Désoeuvré

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 12 avis)

Où Lewis Trondheim explique pourquoi il a decidé d'arrêter de faire de la bande dessinée.


Autobiographie Les petits éditeurs indépendants Lewis Trondheim Profession : bédéiste

Où Lewis Trondheim explique pourquoi il a decidé d'arrêter de faire de la bande dessinée. Trondheim publie ici un essai dessiné sur les affres de la création. « Désoeuvré » est un livre sur l'angoisse du créateur de bande dessinée. Après quinze ans de carrière, de prix et de succès jusque dans le monde du dessin animé, Trondheim craint de s'assécher. Il enquête auprès de ses propres personnages qui refusent de se laisser condamner à mort. Yvan Delporte, rédacteur en chef de l'âge d'or du journal « Spirou », le met sur la piste du syndrome dépressif chez les dessinateurs. Franquin et Hergé broyaient du noir. Degotte s'est suicidé. Macherot ou Gotlib sont tombés en panne d'imaginaire... Au passage, Trondheim détricote les codes, démêle les ficelles du 9e Art, se risque à des interludes de natures mortes quand l'inspiration ne vient plus. Les géants présents et passés de la bande dessinée témoignent au fil de « Désoeuvré » derrière des masques animaliers.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Février 2005
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Désoeuvré © L'Association 2005
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 12 avis)
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28/02/2005 | Ro
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Par Ems
Note: 4/5

Cette BD est particulière : il s'agit d'une sorte d'essai dans lequel Trondheim parle des auteurs de BD. Il entreprend une drôle de démarche pour répondre à une question métaphysique : est-ce que les auteurs de BD vieillissent mal ? Par le biais de rencontres et de correspondances, il nous offre un panel d'anecdotes sur ses confrères : on pourrait résumer cette BD à une sorte de " Voici " spécial BD. En fait, Trondheim nous parle de ce qu'il se passe de l'autre côté du miroir. Un peu comme pour "Le journal d'un album", on s'aperçoit que les auteurs doutent et se posent beaucoup de questions comme tout un chacun. L'ensemble se lit très facilement. Malgré son côté brouillon, c'est bien construit, le sujet avance et ne tourne jamais en rond. Cette BD est une bonne surprise, plaisante à lire.

27/06/2009 (modifier)
Par Gaston
Note: 5/5
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'Désoeuvré' est un one-shot excellent qui est très différent de tous ce que j'ai lu de Lewis Trondheim jusqu'à présent. Je m'attendais à ce que Trondheim nous parle de sa vie, mais c'est en fait une réflexion sur le monde la bande dessinée et c'est bien mieux comme ça. Les questions de l'auteur sont vraiment intéressantes et surtout très pertinentes. Elles montrent aussi un coté glauque de la bd avec tous ces auteurs qui finissent alcooliques, dépressifs, suicidés, etc. Ça ne donne pas très envie de faire ce métier, mais il doit avoir les mêmes cas dans les autres professions. Ce que j'ai surtout aimé c'est que Trondheim demande l'avis à d'autres auteurs et ça évite de faire tomber l'ouvrage dans le nombrilisme. Et puis, c'est intéressant de savoir ce que pensent les autres auteurs.

11/05/2008 (MAJ le 08/08/2008) (modifier)
Par JAMES RED
Note: 4/5
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C’est suite à l’annonce de l’arrêt de "Lapinot" que Trondheim s’est lancé dans l’écriture de "Désoeuvré". Ce livre est comme souvent un travail autobiographique (comme Approximativement, ou les carnets de bord…), mais ce n’est pas que cela ; le prétexte, ici, n’est pas de nous montrer Lewis dans son quotidien, mais surtout de le comprendre dans son métier de dessinateur. Trondheim s’est lancé dans une réflexion sur son travail d’auteur et sa soi-disant déprime artistique. Trondheim ne se sentant plus capable de créer quelque chose de novateur et traversant un passage à vide, s’interroge sur cette situation. Comme dans ses carnets de bord, on le retrouve grimé en oiseau et on rencontre un certain nombre de ses comparses de la nouvelle génération de la bande dessinée (toujours marrant de connaître ses considérations sur ses collègues). Une des théories intéressantes du bouquin évoque le vieillissement des dessinateurs qui les pousse inexorablement vers une forme d’automatisme et ne peut qu’entraîner leur déclin. Ce livre m’a vraiment beaucoup plu car c’est une vraie réflexion théorique sur le travail de l’artiste et le sens que l’on donne au mot « œuvre ». Trondheim s’interroge sur le travail de dessinateurs célèbres, évoque ses créations, ses ruptures. Il s’informe sur des auteurs comme, Hergé, Bilal, Degotte…, fait des rencontres. Celle avec Gotlib et Tibet est tout à fait intéressante car elle permet de montrer deux façons d’appréhender le métier. L’un des auteurs Tibet poursuit son travail, contre vents et marées, mais reste fidèle à son style de départ. L’autre, Gotlib, s’est arrêté en pleine gloire, car il ne se croyait plus capable de dessiner comme à la belle époque. Alors, il est vrai que ceux qui ne s’intéressent pas au travail de Trondheim trouveront peut-être ce livre assommant et par certains côtés trop nombriliste. Mais, pour ma part, j’ai beaucoup aimé, il est rare de trouver un grand auteur de son vivant s’interroger sur son travail et se remettre ainsi en question.

31/10/2006 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
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Tiens tiens tiens... Je croyais qu'il avait arrêté le dessin en BD, Trondheim ? Comment ? "C'est pas de la BD, c'est un essai." Ah ok. Bon, et les petits personnages dessinés qui se déplacent et agissent dans l'album, c'est juste pour illustrer alors ? Bon eh bien, moi je suis quand même content de revoir du dessin de Trondheim en album. Même si celui-ci ne ressemble pas trop à ce qu'il avait fait auparavant (quoique l'autobiographie en BD, c'est un peu lui qui l'a remise au goût du jour). Clairement, ce cher vieux Lewis fait sa crise de la quarantaine. Il pense que ça y est, qu'il est passé de l'autre côté, sur la pente descendante. Que tout va aller en déclinant, et l'inspiration, accompagnant le talent, sombrer irrémédiablement dans le gouffre de la vieillesse, de la sénilité et de la maladie d'Alzheimer. Alors voilà notre dessinateur-essayiste tentant de grappiller des indices sur la véracité ou non de cette crainte. Et que je t'emmerde des septuagénaires encore verts, et que je te fous le cafard aux autres quadras... Il a dû passer pour un (jeune) emmerdeur, le Lewis... Bon, disons-le clairement, ça m'a un peu saoulé, cette quête un peu vaine. Bien sûr que certains sont atteints par la vieillesse ; bien sûr que d'autres continueront bien longtemps à dessiner (comme Eddy Paape ou Albert Weinberg, honteusement oubliés par Trondheim !). Mas c'est la même chose un peu partout. Enfin bref, j'ai bien aimé quand même les scènes où Trondheim se fait botter le cul (gentiment) par ses personnages. Ca prouve qu'il a quand même un peu d'humour et de recul sur son personnage public, ce côté bourge un peu neuneu pas satisfait de son sort, que beaucoup envieraient. Au final, "Désoeuvré" est plus un jalon dans l'oeuvre de Trondheim qui est, n'ayons pas peur de le dire, l'un des auteurs les plus importants des dix dernières années. C'est sympa à lire, mais un peu vain sur le fond.

02/10/2006 (modifier)
Par biglolo
Note: 4/5

Bien, puisque mes compagnons de lecture et collègues de boulot, pol et DaredevilVF, se sont exprimés et sont en désaccord sur cette BD, je ne puis me taire. Pourquoi 4/5 : Parce que Trondheim m'a bluffé en me faisant partager ses doutes, ses craintes d'auteur... et d'une bien belle façon, non pas à travers une psychanalyse barbante, mais plutôt par des petits dessins faits au jour le jour qui respirent la sincérité, l'humour, la peur... Bref, j'ai eu l'impression de partager une tranche de vie. Et puis, il a aussi ce plaisir de lire plein d'anecdotes sur d'autres auteurs que j'apprécie... drôles et touchantes. Voilà pourquoi je trouve la critique de dire qu'on n'est pas plus avancé à la fin (comme l'auteur aussi, d'ailleurs) n'a pas lieu d'être, l'intérêt est ailleurs. Merci M. Trondheim Pourquoi je ne conseille pas de l'acheter : En fait, je ne le conseillerai uniquement aux personnes qui s'intéressent au monde des auteurs de BD (aucun sentiment d'élitisme là-dedans)... tous les autres risquent de ne pas apprécier pleinement l'oeuvre, de se sentir étrangers à tout ceci... Après tout, vous faites bien comme vous voulez, hein !

03/08/2006 (modifier)
L'avatar du posteur DaredevilVF

Bon, je viens d'en parler avec Pol à la pause café syndicale de 15h, je pouvais pas laisser passer sa note médiocre. Dire que je lui ai prêté cette BD avec enthousiasme ! Et là c'est le couteau dans le dos. Merci les collègues ! Je conviens qu'il faut aimer les récits à tendance psycho-introspective, ça tombe bien c'est mon cas. J'aime ce thème, cette quête si banale et si profonde à la fois. Je me suis aussi régalé avec cette façon de croquer les auteurs de BD que l'on connaît si bien, c'est tellement rare un regard aussi franc sur ses congénères. J'ai été sidéré par la facilité avec laquelle on reconnaît de suite le gars sous son visage d'animal très concis. Une BD que je suis fier d'avoir dans ma bibliothèque. Mais qui ne plaira pas aux BDphiles qui préfèrent les poursuites en bagnoles et les enquêtes policières...

03/08/2006 (modifier)
Par pol
Note: 2/5
L'avatar du posteur pol

Mon avis rejoint en partie celui de Doña Hermine ci dessous et il m’est assez difficile de donner une note à cet album. 2/5, 3/5 ?? Bien que ça partait pas mal, j’ai fini assez péniblement ma lecture. Au début ça m’a plu de voir Trondheim rédiger son autobiographie. Il se dessine lui même, on dirait qu’il se cherche, qu’il a fait les dessins en même temps que les idées lui venaient. Lapinot intervient, il parle avec son créateur, qui lui se pose des questions existentielles sur le vieillissement des auteurs de bandes-dessinées. J’ai trouvé ça très marrant, j’ai rigolé plusieurs fois. Puis plus j’avançais dans ma lecture et moins je souriais. Lewis se pose toujours la même question, il la tourne et la retourne dans tous les sens. Les éléments humoristiques du début disparaissent les uns après les autres. Résultat ? on assiste à une longue, bien trop longue réflexion sur le devenir des auteurs de BD. Ca va 5 minutes mais à la fin ça en devient pénible et je suis devenu pressé de finir ma lecture parce que j’en avait marre.

03/08/2006 (modifier)
Par Cassidy
Note: 3/5

Arrêter pour toujours de faire de la bande dessinée, c'est un peu comme arrêter pour toujours de venir sur BDthèque : c'est marrant 1 an, 6 mois, 3 mois ou 2 heures, mais au bout d'un moment, on s'ennuie et alors on s'y remet. Donc voilà, Trondheim a arrêté la BD pour toujours, et puis il a commencé à s'embêter à la campagne, alors il a fait une BD pour expliquer pourquoi il avait décidé d'arrêter de faire de la BD. C'est sous-titré "Essai" histoire de faire croire qu'on a affaire à quelque chose de nouveau et pas un Carnet de bord de plus, mais ça ressemble quand même pas mal aux Carnets de bord : Lewis déprime à la campagne, Lewis papote avec ses amis dessinateurs, Lewis fait un voyage, Lewis se pose des questions parce que c'est un artiste tourmenté... On est en terrain connu, on n'apprend pas grand'chose de nouveau : on savait déjà que la crise de la quarantaine commence vers 40 ans et que derrière ses écrits fantaisistes et rigolos, dans la vraie vie Trondheim est un rabat-joie dépressif absolument sinistre, avec des gros sourcils. La petite différence c'est que cette fois, tout le bouquin tourne autour de son obstination à prouver la véracité de la théorie qui l'a convaincu d'arrêter la BD : les auteurs de bandes dessinées vieillissent mal, il vaut mieux qu'ils prennent leur retraite jeunes, sous peine de se répéter ou pire, de se mettre à produire de la daube. Bon, à la limite, le livre lui-même tendrait à prouver qu'effectivement, arrivé à un certain âge, un auteur se répète, puisque Désoeuvré ressemble à tout ce que Trondheim a déjà fait dans le genre autobiographique. En revanche, quand c'est le "personnage Trondheim" qui, par ses propos, essaie de démontrer à son entourage et à ses lecteurs le bien-fondé de sa thèse, ça tourne en rond, ça ne prouve jamais rien, ça se heurte à tous les contre-arguments et contre-exemples possibles et imaginables... On en vient à se demander si Trondheim ne vit pas trop replié sur sa petite personne et son petit univers, pour ne pas s'être rendu compte que les affres du vieillissement concernaient la totalité de la population et pas seulement les auteurs de BD. Eh oui, Lewis, c'est à peu près pareil pour tout le monde : évidemment, il y a des exceptions, mais disons qu'en règle générale, arrivé à un certain âge, les romanciers, les cinéastes, les peintres peuvent peiner à retrouver l'inspiration, le plus grand génie peut sombrer dans le moyen ou le médiocre, et même le simple "homme de la rue" fait moins bien les choses qu'il savait faire avant : il monte moins vite les escaliers, il bande moins dur sans médicament, il survit moins longtemps au cancer, tout ça... Reconnaissons quand même que ce petit bouquin se lit avec plaisir, qu'on y retrouve ce ton particulier qui fait le charme des élucubrations dépressives de l'auteur de Lapinot, mais ça n'est jamais qu'un petit bouquin de plus dans sa copieuse bibliographie, certainement pas un livre qui fera date dans son oeuvre. Bref, voilà, un livre à réserver aux fans de l'auteur, qui auront ainsi de quoi patienter en attendant que, titillé par le besoin de dessiner et d'écrire, Trondheim se décide à refaire de la BD à temps plein.

30/03/2005 (modifier)
Par Steril
Note: 2/5

Peut-on rester un artiste invetif, créatif, bref assez génial jusqu'à la fin de sa vie. Lewis Trondheim pense que non, c'est pourquoi il a interrompu sa carrière... peur de se répéter, de rester coincé dans un schéma trop familier. Voilà le thème de la problématique abordée dans "désoeuvré"... Lewis se pose beaucoup de questions, mais franchement, ce bouqin n'apporte, à mes yeux, pas grand chose pour y répondre. Dessiné sur le mode des "carnets de bord", mais avec beaucoup moins d'humour (c'est vrai que le sujet est sérieux), ce petit ouvrage m'a copieusement ennuyé et ne m'a pas vraiment appris grand chose. Lewis, arrête de te poser des questions ! Essaie juste de faire de la bonne bédé, et tant pis si tu te répètes ou si tu tournes en rond, tant que tu illumines nos tristes vies d'un petit rayon de soleil (sous la forme d'un grand sourire aux lèvres!), pour moi, y'a rien d'autre qui compte !

23/03/2005 (modifier)

J’ai eu du mal à noter cet ... album, car mon sentiment a changé en cours de lecture, passant de l’enthousiasme à l’impatience (“oui, bon, allez, recentre un peu !”) puis de cette dernière à une certaine frustration. Je l’ai acheté après être tombée, en le feuilletant, sur une planche où Lapinot invectivait son créateur, j’ai trouvé ça assez jubilatoire et en ai conclu, un peu hâtivement, que tout le bouquin serait plus ou moins construit ainsi : une sorte de dialogue entre Trondheim et ses personnages, ces derniers tentant de le faire revenir sur sa décision d’arrêter la BD. En fait, ces passages-là ne sont que de trop rares (à mon goût) intermèdes, les principaux interlocuteurs de Trondheim étant davantage d’autres auteurs de bande dessinée. Certains parmi vous apprécieront sans doute, moi j’avoue que ce n’est pas ce que je cherchais dans cet essai. Sur le fond, on a les angoisses et la crise de la quarantaine d’un privilégié qui a le bonheur inquiet. C’est parfois touchant, d’autre fois exaspérant, ça semble sincère, certes, mais c’est aussi nombriliste, assez futile, et peu construit. Aussi, malgré toute l’admiration que j’ai pour lui, j’ai souvent eu, au cours de ma lecture, l’envie de lui botter le c** ! Bon, pour conclure sur une note positive, il faut avouer que ça se lit très bien, que ce n’est pas ennuyeux et que de surcroît, ça prouve une fois de plus que Trondheim SAIT dessiner, cette dernière remarque étant destinée à ceux qui confondent simplicité et facilité.

23/03/2005 (modifier)