Ripple
Une plongée dans les rapports intimes entretenus par Martin un illustrateur et Tina son modèle. Préface de David Cronenberg.
Auteurs canadiens Comix Trash
Martin est un auteur d'histoires illustrées pour les enfants. Subissant sans cesse des echecs auprés des éditeurs, Martin fait des travaux d'illustration de commande, dessinant sans passion pour d'autres auteurs. Un jour il reçoit une lettre lui annonçant qu'une bourse d'artiste vient de lui être attribuée pour qu'il puisse mener à bien un de ses projets personnel, une expo d'oeuvres érotiques d'avant-garde nommé "L'érotisme de la laideur". Il distribue plusieurs cartes à des filles dans la rue, l'une d'entre elle: Tina répond à l'annonce. Ainsi commence une étrange relation entre l'artiste et son modèle... Trois ans plus tard Martin met en image cet épisode sordide de sa vie afin de l'exorciser. Il accouchera d'un livre: "Ripple".
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Date de parution | Janvier 2005 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
15/02/2005
| steamboy13
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Les avis
Qu'est ce que la fascination? Qu'est ce que le désir? Qu'est ce que l'amour? Ce sont les questions que posent cette oeuvre très particulière, qui n'est certainement pas à mettre entre toutes les mains. Car l'auteur sonde les profondeurs de l'âme humaine avec une indécence propre aux grands artiste, sans avoir peur de mettre en scène le côté malsain et incompréhensible de nos désirs, avec un talent proche des plus grands écrivains comme Henry Miller, Charles Bukowski, Selby Junior côté USA ou bien notre sulfureuse Virginie Despente nationale. Avec une plume qui effleure la page, lascive, mais aussi précise et incisive, Dave Cooper nous fait pénétrer dans l'intime de deux êtres au vide existentiel qui excellent dans la destruction de leurs relations. L'homme, le maître d'oeuvre de ce rapport amoureux si l'on peut dire, puisque Martin, son personnage principal est dessinateur, s'éprend de Tina, son modèle, une grosse fille pas très bien dans sa peau. Le rapport de maître à modèle est soudain inversé à cause de l'attirance de l'homme pour cette femme qui se laisse séduire avec une indolence bien méprisante. Mais l'oeuvre de cet artiste devient vite la relation impossible qu'il entretient avec cette dulcinée à la soumission extrêmement perverse. Tous les codes amoureux sont bouleversés, avec parfois un humour bien corrosif et un brin provoquant, rejetant l'illusion de l'amour stéréotypé. Oui, on peut aimer une fille disgracieuse, oui un homme peut se trouver esclave de ses sentiments sans qu'il n'en comprenne la raison. Et la raison en amour est aussi futile qu'une équation mathématique en plein coït! Cette bande dessinée sent la sueur, les mauvaises odeurs de l'amour, mais également la force de nos obsessions. Une bande dessinée forte, adulte et sans concession que je ne conseille pas à tous ceux et celles trop fleur bleue ou coeur d'artichaut.
Mon dieu, mais quelle est donc cette « chose » ?… Ben oui… un petit « bouquin » aux pages jaunes et à la couverture assez abominable… Mais, parfois, dans une huître il y a une perle. J’ai ouvert, paginé, suis revenu au début pour être de suite captivé par l’histoire de Martin Deserres. Martin ?… ben, un peintre pornographique qui, ayant perdu sa muse aux bourrelets grassouillets, a sombré dans la déchéance. Je suis passé par des scènes extrêmes qui sont soit touchantes ou insoutenables, interrogatives ou provocatrices ; des scènes qui « exploitent » le côté insondable que chacun possède. Dans le genre, c’est interpellant et assez « fort de café ». Ripple ?.. captivant, attractif… ou vraiment rebutant. Je voudrais vous le conseiller, et en même temps le dénigrer. Mais j’ai vu et lu quelque chose « d’autre » ; et ça, ça m’a plu.
Après quelques avis positifs recueillis ça et là, je me suis lancé dans la lecture de "Ripple". Je m'attendais à une histoire assez glauque. Je ne fus, sur ce point, pas du tout déçu... "Ripple" raconte la passion dévorante d'un peintre pour son modèle. Le sujet peut sembler des plus banals sauf que... Le modèle en question est d'une laideur extrême. Et cette jeune fille grosse, laide, narcissique exerce un pouvoir terrible sur l'homme qui devient en quelques jours son esclave sexuel. L'histoire n'est pas sans rappeler un film de Cédric Kahn, "L'ennui" avec Charles Berling et Sophie Guillemin. L'auteur tente bien d'expliquer les raisons de la dérive du peintre, de son addiction. Néanmoins, même avec la meilleure volonté du monde, je n'ai pas pu lui trouver la moindre excuse et n'ai pas compris les raisons profondes de cette passion dévorante. Sa descente aux enfers est inéluctable et je ne suis parvenu ni à le comprendre ni à lui trouver de circonstances atténuantes. "Ripple" est une oeuvre négative où la laideur est le principal sujet. Je n'ai pas du tout accroché.
A voir la couverture, "Ripple" peut paraître une œuvre repoussante et dans une certaine mesure c’est le cas. J’ai d’ailleurs hésité avant de l’acheter. L’histoire évoque un homme, piètre artiste, qui choisit un thème singulier « l’érotisme dans toute sa laideur » pour essayer de se démarquer dans sa profession. Intéressée par l’annonce du peintre qui cherche des modèles, une jeune femme, Tina, peu gâtée par la nature, (elle est obèse et possède deux canines impressionnantes) va se présenter. Commence alors entre les deux personnes, une relation destructrice, pornographique, où la sexualité est montrée dans toute sa crudité. Le jeune peintre devient, dès lors, obsédé par le corps difforme de Tina, ce qui l’entraîne dans une dérive perverse et vers des fantasmes maîtrisés. Et cette œuvre repoussante devient dès lors tout bonnement fascinante. Le désir malsain, l’obsession de l’artiste pour son modèle, le jeu de domination exercé par la jeune femme laissent un sentiment de malaise. Cependant, on remarque que derrière toutes ses « perversions », se cache une forme de tendresse, qui arrive à poindre par moment entre deux parades de sexe hard. Bref, une œuvre à ne pas mettre entre toutes les mains, mais qui à mon avis est un vrai grand roman graphique.
Il suffit de feuilleter rapidement l’album pour s’apercevoir que des scènes crues, pornographiques sont y légionnes. Personnellement, il m’a fallu plusieurs avis positifs d’internautes pour enfin m’aventurer dans ce récit. Je n’ai pas franchement regretté d'avoir lu cette bd mais mon avis est moins enthousiaste que les autres bédéphiles à cause justement de ces scènes crues. Je ne suis pas convaincu du tout qu’il fallait mettre des séquences érotiques pour montrer que le personnage principal aime à la folie une femme obèse. Au cinéma, plusieurs réalisateurs ont porté plusieurs fois ce thème avec succès sans mettre une seule séquence de sexe (sous entendu "porno"), je pense notamment à « trop belle pour toi » avec J. Balasko et G. Depardieu. Si j'avais été auteur, je pense que j’aurai adouci le dessin pour faire « apaiser » aux lecteurs la vision de toutes ces scènes (un peu comme Alfred dans Pourquoi j'ai tué Pierre), Dave Cooper a pris le pari inverse en employant un graphisme dit « underground ». Le résultat donne un dessin volontairement « laché » qui finalement colle parfaitement avec le récit. La narration est très efficace, je suis resté scotché sur ce livre malgré tous les a priori que j’ai décrit plus haut. « Ripple » est donc une BD qui ne laissera personne indifférent d’une part par son thème universel et d’autre part parce qu’elle abonne de scènes érotiques. Au final, "Ripple" est une bd qui me déplait à cause de sa façon dont elle aborde l'obésité et l'amour.
Beurk ! Non sérieux, j'arriverais vraiment pas à apprécier ce genre de BD. Ok, mon "beurk" peut paraître salaud si on pense qu'il s'adresse aux personnes moches mais là c'est franchement la laideur poussée à outrance non pas uniquement dans le personnage de Nina mais également dans la façon dont la BD est traitée graphiquement. Certains apprécient ce côté underground mais moi franchement j'aime pas : j'aime pas la couleur, j'aime pas le trait, j'aime pas les personnages. En fait, ça ne tient pas à la technique elle-même, ça tient nettement au fait que l'auteur insiste sciemment sur le côté laid de ses personnages et de leur monde. Et de même, l'histoire sans concession insiste lourdement sur le glauque de cette vie intime et sexuelle sans fard. Pas de fascination pour moi mais un pur rejet : beurk ! Je trouve ça sordide, je trouve ça glauque. Je ne mets pas la note minimale parce que d'une part le but de montrer la laideur sans concession est réussi, et d'autre part parce que le sujet est relativement original tant dans son scénario que dans son traitement. Mais franchement c'est une BD que j'ai ressentie comme malsaine et surtout que je n'ai pris aucun plaisir à lire.
Ma note représente mon ressenti, et ne concerne pas la qualité de l'album, qui elle mériterait bien ses 4 étoiles. Car graphiquement c'est très maîtrisé. Ne vous laissez pas tomper par un style très underground : c'est totalement volontaire, et d'une nature proche de celle du récit : "Esthétique de la mocheté", en quelque sorte. Nina est en effet franchement moche, et c'est la fascination qu'elle éveille chez le narrateur qui est le moteur de l'histoire. Dès lors la plongée dans le glauque et le malsain s'amorce, et la mocheté de Nina passe de l'aspect physique à l'aspect moral. La relation montrée est totalement malsaine, il n'y a vraiment rien à sauver, et y voir les personnages s'y déchirer provoque un vrai malaise. De ce point de vue l'album est une franche réussite. Il faut aussi lui reconnaître une crédibilité, une réalité vraiment remarquables. Maintenant ça m'a vraiment fichu mal à l'aise, d'où une note de ressenti assez mauvaise.
Cet album nous raconte une histoire d'addiction sexuelle totalement viscérale. Narré à la première personne par Martin qui ne nous épargne aucun des détails de son expérience de vie avec Tina, il y a de nombreux passages crus qui peuvent déranger de par leur réalisme. Graphiquement c'est un style underground qui ne manque pas lui non plus de réalisme. Visuellement c'est imprimé en bleu sur du papier jaune avec quelques touches d'un rose foncé (les dessins et écrits de Martin). Les cases sont grossièrement tracées à la main et le cadrage est souvent spécial. A l'ouverture de chacun des cinq chapitres il y a une illustration plus "expérimentale". Je ne connaissais pas Dave Cooper, auteur canadien de BD indépendante, cela a été une bonne surprise. Ripple est le dernier chapitre de sa trilogie: "Suckle, Crumple, Ripple". L'album Ripple est bien sûr une histoire totalement indépendante des autres. J'ai beaucoup aimé cet album, les personnages sonnent tellement juste que l'on a l'impression que cette histoire destructrice a été réellement vécue. Aucune forme de censure n'est présente dans cet album, âmes sensibles s'abstenir. Fans de romans graphiques traitant du sujet de l'intime voir de l'intimisme, vous ne serez pas déçus.
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