Les Chemins de la Gloire
Quatre albums qui nous racontent les péripéties de Raymond Lécluse, un jeune homme qui rêve de gloire et de fortune dans les années trente.
1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale La Boxe La Légion étrangère Vécu
Après de nombreux mois passés dans l'armée, Raymond Lecluse retrouve la vie civile. On est dans les années 30, dans le nord de la France agité par de nombreux conflits sociaux. Raymond agresse un gendarme et doit fuir. Prêt à tout pour échapper à sa condition ouvrière, devient boxeur et fait la connaissance de Claire Guyaux qui lui fait decouvrir la haute société litteraire. Mais la police l'ayant retrouvé, il s'engage dans la Légion Etrangère. Le jeune homme ambitieux est devenu un paria. Un homme fuyant son passé et ses chimères.
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Date de parution | Novembre 1985 |
Statut histoire | Série terminée (même si un tome 5 était initialement prévu) 4 tomes parus |
Les avis
Les débuts sont très (trop ?) verbeux, avec ces longs commentaires du Héros, Lécluse, en off. Cela m’a parfois rendu laborieuse la lecture, avec ces textes sur fonds sombres (surtout que j’ai lu la série dans l’intégrale au petit format). Mais pour le reste, une fois rentré dans le récit, j’ai plutôt apprécié cette intrigue, qui traverse les années 1930. On part des tranchées de la ligne Maginot, pour atterrir à Paris après les émeutes fascistes de février 1934, pour ensuite passer un long moment dans le désert marocain au sein d’une escouade de légionnaires perdus dans un fortin isolé. Le dernier tome voit le héros revenir sur Paris, et le cinquième jamais paru devait nous amener jusqu’à la guerre. Hélas cet ultime album n’est jamais paru (même si en fin d’intégrale un résumé nous en est donné). Il n’en reste pas moins que cette série est intéressante, bien narrée (malgré quelques longueurs lorsque Hulet est seul au scénario sur le quatrième album). Quant au dessin, un trait réaliste classique et efficace, je l’ai trouvé très bon pour ce genre de récit historique, né au sein du magazine Vécu. Une série à redécouvrir, malgré une fin quelque peu frustrante. Note réelle 3,5/5.
En général, je n'aime guère l'Histoire contemporaine avec des périodes proches de la nôtre, mais ici, comme dans Louis la Guigne, la France des années 30 m'a plu et j'ai bien accroché au destin de Raymond Lécluse, ambitieux jeune homme prêt à tout pour réussir et épancher sa soif de pouvoir. Le scénario très cohérent s'attache aux pas de ce héros qui, malgré un manque de charisme, est bien attachant, les auteurs brassant plein d'événements sous la forme d'un feuilleton populaire, sans temps morts, avec un souci de réalisme historique et une habile description de plusieurs milieux sociaux dûs aux nombreux changements de décors. Cette dramatisation est bénéfique pour la série, on y voit en effet Lécluse troufion sur la Ligne Maginot, puis il se retrouve dans le monde ouvrier, dans le monde de la boxe, dans le grand monde parisien avant de connaître la souffrance des Légionnaires dans le Sahara. Hulet soigne son dessin, malgré des couleurs peu éclatantes qui finalement collent bien à cette époque sombre, tandis que Bucquoy livre avec réalisme et une certaine poésie une grande saga de l'Entre-deux-guerres. La seule frustration vient du fait qu'une suite potentielle était annoncée sans avoir eu lieu après le tome 4, c'est vraiment dommage. Une bonne saga qui cerne bien cette époque que je connaissais peu, car elle ne m'attirait pas, mais que je ne regrette pas d'avoir lue ; elle est dans la lignée des Bd Vécu des années 80.
Une bonne série de la collection Vécu malheureusement abandonnée. C'est la norme dans cette collection ou quoi ? Heureusement, cette série est moins linéaire que Le Lys noir, mais j'aurais quand même voulu lire le tome 5 annoncé à la fin du tome 4. Le scénario est très bon et nous montre bien l'état d'esprit qui régnait dans les années 30. On a l'impression que les auteurs ne savent pas où ils vont, mais bizarrement je trouve que ça rajoute de la qualité à la série. On ne sait jamais ce qui va arriver à ce pauvre Raymond et cela nous donne donc un bon suspense. Je dois avouer que j'avais peur en commençant le tome 3. Je ne me suis jamais intéressé à la légion étrangère et j'avais peur de m'ennuyer. Heureusement, ce n'est pas arrivé et j'ai beaucoup apprécié voir la souffrance que pouvais endurer ces pauvres légionnaires.
On ne sait pas toujours si les méandres du récit sont prémédités ou nés au fil des jours... Les deux sont sans doute vrais. Il n'en résulte pas moins un grand récit dans lequel on s'immerge avec plaisir (avec bonheur eût été inapproprié...). Il n'était pas si facile de rendre ce sentiment de nostalgie du présent ; c'est pourtant chose faite de belle manière. La candeur de certaines allégories fait parfois prendre quelques distances. Un péché vite oublié dès la page suivante. Certains lecteurs sont en droit de ne pas apprécier le dessin et l'encrage de ces chemins sinueux de la gloire. D'autres, dont je fais partie, apprécieront la justesse de l'utilisation des palettes proches de la monochromie. L'aquarelle sait s'estomper devant le trait et envahir une vignette pour lui conférer son atmosphère. Le cinquième tome ne viendra sans doute jamais... Une ultime allégorie pour ces chemins de la gloire ? Dommage.
Cette belle histoire débute dans le magazine "Vécu" n° 0 du 25 Janvier 1985. Le scénariste, Jan Bucquoy, décrit cette période des années 1930-1940 avec justesse et aussi grande intelligence ; nous sommes entre les "deux guerres" et la France possède toujours son esprit colonisateur ainsi que, en son sein, des castes sociales très marquées. Il nous offre également un scénario qui s'échappe des sentiers habituellement balisés. Raconter la vie d'un boxeur paria était quand même un fameux coup de dés. C'est ici qu'entre alors en scène Daniel Hulet. Dessinateur, son trait est inventif, ses cadrages audacieux. Chaque personnage créé a une sorte de gueule de "vécu". Chaque attitude ou mimique est très bien soulignée. A noter qu'il utilise des couleurs pâles, fondues. Cette série réaliste forme un ensemble cohérent, très abouti. Bref, c'est bon. Il est vrai que la fin du tome 4, entièrement réalisé par Hulet, annonce une suite. Cette dernière n'est pourtant jamais parue. Les "chemins de la gloire" de Raymond Lécluse, notre boxeur, est une très belle ode à la liberté, à SA liberté... car son destin le poursuit toujours... Les auteurs : Jan BUCQUOY, scénariste de nationalité belge, est né à Harelbeke le 16 Novembre 1945. Débute en 1978 avec Le bal du rat mort. Connu surtout en Belgique- pour de nombreux scénarios et participations à diverses séries. Aime aborder des thèmes "brûlants" (fascisme, terrorisme) par des idées libres et sans concessions, ce qui ne plaît pas à nombre de critiques et lecteurs "bien pensants". Ici dessinateur, Daniel HULET, de nationalité belge, est né à Etterbeek le 25 Août 1945. Outre cette série, a animé Pharaon dans Super-As, a conçu la trilogie L'etat morbide, etc... Un créateur au graphisme et idées originaux.
J'ai lu cette série complètement au hasard, je devais sûrement être en manque de lecture parce que sinon je l'aurais vite refermée. Mon avis va dans le sens contraire de celui de Ro, déjà je trouve le dessin immonde, ça fait vieillot et les couleurs accompagnent ça, c'est même parfois vulgaire dans la façon de dessiner et de retranscrire certaines scènes, je pense notamment à la visite chez les prostitués dans le tome 1. Et puis ce pauvre Raymond ne m'inspire pas du tout, il a des hauts, des bas, il se laisse balancer un peu partout sans lutter, sans s'affirmer, c'est énervant presque. C'est dommage que le tome 5 ne soit plus prévu (quoi que c'est pas plus mal d'un côté), parce que c'est à partir du tome 4, et des aventures en Algérie que je commençais un peu à m'intéresser un tant soit peu à l'histoire.
Note approximative : 3.5/5 Je n'attendais absolument rien de cette série que j'avais déjà vue depuis longtemps en bibliothèque sans jamais vouloir la lire car je lui trouvais trop de ressemblances avec Louis la Guigne que ce soit pour le choix du décor historique (années 30), la même collection Vécu, le visuel assez proche des couvertures et l'habillement du personnage principal. Mais autant je n'aime pas trop Louis la Guigne, autant j'ai bien aimé les Chemins de la Gloire. Au dessin, Hulet nous offre quelque chose de vraiment très bon. On peut lui reprocher quelques visages légèrement déformés sur certaines cases (et encore pas si nombreuses), on peut aussi lui reprocher quelques décors trop épurés (vides, quoi), mais un très grand nombre de cases et de planches sont vraiment très belles autant sur les personnages que sur les décors. Cela donne une série graphiquement très bonne et agréable à lire. Quant à l'histoire, on peut aussi lui reprocher quelque chose : le fait qu'on ne sache pas vraiment trop où elle va. On suit les aventures de Raymond Lécluse qui sera successivement soldat, manifestant, boxeur, légionnaire, prisonnier, manutentionnaire, etc... Bref une vie sociale qui connaît des hauts et des bas, alternant moments de gloire et moments de déchéance. Contrairement à d'autres BDs basées sur les années 30, ici, le héros n'a absolument aucune opinion politique : il se retrouvera aussi bien auprès de manifestants syndicalistes que de jeunesses patriotiques d'extrême-droite. Cet aspect libre de l'histoire, sans trame vraiment définie, peut gêner car elle ne donne pas particulièrement envie de lire la suite de chaque album puisque la situation du héros est souvent bouleversée. On ne peut pas tellement s'accrocher à telle ou telle ascension sociale ou à un contexte d'histoire en particulier. On ne fait que suivre notre héros dans le cheminement de sa vie. Mais malgré ce petit défaut (et encore tout le monde ne considère pas ça comme un défaut puisque raconté ainsi, c'est le réalisme et la justesse du personnage qui ressort), cette BD a de grandes qualités dans son scénario. Déjà, elle est assez originale dans son décor, France des années 30, monde de la boxe et de la bourgeoisie Parisienne, puis Légion Etrangère et Algérie d'avant la Guerre. Ensuite, sa narration et ses dialogues sont très bons et très agréables à lire. L'histoire se lit avec beaucoup de fluidité, sans jamais le moindre ennui, les personnages sont originaux et justes, les rebondissements suffisants pour capter l'intérêt du lecteur. Et même si l'histoire est déroutante car changeant souvent d'intrigue ou de décor, le suivi de la lecture se fait très bien et j'ai personnellement été agréablement plongé dans les chemins mêlés de gloire et de malheur de Raymond Lécluse. La série a été arrêtée au tome 4 (publié en 1994) alors que Hulet avait repris seul le scénario (le reprenant très bien d'ailleurs, la transition ne se voit pas du tout à mes yeux). La dernière page du tome 4 annonce un tome 5 qui ne viendra sans doute jamais. Mais la série peut très bien se lire ainsi : comme dit plus haut, l'histoire n'est pas suffisamment linéaire pour nécessiter obligatoirement une suite et les tomes 1 à 4 forment un tout très cohérent et suffisant.
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