Le Lama blanc
Parcours initiatique d'un jeune chilingas, cette histoire raconte comment le chef spirituel du Tibet décide de sa réincarnation dans le corps d'un étrangé pour mieux se préparer à une période de troubles dans son pays.
Bouddhisme Georges Bess Jodorowsky Réincarnations Spiritualité et religion Tibet
Un enfant tibétain est assassiné alors qu'il vole attaché à son cervolant. Le Mipam, chef spirituel des tibétains, interprète ce rêve ainsi que certaines prédictions comme étant un mauvais signe du destin. Il décide alors de disparaître pour revenir 20 ans aprés dans la peau d'un nouveau né dont il désigne la maison. Il désigne aussi son remplaçant et des objets qui devront être présentés à l'enfant à l'âge de 3 ans, s'il reconnait les objets alors ce sera une preuve de sa réincarnation. 20 ans aprés un couple de jeunes chilingas (non tibétains) arrive dans un village pour mettre au monde leur enfant selon les coutumes tibétaines, ils sont accompagnés d'un révérend à l'esprit très clair : les tibétains sont des singes à élever dans l'art du christianisme. Il est accompagné aux portes du pays tandis que le couple est protégé par le village et hébergé par un couple qui attend aussi un enfant, un "magicien" est intervenu dans ce sens. Quelque mois aprés vint la naissance de l'enfant tibétain. Au cours de cette attente le remplaçant du grand Mipam à Llassa décide d'intervenir auprés de personnes malfaisantes pour tuer cet enfant. Le jour venu le "Dieu de la mort" intervient et éxécute son acte cruel : tuer l'enfant, le jeune couple européen intervenant se fait tuer aussi mais la femme a juste le temps de mettre son fils au monde. Le couple tibétain élève alors le chilingas comme leur propre fils et l'appelle Gabriel Marpa. 3 ans après le Tibet est sous l'emprise du révérend. Un messager vient annoncer une grande nouvelle : le petit-fils du gyalpo, chef du village, a été reconnu comme étant le nouveau Mipam et reconnait au cours d'une cérémonie truquée "ses" objets. Mais Tzu n'est pas dupe et va dans la maison de Gabriel pour annoncer à sa maman que c'est lui le nouveau Mipam. Commence alors la formation de guerrier de Gabriel par une image de Tzu crée par la pensée. Puis suivra sa formation spirituelle. La quête de la sagesse est longue et remplie d'obstacles mais Gabriel Marpa ne se laissera pas intimider.
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Date de parution | Avril 1988 |
Statut histoire | Série terminée 6 tomes parus |
25/10/2001
| Ottonegger
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Les avis
Je viens de lire l’intégrale du Lama blanc. Le début de la série est plutôt réussi. Je me suis laissé emporter sans peine dans cette histoire assez originale où l’on suit le parcours initiatique d’un jeune occidental, réincarnation d’une grande figure spirituelle, dans le Tibet du milieu du 20ème siècle. Malheureusement, en dépit d’une entame plutôt captivante, Jodorowsky saborde progressivement son bébé en retombant une fois de plus dans ses travers les plus exaspérants : manichéisme exacerbé des personnages, dialogues souvent creux et impersonnels, sans parler de ses délires mystiques… La seconde partie du Lama blanc sombre dans le grand n’importe quoi. L’intrigue sort de son cadre classique et évolue vers une succession de délires religieux particulièrement pénibles à suivre, avec un Gabriel aux pouvoirs divins. Visuellement c’est joli et soigné malgré un style un peu vieilli et un choix de colorisation très « psychédélique ». Je pense que seuls les fans de « Jodo » y trouveront leur compte. Les autres peuvent passer leur chemin.
Jodorowski est un auteur prolifique, assez original et éclectique. Mais sa production est aussi très inégale, et je ne le suis pas toujours lorsqu’il part dans certains délires mystiques. Eh bien là, alors même que l’inspiration religieuse est au cœur de l’histoire, il faut dire qu’il a été presque en retenue. Presque, car, évidemment – mais cela passe très bien ici –, sa poésie mystique donne à plein lors de l’initiation de Gabriel. En tout cas l’histoire est équilibrée, mêlant aventures classiques (quelques passages m’ont fait penser à l’adaptation de Huston de « L’Homme qui voulut être roi » de Kipling), avec des méchants bien identifiés, moult trahisons, et une autre aventure, purement spirituelle, au cœur même de cet Himalaya où beaucoup ont cherché à se ressourcer il y a quelques dizaines d’années. Le dessin de Bess est très bon, très beau (il est meilleur sur les derniers tomes, car parfois un peu « brouillon » sur les premiers). Peut-être un peu daté – quoi que… C’est surtout la colorisation qui sent bon les années 1980 (certaines couleurs « psychédéliques »). Les six tomes se laissent en tout cas lire facilement – et relativement rapidement (pas mal de pages muettes – mais néanmoins très belles). En fin du sixième album, l’invasion chinoise est assez brutale. Dans tous les sens du terme d’ailleurs. Une fin de cycle annoncée me fait penser que Jodo avait une idée de suite ? Du coup, ça laisse une impression de fin bâclée. Lecture intéressante en tout cas.
Pas toute jeune cette série mais à sa manière elle a marqué l'esprit des lecteurs de l'époque de sa sortie. Comment dire ? C'était un temps où Jodorowsky réussissait à nous étonner dans le bon sens du terme. Je veux dire par là qu'il n'utilisait pas encore tous les artifices à connotations religieuses, ésotériques ou à tendance freudienne dont il a par la suite abondamment usé. Certes, comme dans toute son œuvre future, il est ici aussi question d'un voyage initiatique, celui d'un jeune blanc qui se voit élevé par des fermiers tibétains. Si l'on accepte ce postulat de départ, l'histoire se révèle assez prenante, d'autant que le décor s'y prête avec les décors grandioses du Tibet, plutôt bien rendus par le dessin de Georges Bess. Alors oui certaines couleurs ont mal vieilli, il n'empêche que c'est à une grande saga d'aventure qui mêle habilement mysticisme, religion, hallucinations, choc des cultures que nous sommes conviés. Les thèmes chers à Jodorowsky sont tous présents mais pas encore aussi prégnants qu'ils le seront plus tard. A mon sens une série importante dans l'univers de la BD, elle n'a pas révolutionné le genre mais reste à ce jour une grande fresque qui incite à aller voir plus loin dans l'histoire de ce pays. Lecture bien sûr conseillée.
Très bonne bd de Jodorowsky même si je préfère son univers de science fiction (La caste des meta-barons, l'incal, les technopères). Cependant j'adhère totalement à ses délires mystiques ce qui m'a permis d'apprécier pleinement cette bd. La toute fin m'avait un peu déçu mais rien de bien méchant. On suit avec beaucoup de plaisir et d'intérêt l'évolution du jeune héros. Le dessin est pas mal du tout et il y a un vrai travail sur les couleurs.
Une de mes séries préférées de Jodorowsky. Elle a vraiment bercé mon enfance et m'a fait voyager dans les monts enneigés du Tibet, mais éclairés par des lumières multicolores (ça ce sont les années 80 à la métal hurlant). Nous suivons l'entrainement mystique et guerrier de Gabriel, petit "singe" blanc élevé par des moines tibétains. Du karaté kid à la sauce Jodo donc avec du sang, de la sueur et des visions hallucinatoires multicolores (assez hallucinantes dans le tome 2 et 3). Notre petit héros apprend ce qui fait la condition d'un moine c'est à dire l'humilité, la méditation transcendantale, le respect des animaux (sublime scène avec les escargots) mais également la distribution de tatanes de manière acrobatique. Ca ce bastonne beaucoup dans "Le Lama blanc", et avec classe (George Bess sait vraiment insuffler énormément de dynamisme dans ses dessins, c'est un maître et j'admire énormément cet auteur). Quelques éléments et scènes qui m'ont marqué (et en quelque sorte traumatisé) : - Une secte de méchants moines diaboliques (très belle scène d'un vieux moine très méchant et d'une statue secrétant un liquide blanchâtre). - Un enfant moine trisomique. - Une très belle scène de torture avec sectionnage de langue (après vérification non, c'est une mutilation initiatique. Élément primordial chez tout Jodo qui se respecte). - Une sorte de yéti terrifiant et redoutable. L'ennemi juré du père adoptif de Gabriel. - Et puis surtout ... Des visions hallucinatoires dantesques quand Gabriel se promène seul dans les montagnes à la recherche de son karma, du nirvana ou de je ne sais quoi d'autre. C'est sublime (un vieux sage sadou en lévitation dans le ciel de l’Himalaya, au beau milieu des serpents, de corps nus, de tentacules et de lumières électriques bleues vertes et roses ). Une véritable transe cosmique à l'Ayahuasca. Je ne vais pas cacher que maintenant je possède uniquement les tomes 1, 2 et 3. Je ne me souviens plus trop des tomes 4, 5 et 6. Je les avais lus à l'époque (et plusieurs fois) et j'avais adoré tout autant que les 3 premiers. Gabriel était devenu jeune adulte et revenait vivre en ville, de manière "civilisée". Donc dans le top 5 des meilleures séries de Jodo. (Ne pas être allergique aux couleurs flashy typiques de l'époque).
2.5 Il y a des bonnes et des mauvaises choses dans cette série très inégale. Je n'ai pas été charmé par le coté mystique et l'œuvre et toute les scènes en rapport avec l'aura et ce genre de chose m'ont plutôt ennuyé. En revanche, j'ai bien aimé les relations de pouvoirs entre les hommes. Je parle du pouvoir du genre 'Je suis ton supérieur et tu vas faire se que je dis', hein. Pas celui du genre 'Grace à mon aura, je peux voir l'âme des autres et je peux battre Superman dans un combat de boxe'. Le moment le plus passionnant est sans aucun doute lorsqu'on voit comment est devenue la lamaserie après la prise de pourvoir de gens décadent. Le scénario manque un peu de cohérence à mon gout, particulièrement au début, et la fin me semble précipitée. Comme il y a marqué 'fin du premier cycle' à la fin du dernier tome, je me demande si le scénariste n'avait pas prévue une suite qu'il n'a jamais fait.
Quelle magnifique fresque ! Couleurs, dessins et scénarios forment un tout qui monte crescendo jusqu’au dernier tome. Philosophie et réflexion spirituelle sont au rendez vous ce qui ne rend pas cette série d’album accessibles à tous, mais il faut avouer que le voyage initiatique de ce jeune tchilinga en terres enneigées est un régal pour les yeux et surtout l’esprit. La confrontation d’idées et des conceptions spirituelles est belle et enrichissante pour un lecteur qui voudrait approfondir les sujets traités. L’univers fantastique est somptueux. Pas un seul moment n’est creux et on est tenu en haleine jusqu’à la mise en abîme finale. Faire une distinction entre les tomes ne serait pas pertinente, car l’histoire va crescendo et on ne peut pas s’arrêter à un moment du récit. Toutefois on pourrait regrette que petit à petit le héros devienne une sorte de super héro avec de plus en plus de super pouvoirs. Il n’est est rien car le dessin est juste et le scénario recadre parfaitement les choses. Les dessins du maudissement par les forces occultes du village sont magnifiques, les dessins du renouveau quelques tome plus tard encore plus beaux. La dé personnification dans le vent et les éléments sont poétiquement illustrés, quand à la vie éternelle finale c’est plein de poésie. Enfin les scènes finales de l’invasion chinoise sont tout simplement sublimes… Cette série est à mon sens une référence qui n’est pas culte uniquement car elle n’est pas grand public.
Après la lecture de Juan Solo qui m'avait littéralement époustouflé, je retrouve le duo Jodorowky-Bess qui nous offre ici une magnifique oeuvre. Ce qui me frappe surtout, c'est l'aisance avec laquelle on aborde le premier tome qui a pourtant 20 ans d'âge. Bref, il y a des bd qui ne vieillissent pas comparativement à d'autres. "Le Lama blanc" est encore un voyage initiatique dont le thème est visiblement très cher à l'auteur. Cependant, nous ne sommes pas dans l'espace intergalactique mais dans un Tibet qui va connaître des périodes de grands troubles avant d'être envahie par la puissante Chine. Cette recherche de soi pour y puiser les forces nécessaires pour combattre le mal sur fond de religion et de philosophie est un postulat qui me plaît beaucoup surtout quand le talent se conjugue. Cette extraordinaire saga mystique n'est malheureusement pas donnée à tout le monde pour pouvoir la comprendre et l'admirer à sa juste valeur.
Le sujet est intéressant et le dessin n’est pas trop mal malgré une colorisation moyenne. Mais sur la continuité, je trouve que ça perd un peu de cohérence ou plutôt la fin me déçoit. Je m'attendais à quelques chose de plus fouillé au point de vue scénaristique de la part de Jodorowski. Ça se lit tout de même d'une traite et l'avantage, c'est de s'être limité à 6 tomes sans tomber dans la répétition ou dans l'allongement parfois exaspérant de certaine série. Mais je m'attendais quand même à mieux de cette série sur le Tibet.
Mouaiche... je ne suis pas fan du mysticisme ésotérico-new age de Jodorowsky, et "Le lama blanc" ne fait pas exception, même si bon, dans le genre, il a fait nettement pire. Il y a cependant un truc qui est bien avec Jodo, c'est qu'il sait s'y prendre pour choisir ses dessinateurs, qu'il s'agisse de Moebius, Gimenez ou Boucq... Et ici, Bess ne fait pas exception, son dessin est très beau, même si je préfère son travail en noir et blanc et en solo. Bref, les fans de Jodorowsky aimeront, mais sinon...
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