Fuzz & Pluck
Angoulême 2014 : Prix de la série. Fuzz l'ourson en peluche et Pluck le poulet plumé ont chacun échappé à un destin horrible... mais seulement pour se voir injustement condamnés à 10 ans de servitude.
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Fuzz l'ourson en peluche et Pluck le poulet plumé ont chacun échappé à un destin horrible... mais seulement pour se voir injustement condamnés à 10 ans de servitude. Suite au plus improbable des hasards, ils vont heureusement pouvoir s'enfuir. C'est le début d'un long parcours qui les amènera à rencontrer des personnages bien spéciaux.
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Date de parution | Octobre 2000 |
Statut histoire | Une histoire par tome 3 tomes parus |
Les avis
Je suis amateur de l’underground américain, qui est généralement issu du très beau catalogue de Fantagraphics. C’est donc avec envie que je me suis plongé dans cette série (en tout cas les deux premiers albums). D’autant plus que Cornélius – comme souvent ! – a fait un très beau travail éditorial, avec papier et couvertures épais. L’univers développé par Stearn (auteur que je découvre avec cette série) est assez loufoque, parfois absurde. Les deux personnages principaux sont très atypiques. Un ours en peluche, Fuzz, et un coq déplumé, Pluck, tous deux ayant échappé à une terrible condition par miracle. Leur duo relativement mal assorti (Pluck exerce un leadership) se débat au milieu de personnages et d’un univers totalement humain généralement (sans que cela ne gêne la lecture). Le dessin est inégal, mais globalement bon et très lisible. Même inégalité concernant les récits, où pointe un peu d’humour (davantage dans le deuxième tome), de l’absurde et pas mal de noirceur. Contrairement à Alix, je pense que le lectorat visé est plutôt adulte. En tout cas c’est une lecture qui, même si j’en attendais davantage (je pensais avoir trouvé quelque chose d’équivalent à ce que proposent des auteurs comme Millionaire ou Woodring, c’est un peu dans le même registre, mais en deçà) s’est avérée agréable.
C'est injuste, cruel, acide, sadique, mais tellement proche de la vie de tous les exclus de la société... J'ai préféré le dessin plus travaillé du tome 1, plus noir, plus acéré, mais les deux volumes restent égaux quant à l'histoire. Vivement septembre 2016 pour la sortie du tome 3
Le problème que j'ai avec cette série c'est que je trouve que l'humour n'est pas très drôle. J'ai souri quelques fois, mais c'est tout. Malgré tout, je trouve que les histoires se lisent bien car la narration est bien faite et que les deux personnages principaux sont un peu attachants. Je trouve aussi que le dessin est plus lisible que plusieurs histoires de Crumb que j'ai lues (pour rester dans le domaine underground américain). Cela fait passer le temps, mais je n'étais pas très passionné par ce que je lisais.
Il est peut-être davantage difficile de présenter Fuzz & Pluck que de signaler comment les deux ouvrages de cette série me sont tombés entre les mains aussi laissez-moi une chance de vous démontrer en quoi ces deux jolis bouquins à la réalisation luxueuse avec dorures et étuis comme souvent chez le remarquable éditeur Cornelius peuvent agréablement vous distraire le temps de leur lecture… Ted Stearn est un obscur cartooniste de la scène alternative connu pour avoir collaboré avec Matt Groenig le papa des Simpsons. De son illustre mentor, Stearn partage la dérision et l’absurde pour décrire le quotidien d’une société américaine en constante détérioration. Moins le rire et le talent mais nous y reviendrons car sous ses défauts évidents (dessins pas toujours maitrisés lorsque l’auteur crayonne un être humain, rythme lent voire mou et propos pas toujours aussi percutants que voulus), Fuzz & Pluck (à lire très vite pour y trouver l’injure la plus répandue de la langue de Shakespeare) gagne en patine et en intérêt au fur et au mesure de la lecture en proposant un premier volume brouillon mais attachant et un second volume qui mérite selon moi sans autres suffrages son acquisition dans les plus brefs délais. Les couvertures sobres nous exposent rapidement cette quête de l’absurde que constitue simplement la survie par un duo des plus improbables et mal assortis qu’il soit : Fuzz est un ours en peluche malmené par son propriétaire d’origine alors qu’il est sensible et ne demandait qu’un peu d’affection. Apeuré par son expérience mais très naïf voire innocent sur les aléas de la vie, il finit tout naturellement dans une benne à ordure où il rencontre Pluck qui deviendra par défaut son meilleur ami et sa plus belle rencontre. Pluck est un fier gallinacé reproducteur aussi malin et téméraire qui échappe de peu au rayon volailles du supermarché du coin en s’enfuyant dans cette benne à ordures. Au passage il y perdra définitivement ses plumes et son « mojo « mais pas son appétit à la survie. Ce duo s’en va donc arpenter une société américaine absurde déformée par la bêtise et l’orgueil qui les mènera de la justice à l’esclavage et de la philosophie à deux balles d’un moine passif à la gérance d’un fast food consacré au lard sous tous ses états. La lecture se fait en douceur mais l’ensemble manque un peu de piquant dans les propos malgré un dessin crayonné aussi joli que les personnages humains sont ratés. Cela reste dans une école très indépendante rappelant le style de Robert Crumb en plus épuré mais ce n’est pas si désagréable que cela. Le bien nommé « Splitsville » qui constitue le second tome et qui en constitue autant la suite que le remake (la lecture du premier tome n’est même pas si indispensable car Stearn profite d’un procédé malin pour rappeler rapidement les origines de nos deux zéros) s’affranchit rapidement des faiblesses du premier pour devenir parfaitement autonome en « splittant » le binôme suite à un incident et en les confrontant en parallèle à de nouvelles métaphores bien plus réussies et drôles cette fois. Buzz va se retrouver dans une version cynique de Toy Story avant d’être recueilli par un illuminé l’impliquant dans une ridicule histoire de passage sur berge qui rappelle l’attaque des moulins par Don Quichotte et dont je vous garantis quelques fous rires inattendus pendant que Pluck se livre à une insensée lutte de gladiateurs avec bourres pifs et complots orchestrés par un mystérieux citron coupé !!!! Les métaphores sont nombreuses et les situations improbables renvoient l’image d’un miroir à peine déformé de notre société actuelle sans jamais non plus être aussi méchant ou ironique que peuvent l’être les Simpsons mais le second volume rachète intégralement les errances du premier et je ne peux que vous recommander la lecture si ce n’est l’acquisition tout en gardant bien en mémoire qu’il s’agit d’une œuvre totalement artisanale dans l’esprit et la conception même si les deux livres sont réalisés avec autant de soin que nombre d’autres éditions se voulant ou se prétendant être de « luxe ». Fuzz & Pluck mérite d’être amplement découvert ou redécouvert pour les déçus du premier tome qui ne s’impose que sous l’angle d’une longue introduction… Un bon 3.5/5 pour ma part et surtout après la lecture de "Splitsville". :)
« Fuzz & Pluck » est un album dans la pure tradition du comics underground américain, avec son dessin noir et blanc, son style un peu crado et son histoire loufoque remplie d’allusions et de références à la société américaine (les menus dans le restaurant Lardy’s sont à ce titre hilarants !). Alors bon, je ne suis pas spécialement fan du genre, qui vise peut-être un public plus adolescent, mais je dois avouer que je me suis quand même marré à plusieurs reprises et que ma lecture a été plaisante, à défaut d’être marquante. Un petit album sympa, à lire s'il vous tombe sous la main…
Espèce de road movie fait de rencontres bizarres et au dessin très underground, on sent bien dans Fuzz & Pluck une critique de la société. Qu'il s'agisse de la justice, de la prison remplacée par la servitude (l'esclavage), de l'hypocrisie et de la condescendance des bourgeois (on pourrait presque dire de ces sales bourgeois, au vu de l'album), des gourous à deux balles ou des scientifiques (ici zoologistes) de pacotille, etc., le panel est large. Il est par contre à peine grinçouillant et éminemment peu original. Alors certains passages ont beau être vaguement drôles ou intéressants, dans l'ensemble cette lecture ne laissera pas de marque.
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