Le Roi des Mouches
Comment avoir une vie normale avec une tête de mouche ?
Albin Michel Echo des Savanes Les meilleures séries terminées en 2013 Pays-Bas
Eric se rend à une fête costumée avec ses amis Sal et Damien. Il aimerait bien coucher avec Sal, mais celle-ci est amoureuse de Damien. Damien est déguisé en squelette, Sal en chatte, et Eric en mouche, avec une grosse tête. En cours de route, ils font une vacherie à un gars déguisé en cow-boy/vampire. Arrivés à la fête, ils aperçoivent plusieurs cow-boys... Pendant qu'Eric couche avec Sal (qui a enfin cédé à ses avances), Damien se fait courser par les cow-boys, et renverser par une voiture... Dès lors, Eric et Sal vont vivre un peu bizarrement...
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Date de parution | Janvier 2005 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Voilà une série où l’ambiance prend le pas sur l’intrigue elle-même. Après un – tout petit – temps d’adaptation, j’ai été véritablement happé par cette histoire. Découpée en courts chapitres, présentant des personnages qui peu à peu prennent corps et âme, et surtout s’entrecroisent pour créer une histoire, cette série est, à bien des égards, une extraordinaire réussite. Clairement l’album de la maturité pour ces deux auteurs, bien en dessus de leurs précédentes collaborations (qui n’étaient pourtant pas des bouses). Affaire d’ambiance ai-je dit, mais aussi d’univers. Il y a là du Lynch bien sûr, mais aussi une sorte d’hommage à une culture rock et psychédélique, une introspection de la société américaine (même si ça se passe « ailleurs »), de ses travers, de ses folies. Et une peur de vivre, un désespoir cachés ou alimentés par la consommation d’alcool, de drogues. Mais surtout il y a une évidente parenté avec l’œuvre de Charles Burns. Graphiquement d’abord, avec des dessins figés, presque stylisés parfois, et une colorisation (que j’adore) où dominent le mauve, le noir, des tons sombres qui attirent le quotidien vers le fantastique, un étrange underground. Mais aussi pour certains thèmes abordés, comme le malaise de la sortie de l’adolescence, la difficulté d’aimer et d’être aimé par exemple. En tout cas les amateurs de l’auteur américain – et tous ceux qui apprécient ce genre d’onirisme noir et torturé – se retrouveront dans ces trois albums. Les deux premiers albums sont vraiment superbes. La lecture est très agréable, même si la densité des textes nécessite un certain investissement (ils sont majoritairement au style indirect, comme si l’on – c’est-à-dire les auteurs comme les lecteurs – pratiquaient une sorte d’autopsie de la société, du moins des quelques personnages choisis pour la représenter ici). Je distinguerai un peu le troisième et dernier tome. Le côté graphique est toujours aussi beau, mais j’ai été un peu moins convaincu, et ai été davantage perdu par la logorrhée des textes, parfois bruts (dans tous les sens du terme, puisque souvent simples notes, mots alignés), ce langage saccadé, accéléré comme pour accompagner un mauvais trip, pour prévenir l’overdose, contrastant avec la fin, peut-être moins planante qu’attendu (et du coup un chouia décevante ?). La construction de « l’intrigue » m’est aussi apparue un peu moins claire. Mais cela reste quand même une très belle réussite, que je vous encourage à découvrir si ce n’est pas déjà fait. Une série culte, malgré les passages obscures, malgré les quelques rares petites baisses de régime.
Le roi des mouches, difficile de parler d'une œuvre qui dépasse le cadre de la simple BD se jouant des règles de la narration, des cadres figés et des phylactères pour employer le recours plus subtil de la mise en scène cinématographique. Mais attention, il n'est pas question d'une histoire linéaire, ni de scènes d'action ou d'un découpage emprunté au média des salles obscures... Il s'agit d'une sensation de flottement, de jeux de mots, de situations brutes et abruptes de films sensoriels et cyniques comme Donnie Darko, Lost Highway ou effectivement des Lois de l'Attraction... On y parle d'une banlieue aisée mais paumée de l'Allemagne ressemblant curieusement aux vignettes figées des années 50 américaines, de personnages humains avec leurs piètres qualités et leurs défauts ou plutôt devrais je dire vices tant la recherche désespérée de l'amour et de l'American Way of Life est structurée autour du sexe par absence de sentiments, de recours à l'alcool ou d'ectasy pour oublier l'ennui du quotidien. Tout s'axe autour de Eric Klein, vieil ado ou jeune adulte ne sachant par où mener sa vie reposant sur des magouilles, des plans cul et le gain de l'argent... Ses errements l'amènent à croiser la route de personnes tout aussi dérangées que ceux de Blue Velvet de David Lynch, un beau père appâté par le gain de sa mère, Ringo, joueur de bowling violent et névrosé, Sal, la belle plante qui se joue de son physique et Marie, seule lueur d'espoir et de fulgurance vite ternie par son entourage... Tout ce beau monde se déchire, baise, se déteste, bref vit violemment et de façon négative mais évolue au travers différentes petites histoires ou le narrateur change, où l'on se croise dans le passé, le présent, le futur et même au travers du point de vue d'un personnage squelette mort et contemplatif complice du lecteur de tout cette micro-société hardcore. Noir, c'est noir il n'y a guère d'espoir mais on se plait à suivre le quotidien de tous ces personnages paumés dont une tragique fête d'Halloween racontée en début de tome va scier tous les destins... Le dessin est magnifique, les couleurs sublimes et si on se sent aussi bien à l'aise malgré la noirceur ambiante c'est qu'on y retrouve une part de soi-même dans cette vie rêvée des Anges qui choque et s'entrechoque... Rares sont les ouvrages d'une telle ampleur raisonnant encore une fois les pages refermées. Une fois les histoires assemblées et imbriquées l'une dans l'autre, on y retrouve un kaléidoscope d'une cohérence exemplaire et pertinente parfaitement maitrisée. On sent bien que les auteurs savent exactement là où nous amener et sans faute de style. Pour public averti mais réellement indispensable. Il est certain que ça ne plaira pas à tout le monde mais une fois passé la surprise de la narration par cartouches et la mécanique de la lecture adoptée, il est difficile de s'en remettre ni de lâcher le bouquin. J'ose espérer qu'il ne faudra pas attendre 4 ans supplémentaires pour connaitre la suite et j'applaudis vivement une telle audace littéraire. Tous les amoureux de Ghost World et de Donnie Darko dont pas mal de clins d'oeil discrets sont adressés devraient se plonger sans plus attendre dans ces deux bouquins aux couvertures sobres et magnifiques. Update 2013 : Le troisième et dernier tome attendu de la série sur laquelle j’ai jeté tant de superlatifs est enfin arrivé entre mes mains fébriles un samedi frileux de janvier… Histoire de bien m’y replonger et de ne perdre aucune subtilité du récit, je me suis replongé à nouveau dans ce récit noir, telle une immersion dans un étang boueux et sans fond sans véritable appréhension. Chaque aspérité initiale m’apportant à nouveau l’ivresse que j’étais venu quérir a parcouru mon échine le temps de cette redécouverte en terrain connue, la surprise en moins, la délectation en plus… En plus… tout du moins pour les deux premiers tomes… car le troisième, s’il comporte toujours d’aussi jolis dessins et de passages oniriques, a failli me noyer… Me noyer sous des torrents de boue constituée de mots lourds et parfois même vides de sens… Un comble… Eric Klein est toujours ce pantin bouffé par sa famille, sa libido et les drogues qu’il ingère… Son état végétatif nous est ainsi balancé sous une forme quasi imbuvable, ne distinguant plus la réalité de son imagination…. Ce qui rend la lecture parfois hautement risquée et casse-gueules… La conclusion n’est pas non plus à la hauteur de mes attentes et croyez-moi j’en suis le premier véritablement déçu car au final j’ai eu l’impression de ne pas avoir tout compris sans en avoir pris le même plaisir manifeste qu’aux deux premiers tomes…. Et pourtant, je m’y étais préparé, lisant et relisant Hallorave et l’Origine du Monde et en espérant la bible manquante pour recréer ma sainte Trinité pour au final me faire balancer comme le pantin que je suis, le lecteur passif qui a eu toutes les peines du monde à achever cette lecture dans la douleur… Finalement je baisse ma note d’un point dans l’attente d’une relecture ou d’une explication un tant soit plus rationnelle. J’ai l’impression d’être passé au travers, la délectation en moins et la surprise ou plutôt l’incompréhension en plus… Cette œuvre est toujours aussi belle mais elle est devenue exigeante avec le temps, preuve de toute évidence qu’il fallait bien en finir un jour mais j’aurais aimé que cela soit par la plus grande des portes de sortie. Le Roi des Mouches conserve finalement une grande partie de ses mystères…. J’ose vraiment croire que ce troisième tome de conclusion ne reste pas hermétique longtemps que je puisse redonner la plus belle des notes comme initialement, celle du grand coup de cœur de la bd franco-belge que Messieurs Pirus et Mezzo m’ont offert…. C'est aussi avec ses défauts qu’il se faut d’accepter cette œuvre unique et insaisissable… Un trip inoubliable dans tous les cas...
Attention, la lecture de cette BD équivalant quasiment à une prise de psychotropes, je conseille donc aux âmes sensibles de s’abstenir, à moins d’être disposées à pencher la tête « de l’autre côté du miroir » du quotidien… Quant aux plus curieux (les chanceux !), ils sauront j’en suis sûr apprécier ce pur bijou graphique et littéraire. D'abord, petite parenthèse : cette BD est en fait un récit qui se déroule sur toute la longueur des deux tomes disponibles, non pas des histoires courtes, contrairement à ce qui est mentionné sur la fiche technique. Il est vrai que l’histoire est divisée en chapitres alternant les personnages, ce qui peut s’avérer trompeur. L’histoire commence sur un fait divers plutôt banal, mais en forme de mauvais trip à l’acide: une rave party, des teufeurs, une bagarre, une chasse à l’homme, une nationale et puis l’accident ! C’est ainsi qu’Eric, dit le « Roi des mouches », sera témoin de l’accident mortel de son ami au moment même où il s’envoie sa copine dans un buisson à l’écart de la route. Difficile de faire plus glauque comme début… S’ensuit alors une plongée saisissante dans le quotidien de personnages tous aussi paumés les uns que les autres sous les apparences de la normalité, dans ce qu’on peut qualifier de « BD chorale »… L’environnement dans cette histoire est un personnage à lui seul. Géographiquement parlant, aucun nom de ville ou de lieu n’est jamais cité, on devine que cela se passe dans une banlieue résidentielle du monde occidental, comme on pourrait en trouver à Cincinnati, Francfort ou Maubeuge. Les auteurs ont parfaitement dépeint l’anonymat de ces zones urbaines déshumanisées où se côtoient cités dortoirs et centres commerciaux sans âme, repères d’ultra modernes solitudes… C’est dans ce cadre d’une médiocrité confinant à l’ennui que l’on voit évoluer plusieurs personnages prisonniers d’un quotidien sclérosant, tentant de survivre à l’aide d’artifices, des personnages tous étrangers à leur monde, aux autres et à eux-mêmes. Où, sous le calme des apparences, affleure une folie incandescente, régulièrement en proie à de violentes éruptions. Par un trait incisif et élégant allié à une écriture superbe digne des meilleurs romans noirs, Pirus et Mezzo, en Hopper de la BD sous LSD, font une peinture au scalpel de leurs personnages, tout en faisant ressortir l’étrangeté absolue de nos sociétés modernes, et plus largement de la vie tout court. Leur projet est conduit d’une main de maître, avec constance et détermination, donnant l’impression de savoir exactement où ils vont, et nous emmènent avec eux de l’autre côté d’un miroir pas très reluisant que l’on est enchanté d’avoir osé traverser… Car après une telle lecture, le monde ne peut plus jamais être le même. « Le Roi des mouches » fait partie de ces œuvres dont la poésie vous submerge et qui vous hantent longtemps après les avoir refermées… En ce qui me concerne, j’ai été complètement envoûté par cette histoire métaphysique, trip sombre voire glaçant au premier abord, mais qui comme toutes les œuvres au noir, laisse entrevoir des scintillements apaisants. Jusqu’à la fin, j’ai dégusté chaque page, chaque case et chaque bulle. Je ne peux rien ajouter de plus, si ce n’est que je suis comblé d’avoir découvert une telle merveille. Avec mes mots dérisoires face à un tel chef d’œuvre, pour lequel faire un résumé n’aurait aucun sens, je me suis juste efforcé de faire partager le plaisir que j’ai eu en le lisant. -------- Après lecture du troisième tome, je place un léger bémol sur la série. En fait, jj’attendais un peu plus de ce dernier épisode, pourtant d’un niveau semblable aux précédents dans sa forme. A vrai dire, je ne sais pas exactement ce que j’attendais, mais étrangement, la sombre beauté dégagée par « Hallorave » et « L’Origine du monde » m’a semblé en reflux ici. Même en ayant relu ces derniers juste avant, j’ai tout de même mis un certain temps avant de rentrer dans l’histoire, et malgré la fascination qui reste la même, le « bouquet final » en germe depuis le début n’a pas eu lieu d’après moi, comme si l’ennui, thème principal de ce récit au final très nihiliste, sortait vainqueur. Je ne sais pas encore quoi penser de cette fin en queue de poisson assez ambiguë, où l’on ne sait si c’est la soumission au quotidien – dans la langue du Roi des mouches -, ou plus positivement l’acceptation de soi, qui constitue une des clés d’un bonheur de toute façon toujours précaire. Mais peut-être mon avis s’affinera-t-il à la deuxième lecture… T1 – Hallorave T2 – L’Origine du monde T3 – Sourire suivant
Après lecture des 2 tomes, j'avoue ressentir une étrange sensation (de manque peut-être), ce récit n'est pas banal et après avoir fermée la dernière page, le puzzle construit au fil de ces minis histoires me revient en tête et tout s'imbrique parfaitement. C'est tout sauf une B.D vite lue vite oubliée, au contraire la vie de cette galerie de personnages qui errent dans leur banlieue (allemande mais ça pourrait être dans n'importe quel pays occidental finalement) me reste longuement en tête. Ce qui est sûr, c'est que cette histoire ne laisse personne indifférent et amène des réactions assez tranchées, soit on adore, soit on déteste, signe que ce récit n'est pas insipide en tout cas. Il y a un côté très noir, voir dérangeant, beaucoup de cynisme et même de la folie chez certains personnages. Mais de toute cette noirceur, ressort un humour incroyable et finalement une part d'humanité malgré tous les défauts de nos héros du quotidien. Cette histoire permet également de réaliser un fantasme, en effet qui n'a jamais rêvé d'être une petite souris, pour s'immiscer dans les moments les plus privés de la vie des gens. Non seulement nous sommes cette petite souris, mais en plus nous avons accès à leurs pensées les plus intimes... Enfin, pour parler rapidement du dessin, quand j'ai feuilleté l'album la première fois ça ne m'a pas franchement emballé, mais après lecture je ne peux pas imaginer un autre type de dessin, tellement celui ci colle parfaitement à l'histoire. En conclusion, une oeuvre superbe, dérangeante, qui nous questionne et que l'on n'oublie pas. Je sais déjà que je la relirais avec plaisir et je suis sûr que je la redécouvrirais sous un jour nouveau encore, tant elle est dense et sujette à réflexion.
Je flotte, ahuri. Prisonnier de la bulle nihiliste et lumineuse que Mezzo et Pirus ont créée pour moi. Je vagabonde entre les états d’âme. Béat, repus du plaisir, que dis-je, de la jouissance qu’offre cet exutoire par procuration, ce révélateur de mon immoralité bien trop dissimulée. Je suis troublé qu’elle me soit si froidement dévoilée. Un peu nauséeux aussi, dérangé quand l’obscénité me montre ce que je ne veux pas voir et qu’elle piétine les frontières de mes convenances. Mais je me reprends, et soudain embrasé, je ne veux plus que crier, éructer à la face du monde toute la fascination que m’inspire cette œuvre baroque. Ce grand-huit psychique m’effraie et me secoue parfois jusqu’à l’écoeurement, pourtant je n’ai qu’une envie : recommencer. Goûter encore et encore cette fresque intimiste, acide et désenchantée. Retrouver mes nouveaux amis, ces antihéros du mal-être, et tel un voyeur insatiable, épier leurs existences tellement pitoyables qu’elles en deviendraient touchantes. Je me glisse insidieusement dans ces quotidiens qui se croisent et s’entrechoquent, car je crois que j’aime ces gens qui s’exposent au travers de leurs dérives. Leurs parties de jambes en l’air dissolues, fornications si mécaniques qu’elles en trivialisent l’acte sexuel. Leurs fantasmes alcoolisés, leurs défonces répétitives et toutes ces visions morbides, autant d’échappatoires et d’aveux de faiblesse. J’aime leur impudeur physique et psychologique et cette férocité crue, presque sensuelle. Coincés dans leurs corps et dans leurs têtes, rongés par la banalité, la médiocrité et l’ennui, ils ne font que hurler leur désir de vivre. Ces humains existent. Il ne peut en être autrement. D'ailleurs, ils me parlent. À leur tour, chacun dans un chapitre, dans une tranche de vie, ils se racontent, m’expliquent ce qu’ils font et à quoi ils pensent. Sans émotion. La plume acerbe et le pinceau précis ne sont que des témoins froids et distants de leurs dérapages. Aucune apologie, aucun parti pris, aucune complaisance. La narration, envoutante, se veut volontairement statique. Les cadrages, hors du commun, sont impersonnels. La ligne sombre, très "pop-art", et ses couleurs sourdes affichent une beauté détachée, glacée. Tout concourt à la désincarnation, à renvoyer l’image de misérables insectes qui s’agitent dans une confusion frénétique et malsaine et s’échinent à fuir ce bocal sordide. La haine, la dépravation, l’hypocrisie, le fatalisme, la lâcheté, la violence, la perversité, le cynisme, l'indigence, etc.… L’exhalaison de toute cette merde morale est devenue mon oxygène, ces excréments de l’âme, je m’en nourris, je m’en délecte comme d'un nectar. Je suis le nouveau Grégor et enfin je me métamorphose, maintenant je fais partie du peuple des mouches. Vous avez aimé Les lois de l’attraction de B.Ellis et le Short cuts de R.Altman ? Le style de Charles Burns vous plait ? Daniel Clowes est, selon vous, le plus grand des sociologues ? Alors lisez Le roi des mouches ! Un électrochoc ! Un chef-d’œuvre !
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