Une aventure de Julie Bristol
Etrange jeu de miroirs entre une actrice des années 1980 et une sculptrice célèbre des années 1890...
Ecole supérieure d'arts et design de Saint-Etienne La BD au féminin Les années (A SUIVRE) Sculpture
Julie Bristol est une vidéaste qui tourne un documentaire sur Camille Claudel. Ses recherches l'amènent à assister à une répétition d'une pièce de théâtre sur la vie de la célèbre sculptrice. Mais à l'issue de la répétition, l'actrice principale, par ailleurs très investie dans son rôle, est retrouvée auprès de son partenaire gravement blessé à la tête. Elle tient dans ses mains le maillet qui a fracassé le crâne. Aurait-elle pris trop au sérieux son rôle, et voulu tuer l'image d'Auguste Rodin, le maître/amant/persécuteur de Camille Claudel ?
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Novembre 1990 |
Statut histoire | Une histoire par tome 3 tomes parus |
Les avis
J'ai lu les tomes 2 et 3 et comme mon avis est le même pour ces deux albums, je ne crois pas que je vais changer d'avis en lisant le premier tome qui n'est même pas disponible à ma bibliothèque. Les scénarios ne sont pas dénués d'intérêt et j'aime un peu le dessin, mais Chantal Montellier abuse trop des cases remplies de métaphores. Cela alourdit le récit au point où je ne savais même plus ce qui se passait dans le récit et pour les deux albums j'ai fini par passer des pages parce que j'en avais marre. J'ai l'impression que l'auteure se préoccupe plus de faire passer des messages et montrer ce qu'elle déteste dans la société au lieu de juste raconter une histoire cohérente qui aurait pu dénoncer de manière beaucoup plus subtile.
La participation de Chantal Montellier à la revue (A Suivre) fut assez fructueuse : Elle y produisit notamment la première version des "Rêves du fou" (1978-79), interrompu et redessiné pour l’album paru en 1981 chez Futuropolis ; les épisodes de "Sorcières mes sœurs" (1987-1991) repris à La Boîte à bulles en 2006 ; ou encore le premier épisode de "Julie Bristol" (1989) repris dans le premier album de la série, "La fausse aux serpents". Mais hélas les choses tournèrent mal entre Chantal Montellier et Jean-Paul Mougin (qu’elle représente dans le 3ème album !), le rédacteur en chef de la revue... Fin donc des aventures de Julie Bristol au sein de la maison d’édition Casterman… Celles-ci continuèrent malgré tout le temps de deux autres albums chez les éditions Dargaud qui venaient d’être rachetées par le groupe hyper catholique Ampère/Média Participation ; drôle de cohabitation qui ne dura qu’un temps. Dommage car avec cette héroïne, Chantal Montellier tournait une page de sa carrière pour aller vers plus de lumière… Une héroïne que je trouve personnellement attachante. Julie Bristol est une vidéaste qui s'intéresse notamment aux femmes dans l'art (essentiellement dans les deux premiers tomes). Détail amusant : dans le premier album, on la voit croiser une vieille connaissance : Andy Gang, le roi de la bavure policière, qui lui logea à l'époque une balle perdue dans le corps (voir la couverture de l'album)... Ci-après une analyse du tome 3 : "L'île aux démons" Au cours de cette troisième aventure, notre vidéaste de charme, Julie Bristol (comme le papier), après avoir réalisé des reportages sur Camille Claudel (T.1) et Artemisia Gentileschi (T.2), est invitée au Japon pour un festival international de films vidéo. Son cousin, le vicomte D'Ambarres, en profite pour lui faire passer illicitement et à son insu un tableau d'une très grande valeur : "Le martyre de Sainte-Julie". Lors de son trajet en avion, elle rencontre le sosie de Corto Maltese, Hugo Corti! journaliste et écrivain, dont elle commence à tomber amoureuse ; mais à son arrivée au Japon, les choses commencent à mal tourner pour Julie: le tableau qu'elle devait livrer au correspondant japonais a disparu à l'aéroport ! Le problème est que cet étrange commanditaire, M. Jirô Van Den Bosh (!), fait partie d'une organisation internationale d'extrême-droite amatrice d'art et qu'il donne 48 heures à Julie Bristol pour retrouver le tableau ! Elle pourrait repartir, mais elle décide de rester pour ses affaires et commence son enquête. Cette dernière la mène à une réunion de l'International Noire (à laquelle participent un certain Jean-Marie et Bruno...); elle récupèrera le tableau mais sera finalement kidnappée et se retrouvera l'hôte d'un étrange "FESTIN CANNIBALE" !... Le dessin de Chantal Montellier n'est pas d'un accès facile au premier coup d'oeil ; son trait fin et ses couleurs assez décalées tranchent dans notre vision habituelle d'une BD bien trop lisse. Son trait a évolué depuis "1996" son premier album jusqu'à ses derniers travaux ; tout en conservant un style très personnel fait d'affirmation et de fragilité, de force et de doutes. Bref, un style, à l'image de ses héroïnes -nous le verrons-, et de son auteur; HUMAIN et chaleureux, dépeignant des univers très froids et déshumanisés !... Comme déjà dans son oeuvre, Chantal Montellier se sert dans cet album du "fait divers" réel, pour le transcender et l'intégrer (magistralement) dans son propos qui est ici de dénoncer -une fois encore- la place de la Femme par rapport au machisme répandu de l'Homme (l'Homme idéal, pour Julie, serait plutôt Hugo Corti...), ce à travers le monde (aussi bien en France, qu'aux Etats-Unis ou au Japon donc...). Pour cette histoire se déroulant au Japon dans les milieux de l'Extrême-droite et du machisme, Chantal Montellier utilise en effet ce fait divers ayant défrayé la chronique de ce Japonais cannibale, Yoichi Hosokawa, qui a tué et dévoré ("par amour") une étudiante allemande à Paris. De retour au Japon, libéré(!), il est devenu une star médiatique (télé, vidéo, acteur, critique de cinéma...) et a fait fortune en exploitant son geste ("un véritable homme d'affaires")! Quel meilleur symbole de machisme absolu pouvait trouver Chantal Montellier que ce cannibale là ?!!!(le génial Franquin avait fait un gag dans ses Idées Noires -62- de ce type d'amour dévorant, mais ici ce n'est plus drôle du tout...) Julie Bristol, femme persécutée et quasi MANGEE CRUE dans cet album, s'interroge sur la fascination qu'exerce Yoichi Hosokawa au Japon et en France. Cette vision cauchemardesque est entretenue par les cauchemars que fait Julie, accentuant la confusion entre réel et fiction et nous entrainant dans une chute vertigineuse de la conscience. Le ton légèrement humoristique ou ironique de l'histoire (rebondissements à la "Tintin" ; la couverture et les planches 44, 45, en référence au "Lotus Bleu", sont à ce titre plus qu'évocatrices!) en contrebalance quelque peu les aspects les plus noirs et parfois horrifiques (scènes de cannibalisme dans les cauchemars de Julie)... On ressent que Chantal Montellier se projette dans son héroïne, qui elle-même se transpose plus ou moins dans les femmes sujets de ses reportages (Camille Claudel, Artemisia Gentileschi). Il y a donc là une double mise en abyme assez intéressante; l'auteur semblant s'inscrire elle-même et d'office (son expérience dans la BD y faisant aussi) dans cette tradition d'artistes-femmes-"maudites", victimes du milieu machiste dans lequel elles évoluent (sculpture, peinture, vidéo, bande dessinée...)! Ses héroïnes s'interrogent sans cesse sur leur éventuelle paranoïa, mais force est de reconnaître qu'elles n'ont pas forcément tort dans leur appréciation... Pour conclure, et au risque de passer moi-même pour un terrible macho comme l'affreux conseiller-culturel du Consulat : Jean-Paul Lemol-Machot !, je trouve que Julie Bristol est une héroïne assez craquante (mignonne, drôle, intelligente, grave) - elle est une sorte d'Adèle Blanc-Sec moderne en fait ! -, belle et très humaine... Dommage que le public et les éditeurs de la BD traditionnelle soient si peu enclins, semble-t il, à accueillir ce genre d'héroïnes.
Pas terrible. C'est très bavard, on capte pas trop le sujet avec cette Camille Claudel des temps modernes. C'est assez ennuyeux, et ça fait facilement dormir puisqu'il m'a bien fallu 3 soirées pour le lire jusqu'au bout. En fait c'est le style Montellier : bavard, partisan engagé et dessin chargé aux couleurs trop pâles. Mais là où sur certains de ces bouquins, c'est intéressant, ici j'accroche pas
Visiblement, Chantal Montellier a voulu réagir au film mettant en scène Isabelle Adjani et Depardieu, pour rétablir une certaine vérité, ou du moins sa version des faits concernant Camille Claudel. Elle utilise pour cela Julie Bristol, héroïne récurrente d'une partie de son oeuvre, et la confronte à la vision que l'on a aujourd'hui de la vie de la célèbre sculptrice. Son récit est entrecoupé de scènes de vie de cette dernière, à l'époque où elle travaillait/couchait avec Rodin, mais aussi à la fin de sa vie, ces 30 années qu'elle passera dans un hôpital psychiatrique. Tout cela pour avoir montré une trop forte propension à l'érotisme et au macabre dans ses oeuvres. On n'apprend pas grand-chose, au final, dans cet album, mais la passion -palpable- qu'éprouve Montellier pour cette pionnière est quand même louable. Sur le plan graphique, Même si Montellier a parfois un peu de mal avec l'anatomie, son dessin est loin d'être désagréable. Mais il est carrément gâché par des couleurs très "années 80", faites de pastels en aplats, de pâleurs assez repoussantes (et malvenues). Dommage, car cet album méritait mieux.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site