L'Ecole des biches
Un manuel théorique du libertinage avec mode d'emploi.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Hard & Soft, d'un érotisme à l'autre Paris
Paris à la fin du Second Empire, Marie Aubert vient chercher auprès de sa cousine Caroline, plus âgée, des conseils sur sa vie sentimentale et intime. Marie découvrira alors les mystères de l'amour libertin auprès de sa cousine, du peintre Adrien Lebel, du comte Henri de Sarsalle et de la bonne Antonia Leducq.
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Date de parution | Mars 1984 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
L’histoire en elle-même ne casse pas des briques, et reste de toute façon engoncée dans un rythme lent, façon théâtre classique, et des dialogues un peu « vieille école théâtrale » eux-aussi. Le dessin de Lévis est sans doute ce qu'il y a de plus intéressant ici (je l’avais bien aimé sur Liz et Beth). Classique, stylé, désuet, il s’en dégage un érotisme léger, mais que ni l’intrigue, ni les dialogues (souvent lourdingues), ni même l’aspect purement érotique ou pornographique ne parviennent à rendre plus émoustillant que ça. C’est au final une lecture qui se révèle décevante et dispensable.
Il est vrai que cette école là est un peu spéciale. Il s'agit d'initier de naïves jeunes filles à peine pubères aux joies de l'amour et du libertinage (ou du vice diront certains). C'est d'ailleurs tiré d'un roman érotique de la fin du XIXème siècle. Les dialogues au rythme de calembours m'ont littéralement assommé au début. Bref, cela coupe toute envie de poursuivre l'aventure. Cela perd même en dynamisme et finalement en toute sensualité. Il faut quand même le faire ! Néanmoins, les nouvelles qui se succèdent en deuxième partie passent tout juste malgré leur caractère subversif lié à l'âge des protagonistes. On pourra s'interroger tout de même... Bref, c'est un peu traité à la manière d'une pièce de théâtre ce qui devient pesant. Certes, il y a de la classe mais c'est trop guindé. Même le dessin est d'une facture très classique. Bref, cela ne m'a pas semblé très attirant.
Le dessin de cette BD est assez esthétique. Légèrement vieillot, les planches et les personnages sont rendues assez jolis par une mise en page mettant en valeur l'esthétisme Second Empire du récit. Néanmoins, on peut y reprocher un aspect un peu figé ou "posé" des personnages, ainsi qu'une certaine laideur des parties intimes masculines. Quant à l'histoire, c'est un récit érotique vraiment bateau : la jeune prude vient voir sa cousine sexuellement libérée pour apprendre les mystères de l'amour et surtout du sexe, la bête histoire d'initiation où tout se passe bien et où à la fin tout le monde baise tout le monde. Mais c'est de l'érotisme, pas du pornographique, donc on n'y voit guère plus que des fesses, des seins et une toison mystérieuse. L'aspect émoustillant est assez absent tant les situations sont convenues ("bonjour, je vous présente untel, nous allons faire l'amour ensemble") et sans originalité. En outre, les dialogues sont vraiment très présents, et quand il ne s'agit pas de discours explicatif sur le sexe de la part de la cousine délurée, ce sont des dialogues précieux en plein coeur de la scène d'orgie : "Comme cela, tu veux bien ?" - "Puisque tu me le demandes si gentiment" - "Si monsieur Adrien n'y voit pas d'inconvénient" - "bien au contraire ma bonne Antonia" - "j'ai été fasciné, je vous l'avoue" ... Bon, ça change, des "Aaah", "Oooh", "Schlirp schlirp", mais bon, c'est un peu lourd quand même. Si encore c'était pris sur le ton de la rigolade, mais non, ça a l'air bien sérieux. Une BD érotique un peu lourde à lire et pas suffisamment originale pour mériter d'être conseillée.
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