Trois éclats blancs
2004 : Prix René Goscinny. En 1911, un petit port de pêche sur l'océan, un ingénieur doit construire un phare en pleine mer, mais le jeune homme se heurte à la violence des éléments, à l'indifférence des villageois et à ses propres doutes.
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Bretagne Les phares Mirages Prix René Goscinny
1911. Un port de pêche au bord de l'océan. Il fait très beau quand arrive l'ingénieur chargé de diriger la construction d'un phare en mer. L'inexpérimenté jeune homme est enthousiaste, enorgueilli de son savoir et de son statut. Il ne doute pas que l'édification de son premier ouvrage ira bon train. Mais il se heurte à l'indifférence farouche des autochtones, et subit les éléments dont il ignore tout des rythmes et de la puissance dévastatrice. Les travaux s'éternisent. Sa détermination se délite au gré des mauvaises saisons d'ennui et de solitude, alors qu'au large, les coups de boutoir de la mer et du vent sapent l'ébauche du phare...
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Date de parution | 27 Septembre 2004 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Une fois n'est pas coutume, je vais commencer par le dessin. Je trouve les planches magnifiques, en particulier les couleurs. Les différentes teintes de gris-bleu d'une part et de jaune-orangé à l'opposé offrent une palette que j'ai trouvée très harmonieuse. Ciel, mer, rivages se réfléchissent dans les vareuses et les carnations des personnages : ce territoire du fin fond de la Bretagne et les hommes ne font qu'un. Le dessin plutôt stylisé ne m'a pas dérangée, au contraire, j'ai trouvé qu'il servait le côté presque intimiste de cette histoire. Alors l'histoire justement, la construction d'un phare au large au début du siècle dernier. Ce n'est pas lui, mais on pense forcément à Ar-Men, ce phare mythique au large d'Ouessant. Curieusement, l'auteur ne nous emmène pas tellement sur les flots déchaînés suivre la construction face aux tempêtes. On suit le parcours de l'ingénieur qui débarque dans ce village du bout du monde et se trouve confronté certes aux conditions naturelles extrêmes, mais surtout à la méfiance de la population. Au fil du temps, pêcheurs, ouvriers et le « parisien » s'apprivoiseront. J'ai bien aimé le parti pris de suivre aussi l'ingénieur à travers les courriers qu'il envoie à ses proches, on sent sa douce conversion à ce lieu et à ses habitants. Un très agréable moment de lecture, malgré une fin un peu précipitée à mon goût.
Je serais un peu moins enthousiaste que certains de mes prédécesseurs, même si je ne suis pas très loin d’avoir autant qu’eux apprécié cet album. Le point de départ, le fil rouge de l’histoire, c’est la construction d’un phare, au large d’une pointe bretonne, au début du XXème siècle. Et, même si nous n’en voyons que quelques bribes, on ne peut qu’être admiratif du courage (ou de l’inconscience !?) dont ont dû faire preuve les hommes qui, lorsque la marée et les éléments les laissaient approcher du rocher affleurant à peine, ont réussi à bâtir ce phare. Si l’auteur nous fait grâce de la liste des morts, c’est quand même par une noyade que commence cette « construction ». Mais, par-delà ce tour de force, l’intérêt de l’intrigue est aussi de nous faire voir une partie de France encore « à l’écart » (Bécassine personnalisera ailleurs l’écart entre cette province éloignée de Bretagne et la ville, parisienne de surcroît). Les premières pages sont d’ailleurs bien fichues. En effet, s’il n’y avait pas ces vêtements reconnaissables des bretonnes, on jurerait voir un Européen arriver dans une colonie éloignée (à tout point de vue) de la métropole. C’est un peu la même chose, puisqu’il s’agit de l’ingénieur parisien, venu ordonner, superviser la construction du phare, et d’abord recruter parmi les « autochtones » la main d’œuvre qui lui est nécessaire. Ce choc des cultures entre un ingénieur par ailleurs assez ouvert et les pécheurs du coin est intéressant. Une aventure avec la bretonne Perdrix va symboliquement faire office de rite d’adoption pour ce citadin, tout en fragilisant l’amitié développée avec Nonna, rude marin amoureux de Perdrix. Histoire bien menée, fluide. Je suis moins captivé par le dessin de Le Floc’h, en particulier ces visages à peine esquissés, aux traits parfois même effacés. Pour le reste, son trait gras passe bien. Lecture sympathique et recommandable en tout cas.
A tous les amateurs qui ont aimé cette histoire je ne peux que leur conseiller de venir faire un petit tour en Bretagne sud pour contempler de visu ce fabuleux phare qu'est Ar Men.En voyant cet édifice on a peine à appréhender le travail que cela fut de construire ce bâtiment. La BD bien qu'excellente ne peut rendre hommage aux hommes qui au péril de leur vie, sur environ 400 accostages seulement un peu plus de 100 réussirent, construisirent ce monument. A vrai dire la construction en elle même n'est pas le sujet principal du livre, ce qui nous est montré c'est un choc de culture ou deux mondes ont bien de la peine à se rencontrer. Se rencontrer mais d'abord se comprendre, en effet il faut rappeler qu'à cette époque, les années 1900, la plupart des habitants de la Bretagne ne parlaient pas le français. La rencontre entre l'ingénieur et les habitants du village est fort bien vue, le Breton n'est pas d'un abord aisé immédiatement mais avec du temps je dirais que cette rudesse s'efface pour peu que l'on n'arrive pas en terrain conquis. Cette histoire n'évite pas quelques clichés mais l'ensemble est plutôt réjouissant et les rapports humains sont fouillés et font preuve de justesse. Si le dessin peut paraitre parfois un peu rapide , peu appliqué il n'en propose pas moins quelques cases assez envoûtantes. Au final une belle histoire d'hommes sur un sujet original et fascinant et je me répète allez voir Ar Men en vrai vous m'en direz des nouvelles.
Celui-là, je l’ai repéré grâce à bdthèque, et son résumé ne pouvait que m’attirer. C’est donc sans hésitation que j’ai acquis l’objet. Et je ne le regrette pas ! Débarrassons-nous du seul point négatif qui me vient à l’esprit : certains visages ne sont pas détaillés, et cela a le don de m’énerver. Il n’y avait vraiment pas moyen de faire deux yeux, un nez, une bouche à ces personnages ? Pour le reste, j’ai bien apprécié le trait de l’artiste. Son style est expressif, son trait dépouillé n’est pas sans me rappeler celui de Moynot sur « Le Temps des Bombes », sa colorisation est lumineuse ou plus austère en fonction des circonstances mais toujours en concordance avec le récit. L’ensemble, sans relever de la virtuosité picturale, m’est apparu plaisant à l’œil, agréablement lisible, dynamique et expressif lorsque le scénario l’exigeait. Le thème est très original. Les phares ont de tous temps eu le don de me fasciner, et suivre la construction de l’un d’entre eux à l’aube de la première guerre mondiale avait de quoi me réjouir. Mais au-delà de ce phare, c’est le portrait d’un homme et la rencontre entre celui-ci, parisien, et un peuple, breton, qui constitue toute la moelle du récit. J’ai aimé ce lent « apprivoisement » qui se développe dans les deux sens, chacun apprenant de l’autre. Au final, j’ai dévoré ce livre, encouragé en cela par une narration fluide et une belle écriture. Vraiment bien ! Des comme ça, j’en redemande !
L'histoire nous invite non seulement à découvrir la Bretagne mais plus précisément la construction d'un phare. Nous suivons le parcours d'un jeune ingénieur parisien en 1911 envoyé par le Ministère dans un port de pêche breton. Le récit va se poursuivre jusqu'en 1914. On se rend compte avec lui que ce n'est pas si facile que cela de construire un phare. Il y aura beaucoup d'obstacles à surmonter à cause des hommes et des intempéries. On arrive à s'imprégner de l'ambiance de ce port marin. La Bretagne fait véritablement rêver. Il est clair que le caractère de prime abord un peu rude des locaux sera vite compensé avec le temps par une amitié attachante. Je n'ai pas trop aimé l'aspect magouille financière qui semble prédominer à la fin de ce récit. Cela se termine pour moi de manière trop abrupte. Pour autant, la lecture demeure très agréable car servi par un graphisme minimaliste tirant un beau parti des couleurs.
« Trois éclats blancs » narre l'histoire d'un jeune ingénieur venu bâtir un phare dans un petit port breton assez peu accueillant de prime abord. Au fil des mois il réussit à tisser des liens avec les locaux et à élever les premiers murs de son phare malgré toutes les embûches qu'il rencontre sur son chemin : la météo n'est pas avec lui et il manque du soutien de ses supérieurs à Paris. Le scénario a un schéma classique et linéaire, on suit les quelques années que le jeune ingénieur va passer dans ce village et son évolution, il prend un peu de plomb dans la tête et nul doute que cette expérience va le forger pour les années suivantes de sa carrière. Le dessin est pour sa part très correct, les traits sont fins et chaque personnage ne ressemble pas à son voisin. Les couleurs sont bien choisies. Bref un titre de la collection Mirages tout à fait conseillé sans être bouleversant.
Voila une belle surprise, après Au bord du monde, du même auteur, que j'avais trouvé juste sympa. Le ton et le cadre est toujours le même: la Bretagne début XXème siècle. Ici il se passe un peu plus de choses. J'ai été séduit par le récit de l'affrontement entre l'homme et la mer, mais j'ai été un peu lassé par l'histoire des hommes ou plutôt de relations viriles autant entre amis qu'en affaires ou avec les femmes. Mais l'ensemble reste simple et beau, distrayant, dépaysant.
Pas mal, mais ça aurait pu être mieux. Le début est très prometteur. À l'opposée, la fin est abrupte et un peu bâclée. D'ailleurs, pendant tout le récit, y a des trucs qui arrivent un peu trop brutalement comme la relation entre l'ingénieur et Perdrix ou l'armateur qui finalement ne sert par à grand chose. De plus, je ne comprends pas trop pourquoi Nonna sauve l'ingénieur à la fin alors qu'il le déteste tout le long. Néanmoins, c'est un one-shot très chouette à lire. Tout parait vrai et le très bon dessin nous fait presque sentir l'odeur de la mer.
Après une première lecture mitigée, j'ai décidé de relire cette BD plusieurs mois après. Et ce coup ci fut le bon. La lecture m'a paru rapide, naturelle et vraiment plaisante. En tant que breton, j'y retrouve une partie de ma culture. J'ai surtout apprécié le relationnel des personnages, l'authenticité du clivage social de l'époque du récit. Cette lente intégration d'un citadin dans un village cotier est une belle histoire d'hommes, dans laquelle on retrouve les bons et mauvais côtés du tout à chacun... A découvrir, une belle chronique de vie.
Une belle histoire, superbement dessinée, mais à laquelle il manque ce petit quelque chose pour en faire une BD vraiment immanquable. Pas de gros défaut selon moi, mais ça ne décolle jamais vraiment, que ça soit au niveau de l’action ou au niveau émotionnel, et quand l’équipe termine enfin le phare, je n’ai pas ressenti ce sentiment de surpassement de soi, de succès. La fin est un peu molle, assez déconcertante, et souffre du même effet « cheveux sur la soupe » que celle de L'Aigle sans orteils. De même les relations entre personnages me paraissent peu crédibles (l’histoire d’amour entre l’ingénieur et la fille, par exemple, est assez mal amenée je trouve). Bref, à lire si vous aimez les histoires lentes et idylliques, mais ne vous attendez pas à une histoire renversante ou terriblement touchante, sinon vous risquez d’être déçu :)
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