Bandolero
"Caballero est mon nom et comme tel je me conduis". Adaptation de l'autobiographie d'un célèbre bandolero (brigand) andalou du XIXe siècle, Juan Caballero.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Auteurs espagnols Biographies Espagne Séries avec un unique avis
Préface de l'album par Javier Coma. (très informative et bien écrite) BANDOLERO Un romancero écrit et dessiné par un (très) grand d'Espagne : Carlos Gimenez. Il s'agit d'une adaptation de l'autobiographie d'un célèbre bandolero (brigand) andalou du XIXe siècle, Juan Caballero. Le livre, intitulé Historia verdadera y real de la vida y hechos notables de Juan Caballero, escrita a la memoria por él mimso (Histoire véritable et réelle de la vie et des faits remarquables de Juan Caballero, écrite par lui-même) a fait l'objet, il y a une dizaine d'années, d'une édition critique, préfacée et annotée par José Maria de Mena, membre de l'Académie Royale d'Histoire. Carlos Gimenez a travaillé sur cette édition et entrepris le récit des aventures de Juan Caballero à partir de la seconde partie du livre (qui en comprend 4), en ayant parfois recours à des épisodes relatés dans des passages antérieurs. L'autobiographie de Juan Caballero suscita l'attention et l'intérêt de Carlos Gimenez à cause de la richesse de ses péripéties et du caractère plus réaliste qu'héroïque de son protagoniste. Depuis une douzaine d'années, la production de Carlos Giménez se divise en deux courants intermittents : l'un part de ses souvenirs personnels (ce sont les albums Paracuellos, Auxilio Social, Barrio, Los profesionales, parus en France aux éditions Audie), et l'autre correspond aux adaptations d'oeuvres de fiction (à partir de Brian Aldiss, de Jack London ou de Stanislaw Lem). Après les récits qui composent le volume Romances de andar por casa et la vaste chronique barcelonaise Rambla arriba, Rambla abajo..., deux ouvrages qui relèvent du premier courant, Carlos Gimenez aborde dans cet album une série qui s'inscrit dans la seconde trajectoire. Mais ici les personnages n'appartiennent pas à la fiction ; ce sont des personnages réels. Juan Caballero fut, semble-t-il, un personnage extrêmement singulier. Il savait lire et écrire et mettait un point d'honneur à ce que son nom de famille (Caballero = Chevalier) fût digne de qualifier son comportement (chevaleresque). Ayant eu la possibilité de bénéficier d'une remise de peine, il exigea pour l'accepter que cette mesure de grâce favorisât également les autres bandoleros de la région. Il obtint gain de cause; du coup la presse de l'époque poussa les hauts cris, déclarant que le roi s'était incliné devant le brigand. La réhabilitation sociale de Juan Caballero fut telle qu'on le nomma Commandant de l'Escadron Franc de la Police et de la Sécurité de l'Andalousie; José Maria "El Tempranillo" (le plus célèbre des bandoleros de l'époque) fut également enrôlé dans ce corps, destiné à mettre fin, en principe par la dissuasion et à défaut par la force, au brigandage andalou. "El Tempranillo" fut tué au cours d'une opération de ce corps. Juan Caballero mourut, quant à lui, de vieillesse, après avoir écrit l'autobiographie que nous connaissons. UN WESTERN ANDALOU De nombreux éléments de l'adaptation réalisés par Carlos Gimenez rappellent le western. Les hommes à cheval, les métairies isolées (cortijos), l'intégration de l'homme dans le paysage, l'existence solitaire dans la nature, les actions de brigandage, le talonnement des forces de l'ordre et, en définitive, de nombreux facteurs d'époque rapprochent l'Andalousie du XIXème siècle du far west américain. La visualisation requise par le décor et les péripéties a permis à Carlos Giménez de souligner le côté spectacle de la mise en scène, évidemment moins intimiste que dans la saga de ses souvenirs personnels. Par rapport à ses autres ouvrages, les dessins sont plus grands et donc moins nombreux par page, et les plans généraux sont plus fréquents que les gros plans, en raison de la nécessité d'intégration de l'environnement. Pour la conception de Bandolero, l'auteur a réalisé dans un premier temps un travail approfondi de photographie dans la province de Cordoue, afin de disposer de la documentation la plus précise possible quant au paysage. ll s'est ensuite employé à rassembler tout le matériel possible sur les costumes, les armes et d'autres détails relatifs à l'époque et à la localisation de l'action. Le premier épisode, qui comprend sept planches (y compris la couverture), développe sur un mode dynamique une anecdote qui n'occupait qu'une page dans l'autobiographie de Juan Caballero. Le problème moral qui constitue le centre de l'anecdote fournit un premier portrait du héros ainsi que son environnement social. Il est également révélateur de la perspective dans laquelle se situe habituellement Carlos Gimenez, plaçant sur le terrain de la morale des faits qui, chez d'autres acteurs, n'échapperaient sans doute pas au superficiel conventionnalisme de tant de récits d'aventures. Au cours du second épisode apparait une phrase du personnage principal qui constituera une clé au long de l'évolution postérieure de l'histoire : "Caballero est mon nom et comme tel je me conduis". Javier Coma. (Préface de l'album)
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Date de parution | Février 1989 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
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