L'Assassin qui parle aux oiseaux

Aujourd'hui est un grand jour : on libère le Roitelet ! Après douze années de détention, Blaise Van Huppen quitte la prison. Où peut-il aller ?
Aire Libre Servais Wallonie
Aujourd'hui est un grand jour : on libère le Roitelet ! Après douze années de détention, Blaise Van Huppen quitte la prison. Où peut-il aller ? S'envoler vers d'autres cieux, ou retrouver la maison familiale, près du village qui l'a condamné ? C'est là qu'il a vécu, c'est cet endroit qui abrite ses souvenirs, ses attaches, sa tradition. Ce sont ces arbres qui lui offraient les plus beauxpoints d'observation. Lui et sa maman aimeaient tant les oiseaux ! C'est cette nature qui lui donnait sa force. C'est elle qui lui permettait d'apaiser les blessures causées par la mesquinerie des villageois. Car il n'est pas facile d'être un gamin sans père, avec une mère muette de naissance, un Flamand installé en Wallonie. C'est cependant sans haine que le Roitelet décide de revenir dans la maison familiale. Mais dans le village, la surprise de le savoir libéré, laisse vite la place à la colère, à la peur et à la volonté de vengeance Texte : Dupuis
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Date de parution | 06 Avril 2005 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis


Je trouve que Servais rend un très bel hommage à nos oiseaux de jardin et offre une vision exacte de ce à quoi ressemble, parfois, la vie d'un village en Belgique ou en France. Je trouve enfin que le point de vue et le message a quelque chose d'avant-gardiste quand on voit la situation actuelle. Du moins, cette alarme de 2005 retentit encore plus de nos jours. Bref, tout cela est beaucoup trop bien représenté pour mériter une note moyenne aussi sévère! Même si je comprends les défauts que l'ont pourraient attribuer à cette histoire. Déjà pour défendre un peu l’intrigue, je suis vraiment attaché à Blaise Van Hoppen, surnommé le Roitelet suite à une histoire qui lui sera traumatisante en ce qui le concerne, et anecdotique pour les autres. Son évolution compte pour moi, et je suis ravi par sa manière de répondre à l’adversité et l'animosité des hommes. Ensuite sur l’ambiance générale, c’est l’une des choses qui importent le plus dans ce diptyque. Et j’ai rarement eu ce ressenti en BD. Ca me rappelle beaucoup mon village : 150 habitants, personne n’a l’intention de quitter la bourgade, un nouvel arrivant et c’est l’évènement de l’année, la vie des habitants est géographiquement limitée à un rayon de 15 kilomètres, tout le monde se connaît et les histoires individuelles peuvent dériver vers des légendes rurales. Si tout cela n’est pas forcément un mal en soi, ça peut parfois prendre des proportions bizarres et on ne sait plus trop comment les emmerdements ont bien pu commencer. A partir de ce point de départ, et de mon point de vue, la représentation de Servais sur ces petits villages est admirable d’authenticité (un peu exagérative pour la fiction bien sûr!). Et une mise en scène intelligente accentue l’idée que les habitants restent et n’évoluent pas : le Roitelet revient après 15 ans de taule, personne n’a changé d’un poil et les gamins continuent de s'acoquiner avec la Bêtise ignare. On peut bien sûr continuer sur l'authenticité avec ce dessin, parfaitement adapté et tout simplement magnifique : la campagne, ces sourires, et puis… les oiseaux! A chaque page je me délectais de ce qui était servi par Servais. Oiseaux de jardin ou migrateurs, c’est superbe, un vrai guide ornito! Rien que les quelques notes ornithologiques ont suffi pour que je ne boude pas cette BD, d’autant qu’elles enrichissent l’environnement du récit. Vivement le jardin pour y poser mes propres nichoirs! Je suis d'accord qu'il y a quelques petites choses qui noircissent le tableau. Oui, l’intrigue qui habille cette histoire se déroule de façon un peu plate et sans grande originalité. Aussi je ne suis pas franchement fan du style d’écriture, qui vient un peu casser la poésie ambiante. Et puis l’épilogue prend une envolée poétique qui ne m’a pas vraiment émerveillé, je le trouve même un peu hors cadre. J’ai eu le sentiment que l'auteur devait vite terminer les planches et les dernières cigognes manqueront de présence et de détails suffisants (alors que Servais nous avait bien servi jusqu'alors!). L'ensemble est champêtre, bucolique, mais la sauce purement "poétique" ne prend pas trop chez moi. Mais je trouve que cette histoire cache plus de choses qu’on pourrait le penser. On y décèle une certaine âme rurale, encore faut-il prendre le temps de parcourir les pages et ne pas se borner simplement au déroulé de l'intrigue. Et puis Servais réussit à faire passer un très beau message avec l’art et la manière, tout en exprimant une critique tragiquement actuelle sur l’anthropocentrisme et l’ethnocentrisme qui sévissent trop aujourd’hui, au détriment de notre écosystème et à celui de nos chers oiseaux de jardins (bruant jaune, moineau domestique, alouette des champs…). 2,91 avant de poster mon avis, cette note moyenne m'étonne un peu... mais bon à chacun ses goûts! :). Alors mon conseil: (re)lisez donc cette histoire pour retrouver un peu d’espoir dans cette réalité, et filer donc un coup de main au Roitelet en installant des nichoirs ! Ca égayera vos journées, ça fera chanter votre jardin et vous rendrez service!


Je ne suis pas un passionné de l'ornithologie mais je dois bien avouer que cette histoire n'est pas des plus déplaisantes même s'il y a des planches d'étude parfaitement documentées sur les oiseaux. C'est beau et dynamique à la fois avec des commentaires à mi-chemin entre le documentaire animalier et la poésie. Je dois également reconnaître un très beau coup de crayon. C'est quasi-magnifique avec cette multitude de détails ! On a l'impression que le héros est en véritable harmonie avec la nature. Les scènes du passé sont teintés de jaunes ce qui permet une bonne compréhension de l'histoire. On sent que l'auteur a pu trouver une parfaite harmonie avec la nature qu'il apprécie tant. Le scénario ne brille certes pas par son originalité avec un dénouement qui ne tiendra pas toutes ses promesses. Cependant, on appréciera d'autres qualités dans ce diptyque. De toute façon, j'aime bien lorsqu'on dénonce l'esprit de clocher qui règne dans les villages. Les gens sont très souvent catalogués lorsqu’il présente une différence ou une sensibilité (ici à la nature à travers les oiseaux). On les rejette à tort. J’ai éprouvé beaucoup de peine pour ce héros ordinaire injustement accusé. Le poids des injustices pèse bien lourd. Servais introduit des associations d'idées souvent trompeuses pour nous montrer toute l'obscurité de l'âme humaine. Une oeuvre sans doute sous-estimée dans l'impressionnant catalogue de l'auteur. Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 3/5 - Note Globale: 3.5/5
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