Mode O'Day (Belle d'un jour)
Critique des middle-class new-yorkaises.
Comix Echo des Savanes Les petits éditeurs indépendants
Anciens babas, nouveaux paumés, mais tous reconvertis à l'arrivisme et au yuppisme triomphant... Voici le monde de Belle, dont elle est le centre et le plus beau fleuron. Art, cinéma, nouvelle cuisine et grandes causes perdues, tout est bon pour se faire valoir dans la course éternelle au pouvoir et à la réussite sociale. Les valeurs ont changé, mais les mirages que les personnages de Crumb poursuivent aveuglément, tels des rats dans un labyrinthe, sont toujours les mêmes.
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Date de parution | Décembre 1990 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Mouais. Je ne sais trop que penser de cet album, qui regroupe une série d’histoires courtes pas forcément ratées, mais dont aucune ne m’a réellement captivé. Nous suivons un petit groupe de personnages, pas franchement attachants. Il faut dire que Crumb s’attaque ici clairement à certains travers – de la société américaine entre autres, et que ces personnages lui servent de prétexte pour stigmatiser certaines attitudes. L’héroïne, qui donne son nom aux histoires et à l’album, Belle, est une femme vénale, futile (le ton est donné dès le dessin d’ouverture, qui voit Belle rêver d’être mannequin et d’être invitée aux parties mondaines de célébrités), et son principal copain, un chien (appelé Doggo ou Rotoutou) est un velléitaire pique-assiettes. La plupart des autres personnages qui gravitent autour d’eux ne déclenchent pas non plus l’empathie du lecteur. Le côté archétypal des personnages était attrayant, mais il aurait sans doute fallu pousser plus loin la caricature je pense. Bon, ça ne serait pas grave si les histoires elles-mêmes m’avaient davantage captivé. Or ça n’a pas été le cas. A la limite, je m’attendais à quelque chose de plus trash, par goût, mais aussi pour dynamiser les récits, dont certains m’ont ennuyé, quand d’autres me laissaient quelque peu indifférent. Seule la dernière m’a paru plus intéressante. Bref, un album à réserver aux gros fans de Crumb, mais qui m’a laissé sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
Des histoires de Robert Crumb sur une jeune arriviste, Belle d'un jour, un ami Doggo qui n'est pas désintéressé. Crumb, ténor de l'underground du comics dans les années 60, saisit les travers d'une société qui vit sur le paraître, la valeur de l'art, l'argent facile et l'éphémère célébrité. Au fil des pages on appréhende les personnages, les histoires ne sont pas toutes équivalentes, la dernière étant de mon point de vue une des meilleures quand Belle enfin parvenue se fait ironiquement rattraper par ses propres excès. Car des excès il y en a : Crumb fait l'étalage des fêtes où alcool et came en tout genre traînent dans les allées. Le dessin noir et blanc est plaisant, pour ma part j'aime bien ce style un peu brouillon. Un one-shot pas indispensable mais à voir.
Personnellement, je trouve cette BD culte. Car c'est elle qui m'a fait découvrir ce très grand auteur de la BD qu'est Robert Crumb et je trouve que tout son univers est très bien résumé dans cette BD. Les personnages tristes, vulgaires et vains sont toutefois attachants grâce à un humour désespéré incarné par le personnage de Poochy (un mix entre Big Lebowsky et Céline). Les histoires sont toutes très bonnes, bien qu'inégales (personnellement c'est celle de la bourgeoise voulant monter son resto français à New York que j'ai préférée). Le dessin comme les histoires peuvent partager les lecteurs comme c'est souvent le cas avec ce genre d'humour. Pour ceux qui ne connaissent pas Crumb, jetez-vous sur cette BD surtout si vous aimez l'humour dans le genre de Reiser et les caricatures intelligentes.
Crumb s'efforce de croquer de la façon la plus grinçante possible l'Amérique des années post-baba. Lui qui est devenu célèbre et "adulé" du jour au lendemain a été plongé dans ce milieu yuppy, qu'il exècre abondamment. Il prend ici comme "héros" une femme qui cherche à percer d'à peu près toutes les façons, mais n'arrive finalement à pas grand-chose. Vaniteuse, prétentieuse, arriviste, égocentrique, une vraie salope narcissique. Dès les premières pages, j'ai détesté Belle. Et aussi tous ceux qui l'entourent, cet informaticien voyeur et frustré, ce toutou pique-assiette... Là est la réussite de Crumb : nous faire détester ses personnages. Non seulement pour leur vanité, mais aussi parce que l'histoire en elle-même est très loin d'être passionnante. J'ai dû me forcer à terminer l'album.
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