Prestige de l'uniforme
Paul Forvolino est un chercheur médiocre. Sa spécialité, ce sont les lichens, ces végétaux qui résultent de la symbiose entre un champignon et une alue, leurs propriétés se combinant en un végétal plus fort, plus résistant que la simple somme de leurs particularités. Sa vie privée est ordinaire. Il est marié, a une petite fille qu'il ne voit guère car il passe l'essentiel de son temps au travail. Sa vie de couple est morne.
Aire Libre La BD au féminin Super-héros
Paul Forvolino est un chercheur médiocre. Sa spécialité, ce sont les lichens, ces végétaux qui résultent de la symbiose entre un champignon et une alue, leurs propriétés se combinant en un végétal plus fort, plus résistant que la simple somme de leurs particularités. Sa vie privée est ordinaire. Il est marié, a une petite fille qu'il ne voit guère car il passe l'essentiel de son temps au travail. Sa vie de couple est morne. Il est mal dans sa peau et son quotidien l'étouffe un peu plus chaque jour. Par mégarde, il renverse le contenu d'une éprouvette sur son bras. Une métamorphose étonnante s'opère alors peu à peu. Son physique se fait plus attractif, sa force est décuplée, ses sensations aussi. Sa femme est aux anges, et ses amis ravis. Cette nouvelle nature qui prend possession de lui le comblera-t-elle ? texte : Dupuis
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Juin 2005 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Étrange, amusant et un peu angoissant, mais aussi un peu inabouti, voilà les réflexions qui me viennent à l’esprit après avoir fini cet album. Comme dans le film « La mouche » de Cronenberg, nous suivons Paul, un scientifique qui, suite à une fausse manipulation, voit son corps et son comportement modifiés – son métabolisme, son « être », est envahi par le lichen (sur lequel il menait des recherches), avec lequel il fusionne. Du coup Paul, exploité cyniquement par ses employeurs, écrasé par ses collègues carriéristes, moqué et humilié par ses « amis », se transforme brutalement en winner hyper positif et infatigable, évinçant ses collègues, bluffant son patron – qui ne songe plus à le lourder, etc. Mais c’est surtout avec sa femme que cela change : il pourrait la reconquérir – en effet, peu satisfaite de son falot de mari (jamais présent, toujours au boulot), celle-ci satisfait ses besoins sexuels auprès de compagnons sado-masochistes. Mais voilà, les métamorphoses de Paul ne s’arrêtent pas, il ne maîtrise pas la force du lichen qui est en lui ! Devenu un super héros, mais aussi une super menace, il n’arrive pas à trouver un équilibre satisfaisant. L’histoire, à mi-chemin entre le loufoque et le fantastique, se laisse lire facilement. Au fantastique se mêlent des questionnements intemporels, comme l’exploitation salariale, le poids des laboratoires pharmaceutiques, l’hypocrisie et la vacuité de certaines relations sociales : certains dialogues (entre les couples « d’amis ») sont d’une sobre violence. Il y a aussi, des réflexions autour de la norme, du statut de héros, et des possibilités pour un « super-héros » de redevenir un être normal. En cela la réflexion finale de Paul est d’une amertume très dure. Et couvre d’ironie le titre de l’album (que j’ai lu dans son édition d’origine, avec une couverture que j’ai trouvée plus proche de ce que contient l’album – et plus belle). Le dessin de Micol, au trait gras, avec une colorisation elle aussi sombre et « pâteuse », convient très bien à la narration de l’intrigue. Une lecture sympathique, que je vous recommande. Note réelle 3,5/5.
La déconstruction du mythe de super-héros n'est pas nouvelle vu que c'est en vogue de faire ça depuis au moins les années 80. J'ai donc lu cet album en ayant un peu peur de voir un truc déjà vu , surtout que le héros ressemble vraiment à Docteur Manhattan et que lui aussi est chercheur qui devient par accident un super-héros avec des pouvoirs. Heureusement, j'ai bien accroché. Le héros est un vrai loser et sa vie va bien sur basculer lorsqu'il va obtenir ses pouvoirs. Le scénario est bien ficelé et j'ai bien aimé comment les auteurs mettent en avant la vie familiale du personnage principal et comment le fait d'avoir des pouvoirs va avoir des répercussions sur sa vie privée. C'est un thème très utilisé dans les comics de super-héros normal, mais ici c'est utilisé de manière tellement intelligente et un peu noir que ça m'a paru original ! Il y a des thèmes abordés intéressants et de bons dialogues. Le dessin ne m'a pas dérangé quoique je comprends que certains n'aiment pas ce style. Un bon album qui mélange habillement les super-héros et le roman graphique !
Traiter de la genèse des Super-héros n'est pas une entrée inédite en la matière notamment depuis les années 80 et l'école Moore-Miller et leurs œuvres fondatrices respectives. Pourtant la scénariste Loo Hui Phang propose un point de vue audacieux en s’immisçant dans le quotidien d'un loser qui a tout loupé, de sa vie familiale sur le point d'imploser et d'un quotidien professionnel écrasant et pessimiste. Le trait charbonneux de Hugues Micol rappelant par moments celui de Blutch appuie tout à fait un scénario anxiogène : les couleurs sont ternes afin de plomber encore plus un destin qui échappe à tout contrôle. Un grand pouvoir engage de grandes responsabilités. C'est ici tout à fait le contraire : Paul Forvolino travaille dans une entreprise pharmaceutique à une cadence infernale. Les employés sont socialement désignés par la couleur de la blouse qu'ils portent. Sa vie de couple n'est pas des plus sereines. Il ne voit sa gamine qu'au coucher et réchauffe régulièrement ses plats pendant que son épouse Rebecca trompe cet ennui conjugal par des pratiques libertines Sado Maso. C'est à la suite d'une fausse manipulation à base de lichen que Paul va muer en une espèce d'être bleu rappelant Docteur Manhattan. Il lui sera par ensuite impossible de vivre normalement avec ce nouveau corps. Adieu boulot et libido, Paul va se terrer comme une bête incomprise jusqu'au déclic final qui fera de lui un héros ou un éternel solitaire ? Malgré quelques facilités, il faut prendre Le Prestige de l'Uniforme pour ce qu'il est et n'a jamais cessé d'être : un conte social d'une extrême noirceur. Plus proche de l'adaptation de La Mouche par Cronenberg que de Spider-Man (dont Paul emprunte le masque pour cacher sa nouvelle apparence), ce récit est à la fois d'une poésie extrême avec de savoureux dialogues qu'un constat amer sur l'isolement. Le couple Paul-Rebecca est parfaitement mis en lumière et sans concessions. Hugues Micol se révèle une fois de plus l'artiste idéal pour illustrer cette histoire. Certains de ses cadrages (notamment lors de la transformation/rêverie) sont tout simplement époustouflants. On peut regretter certains choix mais pas la direction artistique qui fait du Prestige de l'Uniforme une pépite comme on peut rarement en lire. Dommage que la couverture de la réédition en fera fuir plus d'un, les autres lecteurs qui passeront ce cap vont se retrouver avec un condensé de dépression sous haute tension. La fin est de surcroît juste parfaite.
Le prestige de l'uniforme a été plutôt une vraie surprise. Je ne suis pas habitué à découvrir des super-héros sous cette forme. On se demande presque si on est dans l'univers de ces fameux super-héros. Cela peut dérouter pas mal de lecteurs ... En guise de départ pour ce récit, nous aurons même droit à un super loser. Il va peu à peu prendre de l'assurance en même temps que sa transformation physique suite à une expérience de laboratoire qui a mal tourné avec une culture de lichens. Cependant, ce qui est vraiment original, c'est le fait qu'avant de se découvrir au monde, il va y avoir un véritable enjeu familial. Tout va se concentrer sur la relation plutôt bizarre qu'il entretient avec son épouse qui ne veut pas le perdre. J'ai trouvé cela assez touchant. Cela donne un peu d'humanité à un univers qui est généralement plus proche du fantastique que de la chronique proche d'un roman graphique. Pour accéder à la gloire, il faut toujours payer un prix ... L'originalité étant de mise, j'accorde allègrement les 4 étoiles d'autant que la lecture a été plutôt agréable avec un dessin conforme à mes attentes même si la forme aurait pu faire l'objet d'une nette amélioration graphique.
Je suis assez déçue par cette lecture, je pensais avoir affaire à un récit plus fantastique alors qu'il est essentiellement axé roman graphique. Il ne s'agit quasiment que de la vie privée et des pensées intimes de Paul Forvolino, sa transformation en homme de lichen doté de super-pouvoirs n'est que prétexte à une analyse intérieure. Il n'est question que de sa famille, ses amis, ses collègues de travail, son petit train-train quotidien, sa petite vie morne et fade, tout ceci pour aboutir à un constat peu enthousiasmant : quand on est médiocre on le reste quoi qu'il arrive et même si l'on devient un super-héros. Le titre est par contre bien trouvé, Forfolino, petit soldat qui mène sa petite guerre intérieure. Malheureusement le dessin qui est d'une grande laideur n'arrange pas les choses, c'est un style me direz-vous, mais lorsque je vois le superbe graphisme de Micol dans Terre de feu, j'accepte encore moins cette horreur visuelle. Dans la même veine j'ai préféré L'Enfer des Désirs avec aussi un super-héros qui se pose un tas de questions sur sa condition de sauveur ainsi que sur sa vie personnelle, mais ici au moins c'est beau, bien écrit et pas déprimant.
J’ai trouvé cette histoire plutôt pas mal. Le héros est un véritable loser sur toute la ligne. Aussi bien au boulot qu’avec ses amis ou même sa famille, rien ne se passe bien. Il a tout faux du début à la fin. Ce personnage est bien mis en scène et il est très crédible. C’est parfois un peu touchant de le voir rater sa vie comme ça. Certaines situations font elles un peu sourire. Finalement je suis passé par pas mal de sentiments au cours de cette lecture. Il y a quelques passages où l’histoire aurait mérité d’être développée un peu plus, comme l’accident par exemple. Enfin la dernière partie est intéressante. Notre loser se retrouve dans la peau d’un super héros un peu particulier. Comment va t-il vivre cette nouvelle vie ? Cela va t-il régler ses nombreux problèmes ? Les réponses apportent une vision très différente du super héros habituel. Un mot sur le dessin pour conclure : pas du tout mon style, dommage je n’ai pas trop accroché.
Un album d'une certaine longueur -quelque 80 pages- qui ne se fait pourtant pas ressentir à sa lecture. J'y ai suivi Paul, employé dans une entreprise pharmaceutique, dont la charge de travail lui fait délaisser sa famille et ses amis. Pourtant, Paul n'est pas ce qu'on pourrait appeler un employé "modèle". Alors qu'il va recevoir sa lettre de licenciement, une expérience ratée va changer le cours de sa vie... Loo Hui Phang, UNE scénariste (plutôt rare en BD) m'a ici proposé une variation -empreinte de féminité- familiale autour du mythe du super-héros malgré lui ; un personnage qui va plonger dans le doute. Cette fable, car c'en est une, est finement élaborée au niveau psychologique. Une fable, d'ailleurs, qui va prendre une véritable épaisseur graphique sous le trait puissant, dense, et surtout charbonneux de Micol. Comme l'eau et le feu. Pour un heureux mélange. Concepts textuels et graphique intéressants.
J'ai vraiment accroché au désespoir du personnage principal, à sa société absurde qui caricature tellement bien la nôtre, à la médiocrité de tout le monde, à ce combat du train-train quotidien et de comment y échapper. Le thème du super-héros a été bien réapproprié, avec dessus une belle réflexion plus noire et plus effrayante que celle de Moore par exemple (à mon avis). Un volume que je suis fier d'avoir dans ma bibliothèque.
Cette BD ne m’intéressait pas vraiment... Ce sont surtout les dessins qui me rebutaient, sombres et un peu trop "bruts" à mon goût. Et puis Pierig m’a dit que ça valait la peine, alors je l’ai lu... et j’ai été agréablement surprise! L’histoire est vraiment prenante. Une fois qu’on a commencé, on ne lache pas la BD! On se laisse entraîner aux côtés de Paul et on est touché par ce qu’il ressent: ses désirs, ses doutes, ses regrets... Il y a d’une part la vie de famille, avec les difficultés causées par l’absence; d’autre part celle de super-héros, avec la confrontation de la vie privée et de la vie publique, et surtout la difficulté de voir sa vie comme son corps échapper à toute maîtrise. De plus, à la lecture, le dessin repoussant au départ m’a semblé pas si mal que ça, plutôt bien fait même si ce n’est pas un style que j’apprécie. Bref, je ne peux que vous en conseiller la lecture! (Et pour ça je me remets à poster pour la première fois depuis des mois!) Ce serait dommage de passer à côté de cette BD.
Après, le très agréable Comix Remix, voici le deuxième album de la collection "double expresso" que je lis. Sans les avis précédents, je serais sans doute passé à côté de cet album, la faute à un graphisme particulier qui rend les planches repoussantes. Heureusement, on est tellement absorbé par le récit que l’on finit par faire abstraction du dessin. Les avatars de Paul m’ont davantage fait penser à ceux de l’homme invisible que d’un super-héros mais j’avoue avoir des connaissances limitées en la matière. Graphisme moche, certes, mais l’histoire se lit d’une traite tellement elle est prenante. Malgré quelques petites incohérences (ou facilités ?) du récit, j’ai apprécié le développement psychologique de ce looser qui accède à la gloire et fini tiraillé entre son nouveau statut et ce qu’il est vraiment. A lire !
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site