(A)mère
L'histoire d'une souffrance, celle d'un enfant qui voit sa mère se détruire lentement en sombrant dans l'alcoolisme.
Alcoolisme Douleurs intimes Enfance(s) La Boite à Bulles Les petits éditeurs indépendants
Un livre sur une mère est en général tendre, doux. Celui de Raphaël Terrier ne peut l’être : "J’avais besoin d’exprimer les ravages que peut produire l’alcool dans un foyer. Et la complexité des sentiments que peut éprouver un enfant dans de telles circonstances". Un sujet qui s’imposait à lui : "Je tenais à ce que ma première BD traite de ce sujet, de cette histoire de famille compliquée". Raphaël a six demi-frères et une demi-soeur. Il adorait sa maman mais n’a pas supporté de la voir se détruire. Raphaël raconte son parcours, de l’amour le plus pur à la coupure sans retour, depuis dix ans. Sans faux-semblants, sans effets larmoyants, sans apitoiements. Avec une franchise, une force brute - tant dans la narration que dans les dessins - qui frappent et captivent. Une BD cathartique : "A force d’enterrer les souvenirs douloureux, je commençais à ne plus me souvenir de mon enfance, à ne plus savoir pourquoi j’avais quitté ma mère et si c’était pour de bonnes raisons. Désormais je me rappelle ; faire cette BD m’a permis de mettre les choses au clair".
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Date de parution | 16 Septembre 2004 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ce one shot est un exutoire pour l'auteur. Il y décrit son passé notamment sa relation avec sa mère. Celle-ci a un comportement auto-destructeur (médicaments, alcool) et entraine tous ses proches dans la spirale infernale. On n'a pas d'explications ni le pourquoi du comment. On ne dispose que des aboutissants qui restent traumatisants pour l'auteur. En second sujet, il y a aussi les séparations, les gardes d'enfants et les familles recomposées. Ce récit est authentique et direct. Le dessin est épuré façon esquisses. J'ai aimé la façon dont il a amené le fameux Johnny si cher à sa mère.... Je ne vois pas comment on peut rester insensible à ce genre de récit. J'aurai aimé avoir un contexte plus clair afin de mieux comprendre la situation mais l'auteur n'a pas lui-même ces éléments. Note affinée : 3.5/5
Sur cette bd, j’ai pris une claque graphique : le traitement du dessin, qui relève du croquis à la Pictionary, donne une très grande force aux propos de Raphaël Terrier ; il illustre beaucoup les situations géographiques et physiques, tout en permettant de visualiser la complexité des sentiments des différents personnages. Sur la question du lien entre dessins et textes, j’ai retrouvé dans ces ellipses une façon que peut avoir l’auteur pour faire figurer les images qui restent des scènes fortes que l’on a pu vivre. Rarement, lors d’un traumatisme, nous gardons une vue totale de la scène, plus souvent de sont des détails parfois forts et parfois anodins qui nous hantent. J’ai trouvé cela très réussi et très fort. C’est une très « belle » retranscription du regard de l’enfant, de l’incompréhension face à la dépression et à la dépendance de la mère, à l’éloignement et à la cassure qui en découlent. C’est très poignant, très fort, et cela forme un bel ensemble. Après, reste que dans ces récits post-traumatiques, qui peuvent avoir une certaine vertu thérapeutique, je m’interroge toujours sur la capacité de l’auteur à confirmer dans un autre genre. Auteur à guetter ; et bd à lire.
(A)mère n’est pas une BD au sens classique du terme (cases et phylactères) mais plutôt un long monologue illustré. L’auteur nous raconte son enfance, son amour pour sa mère qui sombre dans la dépression et l’alcoolisme, la longue descente aux enfers qui transforme son amour en haine. En partageant ses sentiments, l’auteur nous offre un témoignage poignant. J’ai trouvé le texte très beau et très fort. Le problème est que je ne trouve pas que les illustrations apportent quelque chose de plus au texte. On a quelques belles métaphores, quelques dessins très sombres desquels se dégage une certaine énergie, mais aussi beaucoup de dessins qui ne font que mettre le texte en image (ce qui apparaît redondant), le tout étant assez inégal. Néanmoins, pour un premier album, l’auteur débute très fort.
Il y a de ces BD pour lesquelles j'ai un avis assez sévère et (A)mère fait partie de celles-là… Raphaël Terrier vient de recevoir le prix des lycéens picards pour un premier album BD, est-ce mérité ou pas ? telle n’est pas la question…Toujours est-il que cela a éveillé ma curiosité. L’histoire en elle-même m’a accroché et ému, il ne pouvait pas en être autrement quand on sait que Raphaël y raconte sa jeunesse et le calvaire de sa famille, suite au fléau dont est victime sa mère… L’histoire est celle d’un enfant qui voit sa maman s’enfoncer dans l’alcool et tous les conséquences dramatiques qui en découlent. Cette autobiographie est servie par un dessin très épuré qui retransmet parfaitement les sentiments de l’auteur. Il y a dans ce trait et dans sa façon d’aborder son histoire beaucoup de délicatesse et de finesse. Mais le gros problème, c’est que je n’ai pas eu l’impression de lire une BD. Certes, je reconnais que les dessins desservent parfaitement les propos de l’auteur mais j’ai eu la nette impression qu’ils illustrent un peu trop les commentaires de Raphaël Terrier… La page mise en exemple dans la galerie de ce site est assez représentative de ce que j’ai ressenti sur ce livre. Reste que (A)mère est un formidable cri d’amour de Raphaël Terrier pour sa mère…
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