Thor - Vikings

Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)

New York n'a décidément pas fini d'en chier, puisqu'après la chute des tours, l'élection d'Hillary Clinton au Sénat et les derniers films de Woody Allen, la ville qui ne dort jamais se retrouve frappée par une nouvelle catastrophe : une invasion viking !


Auteurs britanniques Dieu(x) sur Terre Marvel Super-héros Thor Univers des super-héros Marvel Zombies

En l'an de grâce 1003, la sanguinaire horde du chef viking Harald Jaekelsson terrorise les côtes de Norvège dans son inlassable quête de richesses à piller et de femmes à violer. Un jour, le sorcier d'un village mis à sac lance sur eux une malédiction qui les condamne à errer 1000 ans avant d'atteindre leur prochaine escale. La prochaine escale en question, c'est le Nouveau Monde... et c'est donc au 21ème siècle que nos ces barbares débarquent sur la côte Est des Etats-Unis à bord de leur drakkar. Entretemps, ils se sont transformés en zombies immortels. Toujours avides de maisons à incendier et de têtes à trancher, ils se lancent dans la destruction totale de Manhattan. Heureusement, Thor le dieu nordique, également superhéros chez Marvel à mi-temps, est là pour les arrêter. Mais la malédiction a rendu le terrible Harald-Fils-du-Chacal pratiquement invincible, et notre blondinet au casque ailé va avoir besoin de la potion magique d'un druide pour résister encore et toujours à l'envahisseur.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Novembre 2004
Statut histoire Une histoire par tome 1 tome paru

Couverture de la série Thor - Vikings © Panini 2004
Les notes
Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)
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14/03/2005 | Cassidy
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Par Présence
Note: 3/5
L'avatar du posteur Présence

Une farce à base de zombies vikings, non dénuée d'émotion - Ce tome regroupe les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2003, écrits par Garth Ennis, et illustrés par Glenn Fabry, avec une mise en couleurs de Paul Mounts. Il s'agit d'une histoire complète, indépendante de toute continuité, parue dans le label MAX de Marvel, soit des histoires destinées à un lectorat plus âgé. En 1003, sur la côte de la Norvège, une bande de vikings se fait justice sur le village qui s'est plaint de leurs larcins auprès du roi. Ils incendient le village, massacrent les hommes et les enfants, violent les femmes avant de les exécuter. Après avoir bien ripaillé, ils repartent sur leur drakkar. Mais le sorcier du village a survécu, et il invoque une terrible malédiction sur eux alors que leur drakkar passe devant lui. Résultat : ce groupe de vikings met mille ans à atteindre leur destination, c'est-à-dire le nouveau monde. Ils débarquent sous forme de zombies belliqueux ayant retenu toute leur conscience à Manhattan en 2003. Seul Thor est présent pour s'interposer et enrayer leur avancée au cours de laquelle ils trucident tout ce qui bouge. Harald Jaekelsson le passe au fil de son épée et le jette au fond de l'Hudson River, sans plus de cérémonie. Garth Ennis est un auteur avec un amour très relatif pour les superhéros. Ainsi, Thor passe pour un individu pas très vif d'esprit du début à la fin du récit. Heureusement pour lui, il reçoit l'aide de Stephen Strange (le maître des arts mystiques, sorcier suprême) dès le deuxième épisode. Strange est dépeint comme un individu disposant de sens pratique et doté d'une solide intelligence. Quand Thor lui demande pourquoi il n'est pas intervenu lorsque Harald Jaekelsson l'a passé au fil de l'épée, Strange lui réplique qu'il se rendait bien compte qu'il n'était pas de taille à affronter le viking et qu'il ne voyait pas de raison de mourir sans espoir de sauver Thor. Ce dernier en prend vraiment pour son grade puisque lors de ce premier affrontement contre Jaekelsson, il a les 2 poignets brisés et il se fait étrangler avec la chaîne de son marteau enchanté Mjolnir. Seule la scène finale permettra à Thor de regagner un peu de dignité. Le lecteur ne doit donc pas s'attendre à un récit premier degré chantant les louanges du dieu nordique de la foudre, encore moins à un récit de superhéros juste plus violent du fait du label MAX. Ennis annonce la couleur dans le premier épisode : il s'agit d'un récit de zombies un peu plus futés que la moyenne, tout aussi avides de combat et de massacre (mais ils ne se repaissent pas de cervelle fraîche). Il y règne une forme d'humour sarcastique servi bien noir, avec des quelques moments énormes dont Ennis a le secret (Thor étranglé avec la chaîne de son arme). Stephen Strange est le seul individu avec 2 sous de bon sens, et une aptitude remarquable à sortir de réparties cassantes, faisant ressortir avec acuité le manque de bon sens chez les autres. Cela lui permet de manipuler à sa guise ses alliés, pour un effet comique assuré. Au-delà de ces personnages au caractère marqué (Thor et Strange), Ennis développe rapidement 3 autres personnages immédiatement attachant : Sigrid (une femme viking à la carrure impressionnante) qui rêve de partir aux combats comme les hommes, Magnus le Danois (un chevalier de l'Ordre teutonique) à la foi inébranlable et voyant des infidèles partout (moment énorme quand Strange lui assure qu'un chaudron a été béni en bonne et due forme), et Erik Lonnroth (pilote de Messerschmitt 109 pendant la seconde guerre mondiale). En 5 épisodes, Ennis n'a pas le temps de développer ses thèmes favoris sur les servitudes des combattants, mais il est visible qu'il éprouve une certaine tendresse pour ces trois personnages. Cette histoire bénéficie des dessins de Glenn Fabry dont l'approche graphique restitue aussi bien le ton sarcastique et moqueur d'Ennis, que l'horreur des massacres commis par les zombies vikings. Fabry n'a pas peur de représenter les chairs tuméfiées, ou déchirées, les blessures ouvertes et autres mutilations barbares. Sans être outrageusement gore, le récit est à déconseiller aux âmes sensibles, ou aux lecteurs ne trouvant rien de drôle (de manière perverse) au sang giclant du cou d'un corps venant de perdre sa tête suite à un décollement à l'épée, à une hache s'enfonçant dans un crâne, à un monceau de têtes entassées au milieu de la chaussée, à un œil volant hors de son orbite, etc. Fabry ne se contente de jouer dans le registre de l'humour, certains exactions sont aussi dessinées au premier degré pour ne laisser planer aucun doute sur le danger mortel que représentent ces vikings. Au fil des épisodes, Glenn Fabry prouve qu'il sait tout rendre crédible, plausible et palpable, qu'il s'agisse de l'existence de ce village mis à sac par les vikings, du sang coulant sur la pierre runique, du cubitus et du radius visibles dans les poignets cassés de Thor, de la prestance improbable du docteur Strange dans son justaucorps bleu nuit, de la force d'Ingrid, de ces têtes plantées sur des piquets, etc. Grâce à la qualité des dessins, le scénario d'Ennis n'est pas rabaissé au niveau de la pochade grand guignol, mais bien mis en image comme un récit consistant et bien construit. En tant qu'artiste, Glenn Fabry apporte une consistance supplémentaire au récit, l'alimente d'images élaborées pour l'étoffer et le rendre plus substantiel. Si le lecteur est venu chercher une histoire premier degré d'un Thor digne et majestueux, qu'il passe son chemin, ce récit n'est pas pour lui. Garth Ennis et Glenn Fabry racontent une histoire entre farce grand guignol et intrigue horrifique, mettant à mal la dignité de Thor, mais comprenant des personnages générant une forte empathie. Par la suite, Garth Ennis écrira 2 autres personnages Marvel pour le label MAX : le Punisher à commencer par Born et Nick Fury (Fury, puis D'une guerre à l'autre).

16/06/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

Je me suis franchement ennuyé en lisant cette histoire de Thor. C'est donc un récit qui sert d'allégorie au 11 septembre et comme le scénariste est Garth Ennis, il ne faut pas s'attendre à de la finesse. Habituellement, cela ne me dérange pas lorsqu'il y a des qualités dans le scénario (bons dialogues, humour qui marche, personnages hauts-en-couleurs intéressants) sauf qu'ici je n'ai vu qu'un mélange de scènes très bourrines et de scènes franchement ennuyeuses comme la discussion entre Docteur Strange et Thor. Bref, je me suis ennuyé du début jusqu'à la fin et je ne suis pas particulièrement fan du style du dessinateur. Une oeuvre mineure et oubliable d'Ennis en ce qui me concerne.

06/04/2019 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5

Fan d'Ennis, je ne me mettais pas d'objectif sur cette lecture, d'autant que Thor est un personnage qui ne retient pas mon attention. Avec Ennis, il faut s'attendre à une lecture différente. Il n'aime pas les super-héros, le prologue au récit l'explique bien et situe le contexte avec précision. Ne pas en tenir compte c'est prendre cette lecture à l'envers. Cette mini-série est violente et gore, chose suffisamment rare dans l'univers Marvel pour le noter. Pourtant, l'histoire mélangeant les codes des morts-vivants avec les mythologies et les super-héros retombe sur ses pattes. Elle s'appuie sur quelques idées simples mais intelligemment mises en oeuvre. Les dialogues sont assumés et ne s'embarrassent pas formules neutres. Le scénario ne se prend pas réellement au sérieux mais reste cohérent sur sa ligne directrice. Il ne faut pas prendre ce récit au premier degré, en prenant du recul il y a même des passages à l'humour réussi. Le dessin est classique pour un comics, les couleurs sont très marquées, il y a des cases très colorées mais ne dépassant pas la limite du mauvais goût. Ce récit pour adulte s'adresse aux fans d'Ennis mais pas à ceux de Thor. J'ai dévoré et apprécié cette histoire, il est évident que le ressenti ne sera pas le même pour tout le monde. Question de goût et de limites, il vaut mieux avoir des tendances subversives pour ce genre de production.

22/06/2011 (modifier)
Par Cassidy
Note: 2/5

Une horde de barbares barbus qui, à bord d'une machine volante (oui, on ne sait pas trop pourquoi, mais le drakkar vole), provoque le chaos à Manhattan et tue des milliers de civils, ça ne vous rappelle rien ? Eh oui, Garth Ennis, new-yorkais d'adoption, revisite à son tour, de façon détournée, les facéties des terroristes aéroportés les plus médiatiques de leur génération. Enfin, sans doute. Ca en a l'air en tout cas, mais je vous avoue que j'ai du mal à saisir le message derrière tout ça. Un soldat du IIIème Reich, un chevalier chrétien fanatique et une féministe viking qui s'allient au dieu nordique de la foudre pour mettre une branlée à ceux qui ont défiguré New York... ça représente quoi, ça signifie quoi ? La "vieille Europe" unie pour aider les Ricains ? Les fanatiques guerriers en lutte contre les guerriers fanatiques ? Simplement un défouloir, une façon de "punir les méchants" par procuration ? Ou bien c'est moi qui me prends trop la tête, et il ne faut chercher ni métaphore ni message dans ce 1er tome de Thor - Vikings qui ne serait qu'une grosse farce macabre et grand-guignolesque qui tiendrait plus d'une version ultra-gore de Pirates des Caraïbes que d'un commentaire sur les acrobaties aériennes des Oussama's boys et la guerre sainte qu'elles ont déclenchée ? Allez savoir ce qui se passe dans la tête des auteurs... Bref. Allez, disons qu'on va prendre tout ça au 1er degré finalement, histoire de simplifier. Rendez-vous au Valhalla, c'est donc une BD de bagarre qui a la particularité d'être illustrée par Glenn Fabry, l'auteur des excellentes couvertures de la série Preacher. Son style en rebutera plus d'un : Fabry a visiblement une fascination pour le laid, le crade, le grotesque. Il n'a pas son pareil pour représenter, avec force détails réalistico-dégueus, la mort, le massacre, l'éviscération, la putréfaction, la mutilation, le découpage brutal de chairs sanguinolentes. Autant dire que si vous aimez le gore, la tripaille, la viande crue en tranches bien saignantes, vous allez être servis : à toutes les pages, démembrements et décapitations sont monnaie courante. Dans le fond, c'est presque un hommage à un genre cinématographique en voie d'extinction depuis que Peter Jackson et Sam Raimi ont arrêté de faire du cinéma pour devenir fabricants de blockbusters : le gore rigolo, le comique horrifique, la farce grand-guignolesque. Ca donc, c'est pour le dessin : c'est affreux mais c'est fait exprès, et s'il y a un intérêt à chercher dans cet album, il est là. Parce que le scénario, lui, bah... comment dire... Garth Ennis a apparemment épuisé tout son immense talent sur la saga Preacher ; depuis, il ne signe plus que des choses anecdotiques, voire médiocres. Et Thor tombe dans la catégorie du médiocre, hélas. Du divertissement creux, pas foncièrement mal écrit, mais parfaitement dispensable. Bref, on va dire que c'est une BD d'action pour amateurs de gore qui cherchent un truc à lire vite fait, pour se détendre, et à oublier sitôt refermé.

14/03/2005 (modifier)