Carnet de voyage (Un américain en balade) (Carnet De Voyage)
Réflexions de Craig Thompson lors de son séjour en Europe.
Carnets de voyages Ecritures Top Shelf Productions
Début mars 2004 : en provenance des Etats-Unis, et précédé par la flatteuse réputation que lui a valu son album "Blankets-Manteau de Neige", Craig Thompson débarque à l'aéroport Charles de Gaulle de Paris, pour un séjour d'un peu plus de deux mois en Europe et au Maroc. A la fois séjour d'agrément et voyage professionnel, son périple va aussi lui fournir l'occasion de beaucoup dessiner. Et ce sont ces images, déroulées jour après jour à la manière d'une chronique personnelle du temps qui passe, que rassemble "Un Américain en Balade". A la manière d'une composition impressionniste, on y retrouve l'art de la notation et des petits riens qui fait toute la saveur du "style Craig Thompson", porté par une grande tendresse et une belle aptitude à l'émerveillement.
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Date de parution | Janvier 2005 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Rien d’inoubliable ou d’indispensable dans cet album (j’ai lu la réédition augmentée). Je dois même dire que je me suis souvent ennuyé durant les cinquante premières pages (passages en France et tourisme au Maghreb). Heureusement le dessin de Masson, simple, est plutôt agréable, j’ai donc passé outre cette entame décevante. Et la suite, justement, est plus captivante, en particulier les discussions avec et les réflexions à propos d’autres auteurs de BD, ce qui me fait arrondir aux trois étoiles. Ces « petits riens » étaient alors plus intéressants. Mais je suis sorti déçu de cette lecture, dont j’attendais sans doute davantage, ou autre chose, je ne sais pas trop quoi en fait.
Un américain à Paris, ce n'est pas la même chose qu'un éthiopien au Monte-Négro ou qu'un guatémaltèque en Azerbaïdjan. C'est quand même un américain et pas n'importe qui puisqu'il s'agit de la pointure du comics dans le style roman graphique. C'est toujours bien d'avoir les impressions laissées par un américain et du Wisconsin de surcroît. Cela vaut tout l'or du monde ! Sur le Maroc qu'il a visité, c'est sans commentaire. Beaucoup de gens que je côtoie m'ont rapporté les mêmes expériences et il faut dire que j'ai moi-même été il y a bien longtemps dans un pays du Maghreb pour comprendre une certaine exaspération des occidentaux. Il est vrai qu'il existe une multitude d'autres destinations dans le monde. Pour autant, la beauté de ce pays sera souligné comme il se doit tout comme la place de la femme dans cette société. Oui, il y a toujours et malgré tout des sujets qui fâchent. Pour le reste, on se rend compte que c'est presque un auteur blasé par le succès et qui enchaîne inlassablement les festivals de bd où il ne trouve guère du plaisir. On aurait presque pitié pour lui s'il n'y avait pas tant de malheur dans le monde. Mais bon, il y a l'art et la manière de faire ressentir certaines émotions et l'auteur s'y prend plutôt adroitement. On passe un bon moment de lecture sans être forcément obligé d'adhérer à tout ce qui est ressenti.
Quand Craig Thompson a publié Blankets - Manteau de neige en 2004, il était encore un génie qui s’ignorait, du moins c’est ce qui ressort de ce « Carnet de voyage », publié dans une version augmentée de quelques pages par rapport à la version originale de 2005, intitulée « Un Américain en balade ». C’est donc l’occasion de revenir sur cet ouvrage au charme immense. L’auteur y relate sa tournée européenne pour la sortie de "Blankets", ce qui lui a permis, entre une interview et une séance de dédicaces, de revoir de vieux amis croisés ici et là dans les festivals de bande dessinée, notamment Blutch, Benoit Peeters et Lewis Trondheim. Il raconte aussi comment il traversé le Maroc, un pays qu’il ne connaissait qu’à travers la littérature ou le cinéma, un pays à mille lieues de sa personnalité introvertie d’Américain élevé dans la religion baptiste la plus stricte. Sans aucun doute, ce voyage a inspiré Habibi, son autre œuvre majeure, quelques années plus tard. Et cet Américain-là, il serait difficile de ne pas le trouver singulièrement attachant. D’une humilité rare pour un citoyen issu de la « Great America », Craig Thompson se met véritablement à nu dans ce récit, se livrant avec sincérité, sans faux semblants. Il ne joue pas, ne triche pas, ne se fait pas de cadeau à lui-même, énonce ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas, de façon factuelle, sans aucune trace de mépris même quand il est au Maroc. Car le petit « péquenaud » de Traverse City reste un homme curieux du monde qui l’entoure, même si parfois certaines expériences s’avéraient pénibles à vivre en Afrique du nord. Se confronter à d’autres cultures, seul qui plus est, relevait pour lui du défi, celui de sortir de sa coquille de préjugés familiaux et castrateurs pour s’ouvrir au monde extérieur, ailleurs qu’aux seuls USA. La rupture douloureuse avec sa petite amie, juste avant son voyage en Europe, n’arrangeait rien à l’affaire, mais Thompson, a pris son courage et ses pinceaux à deux mains, en allant jusqu’au bout de son « exil ». Cet artiste hypersensible, qui ne semble jamais se sentir vraiment à sa place, n’est d’ailleurs même pas né là où il aurait dû. En contemplant ses dessins si délicats, pourrait-on imaginer qu’il a grandi dans un trou perdu du Michigan, conduisant des tracteurs et nourrissant du bétail ? Craig Thompson est un dessinateur extrêmement doué, doublé d’un conteur hors-pair, mais sa timidité et son « background » ont longtemps obturé la prise de conscience de son talent. La particularité de ce récit est qu’il révèle davantage l’homme avec ses faiblesses qu’avec ses forces, empreint d’une autodérision freinant toute velléité d’auto-apitoiement. Le dessin l’accompagne à merveille, rendant hommage avec finesse à la beauté du monde, ainsi qu'à la gente féminine avec de jolis portraits. Son pinceau fluide et gracieux est un plaisir des yeux, exprimant toujours le mouvement même dans des représentations figées, avec un sens du détail révélant chez son auteur une curiosité innée. Ce « Carnet de voyage » reste un must du genre, Thompson réussissant à nous embarquer dans son périple sans forcer, sans promesses de découvertes extraordinaires ou de paysages splendides. A ce titre, le choix du noir et blanc est on ne peut plus adapté. Au final, aucun événement exceptionnel n’y est relaté, seulement le quotidien d’un homme peu enclin au voyage, lunaire et timoré, donc un peu à côté de ses pompes, davantage spectateur qu’acteur (il se plie à contrecœur à la tournée européenne d’interviews et de dédicaces), mais cet auteur attachant reste aussi ouvert aux rencontres et semble avoir le don de s’attirer des amis, ce qui nous le rend d’autant plus proche en tant que lecteur.
Craig Thompson débarque un jour en France pour assurer la promotion de "Blankets". Il a toujours son cahier de croquis sous le bras et dessine tout ce qu'il voit et croise. Son trait est souple, capable de s'adapter à toutes les situations ou d'évoquer les émotions qu'il ressent. Il est ainsi à l'origine de cet insolite carnet de voyage. En le parcourant, j'ai suivi ses pérégrinations au jour le jour, agrémentées de ses pensées, tantôt sombres (il vit un chagrin d'amour), tantôt joviales et souvent étonnées. Thompson ne se contente pas non plus d'alterner interviews et épuisantes séances de dédicaces. Il en profite également pour voir des amis dessinateurs, aller à la rencontre des gens et découvrir -tant qu'on y est- le Maroc et l'Espagne. De subtiles touches impressionnistes et teintées d'humour m'ont ici permis de mieux connaître ce personnage, un des "meneurs" de la nouvelle BD américaine. Mais, sincèrement, cet "album" ne m'a pas apporté grand chose.
J'ai entamé cette BD dans l'optique d'y retrouver ce que j'avais aimé dans les Carnet de bord de Trondheim : de jolis croquis, des anecdotes intéressantes et de l'humour. Sur le point des croquis, je n'ai pas vraiment été déçu. J'aime bien le dessin de Craig Thompson, son trait gras et ses mises en page fluides. Ceci étant dit, si ce n'est quelques jolies prises de vue, il n'y a rien qui m'ait vraiment épaté au niveau graphique dans cet album. Sur le point des anecdotes intéressantes, mon avis est très mitigé. La partie au Maroc m'a plutôt ennuyé. Plaintes, maladies, visites touristiques d'un gars qui a en permanence envie d'être ailleurs. Heureusement, elle est située en début d'album, je l'ai donc lue par curiosité, ne m'en lassant que vers la fin. Mais la lassitude atteignait pour moi son pic au retour en France et aux premiers épisodes qui ne ressemblent à rien d'autre qu'au banal carnet de voyage de n'importe qui "j'ai mangé ça, j'ai vu telle personne, j'ai fait ci, j'ai logé là, j'ai fait ça". J'avais l'impression de lire le morne journal intime de quelqu'un que je ne connaissais pas. Mon intérêt à repris avec les rencontres avec des auteurs, Blutch, Raynal, Muñoz et surtout Trondheim. Le journal intime rejoignait alors des gens qui, sans vraiment les connaître, m'intéressait au moins pour de bon, et me permettait ainsi de découvrir leur environnement et leur confrontation avec Craig Thompson. Mais la lassitude est revenue en fin de BD avec la partie espagnole et la petite amourette qu'on y trouve expédiée en quelques pages. Quant au point de l'humour... Ben, il n'y en a pas. Craig Thompson parle un peu de religion, pas mal de torture psychologique, et le reste, ce sont des faits relatés sans fioriture. Et c'est bien de là que vient l'ennui pour moi. Au final, j'en retiens de jolis dessins, quelques visites et discussions intéressantes, mais rien de marquant, trop de longueurs et rien qui me motive à en conseiller l'achat.
Un peu comme pierig, j'avais une certaine méfiance vis-à-vis de cette BD qui sentait à plein nez le "coup" éditorial. Pas difficile d'imaginer une tête pensante de chez Casterman voyant les exemplaires de Blankets - Manteau de neige partir comme des petits pains et pressant Thompson de bâcler n'importe quoi pour le publier rapidement avant que le soufflé ne retombe. Et de fait, l'auteur lui-même ne cache pas qu'il a reçu une proposition de Casterman l'invitant à fournir d'urgence 120 pages alors qu'il était en pleine promo de Blankets, ce qui l'a conduit à transformer en un carnet de voyage "publiable" les notes et croquis réalisés pendant cette tournée promotionnelle. Cela étant dit, on peut difficilement blâmer un jeune auteur de BDs pour avoir profité de la cupidité de son éditeur sans scrupules pour publier un bouquin supplémentaire à une époque où sa carrière débute à peine, même si le bouquin en question est une "vulgaire" oeuvre de commande, donc, j'ai fini par me décider à lire "Un Américain en balade" récemment. Bien que loin d'être indispensable, et forcément décevant pour ceux qui s'attendraient à un livre du niveau de Blankets, c'est un album relativement plaisant. Il a les qualités et les défauts habituels des carnets de voyage : la plus grande qualité, c'est que généralement, quand un dessinateur de BD en vadrouille s'asseoit quelques instants pour bosser sérieusement sur un paysage ou un portrait, ça vaut le coup d'oeil. Plein de charme, de finesse, d'élégance, le trait de Thompson est un plaisir pour l'oeil, et ce petit album est un bien joli livre de croquis. Le plus gros défaut en revanche, c'est que quand un voyageur n'est pas quelqu'un de rigolo comme, disons, Trondheim, son carnet peut être beau à regarder mais pas forcément très palpitant à lire. J'ai réservé une chambre d'hôtel, elle est bien propre, j'ai eu la chiasse, je me suis promené en ville, j'ai dragué une touriste, j'ai fait des dessins, je me suis incrusté chez des indigènes pour me taper un couscous... Bon, merci de nous faire partager le quotidien d'un artiste en goguette, mais je dois avouer qu'en dehors de quelques petites anecdotes, j'ai pas vraiment trouvé tout ça bien passionnant. Autre défaut (mais là ça n'est pas lié au fait que ce soit un carnet de voyage), cette tendance de l'auteur à geindre sa douleur de pauvre amoureux inconsolable qui souffre le martyr depuis sa rupture, alors que dans le même temps, vu sa tendance à sympathiser avec de parfaites inconnues et le nombre de dessins de jolies femmes contenu dans ce carnet, on a plutôt l'impression d'avoir affaire à un gars qui a dragué comme une bête pour tirer son coup en vacances... Au final, un livre agréable à regarder, mais dont l'achat n'est à conseiller que pour les inconditionnels de l'auteur.
Je suis d’habitude peu enthousiaste vis-à-vis des carnets de voyage ou de croquis. J’ai pourtant beaucoup aimé «un Américain en ballade». Pas vraiment pour le récit de voyage, qui est un genre qui a plutôt tendance à m’irriter. Dans ce cas-ci comme dans d’autre, on en apprend plus sur l’auteur, ses préjugés, la difficulté de communiquer avec des étrangers que sur le pays visité (le Maroc) et ses habitants. L’ai-je aimé à cause des superbes dessins ? Ca ne me suffit généralement pas. Est-ce parce que Thompson parle d’auteurs que j’aime (Baudoin, Blutch, Berberian et d’autres)? Il y a de ca. Mais ce qui m’a le plus plu, c’est sans doute que cet album prolonge en quelque sorte Blankets - Manteau de neige et pourrait être vu comme un épilogue à cette histoire et un nouveau départ. L’autobiographie est ici plus «immédiate» et moins distanciée que dans «blankets». Elle constitue un complément pour ceux qui (comme moi) ont adoré cet album et souhaitent en savoir plus sur Craig Thompson. Même si ce n’est pas à l'avantage de l’auteur, qui apparaît plus pathétique et misérable que jamais.
Très concrètement, je suis franchement déçu par ce carnet de voyage très pleurnichard et plein de longueurs assez exaspérantes. C'est bien simple, j'ai la sensation qu'on pourrait en laisser tomber la moitié sans rien perdre de sa teneur... Moi qui avais adoré Blankets, je pense qu'on ne peut être que déçu face à ce déballage qui n'est passionnant qu'à de très rares instants.
Sympa ! Même si finalement l'ensemble reste anecdotique et sans réel intérêt (certains passages peuvent en effet sembler assez long), la lecture de cette ouvrage est distrayante. Lorsque comme moi on est Lyonnais, que l'on connait la librairie Expérience dont il est question dans l'album, ainsi que la libraire Agathe, et que l'on a visité Barcelone une semaine durant, on trouve en effet bien des références personnelles dans cet album :) Mais j'ai bien peur que le seul réel attrait de ce livre soit celui-ci, mon concernant. Finalement, les divers entretiens qu'il a eu avec d'autres grands noms de la BD (Blutch, Trondheim, Burns (argh !!)) sont tellement vite traités qu'il n'en ressort hélas pas grand chose. Toutefois, on découvre l'auteur sous un nouvel angle. Mal dans sa peau la plupart du temps, mais aussi très auto-critique et adepte de l'auto-dérision, il parvient à nous peiner, nous faire sourire, nous émouvoir sur finalement pas mal de petits riens. J'ai particulièrement aimé sa "Diarrhée du voyageur" : 1) Réveil avec le ventre en furie 2) Pepto Bismol = bonbon ! 3) Aux toilettes, bruit de pipi, mais ça vient bien de mon derrière ! 4) Un violent robinet anal ! Sa-vou-reux :D Par contre, je trouve la qualité graphique impressionnante, pour un carnet de croquis. Que l'auteur prenne autant de temps sur la finition de ce genre d'ouvrages me parait presque étrange - maintenant, il savait qu'il éditerait cet album 222 pages plus tard, donc... Bref, un ensemble qui se tient, malgré des longueurs vraiment évitables... mais c'est le lot de bien des carnets de croquis. Une seule question me travaille : au vu des quelques couplets de chansons particulièrement mal traduits que contient l'album, l'ensemble de l'ouvrage "bénéficierait"-il d'une adaptation désastreuse ? :( Si c'est le cas, cherchez la VO, c'est mon conseil du soir.
Je n'ai vraiment pas été emballé par cette BD (d'ailleurs est-ce vraiment une BD?). Le carnet de voyage de Thompson est, ai-je trouvé, paradoxalement peu tourné sur le voyage mais surtout centré sur sa propre personne et ses petites contrariétés. C'est dommage, d'abord parce que lorsque l'auteur s'attache à décrire les paysages et gens qu'il voit, c'est souvent très beau (je pense notamment à certains croquis sur le Maroc), et surtout c'est dommmage parce qu'à l'inverse ses jérémiades constantes sur (je cite, en vrac et de façon non exhaustive) sa main qui lui fait mal (pauvre chéri), sa tourista, sa copine qui est partie, son éducation religieuse, ses crises d'angoisse, le décalage horaire ou encore les gens qui sont plus heureux que lui; c'est très, très lassant. A force j'avais vraiment envie de lui mettre des coups de pied dans le fondement. Reste un talent de dessinateur indéniable et pour l'anecdote des rencontres avec nos Trondheim et Blutch nationaux qui sont toujours amusants à découvrir sous un autre angle.
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