, c’est une narration anti chronologique très bien faite. Ce qui en revanche m’a gêné c’est le personnage principal auquel il est difficile de s’attacher tellement son comportement est méprisable... mais c’est l’histoire qui veut ça... Le dessin est une bichromie de vert bien maîtrisée, même si ce n’est pas mon style de dessin préféré... Au final une lecture qui vaut le détour surtout pour la construction de l’histoire.
Voila une BD intéressante à plus d'un titre et que je vais soigneusement garder de côté pour la relire dans dix ans. Elle aura sans doute encore plus d'impact à ce moment-là, j'en suis certain. Je n'avais aucune attente et aucune idée de l'histoire, je me suis donc laissé porter par le scénario et j'ai été agréablement surpris de celui-ci, notamment dans sa construction en partie à l'envers. C'est une réflexion plutôt pessimiste sur le temps qui passe et sur la nature de l'être humain, surtout chez les hommes, mais bien menée. Ce fameux poids de la réalité face aux envies de la jeunesse, aux idéaux et au reste. Mais pour autant, la vie est aussi une suite d'expériences et de choix qui nous changent, ou alors notre nature profonde se révèle petit à petit. Qui sait ? Le dessin sert bien son propos, avec ce noir et gris aux traits anguleux. C'est une bonne façon de rendre l'ambiance et également le comportement du personnage principal, qui mériterait des baffes tant il sait être lâche, amoral et orgueilleux. Un personnage qui mériterait presque ce qui lui arrive, mais qu'on prend aussi en pitié parfois. Le seul souci que j'ai avec cette BD, c'est qu'il manque un petit truc, la petite pointe de détail qui rendrait l'ensemble plus impactant encore, comme par exemple une planche de ce que ça lui a fait de lire cette lettre, ou un petite image sur l'après lecture. Quelque chose qui indiquerait ce qu'il advint de tout ceci. Parce que finir sur une telle note, à la fois peu positive et qui peut faire mal, ça laisse trop de choses en suspens. Je verrais à l'occasion si les quelques planches rajoutées dans la version de 2018 ont changé cela, mais pour l'instant ça me laisse un petit goût d'inachevé en bouche. Et c'est dommage que ce goût reste lorsque tout le reste est remarquablement brillant.
L'idée d'un adolescent écrivant une lettre sur ses idéaux à faire parvenir à lui même des années plus tard était intéressante. Sauf que le personnage n'est absolument pas attachant. On suit le parcours (à l'envers) de sa vie sans ressentir d'émotion. Il est lache, égoiste, succombe à la facilité (comme la plupart d'entre nous) et est totalement en contradiction avec les idéaux de sa jeunesse. Une bd qui ne me laissera pas un souvenir inoubliable.
Très belle bande dessinée. Une idée simple et originale : un adolescent écrit une lettre au quadragénaire qu'il va devenir. A 40 ans, Patrick fait rétroactivement le bilan de sa vie, des concessions qu'il a dû faire, des compromissions voire des petites lâchetés de sa vie... Le personnage est franchement antipathique mais je le trouve quand même attachant malgré, ou plutôt grâce à ses faiblesses. C'est habilement construit. Le dessin, déroutant au début, se met au service de l'histoire. A recommander à tous les quadras! A la lecture de ce "roman graphique", on se demande immanquablement : "Et moi, que suis-je devenu?"
Ayant acheté cette bd dès sa sortie, c’est seulement maintenant que je la lis. Sans pouvoir situer l’auteur, je reconnais dans ses dessins un petit air familier. Un rapide coup d’œil sur BDT et je me rends compte qu’il a réalisé Chemins de Fer que j’ai lu récemment (et que j’ai bien apprécié). Comme quoi, quand un style plait . . . Avec cet album, Cyrille Pomès matérialise une idée qui m’a longtemps travaillé. Et si, pour une fois, le récit débutait par sa fin et se terminait par son commencement ? Idée à la fois saugrenue, loufoque et séduisante mais pas facile à mettre en œuvre. Cyrille l’a concrétisé avec brio ! J’apprécie beaucoup sa narration sous forme de courts chapitres et ses dialogues acidulés. Il arrive à insuffler une atmosphère très particulière qui se retrouve un peu d’ailleurs dans Chemins de Fer. Cet album retrace le parcours d’un homme qui a couché sur papier ses idéaux étant ado. Cette lettre refait surface 23 ans après. C’est l’occasion pour lui de faire le bilan de sa vie, tant sentimentale que professionnelle. Un récit réfléchit et superbement mis en images. Une réussite. Alors oui, pour ces raisons, cet album est culte à mes yeux. Un auteur à suivre de près . . .
Très bon one shot surtout pour une première BD. Le scénario est original sur la forme plus que sur le fond. Le fait d'inverser chronologiquement les évènements avec en tâche de fond une lettre écrite par le personnage à 17 ans s'avère être un exercice technique bien mené. Que reste-t-il des idéaux après plus de 20 années de vie, le constat est cru et parfois amer. A 40 ans, Patrick a évolué même si son comportement amoureux s'approche plus de celui d'un ado. Il est limite insupportable mais c'est là tout l'intérêt de l'histoire car son manque de remise en question ne l'amène pas vers des sommets. Le choix de la vie facile et superficielle ne laisse pas grand chose si ce n'est des bons moments sur le présent puis des regrets par la suite. Ce roman amène à se poser des questions au lecteur qui ne peut que réagir devant de tels comportements. Le dessin en bichromie est élégant, le choix d'une couleur froide contraste avec la vie bouillante du personnage. Cyrille Pomès se révèle être un auteur complet et talentueux.
Je n'ai pas du tout accroché à ce récit qui retrace la vie amoureuse depuis l'adolescence du personnage principal. Le dessin ne me plait pas du tout : trop grossier à mon goût et pas de colorisation. Mais bon j'aurais aisément pu passer sur ce détail si le scénario avait été bien : mais non rien ne m'a plu ! Les lettres qu'il relit et qu'il avait écrites lors de ses 17ans ne sont pas intéressantes selon moi et n'apportent rien de neuf à l'histoire. Je m'imaginais vraiment le scénario d'une autre manière en lisant le résumé. Bref aussi vite lu, aussi vite oublié. Désolé pour les amateurs, et pourtant le sujet m'avait vraiment paru sympathique : une bonne déception donc. A lire avant d'acheter selon moi.
C'est fou comme on peut changer. De nos rêves d'adolescent, il ne reste parfois rien, même pas le souvenir de ces années passées. Quand on est jeune, on pense avoir la vie devant soi, des projets plein la tête, des idées préconçues et puis... le temps passe... on oublie tout ça pour ne garder que le quotidien et les aléas de la vie. Je crois que ce qui fait mouche, c'est qu'on peut regarder dans ce bouquin comme dans un miroir. Autrement dit, que faisons-nous de nos illusions et de nos rêves le temps passant ? Changeons-nous ? Réalisons-nous que nous changeons ? Oublions-nous jusqu'au notre personnalité d'adolescent ? Je n'ai pas de réponse, Cyril Pomès a lui une attitude pessimiste et donne une version plus que décevante de notre évolution au fil de l'âge. Il est vrai que son personnage est particulier, mais un peu de nous-même est visible et comparable. Et puis la construction, surprenante, est vraiment habile. Nous suivons des étapes de la vie de Patrick, rythmées par la lecture des portions de sa lettre à 17 ans. Le dessin est accrocheur et la bichromie ne gêne en rien la lecture. Intéressant et saisissant.
Un album qui a d’indéniables qualités, j’ai bien aimé la narration rétrospective. L'idée de départ est assez originale : alors qu'il a fait cette lettre à 17 ans, Patrick bourré de certitudes et d’illusions sur son futur se découvre à nous dès le début de l’album lorsqu'il a 40 ans. A partir de là chaque flash-back permet de mieux cerner ce personnage instable, jouisseur et finalement désabusé. A aucun moment, on ne juge le personnage et chaque scène nous rapproche peu à peu des 17 ans, moment où il écrit cette fameuse lettre car la narration est à l’envers. Bon je suis pas sûr d'être clair, sinon lisez l’album !!! Les différentes saynètes expliquent comment Patrick va finalement de désillusions en désillusions, s’éloignant au fur et à mesure de ses objectifs d’adolescent. C'est parfois émouvant. Au dessin, j’ai bien aimé la trame verte de l’album, par contre je trouve que les dessins sont parfois un peu trop carrés. Les personnages féminins sont cependant agréables à regarder. Un ouvrage qui fait parti du meilleur Albin Michel et c’est à signaler.
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