Marzi

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 12 avis)

La période communiste polonaise vue par une petite fille.


Albums jeunesse : 6 à 10 ans Autobiographie Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Enfance(s) Europe centrale et orientale Expresso Journal Spirou La BD au féminin Les Roux !

Avant, il y avait des arbres, des paysages sauvages. L'homme n'y intervenait pas. staline a décidé de rectifier cet espace. Et maintenant, à la place des arbres, il y a des bâtiments en béton, partout. Staline a fait construire une usine, grâce à quoi beaucoup de gens ont trouvé du travail, mon père, entre autres. Née en 1979, Marzi est une petite polonaise de 7 ans qui regarde le monde de ses grands yeux d'enfant, ses parents, sa famille, ses amis d'école, et les dames si revêches du magasin d'alimentation qui ne se dérident pas même lors d'une exceptionnelle livraison de fruits. Elle vit dans une HLM située dans une ville industrielle. Marzi est gaie, insouciante, espiègle et observatrice. Frêle comme une petite fille de cet âge, le regard perçant comme une enfant de cet âge, avec une immense soif de vivre comme tous les gamins de cet âge. Marzi, c'est sûr, va vivre plus d'une aventure.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Juin 2005
Statut histoire Histoires courtes 7 tomes parus

Couverture de la série Marzi © Dupuis 2005
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 12 avis)
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06/06/2005 | Spooky
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L'avatar du posteur bamiléké

J'ai beaucoup apprécié la lecture des sept albums de Marzena Sowa. Avec Petit pays c'est la série des souvenirs d'enfance dans des situations politiques dramatiques que j'ai préféré. En effet Marzena trouve un équilibre crédible entre des épisodes (plutôt heureux) de sa vie petite fille unique dans sa ville ouvrière. Entre ses jeux d'enfants dans sa cage d'escalier, ses séjours à la campagne, son école et ses relations avec ses parents, Sowa nous livre un récit intime d'une jeunesse insouciante pas très éloignée de certains quartiers banlieusards de mon enfance. Mais au fil des six premiers épisodes la situation politique de la Pologne envahit de plus en plus l'espace du récit. A ce moment je trouve que la série quitte le rayon jeunesse pour un public bien plus averti. C'est d'autant plus vrai que la narration off est souvent assez lourde et de plus en plus technique et fine sur la position des ouvriers polonais sur Solidarnosc. J 'ai vécu de France cette décennie qui a transformé le monde pour aboutir à la chute du mur et j'ai trouvé très intéressant cette vue intérieure à hauteur d'enfant (Marzena) et à hauteur de simple ouvrier (son père). Le tome 6 ne cache pas une certaine désillusion dans la période de transition du début des années 90 malgré les fonds très importants envoyés en Pologne. Marzena introduit une réflexion sur la liberté et son apprentissage qui donne de la profondeur à son expérience. Le tome 7 s'affranchit de la voix off pour donner une histoire d'ados plus légère qui laisse le passé pour s'orienter vers de nouveaux horizons. Je m'autorise une remarque sur la qualité de la langue utilisée par une autrice qui n'avait aucun lien avec le français né dans un milieu populaire peu ou pas littéraire. A ce propos la transcription de son premier devoir de français dans sa belle écriture ronde est un vrai régal. Le graphisme de Savoia évolue au fil de la série avec la personnalité de Marzi. Assez jeunesse au tome 1 le trait est nettement plus ferme et dynamique à la fin de la série. Toutefois dès le début Savoia a su crée une ambiance pleine de soleil avec sa Marzi aux grands yeux bleus pleins de curiosité et avides de vérité et de liberté. Toutes mes amies polonaises qui ont vécu cette période raffolent de cette série dans laquelle elles se retrouvent pleinement. Une très belle lecture malgré une narration off parfois un peu lourde et une structure en histoires courtes un peu discontinues.

13/07/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

La série – et les albums – se présentent comme une suite de petites histoires, plus ou moins longues (de deux à une dizaine de pages), qui s’inspirent des souvenirs d’enfance de l’auteur. Cette suite d’anecdotes est très inégale, et plusieurs d’entre elles m’ont semblé manquer d’intérêt. Mais d’autres sont plutôt touchantes, le regard de l’enfant sur la société – qu’elle soit familiale, de voisinage ou carrément nationale – est parfois rafraichissant. Pour un occidental, c’est aussi l’occasion de voir du dedans, sans les prismes ou les grilles de lecture politiques ou culturels de l’adulte, ce qu’était la société polonaise des dernières années de la Guerre froide. En cela, les nombreuses anecdotes ayant trait aux pénuries dans les magasins, et l’obstination, mais aussi la résignation des habitants (parents, voisins de « Marzi ») face à cette situation, sont intéressantes. Idem pour la place de l’Eglise dans la société polonaise. L’arrivée au pouvoir de Jaruzelski, si elle amène de la tension, est aussi ce qui m’a le moins intéressé, car du coup on abordait des choses que je connaissais. J’ai lu un tome de l’intégrale (qui reprenait les trois premiers albums apparemment). Si la lecture n’est pas déplaisante, je ne sais pas si je suis le public visé.

12/06/2017 (modifier)

Ce roman graphique m'a beaucoup inspirée, autant artistiquement que personnellement. Je n'ai lu que le "Marzi 1989" (non présenté ici) mais je compte bien lire la suite très prochainement. La démarche de Marzena Sowa, ses recherches et documents partagés intéressants et touchants, le choix de narration, et aussi les dessins très appropriés au personnage autant qu'au contexte politique de la Pologne communiste des années 80. A travers les chroniques de souvenirs de la petite fille qu'était Marzi, j'ai pu me projeter, m'imaginer et vivre un peu ma Pologne que je n'ai pas connue... Fille de parents immigrés (juifs)Polonais, je suis née ici en France, ne parle pas le Polonais (ni Yiddish) et je suis depuis de nombreuses années investie dans des recherches (et interrogations donc) liées à l'identité. En quelque sorte, la petite Marzi pourrait être la petite fille que j'aurai pu être, puisque face à la Pologne, je suis comme une petite fille: qui doit apprendre et comprendre… De la Pologne, je n'en connais pas beaucoup, ou pas vraiment, par bribes: mes 3 séjours de quelques semaines effectuées quand j'étais une petite fille puis ado, les témoignages de mes parents, de certains proches, et ce que j'ai pu apprendre moi-même. Et puis, j'ai presque le même âge que M. Sowa "en vrai" ce qui m'a peut être encore plus concernée. Ce livre m'a également confortée dans mon sentiment de construction identitaire, tant personnelle donc, qu'artistique, l'étant moi-même. Je suis précisément à la recherche de documents de ce "type" / de ce"format": où l'humain, l'émotion, l'Histoire (la vraie, autant que la narration) l'imagination, et la créativité (support, dessins, démarche dans son ensemble) cohabitent sincèrement, il me semble, dans le fond et dans la forme. Bravo et merci !

27/07/2013 (MAJ le 27/07/2013) (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Très bonne surprise que cette Marzi ! Tout d’abord, découvrir la réalité du quotidien d’une gamine du peuple dans la Pologne d’avant Glasnozt est très amusant. Nous connaissions l’existence des files devant les magasins, des tickets de rationnement pour l’essence, de la présence d’une pression morale et politique apte à briser toute volonté dissidente (du moins durant un certains temps), mais les voir au travers de yeux d’une gamine nous ouvre les nôtres bien mieux que n’importe quel discours. Ensuite, le ton employé est très agréable. Marzi ne se plaint pas de sa condition. Son existence est telle qu’elle est, avec ses bons côtés et ses mauvais. On est loin d’un discours larmoyant sur la pauvre condition des habitants de l’Est, car ces récits sont avant tout tendres et amusants. Enfin, le trait de Savoia est intelligemment naïf. Grâce à ce style, je « crois » à cette petite Marzi. Reste une narration très présente, qui risque de décourager certains lecteurs. Personnellement, je l’ai trouvé très agréable, et son aspect documentaire, couplé à la simplicité de son style ont suffit à gommer les effets néfastes de son omniprésence. Lecture chaudement conseillée (pour une série qui devrait être présente dans toutes les bibliothèques scolaires).

05/10/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Marzi raconte les chroniques d'une petite fille de 7 ans dans la Pologne des années 80. C'est franchement bavard par moment et il ne se passe pas grand chose au milieu des ces blocs d'HLM où les familles étaient entassées. Cependant, l'intérêt de ce récit est ailleurs. On ressent les émotions et le manque cruel de ce peuple obligé de faire de longues queues devant les magasins dans les nuits glaciales pour pouvoir tout simplement nourrir leurs familles. On ne se rappelle déjà plus que c'était comme cela la Pologne du régime communiste. Cela fait du bien de restituer les choses telles qu'elles étaient à l'époque. L'histoire des oranges ainsi que les déconvenues de Marzi m'ont particulièrement ému sur la dureté de la situation. L'auteur donne quand même un peu de légèreté à l'ensemble de son récit autobiographique. Bonne surprise: cette série vient d'être sélectionnée pour concourir à Angoulême en 2009 ce qui est quand même un signe de reconnaissance du travail accompli par l'auteur.

22/09/2008 (MAJ le 09/11/2008) (modifier)
Par Pierig
Note: 3/5
L'avatar du posteur Pierig

Marzi est une série qui permet de découvrir le quotidien d’une petite polonaise dans les années 80 avec le contexte politique d’alors. Le premier tome m’a intéressé car je m’étais rendu il y a une quinzaine d’années dans son pays, peu après la chute du mur de Berlin (3 – 4 ans après). Son histoire me rappelle celles qui m’ont été racontées là bas ou leurs conditions de vie que j’ai pu partager aussi. Ces histoires courtes sont autant de chapitres sur la vie de cette petite fille. C’est assez touchant. Les dessins sont sympathiques avec un trait épais tout en rondeur. Les couleurs vives soulignent le caractère volontaire de Marzi qui cherche à trouver le bonheur dans les petites choses de la vie. Toutefois, je déplore la trame narrative assez lourde avec des tartines de voix off. Certes c’est quasi inévitable vu qu’il s’agit de Marzi racontant son passé. La lecture du tome 2 a été plus laborieuse. Les histoires m’ont moins interpellé et la voie off sature les cases. Voilà, une série globalement enrichissante mais desservie par la narration assez lourde.

29/06/2007 (modifier)

Bof, bof. J’avoue que je me suis ennuyée ferme à la lecture de ces 2 tomes. Certes, la vie d’une petite fille dans la Pologne des années 70-80 avait, a priori, peu de chance de se révéler palpitante, mais je comptais au moins y trouver un intérêt documentaire. Et bien, là aussi, je reste sur ma faim. On assiste davantage aux banales aventures enfantines d’une gamine et de sa bande, qu’à un témoignage sur un pays et une époque. De fait, la narratrice passe son temps à nous dire qu’elle ne comprend rien de ce qu’il se passe ou de ce que disent les adultes entre eux. Du coup, nous non plus, n’en apprenons pas plus. Donc, il reste quoi ? Les jeux dans la cage d’escalier avec l’ascenseur et le vide-ordures, la première communion, les visites à la famille et les queues devant les magasins. J’ai découvert cette série quelques jours seulement avant de relire les 4 tomes de “Persepolis” d’une autre Marji (amusant d’ailleurs, cette coïncidence :) ) mais les souvenirs que j’avais gardé de l’histoire de la jeune Iranienne étaient autrement plus forts que ce que j’ai pu ressentir à la lecture de Marzi. Alors certes, on découvre le quotidien des Polonais dans les années 80, mais, là où une Marjane Satrapi sait émouvoir et faire rire avec Persepolis, là où l’on sent un vrai regard, une vraie malice parfois, Marjena Sowa livre un récit plat, sans tension car noyé sous des détails sans intérêt, et sans la petite étincelle qui m’aurait émue ou ne serait-ce que fait sourire. En fait, ce qui me gêne, je crois, c’est que je n’ai pas vu d’angle d’attaque, de fil conducteur, d’intention autre que celle -que je me garderais bien de juger- de régler ses comptes avec sa mère. De plus, Marzi semble être une enfant très peureuse, et peu ouverte, je l’ai donc plutôt trouvée agaçante qu’attachante. Ajoutez à cela un dessin vraiment pas terrible, et une mise en couleurs peu inspirée, à de rares exceptions près. C’est bien simple, une seule case m’a plu : la toute dernière du 2ème tome ! Conclusion : grosse déception, et pas de tome 3 pour moi.

29/06/2007 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Une série originale et pleine de fraîcheur. Elle m'a relaté le quotidien d'une petite fille dans la Pologne des années 1980. La scénariste a utilisé ses souvenirs de jeunesse pour les transcrire en courts récits. Marzi nous raconte -avec son imagination fertile- ses joies, ses peines, ses peurs qui sont celles d'une fillette de son âge, soumise aux contraintes et aux coutumes de l'époque. Ses parents essaient de la préserver du monde qui l'entoure mais, malheureusement, ne lui offrent pas l'autonomie que sa curiosité d'enfant revendique. Ces petites chroniques m'ont ainsi transporté moi, lecteur "occidental", dans un monde méconnu : celui de Jaruselski et de Tchernobyl. Et ce n'était pas joli, tout ça... Marzi ?.. un graphisme qui m'a étonné, un peu rebuté, et puis vraiment séduit. Un trait qui paraît "simple" mais qui, en quelques lignes, arrive à faire transparaître toutes les émotions vécues par cette gamine aux grands yeux. A découvrir. Vraiment. Un bon 3,5/5.

11/02/2007 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Ro

J'étais attiré par cette BD depuis un moment pour deux raisons : - je trouvais que l'idée était bonne de parler de la Pologne communiste telle que vue par les yeux innocents d'une petite fille qui y a passé sa jeunesse - je trouvais l'extrait que j'avais vu de cet album attirant En effet, j'apprécie beaucoup le style du dessin tout simple, coloré et donnant une véritable expression mignonne à la petite Marzi. J'ai pu noter que ce dessin faisait vraiment bien passer certains messages sans que le moindre texte lui soit nécessaire par moment. Au niveau de l'histoire, j'ai accroché dès la première histoire courte qui me semble être la meilleure de l'album (éponyme d'ailleurs). Non seulement l'histoire est intéressante en soi, mais le ton est frais, très drôle tout en restant fin. Et la BD est restée de la même qualité à mes yeux tout du long : drôle, attachant et intéressant à la fois. En outre, en tant qu'adulte, j'ai grandement apprécié ma lecture. Mais en cours de lecture, tandis que je m'attachais à cette petite Marzi, je me suis dit que le ton narratif simple et réalisé à la manière d'un enfant qui parle allait me permettre aussi de faire très vite découvrir cette BD à ma propre petite fille qui a toutes les chances de l'apprécier à son propre niveau de lecture. Un petit coup de coeur donc.

10/02/2006 (modifier)
Par iannick
Note: 3/5
L'avatar du posteur iannick

La scénariste Marzena Sowa n’est autre que l'héroïne de cette bédé. Elle y raconte sa jeunesse en Pologne pendant les années 80. A cette époque, les denrées étaient assez rares et dès qu’un arrivage de n’importe quel produit était annoncé, tout le monde se précipitait ! J’ai beau avoir maintes fois entendu et réentendu ces difficultés pour dénicher un produit en Pologne à cette période, j’ai encore du mal à appréhender cela tellement c’est surréaliste pour un français ! Marzena parle aussi de la ferveur religieuse accentuée par la présence d’un pape polonais à la tête de l’église. Par conséquent, « Marzi » représente un bon témoignage sur la Pologne des années 80 à travers les yeux d’une jeune fille naïve de 8 ans. Ce qui est assez surprenant, c’est que malgré ces difficultés, les enfants et parfois même les adultes n’ont apparemment pas trop souffert de ces privations. J’ai retrouvé dans la bédé cette joie de vivre et d’être ensemble à l’image des aventures de Marzi et de ses copines dans l’immeuble où elle habitait. Le dessin inhabituellement dépouillé (par rapport à "Al Togo") de Sylvain Savoia est extrêmement bien adapté à cette bédé. Je reproche toutefois cette voix off qui accompagne un peu trop souvent, à mon goût, la lecture de cette bédé même si c’est difficilement envisageable autrement. « Marzi » est finalement une bonne bédé, témoignage sympa sur une Pologne des années 80. Décidément, je l’ai trouvé craquante notre petite « Marzi » !

08/08/2005 (modifier)