L'Aigle sans orteils
2005 : Grand prix RTL de la bande dessinée. 2006 : Prix du jury œcuménique de la bande dessinée. L'histoire d'Amédée, militaire au début du 20° siècle, qui, de retour à la vie civile, va tout faire pour assouvir sa passion et son désir : participer au Tour de France.
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Aire Libre BD à offrir Cyclisme Dupuis Grand prix RTL de la bande dessinée Handicap La Montagne Le Tour de France Les prix lecteurs BDTheque 2005 Prix oecuménique Sport
Juillet 1907, Amédée est un de ces soldats qui charrient à dos d'homme le matériel nécessaire à la construction de l'observatoire du Pic du Midi. Il va rencontrer Camille, un de ces messieurs de l'observatoire, passionné par le Tour de France, la plus grande épreuve cycliste du monde, comme annoncé à sa création en 1903. Amédée n'est pas long à attraper le virus. Revenu dans son village, au pied du Pic, Amédée enchaîne les portages pour économiser l'argent nécessaire à l'achat de son premier Alcyon. Il prend tous les risques jusqu'au jour où la montagne est la plus forte. Amédée passe une nuit entière dans les monts gelés. Il en sort vivant mais amputé des orteils. Ce n'est que le début de son incroyable odyssée : comment un coureur handicapé, inconnu, (un isolé qui ne peut recevoir de l'aide de personne sous peine de lourdes pénalités) va se hisser de Tour en Tour aux côtés des plus grands, les Georget, Petit-Breton ou Garriguou, sur des routes encore mal dégrossies, par-delà des cols encore sauvages. Le jour où son surnom devient L'Aigle sans orteils, Amédée entre dans l'aristocratie du Tour...
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Date de parution | Juin 2005 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
L’Aigle sans orteils, c’est l’histoire d’une époque autant que celle d’un homme. Christian Lax nous plonge au début du XXe siècle, dans un monde où le vélo est encore une aventure, une folie réservée aux audacieux. On suit Amédée Fario, ouvrier sur les chantiers de haute montagne, qui décide de se lancer dans le Tour de France, porté par une ambition presque naïve mais terriblement humaine. Ce qui marque, c’est l’équilibre entre la petite histoire et la grande. Lax raconte l’évolution du Tour, ses débuts épiques où chaque étape ressemblait plus à une épreuve de survie qu’à une compétition. Mais il raconte aussi l’ouvrier, la rudesse de son quotidien, et ce besoin d’évasion qui passe par un vélo. C’est une BD qui parle de dépassement, mais aussi d’une époque qui bascule lentement vers la modernité. Graphiquement, c’est magnifique. Les traits sont précis, expressifs, et les paysages alpins, tout comme les scènes de peloton, prennent vie dans des tons doux, presque nostalgiques. On sent la poussière des routes, l’effort dans chaque coup de pédale, et la camaraderie comme les rivalités qui traversent le peloton. Lax a ce talent rare de raconter sans en faire trop. Les dialogues sont simples, justes, et l’émotion passe souvent par les regards ou les silences. Ce n’est pas une histoire grandiloquente, mais une chronique humaine, où chaque victoire, chaque défaite résonne avec quelque chose de plus profond. L’Aigle sans orteils, c’est une ode au cyclisme, mais aussi un hommage aux hommes de cette époque, à leur force, leur courage, et leur fragilité. Une BD qui laisse une belle empreinte, comme un dernier virage avant la ligne d’arrivée.
Il ne faut pas obligatoirement être un passionné de courses cyclistes pour apprécier cet album de Lax, même si c’est sans doute un petit plus. Mais le cyclisme et le Tour de France évoqués ici sont ceux d’une sorte de préhistoire sportive. Ou plutôt, étant donné le rôle que commence à y jouer le journal « L’Auto » (ancêtre de L’Equipe), les débuts de l’Histoire dans ce domaine, puisque c’est au travers des médias, que de plus en plus de gens vont se passionner pour ce « sport », qui relève à cette époque de l’exploit quotidien. Mais le cyclisme et le Tour sont ici le plus souvent prétexte ou décor, puisque c’est le destin d’un homme que nous suivons, qui voue sa vie à son rêve, participer au Tour, et ramener un bouquet de victoire à sa femme. Pauvre paysan des monts pyrénéens, Amédée doit déjà multiplier les exploits pour gagner de quoi se payer un vélo – il y perdra ses orteils, gelés – et y gagnera sur le tard un surnom. Le voir tenter, années après années, de s’entrainer, de gagner de quoi payer son vélo, d’évacuer les frustrations d’abandons malheureux, a quelque chose de terrible. D’autant que nous savons, contrairement à lui, que le temps lui est compté, la première guerre mondiale arrivant, qui va stopper net son rêve. La narration, comme l’intrigue elle-même, sont assez légères, mais agréables et faciles à suivre. Lax évoque au passage certains thèmes – sans les mettre trop en avant : la mainmise des « médias officiels » d’un événement – et des sponsors, l’absurdité de la guerre, ainsi que l’énorme décalage entre les élites urbaines et les masses paysannes en ce début de XXème siècle (décalage matérialisé par l’installation du télescope sur les sommets pyrénéens, les ingénieurs étant ravitaillés par de pauvres porteurs). Mais Lax fait vivre l’humain, autour d’Amédée, et de cet ingénieur qui va vivre le même rêve par procuration et devenir son ami. A noter que Lax donnera une sorte de suite (qui se lit indépendamment) avec Pain d'Alouette. Et, si le sujet vous a intéressé, vous pouvez aller lire Le Tour des géants, lui aussi axé sur le Tour de France des années 1910 (mais sous un autre angle que celui choisi par Lax). C‘est en tout cas une lecture agréable.
Lax est un maître conteur en humanité ! Je ne sais pas si sa formidable histoire d'Amédée Fario est pure fiction ou possède un fond de réalité mais peu importe. Mon premier avis sur le site était dédié à Marathon, c'est dire si l'effort solitaire avec un dépassement de soi gratuit m'attire. Même si mes légendes sont plutôt Zatopek, Mimoun ou Abebe Bikila, j'ai aussi rêvé sur les noms de Gaul, Coppi, Bahamontes Thévenet ou Hinault. Petit-Breton est un nom que l'on se transmettait de génération en génération comme le trésor d'un patrimoine sportif historique qu'il ne faut pas oublier. Merci à Lax de nous rendre ce patrimoine en images si belles. Au-delà de la belle histoire d'Amédée, c'est la formidable histoire des premiers Tours que l'auteur fait revivre. Effort, solidarité, créativité de la technique et de l'hygiène sportive, vision des organisateurs sur l'impact populaire d'un grand événement sportif, il y a tous ces thèmes très bien mis en valeur dans l'ouvrage. Evidemment, 1910,1911,1912,1913, le récit s'égraine comme une pendule tragique qui avance vers l'indicible. L'ombre portée de la guerre est toujours présent dans l'esprit du lecteur. Toutes ces vies, ces histoires non écrites à cause de ces vieillards ventripotents et galonnés qui vont envoyer des millions d'Amédée à la mort et produire des monstres encore plus terrifiants. 100 ans après, j'en ai encore de l'amertume dans la bouche et un ouvrage comme celui de Lax nous rappelle ce monstrueux gâchis. Je suis fan du dessin de Lax depuis ma lecture du Choucas. Lax ne nous vend pas de la Pin-up ou du BG body buildé (encore que Amédée est BG et Adeline à croquer) mais ses visages dans l'effort sont magnifiques. Son trait presque caricatural se prête bien aux rictus grotesques qu'ont tous les sportifs (moi le premier) au bout de leurs forces. Lax partage avec Cosey ses grandioses descriptions de montagne. Ici nous sommes gâtés. C'est dur, caillouteux, anguleux et froid mais c'est beau. Les teintes jaunes et bleutées sont piles dans les ambiances voulues. Lax revient aussi sur le thème du handicap surmonté, probablement un hommage à son frère, cela enrichit aussi un récit qui n'a aucune faiblesse à mes yeux. Pour finir, voilà une histoire qui crée de l'émotion, de l'empathie pour tous les personnages. Une lecture qui ne m'a pas laissé insensible.
Plutôt du genre réfractaire au cyclisme sportif, j'ai mis un certain (pour ne pas dire long) moment à me décider avant de me lancer dans la lecture de cet album. Ce sont les critiques souvent dithyrambiques à son égard qui m'ont poussées à franchir le pas. Et bien m'en a pris ! Car ne serait-ce que pour le dessin de Lax et les ambiances qu'il sait nous retranscrire, on est très vite embarqué dans son récit sur la vie d'Amédée Fario. Son trait dynamique et sa mise en couleur à l'aquarelle subliment les paysages de montagne d'où est originaire notre protagoniste. Mais ce qui m'a également séduit, c'est que loin de se contenter du parcours de notre cycliste pour réussir à participer au Tour de France, il inscrit son histoire dans l'Histoire, avec des rencontres de personnages secondaires passionnants avec lesquels Amédée va tisser des liens d'amitié, voire d'amour. Tout cela se fait dans un naturel étonnant qui rend le tout d'une rare fluidité et une narration impeccable. Un album plus que recommandable pour tout amateur de cyclisme, mais pas seulement ! Alors ne faite pas comme moi et ne ratez pas l'occasion de le lire s'il vous passe sous la main !
Comme dit dans un autre avis sur les Bd concernant le cyclisme, j'ai été dans mon enfance assez passionné par le Tour de France (l'époque Merckx surtout entre 1969 et 1976) et par les coureurs que j'aimais comme Poulidor, Ocana, Van Impe, Zoetemelk, Gimondi, Thévenet... jusqu'au premier Tour de Greg Lemond. Cette passion m'avait été transmise par mon grand père qui était dans le vélo et qui avait connu personnellement Bartali et Bobet. Après Lemond et l'époque Hinault, j'ai décroché car ce sport a commencé à être moins propre, et surtout beaucoup trop médiatisé. Lax rend un hommage à la petite reine dans ce bel album, c'est les débuts du cyclisme, une époque héroïque avec les premiers Tours de France, tout un monde bien éloigné de nous et presque oublié de nos jours, avec de vrais pionniers comme Petit-Breton, Lapize, Trousselier, Garrigou, Thys ou Faber, des gars qui souffraient sur des vélos rudimentaires et sur des routes pyrénéennes dont l'état en ce temps-là était déplorable. A cette époque, ces gars en chiaient vraiment, les crevaisons étaient fréquentes, ils devaient changer leurs boyaux eux-mêmes, les vélos étaient lourds et inconfortables, l'équipement très artisanal, les blessures très douloureuses... bref rien à voir avec le cyclisme moderne que l'on connait avec de belles routes de montagnes regoudronnées chaque année et où les coureurs sont devenus de véritables assistés au coeur d'un dispositif technologique de pointe et d'une ultra médiatisation. Le vélo et la montagne sont très liés depuis les débuts du cyclisme comme on le voit dans cette aventure qui restitue à merveille cette époque grisante, et dotée d'un personnage très attachant et farouchement déterminé à accomplir son rêve. J'admire des gars comme ça qui ont une telle volonté, une telle abnégation malgré les obstacles. Le scénario progresse de façon remarquable avec un bon dosage d'émotion, et Lax dont je n'aime pas habituellement le dessin, notamment sur Le Choucas, fait preuve d'un trait plus appliqué (la pleine page du Pic du Midi en construction est vraiment superbe). D'autre part, la Bd est instructive, j'ignorais ces portages vers le Pic, mais en même temps, il fallait bien grimper là-haut tout ce qui a servi à construire l'observatoire, et ensuite ravitailler les scientifiques qui y travaillaient. Pour y être allé moi-même une fois (en voiture par la piste en fin d'été), je trouve remarquable le courage des gars qui grimpaient chaque jour à pied, même l'hiver. L'aspect humaniste est enfin bien développé tout au long de ces pages, j'ai bien aimé la relation chaleureuse entre Amédée et Camille, et la ferveur populaire envers Amédée ; je reproche seulement une fin trop hâtive et trop abrupte. Sinon, c'est une belle histoire sportive et une formidable aventure humaine, un défi au destin qui je crois peut plaire même à des lecteurs n'aimant pas particulièrement le cyclisme, mais beaucoup plus aux amateurs de vélo..
Ben a vrai dire il n'y a pas grand chose à rajouter qui n'est été dit dans les précédents avis. Sans être un grand amateur de cyclisme et plutôt désabusé par ce que j'entends et lis ici ou là concernant les histoires de dopage on ne peut qu'apprécier cette ode à la petite reine à une époque où être cycliste relevait de la pure folie si l'on s'en tient seulement à l'état des routes, au matériel utilisé (roues en bois!), sans parler des ravitaillements au café du coin. Dans cette histoire extraordinaire, Lax met en avant le courage et l'abnégation exceptionnelle d'un coureur, Amédée Fario, qui de simple porteur de provisions pour les scientifiques du Pic du Midi, va réaliser son rêve et enfin participer au Tour de France. Comme toute une génération, la guerre de 14/18 aura raison de ses espérances. Au delà d'une aventure humaine, Lax nous relate un quotidien. Pour faire rapide disons que le background est plus que maitrisé. Son dessin s'accorde parfaitement à l'ambiance de l'époque, ses coureurs cyclistes ont un dynamisme certain et ses paysages de montagnes sont bien rendus. Même si l'on n'est pas un adepte du vélo cette histoire plonge aux racines de ce sport et au delà du documentaire c'est une BD de grande qualité qui s'offre à nous.
Typiquement le genre de bande dessinée à laquelle je n'accroche pas parce que je me fiche pas mal du personnage principal. Je comprends ses motivations et il donne une leçon de courage que j'aime bien, mais l'auteur n'a pas réussi à le rendre attachant à mes yeux. J'ai eu l'impression qu’Amédée n'avait pas de vraie personnalité et il semble exister uniquement pour que les lecteurs aient pitié de lui. Et puis aussi le scénario ne décolle jamais pour moi et le rythme est mal fait. C'est long et inintéressant durant plus de la moitié de l'album et lorsque cela devient un peu passionnant, cela va tellement vite qu'au final j'ai trouvé l'histoire sans intérêt.
L'aigle sans orteils. Voilà un titre mystérieux ; d'autant plus que la couverture représente un cycliste bravant un col. Et dans les premières pages, nous découvrons "Amédée Fario, quatorzième d'artillerie de Tarbes". Deux questions : quel rapport avec le cyclisme ? Comment va-t-il perdre ses orteils ? Le cyclisme, il n'y connaissait rien et surtout ne s'y intéressait pas. Jusqu'au jour où il rencontre "Camille Peyroulet, astronome", travaillant à l'observatoire pour lequel Amédée et le reste de la quatorzième montent de lourdes caisses remplies de tous les matériaux pour le finir ! C'est alors que Camille va demander à Amédée de lui ramener "L'Auto" afin de suivre sur papier depuis son observatoire le Tour de France 1907. C'est alors que, petit à petit, Amédée va devenir passionné par le Tour ! Et le voilà parti en quête d'un rêve, d'une grande ambition : devenir coureur du Tour ! Mais un vélo, un bon vélo, ce n'est pas donné ... ! L'histoire, menée d'une main de maître par Christian Lax, va nous montrer la volonté, impressionnante de Fario pour parvenir à ses fins ! Mais l'histoire ne fait pas la morale sur la motivation ou les sportifs, non ! Nous suivons un homme, sans particularités, vivant chez sa grand-mère, pas marié, qui va tenter de vivre son rêve coûte que coûte ; même si les périls qu'il prend vont lui coûter quelques orteils ! Malgré cela, notre homme se relève de cette épreuve, comme il va se relever des autres d'ailleurs, afin de ne pas lâcher son objectif : courir le tour ! Certes, il lui faudra quelques années (problème d'argent, de santé, d'entrainement). Le tour ? Pas si populaire que cela comme sport. Bon d'accord, ayant un père fan de cyclisme, j'apprécie vraiment cette épreuve sportive ! Et encore plus dans cette BD qui nous montre le tour comme certains ne le connaissent pas, le tour où les coureurs n'ont pas leurs 'mécaniciens' sous la main, ils sont seuls avec leurs boyaux (de vélo) autour du cou. Pas de managers sportifs dans la voiture non plus. Une vraie épopée sportive, à l'ancienne ! Christian Lax nous livre ici une BD où il allie grand scénario, beau dessin et véritable passion ! A la fin de ma lecture, une case me reste en tête : la tête de Fario en bas à droite de la planche 64. Il a vraiment l'expression d'un coureur qui donne tout et qui, malgré les lourdes jambes et la fatigue, va continuer par passion, par compétition, par plaisir, par ambition ! C'est d'ailleurs à partir de là que les journalistes vont s'intéresser à lui ! Tout au long de la BD il est question de cyclisme. Mais l'intelligence de l'auteur est d'aller au-delà de ce sujet en montrant les longues traversées solitaires et glaciales de Fario, son amitié avec Camille et sa relation avec sa grand-mère et sa future fiancée. Toute ce récit baigne dans un décor pittoresque et rafraîchissant ! L'air de la montagne est présent sur la majorité de l’œuvre. On vit l'histoire et le dessin y contribue vraiment ! Les personnages sont expressifs et les perspectives sont bien rendues ! Les couleurs collent très bien avec la date du récit car elles donnent l'impression de planches jaunies, vieillies par le temps ! Une belle tranche de vie, une belle leçon de courage et une fin excellente qui met en relief une tragique vérité ! D'ailleurs, le début aussi commence sur une vérité cruelle. Bref, un coup de cœur !
Voilà c'est fait. Je viens de lire cet immanquable du site. Une légère déception mais un moment relativement agréable. Cette relative déception vient surtout du genre en lui-même, qui la plupart du temps tente de mettre en avant des moments assez touchants de la vie des protagonistes. Je suis en général assez peu sensible à cette "banalité" car la plupart du temps elle n'arrive pas à introduire une psychologie assez poussée selon moi, et les dialogues sont souvent trop près de la réalité à laquelle nous sommes confrontés pour que j'y trouve un exotisme suffisant. Peut-être suis-je aussi un sans coeur, ça expliquerait tout. Quoi qu'il en soit, j'ai souvent du mal à ressentir de l'empathie envers des personnages "ordinaires", et le genre en regorge énormément. Ou peut-être est-ce lié aux relations peu croustillantes, qui donnent souvent lieu à des histoires peu dépaysantes. * Bon je crois que vous avez compris, les histoires qui mettent en scène des personnages peu exotiques m'attirent rarement, peut-être également à cause de leurs histoires peu extraordinaires. C'est un peu le cas de L'Aigle sans orteils. Sans avoir trop de mal à rentrer dans l'histoire, j'ai trouvé la majeure partie de l'album assez plate, trop linéaire. Le titre de l'album, certes poétique, a pour inconvénient de nous révéler dès le départ le tournant que va prendre le scénario. Je n'ai donc pas été frappé de stupeur au moment fatidique, ni même vraiment pris d'empathie envers ce jeune homme qui fait preuve d'une abnégation incroyable pour concrétiser son rêve. Par la suite, on retrouve à peu près les mêmes ingrédients. L'histoire ne décolle pas vraiment mais reste agréable à lire. Ce n'est que dans les vingt dernières pages que j'ai vraiment tremblé et été enthousiasmé par l'histoire qui dépasse alors le simple cadre du cyclisme. Quant au dessin, je le trouve très agréable. Sa simplicité convient tout à fait au genre, et sa subtilité toute en nuances rend magnifiques les paysages. Les montagnes enneigées sont un vrai régal pour l'oeil. Bilan de la course : une échappée à la moitié de la course qui n'arrivera pas à distancer les poursuivants. Le finish au sprint est cependant très enragé, laissant peu de répit aux concurrents. Note finale: 3.5 * Cet avis n'engage bien sûr que moi
Je suis fan de l'oeuvre de Lax et je suis cycliste plutôt assidu, et pourtant je suis passé à coté de "l'Aigle sans orteils" lors de sa parution. Sans doute car elle intervenait à l'époque du Tour et que la ficelle commerciale m'avait un peu refroidi, à l'époque. Hé bien, je me suis régalé à la lecture, suivant les aventures de notre héros dans les cols que je fréquente moi-même (à part que la chaussée n'est pas exactement dans le même état), mais aussi à l'évocation de la construction de l'observatoire du Pic du Midi, que je peux voir depuis ma terrasse. Bref, un grand bol d'air pour les amoureux de la Grande Boucle, la vraie, et pas la farce qu'elle est devenue.
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