Le Punisher - Zéro absolu (Retour vers nulle part) (Return to Big Nothing)
Une aventure du Punisher qui va le ramener sur les traces de son passé.
Marvel Punisher Super-héros Univers des super-héros Marvel
Chaque jour , les fourches du crime et de la corruption balafrent le visage de l’Amérique. Faute de soins, les plaies suppurent et dégénèrent en maladies comme la peur, l’insécurité et le désespoir. Mais désormais le Punisher est là pour guérir les blessures. Sa devise : aux grands maux les grands remèdes. (texte de l'éditeur) Cette fois-ci, c’est sur les traces de trafiquants d’armes qu’il se lance. Un trafic dans lequel trempe Gorman, ancien sergent d’artillerie. Mais c’est aussi et surtout un ancien camarade de combat de Frank Castle, identité civile du Punisher. Castle doit à Gorman deux vies, voire plus, de l’époque du Vietnam. Un sacré compte à régler…
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Date de parution | Novembre 1989 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Nihilisme - Il s'agit d'une histoire de Punisher (Frank Castle) complète en un seul tome initialement paru en 1989, sous forme de graphic novel (format de bande dessinée européenne, avec reliure rigide). Tout commence avec une pleine page de Punisher en train de suer à grosses gouttes dans un endroit complètement noir. Il évoque des voix provenant de l'extérieur d'individus qui ne peuvent pas le voir et il évoque également un avertissement donné par ses instructeurs dans le camp d'entraînement des Marines. Punisher s'apprête à interrompre une livraison de drogues en plein désert de l'Arizona (à moins que ce ne soit le Nevada ou l'Utah). Après avoir exécuté froidement son quota de trafiquants, Castle prend en charge un agent du FBI blessé au cours de la fusillade. Ce dernier lui apprend qu'avec son partenaire, ils s'apprêtaient à démanteler une partie de ce réseau géré par un dénommé Cleve Gorman. Ce nom rappelle à Castle un individu particulièrement odieux côtoyé dans ce camp d'entraînement, avant de partir pour la guerre du Vietnam. Ce camp paumé avait été surnommé Big Nothing, et Gorman après avoir mis sa raclée à Castle avait également surnommé ce dernier Big Nothing, s'arrogeant lui le nom de Big Ma. Punisher se met donc au travail pour faire ce qu'il sait faire de mieux : massacrer du criminel. C'est un peu le cadeau d'excuse offert par Marvel à Steven Grant, Mike Zeck et John Beatty. Punisher est un personnage créé en 1974 par Gerry Conway et Ross Andru dans un numéro d'Amazing Spiderman. En 1986, Steven Grant et Mike Zeck transforme cet Exécuteur (Mack Bolan, créé en 1969 par Don Pendleton) au rabais en un héro urbain en guerre contre les criminels dans Circle of Blood (Cercle de sang), une minisérie en 5 épisodes. Mais Mike Zeck prend du retard dans ses dessins et est incapable de tenir les délais mensuels pour le cinquième épisode. du coup Marvel refile les dessins à Mike Vosburg, Steven Grant solidaire de Zeck refuse de terminer le scénario qui est confié à Mary Jo Duffy, pour un final très en dessous des quatre premiers épisodes. C'est donc avec un énorme plaisir que les fans accueillent cette histoire complète entièrement réalisée par Grant, Zeck et Beatty. Dès la première page, l'ambiance happe le lecteur. Pour cette histoire, Steven Grant (scénariste habitué des superhéros pour des histoires peu remarquables, sauf sa série Whisper) retrouve le ton de la minisérie initiale. Il limite la quantité de phylactères et rédige les cases de pensées de Castle de manière lapidaire en phrases très courtes et peu nombreuses. Et surtout il apporte une vision radicale du personnage. Lors d'une interview, il explique qu'il s'est inspiré de sa vision du nihilisme selon Martin Heidegger (1889 – 1976). Punisher est un individu qui poursuit son but (l'élimination des criminels) tout en sachant que ses actions ne pèseront rien au regard de l'Histoire (et sont même dépourvues de sens) et que tout se terminera par sa mort. En 1986, et même en 1989, un héros animé par une telle philosophie dans un comics grand public, c'est du jamais vu. On est très loin des superhéros, même si Grant et Zeck ne peuvent pas s'affranchir complètement du costume à tête de mort avec les gants blancs. D'un autre coté, ils ne se gênent pas pour insérer de nombreuses scènes pendant lesquels Castle est en civil. le cynisme de Punisher affleure également régulièrement, en particulier lorsqu'i ironise sur la qualité médiocre de la finition des habitacles des voitures américaines. Steven Grant écrit donc une histoire de Punisher avec une trame classique (sans oublier l'expérience acquise en tant que soldat au Vietnam), mais avec une intensité exceptionnelle. le lecteur ressent la catharsis née de l'exécution des criminels par le héros, mais sans jamais souhaiter être à sa place. Grant introduit une composante psychologique supplémentaire (la schizophrénie) en faisant dire à Castle que Punisher est une personnalité séparée de la sienne. le niveau de violence reste très élevé, malgré les années qui ont passé et qui relativisent parfois ce qui semblait avant intense. Mike Zeck et John Beatty ont donc disposé du temps nécessaire pour finir chaque planche. Punisher est semblable à la couverture : massif, bardé de muscles, avec un regard dur et mort. Mike Zeck s'est lui aussi émancipé des illustrations traditionnelles de superhéros pour un style plus classique. Avec l'encrage de Beatty, il donne un regard très intense à Punisher qui sous-entend une détermination inébranlable. Chaque individu est aisément reconnaissable, sans être exagérément typé. Les vêtements des personnages ressemblent à des vêtements ordinaires. Il apporte un soin particulier aux décors intérieurs qu'il s'agisse d'un bureau dans une base militaire, ou du hall d'accueil d'un bordel. La mise en page est très aérée avec une moyenne de 4 cases par page. Les scènes d'action font vraiment mal chaque fois qu'un coup est porté. Et il y a une superbe voiture de sport qui subit un démantèlement aussi brutal que soudain. Zeck et Beatty ont donc conservé l'efficacité des dessins de comics d'action, tout en gommant les clichés des superhéros. Donc malgré la carrure de bodybuilder de certains personnages et le costume de Punisher, les illustrations décrivent une ambiance réaliste dynamisée par la testostérone. Il faut aussi souligner le travail de Ken Bruzenak (le lettreur) qui a une façon bien à lui de rendre le bruit des armes à feu. Cette histoire distille déjà la quintessence de Punisher pour un récit sec, nerveux et nihiliste, sur une structure classique. POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE PUNISHER ET SES SÉRIES – En 1987, Mike Baron et Klaus Janson lancent une série continue qui prouve que le personnage peut porter sur ses épaules une série mensuelle, puis bientôt deux et mêmes trois chaque mois (avec Punisher war journal et Punisher war zone, grâce à l'apport déterminant du scénariste Chuck Dixon). Malheureusement ce succès s'accompagne d'une augmentation d'histoires de mauvaise qualité et les 3 séries finissent par s'arrêter. Il faudra attendre l'arrivée de Garth Ennis au scénario en 2000 pour retrouver un Punisher crédible dans Welcome Back, Frank sous le label Marvel Knights. À la suite de quoi, Ennis a profité de la création d'une branche plus adulte (Marvel MAX) pour écrire une autre série indépendante Punisher MAX.
Je ne suis pas un grand fan du personnage, mais j'avais bien aimé The Punisher - Cercle de sang qui a été fait par le même duo et c'est donc avec un certain intérêt que j'ai voulu lire cet album. J'ai été vite déçu car on ne retrouve pas la profondeur de Cercle de sang. C'est une bête histoire où le Punisher affronte et tue des méchants. Bon, un des méchants est un type qu'il a connu au Vietnam donc j'imagine que c'est censé rendre le scénario plus profond, mais je n'ai pas vraiment eu cette impression. Ce n'est pas une histoire mauvaise et cela se laisse lire, mais il n'y a rien qui la rende mémorable à mes yeux. J'imagine que cela s'adresse surtout aux fans du personnage. Le dessin réaliste est correct.
Je m'y perd un peu dans les différents cycles de cette série, où je ne retrouve pas les auteurs originaux Gerry Conway et Ross Andru qui ont lancé le personnage en 1974 ; je le découvre vers 1977 dans Spécial Strange alors qu'il est souvent aux côtés de Spiderman qu'il prend plaisir d'ailleurs à ridiculiser, la série était dessinée à l'époque par Frank Giacoia, puis j'ai lu des épisodes dessinés par John Romita Jr, Al Williamson, Russ Heath ou Mike Harris, et récemment des albums lus en bibliothèque dessinés par Mike Zeck que je trouve inférieurs à ceux pré-cités mais potables. Ce personnage m'avait bien emballé dès sa découverte, un peu comme Judge Dredd, j'aime les héros un peu extrêmes, ni tout à fait bons, ni tout à fait mauvais; il est tout à fait représentatif de la nouvelle vague de super-héros qui arrive dans les années 70, ce n'est plus les années Stan Lee, aussi même si c'est un héros Marvel, il n'est pas torturé par des démons intérieurs et ne verse pas dans l'introspection. De même que son évolution va vers une violence plus crue au fil du temps. Son job, c'est de tuer, dézinguer un max de caïds mafieux et de pourritures qui infestent les rues des grandes cités américaines. Je ne vais pas raconter ici la génèse du héros qui voit le massacre des siens pour en arriver où il est. Mais ce qui est intéressant dans l'histoire du Punisher, c'est qu'il n'admet pas les lacunes du système judiciaire de son pays qui permettent à des criminels d'échapper à leur châtiment, d'où une sévère critique d'une Amérique aux failles judiciaires. Seules ses méthodes extrêmement brutales sont payantes pour lui, sa radicalité, sa façon d'employer le meurtre le font craindre des mafieux, devenant ainsi une sorte de légende urbaine. C'est un héros quand même positif qui emploie des méthodes discutables, aidé par un arsenal de gros flingues et d'un costume orné d'une énorme tête de mort qui lui donne une allure d'ange exterminateur; c'est un mec qui ne se pose pas de question, qui tue la racaille et ne s'en afflige pas. Mais il s'attire l'inimitié de certains justiciers comme Spiderman, avec qui les rapports sont assez tendus, mais parfois, ils coopèrent ; avec Daredevil, le conflit est fréquent, car lui est un avocat et il a foi dans le système judiciaire tant réprouvé par Castle alias Punisher. Lui est là pour punir et exercer un châtiment, point final, pas de pitié. Il peut ainsi faire penser à un homme aigri, mais sa vengeance s'est transformée en guerre ouverte contre le crime. Ce personnage qui est certainement le plus atypique des héros de l'écurie Marvel, est en réalité, le dépositaire de toutes les dérives que peut offrir un pays comme les Etats-Unis. Le premier film de 1989 avec Dolph Lundgren n'était pas une réussite, le personnage n'a pas été creusé, les producteurs ayant misé sur l'action (pourtant très relative); la version de 2004 avec Thomas Jane est plus musclée et plus fidèle au personnage, et reste un bon divertissement.
Le personnage du Punisher est atypique dans la production Marvel. Il est froid et antipathique. Pourtant au fil de mes lectures, j'ai fini par apprécier ses récits. Cette histoire colle parfaitement au style du personnage, on découvre une petite base de son passé. J'ai bien apprécié la dualité dans le scénario entre Franck Castle et le Punisher, l'avant et l'après pour ce personnage meurtri et sans compromis. L'intrigue est assez légère mais elle tient la route. L'ensemble est divertissant. Le dessin est sobre, le trait réaliste est secondé par une colorisation pâle. Je m'étonne à apprécier de plus en plus le Punisher, la lecture des revues avec des sagas complètes y est certainement pour quelque chose notamment les Marvel Saga, excellentes et aux prix réduits. Pour apprécier les comics de super-héros, il faut en consommer sans modération car les informations se recoupent entre les récits et apportent de la consistance aux personnages sans pour cela oublier le divertissement. L'inconvénient de ce genre de productions est facile à comprendre : le porte monnaie est sérieusement mis à contribution et l'addiction est rapide. Pour en revenir à ce one shot qui nous intéresse, il faut tout de même noter la qualité d'édition cartonnée propre à la collection Marvel Graphic Novel.
La force du Punisher, c’est son côté « tough guy », sans pitié. Un homme dur, qui a dégusté dans le passé, et qui a décidé de dézinguer à tout va les fâcheux. Ce recueil de ses aventures ne déçoit pas de ce côté-là. Mâchoires crispées, muscles saillants, le Punisher avance et mitraille sans sourciller. Le dessin de Mike Zeck lui rend bien service, mais ce serait bien de lui faire la même tête d’une case sur l’autre. Peu original, il a toutefois l’avantage d’être parfaitement lisible. Quant au scénario, il tient en deux lignes, et c’est un peu dommage, car le Punisher manque du coup singulièrement de profondeur.
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