Les Kids (Fair weather)

Note: 3.43/5
(3.43/5 pour 7 avis)

Joe Matt raconte ici une partie de son enfance.


Autobiographie Comix Enfance(s)

Joe est un petit garçon roublard, sa seule source d'interêt? Les comics qu'il collectionne de façon compulsive. Son problème? Rizzo, le petit caïd du quartier veut lui casser la figure parce que depuis toujours il échange des comics avec Joe au grand avantage de ce dernier, et Rizzo vient de s'en rendre compte... Joe est comme ça, pour les comics il n'hésite pas à mentir à ses amis, il essaye sans arrêt de les manipuler, il se montre même insolent avec sa mère, celle ci n'a d'ailleurs aucun autre moyen d'être écoutée que de menacer la collection de BD de Joe. A côté de cela, il y a les histoires de jeunesse de Joe, les filles, les fêtes et les petits soucis de la pré-adolescence.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 28 Janvier 2005
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Kids © Seuil 2005
Les notes
Note: 3.43/5
(3.43/5 pour 7 avis)
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23/02/2005 | steamboy13
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Présence

Souvenirs d'enfance enlaidis - Ce tome contient une histoire complète parue pour la première fois en recueil en 2002. Joe Matt (scénariste et dessinateur) raconte 2 jours (samedi + dimanche) de sa jeune adolescence, en noir & blanc. Dave (le meilleur copain de Joe, peut-être le seul) se rend de chez lui à la maison de Joe en bicyclette, dans une banlieue pavillonnaire boisée et assez étalée, où le petit jardin devant chaque maison n'a pas de clôture. Dave vient chercher Joe parce que les pneus de sa bicyclette sont crevés. le vélo de Dave dispose d'une selle à 2 places. Alors qu'ils circulent dans les rues de la ville, ils passent devant la maison de Rizzo, un autre gamin du quartier. Rizzo et Joe échangeaient des comics il y a quelques semaines, mais maintenant Rizzo souhaite le bastonner. Alors qu'ils passent devant chez lui, l'inquiétude de Joe monte et il demande à Dave de pédaler plus vite de peur que Rizzo leur jette quelque chose dessus. Une fois cette maison dépassée, Joe se moque copieusement de Rizzo en le traitant de lâche. Ils rencontrent un groupe de jeunes ayant creusé 2 tunnels dans un terrain vague. Ils se moquent ensuite d'une jeune fille un peu attardé. Joe se fait inviter chez Dave et répond à sèchement au téléphone à sa mère en lui signifiant son refus de tondre la pelouse à titre gracieux. Ce troisième recueil autobiographique de Joe Matt sort un peu du lot. À ce jour (2012), Joe Matt a sorti 4 albums : Strip-tease (1992), le pauvre type (1996), Les Kids (2002) et Epuisé (2007). Les 3 autres correspondent à une forme de journal autobiographique, alors que "Les Kids" est un récit ramassé sur 2 jours qui traite de souvenirs d'enfance. Pour les habitués de Joe Matt, la scène d'introduction déconcerte un instant car il s'agit de 3 pages muettes dans lesquelles il s'applique à donner une idée d'un quartier de cette banlieue paisible (alors que d'habitude les décors jouent un faible rôle dans ses comics). Par contre, on reconnaît tout de suite le style très rond des dessins, une approche simplifiée des formes, avec un esthétisme très doux, très plaisant à l'oeil, presque pour une publication destinée à la jeunesse. En fait seuls les thèmes abordés en font un récit pour lecteurs plus âgés. Pour les habitués de Joe Matt, sa description de lui-même en jeune adolescent participe de la même approche que son journal autobiographique. En une dizaine de pages, Joe Matt enfant ressort comme un individu au caractère détestable et veule. Au fur et à mesure de son interaction avec sa mère, sa soeur, Dave et d'autres, le lecteur découvre les différentes facettes de sa personnalité : trouillard, mauviette, pingre, cupide, rancunier et obsessionnel (surtout en ce qui concerne sa collection de comics). Joe Matt n'utilise pas l'autobiographie pour se dépeindre comme héros de sa propre vie, mais comme un individu sans aucune valeur rédemptrice. Il n'est pas méchant, il est juste médiocre et mesquin. Matt évite toute analyse psychologique pour uniquement raconter les petits événements de ces 2 journées ordinaires qui font ressortir tous les défauts de sa personnalité. Par comparaison, Dave apparaît comme un jeune équilibré et enjoué, un peu bagarreur, un modèle de normalité. Parmi les différents personnages de l'histoire, il est évident que Matt entretient des relations conflictuelles avec sa mère, des oppositions pas encore dépassées au moment où il réalise cette bande dessinée. Au fil des pages, comme dans toute autobiographie, le lecteur est amené à se demander quelle est la part de vérité et la part romancée, enlaidie en l'occurrence. Joe Matt réalise une mise en scène entièrement à charge contre sa propre personne, alors que tous les autres individus sont normaux, à l'exception certaine de sa mère. Il est évident que ce récit constitue pour Matt un exercice de reconstruction de ses souvenirs pour leur donner la forme construite d'un récit. Il n'est donc pas à prendre au premier degré, et d'ailleurs l'enfance de Joe Matt n'a qu'une portée très restreinte en termes d'intérêt puisqu'il n'est par à proprement parler une célébrité qu'il n'y a pas de faits marquants. Cette démarche de reconstruction narrative des souvenirs évoque celle effectué par Chester Brown, un des amis de Joe Matt, dans Je ne t'ai jamais aimé. D'une manière assez étonnante, cette autocritique acerbe se lit facilement et même avec plaisir. Il faut dire que l'aspect visuel presqu'enfantin désamorce complètement tout risque d'apitoiement ou de pitié envers cet enfant, mais aussi toute forme de dégoût vis-à-vis de ce jeune garçon totalement inoffensif. Les anecdotes relatées fournissent la matière narrative nécessaire pour éviter de tomber dans une analyse de caractère destructive. Joe Matt a l'art et la manière de se mettre en scène en suscitant le ridicule et la dérision, c'est à dire que malgré une vision peu reluisante de lui-même, le lecteur a plutôt le sourire aux lèvres devant cet exemple peu plaisant d'être humain.

22/04/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Publié (et aussi lu de ma part) peu de temps après Strip-Tease, cet album voit Joe Matt poursuivre dans sa veine autobiographique, mais cette fois-ci avec un gros retour en arrière, puisque cette histoire (qui grosso modo se déroule sur deux jours, le temps d’un week-end) nous permet de retrouver Joe dans sa jeunesse. Comme pour Strip-Tease, il n’hésite pas à se montrer sous ses mauvais jours. En effet, le Joe que nous découvrons ici possède peu de qualités, mis à part une certaine énergie, un relatif sans des affaires (l’Américain modèle ?). Il est par contre plein de défauts, qui le rendent souvent odieux, voire insupportable : plutôt lâche et geignard face à plus costaud (qu’il n’a pas hésité à arnaquer auparavant), obsédé par le fric, égoïste, infecte avec sa famille (en particulier sa mère), c’est un affreux gosse qui mérite clairement quelques baffes – qu’il reçoit d’ailleurs vers la fin, au propre comme au figuré. Bref, Matt est vraiment sans concession vis-à-vis de son double dessiné (je ne sais pas ce qu’il a pu garder ou modifier de l’original), et on comprend mieux en tout cas l’adulte velléitaire et égoïste qu’il nous montre ailleurs. En tout cas l’album se laisse lire facilement, sans empathie pour Joe, mais avec toujours une pointe de curiosité : jusqu’où poussera-t-il intéressement et cynisme, et quand cela lui retombera-t-il dessus ? Album à redécouvrir…

17/12/2020 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Une fois n'est pas coutume, j'ai plutôt apprécié ce comics autobiographique de Joe Matt, un auteur que je découvre pour la première fois. On suit les pérégrinations de deux morveux qu'on pourrait baffer à chaque page. Cependant, c'est quelques fois cela, l'adolescence ! Il y a quelque chose de vraiment réaliste dans les pensées et les raisonnements. On peut devenir totalement matérialiste et ne penser qu'à l'argent au point de devenir totalement radin. Heureusement que mon fils ne me réclame pas de l'argent à chaque fois qu'il doit rendre un service ou effectuer une tâche. Pour autant, j'ai trouvé les situations plutôt marrantes même si c'est parfois cynique. Cela s'enchaîne dans un ensemble très agréable à la lecture. J'ai apprécié que l'auteur nous montre ce qu'il était durant son enfance sans aucune complaisance. Ce n'est pas forcément un portrait très flatteur mais il y a la sincérité et l'authenticité qui font honneur. Il arrive véritablement à nous captiver de tous ces petits riens de la vie quotidienne. Le thème central se situe sur la naissance d'une relation amicale qui succède à une autre. On découvrira à la fin pourquoi la précédente n'a pas duré. C'est comme si l'auteur voulait expier une faute commise dans son enfance. Cela s'inscrit d'ailleurs dans une oeuvre beaucoup plus vaste de cet auteur que les fans savent égocentrique, fainéant, obsessionnel et méchant. Cela m'a donné envie d'enchaîner car c'est plutôt intrigant.

14/03/2010 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

Joe Matt est doué pour broder avec peu de choses. Ce récit hautement autobiographique fait dans la carte de l'humour et plus particulièrement de l'autodérision. Il a en effet l'habitude de ne pas se mettre en valeur. (il va même très loin dans ce sens sur la BD Epuisé). Il raconte une petite phase de sa jeunesse. Il était chétif mais radin et escroc dès que l'on touchait aux comics, sa passion. Que faut-il retenir d'une telle BD : rien... Elle se lit facilement, il y a de l'humour bien distillé. C'est dommage de voir un auteur aussi doué se contenter de récits aussi peu profonds. Son dessin est maitrisé et me fait penser à du Burns et consoeurs. Il ne faut pas s'attendre à des miracles avec ce one shot, juste à un moment de divertissement.

18/12/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 2/5
L'avatar du posteur Spooky

Eh bien moi je l'ai trouvé un peu plat, cet album. Certes, le dessin est très agréable, soigné et expressif, mais il ne cache pas bien la vacuité de l'histoire. Joe Matt nous conte une partie de son enfance, l'époque où il était un sale gosse orgueilleux, calculateur et un peu gland sur les bords... Comme tous les gamins, quoi. Il ne lui arrive pas grand-chose d'extraordinaire, et on s'en fout assez rapidement.

16/09/2005 (modifier)
Par Tetardino
Note: 4/5

J'ai réellement accroché à cette BD. L'ambiance, le cynisme, le côté un petit peu autobiographique font de cette histoire un moment fort de lecture. La surprise était d'autant plus bonne que je n'en attendais rien de particulier, n'ayant jamais rien lu de Joe Matt. A lire ! Vraiment. De mon côté, je vais essayer de découvrir les autres albums de cet auteur

19/05/2005 (modifier)

On peut dire que l'auteur ne s'épargne pas dans cette BD, son regard sur son enfance est empreint de cynisme, voir presque de cruauté parfois et dénué de toute pudeur. Le petit Joe est un gamin égoïste et peureux, il ne manque pas de ressources pour arriver a ses fins. Joe Matt insiste beaucoup sur son attachement aux comics à cette période, les autres évènements de son enfance sont relégués au second plan de l'histoire, cela m'a un peu rappelé "De mal en pis" et l'attachement que porte aussi Alex Robinson aux comics dans son oeuvre. La lecture de cette BD est agréable, il y a beaucoup de séquences d'humour vrai, le petit Joe paraît souvent très énervant, c'est vraiment bien construit. La note de l'auteur au début de l'album "A ma mère... elle a fait ce qu'elle a pu", est lourde de sens et montre que le regard sans concession que Joe porte sur son enfance est authentique. Les dessins en noir et blanc sont soignés et expressifs, un trait à la clarté idéale pour l'histoire. Un album que j'ai trouvé très sympathique, même si le ton est loin de toujours l'être. A lire.

23/02/2005 (modifier)