Nolimé Tangéré
De l'inhibition dans une société utopique...
Les années (A SUIVRE) Une histoire de famille
Nous sommes à Ciudad, la ville dont la devise est Normalité Légalité Réalité. Une cité coupée en deux mondes étanches : dans la ville haute vivent les privilégiés, tandis que la ville basse, quartier de ruines et de misère, est le théâtre de sanglants affrontements ethniques. Parce que Ciudad est menacée par la surpopulation, le ministère de la Réalité libère sous condition Voroldine, un ex-terroriste condamné à perpétuité : redoutable dialecticien et brillantissime intellectuel, Voroldine a mis au point une pilule destinée à juguler les pulsions violentes. Avec pour effets secondaires de supprimer les émotions, donc la sexualité. Et voilà réglé le problème de la surpopulation. Mais Nolimé Tangéré, celle qu'on ne touche jamais, va mettre le feu au glacial Voroldine, au risque de se brûler les ailes. Mais qui est Nolimé ? Une déesse intouchable, la beauté désincarnée, ou tout simplement la créature du romancier, fille d'hallucinations alcoolisées, et qui finira par échapper à son créateur ?
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Date de parution | 1995 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je rejoins l'avis précédent. La première approche est très favorable : très belle couverture, grand format, c'est une belle BD et j'ai eu immédiatement envie de commencer par elle parmi tout le stock que l'on m'avait prêté pour le WE. A l'intérieur, de très grandes cases claires et lisibles (l'inconvénient est qu'on peut les trouver alors un peu vides et froides, et que les couleurs sont effectivement étrangement ternes), un dessin toujours de grande qualité, un peu à l'ancienne, un découpage par chapitre, des personnages féminins magnifiquement esquissés... Quelques idées originales comme effectivement ce couple de trapézistes et une ville ancrée entre passé et futur... L'histoire est, elle, très complexe à suivre. C'est effectivement une histoire dans l'histoire, je pense, tissée autour de la relation entre l'écrivain et l'une de ses héroïnes... Sommes-nous dans son roman, est-ce elle qui prend vie, ou bien est-ce son récit qui est la réalité et l'écrivain le personnage de fiction ? Bref, j'hésite à mettre 4/5 car après tout voilà une BD que je prendrai plaisir à relire puisqu'elle me laisse avec quelques interrogations et que j'apprécie son trait ! Mais à vouloir faire trop complexe, les auteurs perdent peut-être un peu trop le lecteur... Et dommage, nulle postface pour nous éclairer.
Le dessin est très beau, très élégant, très lisible et un peu froid. De ce côté-là, je n’ai vraiment rien à reprocher à l’album. Il n’en va malheureusement pas de même avec le scénario, dont je ne comprends pas toujours l’objectif. Je peux même dire que le début m’a quelque peu effrayé. Et puis, une histoire se met en place, mais je ne suis pas sûr qu’elle est le thème central de l’album (même si elle occupe la majeure partie de celui-ci). En fait, il me semble discerner une histoire dans l’histoire. Les idées traitées tournent autour du fantasme, du désir, du besoin vital d’émotion dans la vie comme dans la création artistique. Cela demeure malheureusement confus dans mon esprit (et pourtant je n’ai rien bu avant cette lecture, ni même pendant … mais bien après, histoire de me remettre les idées en place). Au terme de ma lecture, je reste avec beaucoup d’interrogations. L’album ne peut donc totalement me satisfaire. Je lui accorde quand même un petit « pas mal », parce que le dessin est vraiment bien, parce qu’il y a des personnages au profil intéressant et poétique (le couple de trapézistes) et parce que ce que j’ai cru comprendre me semble intéressant à défaut d’être traité avec clarté.
Le contexte de cette histoire est intéressant, on se trouve dans une ville inconnue Ciudad, sans repère de date. On est dans une société utopique avec un ministère de la Réalité et d'autres trouvailles ingénieuses sur la main mise du gouvernement sur la population. Cela s'apparente dans le même genre à SOS Bonheur, et je classerai volontiers cet album en science-fiction. Mais partant de ce postulat, les auteurs ont un peu noyé l'intérêt, on perd le fil entre la réalité et la fiction. Qui est vraiment Nolimé ? Une simple femme ou une déesse, le scientifique de l'histoire sorti de prison grâce au pouvoir en place ne sait plus où donner de la tête. Le dessin est par ailleurs dans la pure tradition de la ligne claire et il faut avouer qu'il est beau et bien réalisé. Très belle Nolimé... Au final un sentiment mitigé sur cet album. 2.5/5.
C'est une des premières fois où je m'ennuie réellement en lisant une bande dessinée ! À vrai dire, je n'ai pas réellement compris le scénario. J'avais lu l'accroche du dos de la bd donc je connaissais la trame de l'histoire, mais j'ai déjà eu beaucoup de mal à y retrouver cette histoire. C'est un peu n'importe quoi, tout s'enchaîne sans vraiment avoir de liens avec les actions précédentes, bref, plus je lisais moins je comprenais l'histoire ?! J'ai quand même été jusqu'au bout au cas où, mais franchement autant de pages pour ne rien dire... c'est du gâchis. Un truc qui n'aide pas non plus à ma compréhension, c'est le lettrage. Et oui, même les lettres sont écrits d'une façon très particulière et que je trouve difficile à déchiffrer (compliqué dans la forme des lettres). Et comme il y a beaucoup de texte, qui soit dit en passant est complètement plat. C'est dommage car la première page semblait sympa et attirante, les dessins ne sont pas trop mal, l'idée de scénar n'est pas mauvais, mais tout le reste est fatiguant. J'ai rarement eu autant de difficulté à finir une lecture de bd.
Comment définir une lecture "prise de tête" ? Vous commencez agréablement la lecture de préférence la bd à la main et pas à l'envers s'il vous plaît. Puis, soudain, au bout de quelques cases, vous vous dites que cela ne va vraiment pas. Vous commencez à avoir des maux de tête et chaque case lue vous paraît un gros effort sur vous-même alors que vous êtes plutôt du genre lecteur facile. Le dessin renvoie à des postulats d'un temps antérieur à la gloire de la ligne claire. Les couleurs sont totalement mornes. Les dialogues sont plats. Et surtout, l'histoire vous parait ennuyeuse à un point que vous ne soupçonniez même pas. Mise à part une couverture aguicheuse, vous passez totalement à côté de cette bd qui se voulait sensuelle avec un zeste de mystère.
A partir d'un postulat intéressant, Natael a tenté de broder une histoire qui tient la route. Malheureusement, la complexité s'accroît assez vite, les différents niveaux de réalité s'entrechoquant sans qu'on arrive réellement à dénouer l'écheveau. Le gros point fort de ce gros album (86 pages), c'est incontestablement le dessin : héritier de la ligne claire, Beja pourrait être Edgar P. Jacobs s'il avait voulu faire un dessin sensuel et avant-gardiste, débarrassé des oripeaux post-modernistes. En bref, ses femmes sont magnifiques et son trait extrêmement maîtrisé. Malheureusement le traitement (catastrophique) des couleurs par Layna gâche quelque peu cet enthousiasme. Au final, c'est un parfum d'étrangeté et de sensualité capiteuse qui plane sur cet album, une curiosité qui aurait gagné en étant moins complexe.
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