La Bouche sèche
Douze chroniques savoureuses sur la vie de tous les jours, sur la vie, sur notre vie...
Les petits éditeurs indépendants Treize Etrange
Douze nouvelles qui sonnent comme les douze mois d’une année ou douze heures d’une journée. Des situations sinon quotidiennes, courantes. La solitude des parents, quand les enfants rentrent chez eux après le réveillon de Noël, et celle du père qui n’a que la garde alternée de sa fille. La timidité, qui empêche un jeune homme d’aller parler au jeune SDF qu’il croise souvent. La nuit, dans laquelle on cherche les étoiles et les souvenirs en silence. Les non-dits qui font partie de nos vies. La Bouche sèche retrace ces moments où, soudain, les mots nous manquent, restent coincés dans la gorge. Les sentiments refusent de s’exprimer, et on encaisse. Des narrations au climat doux, mélancolique, parfois triste qui nous donne la météo de nos propres émotions.
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Date de parution | Janvier 2005 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Des romans graphiques de ce genre, j'en ai lu des quantités ces derniers temps. C'est comme un phénomène de mode qui a été surexploité par les auteurs. On s'empare de petits bouts de la vie quotidienne d'individus normaux pour en faire un catalogue de récits courts. On pénètre ainsi dans des moments d'intimité comme pour mieux explorer l'âme humaine. C'est vrai que le dessin est plutôt agréable et s'inscrit assez bien pour illustrer le genre. On aurait souhaité peut-être plus, de cet éclat qui fait que parfois une bd se situe au-dessus des autres. Ici, il y a bien une histoire ou deux qui sortent un peu du lot commun mais ce n'est pas assez sur douze séquences pour illuminer la joie et le bonheur d'un lecteur. Pour autant, j'ai bien aimé le dernier récit empli de tendresse sur le temps qui passe. Les attitudes et les expressions sont souvent justes. Bref, cela sonne vrai comme la vie...
J’ai comme un petit goût d’inachevé dans la bouche, l’impression qu’il manque à chaque fois une partie de l’histoire pour en saisir tout le sens… Une des forces de Peyraud est de retranscrire le monde tel qu’il est, de manière brut, sans artifices. Mais cette force est aussi un défaut pour ma part puisque je n’arrive pas à m’impliquer totalement dans ses histoires. De fait, je ne ressens pas les mêmes émotions à chaque récit. Beaucoup me laissent indifférent, quelques uns me touchent plus particulièrement. Ces tranches de vies sont trop courtes, nous ne sommes là qu’en tant que spectateur et pas acteur. En fait, nous assistons à chaque fois à une scène précise et dans un temps donné, sans connaissance sur le passé et le caractère des personnages. Difficile donc de s’attacher à ces protagonistes, à tel point que parfois je me suis senti « perdu » ou peu sensible à la situation. L’idée de Peyraud est bonne (rendre un contexte que tout le monde peut avoir vécu ou a connaissance), mais le rendu sur le papier est moins réussi que cela aurait pu l’être. Le parti pris de n’exposer qu’un moment de vie est à double tranchant : la découverte se mêle à des ressentis furtifs. Le dessin est accrocheur, allant à l’essentiel, souvent se focalisant sur les attitudes des personnages, leurs réactions et leurs réflexions. C’est réussi de se côté-là. Dommage, la réalisation finale aurait pu donner un chef-d’œuvre. Reste pour moi un album sympathique mais auquel il manque le petit plus faisant la différence.
Les deux avis précédents m’avaient donné très envie de lire cet album. Ce fut fait. Deux fois, à un an d’intervalle. Et à chaque fois : rien. Je suis totalement passé à côté. Ces petits extraits de vie quotidienne ne m’ont jamais touché. J’ai bien essayé de me « forcer » à ressentir une émotion, comme pour « amorcer » la machine. Vraiment rien. Ce n’est, à mon avis, pas imputable à l’œuvre mais plutôt au lecteur et cela me laisse dubitatif. Ne suis-je qu’un être sans cœur ? Pourtant tous les ingrédients sont là. Joli graphisme, trait simple, couleurs agréables. Le choix des différentes scènes est intelligent. C’est court mais fluide… Ah, c’est peut-être là que le bât blesse ! La multiplication de saynètes distinctes et leur relative brièveté ne (me) laissent pas assez de temps pour s’attacher aux personnages et mieux s’imprégner de chaque situation. C’est un « Deux » totalement subjectif que j’attribue. Ne faites pas comme moi. Si vous en avez l’occasion, lisez une ou deux histoires en librairie avant d’acquérir la bd. Juste pour savoir si ça fonctionne avec vous …
10 histoires, 10 tranches de vie que chacun d’entre nous a pu ou aurait pu vivre… Jean-Philippe Peyraud a un talent hors du commun, celui de nous impliquer dans ses histoires. On se met à la place de ses personnages, on se sent vivre en même temps qu’eux. Dans la première histoire, une femme est assise dans le métro, elle lit une lettre, se met à pleurer… on est à la place de ce personnage qui, debout, la regarde. On a comme lui envie d’engager la conversation pour l’aider, mais on a la même timidité que lui et on n’ose pas. On a envie d’avoir ce mouchoir qui va la délivrer et on regrette de la voir quitter la rame sans avoir pu l’aider. Tout cet album est dans cette simplicité, les émotions vont et viennent et une fois tournée la dernière page on a envie de recommencer pour voir si on aurait pu changer quelque chose, une parole, un acte, une vie. Merci Jean-Philippe Peyraud.
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