Dans la prison (Keimusho no naka)
DANS LA PRISON (« Keimusho no naka » dans son titre original) de Kazuichi Hanawa à été publié en 2000 au Japon. Cet ouvrage constitue un remarquable témoignage sur les trois années que l’auteur à passées dans une prison de l’île nord d’Hokkaidô, où il avait été incarcéré le 8 décembre 1994 pour détention illégale d’arme à feu.
Autobiographie BDs adaptées en film Documentaires Gekiga Les petits éditeurs indépendants Prisons Seirin Kôgeisha
Dans cet un habile pamphlet contre le système carcéral nippon, Kazuichi Hanawa rend compte de la vie dans cette "communauté" d’une manière extrêmement scrupuleuse où une foule de détails prennent une importance qu’ils n’auraient pas à l’extérieur et élabore une réflexion originale sur sa condition de détenu. (On notera que, pour respecter le souhait de Kazuichi Hanawa, cet ouvrage est publié dans la sens de lecture original japonais.) Un film adapté de ce livre a également été réalisé par Yoichi Sai. Sorti au Japon en 2002, il a été présenté en 2003 au festival de Deauville. (source : Ego Comme X)
Scénario | |
Dessin | |
Traduction | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Février 2005 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Mouais. Je suis resté quelque peu sur ma faim à l’issue de cette lecture, que j’ai trouvée peu passionnante. En effet, publiée par Le Lézard noir, je me disais que cette chronique de l’emprisonnement de l’auteur était sûrement teintée d’angoisse, de noirceur, de quelque chose à même de la faire sortir d’un ronronnement engourdissant. Eh bien il n’en est rien, puisque Hanawa se contente de nous dépeindre l’univers carcéral japonais, et sa propre détention, en le faisant de façon assez froide, presque impersonnelle, tout à fait « clinique ». Alors, certes, il y a des informations intéressantes et des particularités typiquement japonaises, et le ton de l’auteur est parfois surprenant (il semble non pas exactement s’être résigné, mais accepter totalement son sort, et même y trouver de nombreux petits avantages et plaisirs). Mais la description par le menu de chaque pièce, chaque outil, chaque déplacement, chaque action, presque chaque respiration de cette prison lasse au bout d’un moment, faute d’une accroche plus dynamique et surprenante. Le dessin est assez expressif, et joue très bien du Noir et Blanc : simple, mais efficace et agréable. Note réelle 2,5/5.
Je pensais que ce manga serait bien plus qu'une description de la vie en prison au Japon, je pensais vraiment trouver plus dans ce manga (un récit poignant, un peu d'aventure voire quelques passages plutôt malsains, etc...). Mais non, l'auteur nous dépeint juste la vie dans une prison nippone. On n'y trouvera pas de récit coup de poing, ni de conditions de vie inhumaines (heureusement finalement). Je ne sais pas si ces conditions ressemblent à celles des prisonniers occidentaux, en tout cas, malgré le manque de liberté et beaucoup de rigueur, la vie en prison au Japon, d'après l'auteur, n'a pas l'air d'être un enfer. Après, j'ai trouvé intéressant ce documentaire sur un pan de la société japonaise, mais j'aurais aimé lire un récit moins neutre, plus connaître la vie de l'auteur (l'histoire de son crime aussi), la vie des autres prisonniers, les avis des gardes, etc... Ici, l'auteur ne recherche pas à nous montrer tout ça, il cherche juste à dépeindre le plus justement la prison japonaise, et je trouve ça un peu dommage (à la lecture de l'œuvre, je n'ai ressenti aucune émotion). Au niveau du dessin, j'aime bien le style (très chargé en trait, c'est le genre de dessin qui me plaît), j'aime aussi beaucoup les décors qui regorgent de détails. Mais j'aurais aimé encore plus le dessin s'il était beaucoup plus précis (surtout au niveau des personnages), car des fois le trait est vraiment incertain (et donc pas forcément très esthétique). Intéressant, juste intéressant....
Quelle déception !!! Ce manga décrit avec minutie la vie dans une prison japonaise. Le sens du détail est extrême, on est même plus dans l'inventaire que le documentaire... Il y a des bonnes choses noyées dans la masse, en particulier le dessin. Il est impressionnant de réalisme. Certaines pages sont si détaillées que je n'arrive pas à imaginer le temps qu'a mis l'auteur pour les produire. Destiné à un lectorat du pays du soleil levant, ce one shot perd de sa valeur en France où le lecteur est peu concerné par cette vie carcérale différente ainsi que la culture bien trop éloignée de la notre. C'est à découvrir pour les curieux, mais le prix en rebutera quand même un grand nombre.
Dans la prison est un documentaire précis et presque obsessionnel sur la prison japonaise. On y retrouve le narrateur, l'auteur, qui fait le récit de son incarcération pour un délit mineur. Ce qui m'a le plus déroutée, c'est la soumission de cet homme à son destin et à un mode d'emprisonnement très étrange pour les occidentaux habitués à "autre chose". En fait, j'ai été attirée par ce livre car j'avais adoré le film Hana bi et je pense que ce livre permet de mieux comprendre la psychologie du personnage de ce film. Par contre, j'ai parfois été gênée par la volonté de l'auteur de s'attarder sur les détails très "intime" de sa vie en prison. Je n'ai pas non plus trop accroché au dessin car je trouve parfois les visages un peu grossiers. En résumé, un album très intéressant et qui en dit beaucoup sur un certain aspect de la culture japonaise et de sa mentalité mais qui peut parfois laisser assez froid.
Comme son titre peut le laisser supposer, ce gekiga parle de la prison. Ici elle est vue de l'intérieur par un des pensionnaires qui se trouve être l'auteur lui-même. Ici c'est du réel, du concret, du vécu. La description de cette vie d'enfermé est quasi encyclopédique tant elle est détaillée, abordant tous les sujets qu'une personne s'apprêtant à aller en prison va rencontrer. Enfin si votre ami va effectivement dans une prison japonaise, cette espèce de paradis sur terre où on mange bien, on fait ses corvées bien sagement et on joue pour passer le temps avec ses potes de cellule. Ce sont des potes plutôt intimes car ils peuvent vous voir régulièrement pratiquer l'une des trois ou quatre activités essentielles de tout être humain, d'une assez amusante façon vue de mon oeil d'occidental. Le dessin est plutôt léché et réaliste avec un petit air du style carte à gratter. Bref à lire, indispensable je ne pense pas. Et à un tel prix d'acquisition, il est aisément préférable de le lire dans n'importe quelle bibliothèque qui pourrait vous le proposer.
J'ai été assez déçu par cet album. Du fait de ses récompenses à Angoulême, je m'attendais à quelque chose de vraiment original, décalé, à une fiction à la fois surprenante et très critique. Or, à moins que je n'aie pas compris les allusions et les autres niveaux de lecture (ce qui reste fortement possible), j'ai parcouru un album certes intéressant par son côté documentaire, mais vraiment plat dans la mesure où la réalité qu'il décrit est désespérément banale. Certes, l'univers carcéral nippon n'a rien à voir avec son homologue américain, tellement déformé par le prisme de la télévision et du cinéma. Il n'a pas grand chose à voir non plus avec la prison en France. En définitive, qu'est-ce qu'on a ? Des détenus tous formatés, enfermés dans une routine de vie et de travail très aliénante, soumis à un régime somme toute pas si contraignant que ça. L'auteur le répète à l'envi, ils sont bien traités, mangent très bien en prison. Un esprit simple en viendrait presque à envier cette vie relativement facile. Bien sûr, l'appauvrissement intellectuel du prisonnier nippon est considérable, et l'on n'a pas l'impression que la réinsertion soit une priorité pour la Justice locale. Pas besoin de nier à l'auteur l'authenticité de l'histoire (bien que je le soupçonne de passer sous silence les quelques séjours qu'il a pu passer en cellule de punition), tant la description des repas est variée et détaillée. Malgré cette sincérité et une lecture globalement agréable, cet album n'intéressera que ceux qui sont curieux de ce pan de la culture et de la société japonaises, à mon avis.
A quoi ressemble l'univers carcéral ? Outre les excellents volumes collectifs chez Delcourt (paroles de parloirs, Paroles de taulards, paroles de taule), qui présentent de courtes histoires basées sur le vécu de la prisonniers, il faut absolument lire "Dans la prison" de Hanawa. La prison y est décrite avec une foule de détail (sur les repas, les vêtements, les sanitaires, les lectures, la discipline, les conversations, etc.) qui donne le vertige. Cette attention quasi obsessionnelle pour les détails les plus infimes peut sans doute devenir ennuyante pour le lecteur, mais est en même temps fascinante car elle en dit long sur la manière dont le temps s'écoule pour les prisonniers, ainsi que sur l'exiguïté de l'existence (qui n'a rien à envier à celle de leurs cellules). La prison telle qu'elle y est décrite est à la fois moins dure (bons repas et sécurité), et plus débilitante que ce que je m'imaginais.
Deuxième manga d'Ego Comme X (après L'homme sans talent), et deuxième choix remarquable. Exposant le quotidien au sens strict du terme de l'auteur durant son séjour de trois années en prison, cette oeuvre se révèle assez fascinante de part le souci poussé du détail (parfois assez incongru quoique pertinent dans le sujet, comme l'utilisation des toilettes) et le ton très particulier qu'elle véhicule. On a en effet plutôt l'habitude des prisons à l'américaine, avec des clans, une violence latente prête à exploser à tout instant, des haines fortes, un climat malsain, des gardiens souvent gratuitement méchants. Rien de tout ça ici. Le quotidien de cette prison japonaise semble fait d'un calme cotonneux rendant lointain et irréel le monde extérieur. Comme le laisse souvent entendre l'auteur, il s'agit là presque d'un cocon où l'on finit par se trouver bien, à l'abri des tracasseries... pour autant qu'on respecte les règles extrêmement strictes du lieu. Rangement des objets, manière de s'adresser aux gardiens, façon de marcher dans le couloir, tenue vestimentaire, tout, jusqu'au moindre détail, est réglementé ! C'en devient quasi obsessionnel pour les détenus qui en viennent logiquement à intégrer ces règles strictes. Dans ce quotidien quasi intemporel, ce sont les repas qui rythment le temps qui passe. Très variés, abondants et de bonne qualité, l'auteur les décrit souvent en grand détail... Ca donne l'eau à la bouche mais on les passe volontiers. Le ton de cet album est vraiment particulier. Tout y semble paisible, dépassionné au sens éthymologique [*] du terme. Pourtant l'auteur y glisse de nombreuses connotations [*] : humour, ironie, critique. La peine de prison semble pleinement assumée, les détenus s'entendent plutôt bien ensemble, tous semblent collaborer pour que tout se déroule le mieux possible... Tout cela a un côté un peu enfantin, comme des gosses qui essaieraient de bien se tenir, craintifs de se faire gronder. Le dessin de Hanawa est assez excellent. Assez "veille école", peu de trames, beaucoup de hachures, décors souvent fouillés, réaliste et précis et légèrement caricatural pour les personnages et les visages, on y touve aussi des intégrations de figures de styles ilustrant très bien le propos (fermeture éclair à la place de la bouche, personnage prenant la forme d'une pyramide, etc.). Témoignage très intéressant et résolument original quant à sa forme et sa nature, "Dans la prison" pose une foule de questions non seulement sur cette vie carcérale, mais également à travers elle sur notre société et son fonctionement. D'une lecture très riche derrière sa sobriété apparente, cette oeuvre me semble mériter amplement un culte, quoique particulier, l'album étant très atypique. La seule chose qui me fait hurler, c'est son prix. 25€, même pour un livre de grande qualité au niveau du contenu et de la fabrication, ça fait mal. Notes sur l'objet : papier épais de très bonne qualité, blanc cassé. Couverture superbe, agréable au toucher. Dos résistant à l'ouverture de l'album à condition de ne pas insister (sinon il peut se casser). Notes très abondantes, essentiellement culinaires. Adaptation graphique (traduction des idéogrammes intégrés au dessin) bonne (sous-titrage sous les cases la plupart du temps) quoique pas toujours commode ; parfois intégrée au dessin par manque de place (double page 146-147, particulièrement chargée, assez pénible à lire). Quelques coquilles et fautes. [*] J'm'escuze de parler riche, m'sieurs dames...
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site