La Proie d'Hugo Strange (Batman - Proie) (Batman: Prey)

Note: 4.11/5
(4.11/5 pour 9 avis)

La police de Gotham déclare la guerre au Dark Knight.


Batman Des méchants super ! Futurs immanquables Les meilleurs comics One-shots, le best-of Super-héros Univers des super-héros DC Comics

Gotham city est devenue l'antre de la criminalité. Dealers, trafiquants d'armes et tueurs à gages sont des professions à la hausse. Les forces de police ne savent plus où donner de la tête. Entravés dans leurs actionspar une réglementation rigide et inefficace, les flics se sentent frustrés. Comment ne pas passer pour un imbécile lorsque la seule personne capable de faire régner l'ordre est un justicier déguisé en chauve-souris? Pour apaiser les esprits et canaliser les ardeurs de certains policiers et moralisateurs, une seule solution : créer une brigade anti-Batman! Une véritable aubaine médiatique pour détourner l'attention des citoyens de leurs préoccupations principales. Batman est-il réellement sain d'esprit? Quel interêt lui porte le mystérieux Dr. Strange? Qui sont Catwoman et le sanglant rédempteur à l'allure de samouraÏ? Autant d'énigmes qui ne demandent qu'à être résolues...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 1992
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Proie d'Hugo Strange (Batman - Proie) © Urban Comics 1992
Les notes
Note: 4.11/5
(4.11/5 pour 9 avis)
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16/08/2005 | steamboy13
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Présence

Première partie exceptionnelle, deuxième partie très bonne - Ce tome regroupe 2 histoires : Proie (épisodes 11 à 15 de "Legends of the Dark Knight", 1990) et Terreur (épisodes 137 à 141 de la même série, 2001). Les 2 histoires ont été écrites par Doug Moench et dessinées par Paul Gulacy. La première a été encrée par Terry Austin, et la deuxième par Jimmy Palmiotti. - - Proie - Les habitants de Gotham ne sont pas encore bien sûr que Batman soit plus qu'une légende urbaine. Toutefois les équipes de police commencent à le voir intervenir lors de certaines opérations. C'est ainsi que le sergent Max Cort assiste impuissant à l'intervention de Batman lors de l'appréhension d'un dealer. Cort perçoit l'existence de Batman comme une insulte et une menace pour la police de Gotham : il ridiculise les forces de l'ordre en les faisant apparaître comme inefficace. Les habitants de Gotham découvrent l'existence d'Hugo Strange, un psychologue qui dissèque les motivations de l'individu qui se cache sous la cagoule de Batman, pendant des émissions de télévision. Ses observations déstabilisent Bruce Wayne par leur pertinence et ce qu'elles sous-entendent sur ses motivations refoulées. le maire de Gotham décide de charger James Gordon de constituer une équipe spéciale dédiée à la capture de Batman, Hugo Strange est engagé comme consultant. de son coté, Bruce Wayne travaille dans sa Batcave pour peaufiner un nouveau mode de déplacement. Catwoman continue de piocher parmi les bijoux des riches pour agrandir sa collection personnelle. Après Crisis on infinite earths, les superhéros de l'univers partagé DC Comics redémarre à zéro. En 1986, Frank Miller et David Mazzucchelli proposent une nouvelle version des origines de Batman dans Batman année un. le succès de cette histoire ouvre les yeux des éditeurs de DC qui se rendent compte qu'ils peuvent créer une série spécialement dédiée à raconter les exploits des premières années de Batman : "Legends of the Dark Knight". Cette série accueille des récits complets comprenant de 1 à 5 épisodes. Doug Moench profite de l'occasion pour re-raconter la première apparition d'Hugo Strange, apparu pour la première fois dans le numéro 36 de "Detective Comics" en février 1940 ; il fut le premier criminel récurrent à se battre contre Batman. Dès le début Moench tisse un récit qui présente plusieurs aspects de Batman : ses réelles difficultés face à une police qui ne lui fait pas confiance, les limites liées à sa volonté de ne sortir que la nuit, la relation fragile établie avec James Gordon, son rayon d'action limité, le doute s'insinuant dans son esprit du fait du portrait psychologique dressé par Hugo Strange (Batman n'est pas encore pétri de certitudes), la relation pas toujours efficace entre Alfred Pennyworth et lui, etc. Doug Moench intègre parfaitement au récit les conséquences du manque d'expérience de Batman. La relecture d'Hugo Strange introduit une tension incroyable entre Bruce Wayne qui doute de lui, et Strange qui semble le manipuler à distance comme s'il lisait en lui comme dans une livre ouvert. Doug Moench dépeint, d'une manière magistrale, un individu plus intelligent et plus perspicace que Batman. Ce récit doit également beaucoup aux illustrations. Paul Gulacy utilise un style très réaliste qui donne une incroyable densité à chaque scène. Ses dessins sont rehaussés par l'encrage de Terry Austin qui peaufine chaque case, en rajoutant de ci de là des précisions technologiques (le support du batsignal, par exemple). La densité des détails, les décors variés et réalistes, les décorations d'intérieur plausibles, tout concourt à apporter de la crédibilité à chaque action décrite et à immerger le lecteur dans les recoins de Gotham. Il est toujours possible de détecter l'influence de Steranko dans certaines postures des personnages, ou dans quelques ombrages. Doug Moench et Paul Gulacy entraînent le lecteur dans un thriller intelligent qui mêle les éléments spécifiques des premières années d'existence de Batman, avec un criminel qui le bat sans recourir à la violence physique. - - Terreur - Dans un manoir au bord de l'océan, un homme déguisé en chauve-souris plante un poignard à l'emblème du même animal dans le cœur d'un vieil homme : Hugo Strange est de retour et il a préparé sa vengeance contre Batman. Au port de Gotham, Batman intervient à bord d'un bateau hight-tech à ses couleurs pour interrompre un trafic d'armes, avec un résultat un peu trop destructif à son goût. Il est appelé par James Gordon à se rendre sur les lieux du premier crime pour constater l'implication d'Hugo Strange. Pendant le même temps, des vols de bijoux se poursuivent dans les quartiers huppés de la ville, et la voleuse laisse toujours une trace de griffure. À l'asile d'Arkham, un nouveau psychiatre a été choisi pour s'occuper des résidents à vie, et de Jonathan Crane (Scarecrow) en particulier. Pour la première histoire, "Proie", Doug Moench avait choisi un mode narratif très premier degré, pétri de sérieux, avec un Batman intense et faillible, sans être obsessionnel, encore dans une phase de tâtonnement pour déterminer les méthodes d'intervention les plus efficaces. Ici il introduit une note de second degré relayée par Paul Gulacy. Cela commende dès la première page avec la vision de ce manoir perché sur éperon rocheux qui évoque irrésistiblement les films d'horreur des années 1950 et même le Motel Bates de Psychose. Ce second degré visuel se retrouve dans le bateau en forme de chauve-souris de Batman, dans le déguisement d'opérette d'Hugo Strange pour pénétrer à Arkham, etc. Et de fait, Doug Moench écrit un récit moins intense que "Proie". Hugo Strange n'a finalement pas de plan sophistiqué pour prouver sa supériorité intellectuelle sur celui qu'il soupçonne d'être Bruce Wayne. D'un coté, Moench refuse de refaire "Proie" en moins bien ; de l'autre il se repose sur les caractéristiques les plus basiques de Catwoman (Selina Kyle) et Scarecrow. le lecteur n'a donc le droit qu'à une bonne histoire de Batman avec des criminels bien partis dans leur monde, une Catwoman avec un comportement légèrement déviant (sa fascination pour le mâle absolu qu'est Batman), un Alfred légèrement en retrait et James Gordon qui fait de la figuration intelligente. Cette ambivalence dans le scénario devient apparente dans la manière de dépeindre Jonathan Crane. D'un coté, les effets de son gaz et de ses produits hallucinogènes manquent d'originalité ; de l'autre Moench rappelle sa genèse, et détaille ses motivations et son profil psychologique au-delà d'un simple figurant. Mais dans ses motivations même, le lecteur retrouve une trace de dérision qui désamorce l'impact de la peur générée par le personnage. Pour autant la combinaison entre Moench et Gulacy aboutit à un récit d'action et d'affrontements d'égo entre les personnages, dans des endroits plein de caractère. Comme à son habitude, Paul Gulacy apporte un soin remarquable à chaque décor pour le personnaliser. Il y a donc le manoir de la première scène dont chaque pièce est aménagée de manière différente, mais aussi les intérieurs des appartements visités par Catwoman, les murs en pierre d'Arkham, le pavage improbable de Crime Alley, etc. Paul Gulacy apporte également sa vision artistique aux personnages. Il a choisi de donner un masque un peu rigide à Batman, certainement en relation avec les films Batman de Tim Burton. Sa Catwoman est à la fois pulpeuse et légèrement musculeuse, et elle porte son premier costume, celui avec la queue ridicule et les moustaches sur le masque. Sa mise en page est assez dense avec une moyenne de 6 à 7 cases par page. Même s'il accentue de temps à autre une particularité pour insérer un léger décalage ironique, il conserve son style très réaliste qui confère une grande force de conviction aux images, facilitant l'immersion pour le lecteur. L'encrage de Palmiotti est moins sec que celui de Terry Austin sur Proie. Il accentue légèrement les surfaces noires, sans perdre de détails. Terreur constitue une bonne histoire de Batman située dans ses premières années activités. Il est possible de la lire sans avoir lu "Proie". Doug Moench développe la psychologie des personnages au-delà des comics de superhéros traditionnels et le lecteur assiste à l'évolution de Bruce Wayne de plus en plus concentré sur son seul objectif de combattre le crime. Paul Gulacy est toujours aussi minutieux dans son réalisme, mais il se met également au diapason du scénario qui introduit une légère touche d'ironie. le résultat est divertissant, avec un beau Batman ténébreux, toujours susceptible de commettre des erreurs, et une belle Catwoman sous le charme de cet étranger cagoulé, sans en devenir une midinette pour autant.

30/05/2024 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Benjie

Très bel album de Batman. L’histoire se situe au début de son parcours de justicier à une époque où le héros paraît encore bien vulnérable. Et c’est sous l’angle psychologique qu’attaque le méchant de l’histoire, le docteur Hugo Strange, psychanalyste de son état. Admirant Batman autant qu’il le déteste, Strange a recourt à une arme pernicieuse et imparable visant à déstabiliser le Dark Knight : l’arme psychologique. Comment fragiliser son pire ennemi ? Comment retourner contre lui l’opinion publique ? Comment détruire son image de justicier ? C’est intelligent et subtil. Après une première histoire mettant en action Hugo Strange, l’album enchaîne avec un second récit faisant entrer en scène l’Épouvantail. Sorti d’Arkham grâce à ce bon professeur Strange, Jonathan Crane est le maître de la peur. Ivre de vengeance, il attend son heure pour régler son compte aux ennemis jurés de sa jeunesse Cette seconde histoire est bien construite elle-aussi, les personnages ont une personnalité très riche et ils sont bien exploités par le scénariste. Les dessins de Gulacy sont très bons, classiques mais efficaces. Belles scènes d’action, s’enchainant parfaitement dans un décor bien choisi comme celui de la maison abandonnée totalement réaménagée au service de la vengeance. Très chouette découverte !

04/06/2022 (modifier)
Par JJJ
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Un beau Batman ça... C'est peut-être à cause de l'aspect dépassé et trop classique des illustrations que Proie n'a pas été réédité, pourtant cette histoire mérite d'être lue et connue. Il y a quelques bons Batman oubliés, Proie en fait partie. L'histoire est accessible, situé au début de carrière du Batman post Crisis, soit peu de temps après Year One, que ce soit au niveau de la parution ou chronologiquement dans l'histoire du héros. A la lecture c'est très perceptible, pourtant rien ne lie ces deux histoires au niveau du scénario, si ce n'est les rapports "compliqués" que Batman entretient avec la police et Jim Gordon. La trame est simple, on y trouve un Batman qui évolue comme une bête un peu maladroite, tel une chauve-souris bizarrement égarée dans un univers diurne. Le Bad, le méchant, la crapule de l'histoire est intéressant aussi, plutôt rarement utilisé dans les titres Batman parus en VF, pourtant il est l'un des ennemis historiques depuis le début de Batman, il s'agit d'Hugo Strange, un fieffé salopard qui en connait long sur le Chevalier Noir. Le problème de ce type de personnage est que l'on ne peut guère les réutiliser une fois qu'ils ont perdu leur crédit aux yeux des gens qu'ils manipulent. Cette histoire, d'ailleurs, en rappelle d'autres plus anciennes entre les deux vieux ennemis, même si eux ne le savent pas. Oui hein, il s'agit de leur première rencontre depuis la réécriture des origines de Batman. C'est classique, c'est bien, ça enquête, ça castagne c'est Batman comme on l'aime, même si son costume est un peu moins élaboré que ce que l'on voit aujourd'hui, si ses sens sont un peu moins affutés et si sa légende n'est que naissante. Les dessins sont bons, même plus que ça ils sont très bons, le style Gulacy est propre et fluide, il ne colle juste plus avec ce que l'on a l'habitude de voir aujourd'hui. Ne pas oublié que cette BD est parue en 1992 et que les comics qui sortaient en VF de cette qualité, n'était pas légions à ce moment là. Bref, Proie est rare, on a parfois le bonheur de lui tomber dessus dans les bacs des BD d'occasions pas chères, ceux que l'on glisse sous les étals et que personne ne fouille avec vraiment d'attention, ce qui est dommage, mais les petites pépites ne méritent-elles pas un peu de recherche ? JJJ

04/12/2012 (modifier)

Héros ou criminel, ce Batman ? La question se pose en ville. Le docteur Hugo Strange admire en secret Batman, et le déteste à la fois. Conseiller psychologique pour la police, il va hypnotiser Cort, le chef de la brigade anti-Batman pour le pousser à devenir un justicier hors-la-loi encore plus expéditif afin de faire porter le chapeau à notre héros. Entre Strange le dérangé et un Batman pas toujours sûr de faire le bon choix, un combat psychologique s'annonce. Pas de superméchant ridicule, une bonne intrigue bien solide, et même si le dessin n'est pas à mon goût ça fait le boulot. On retrouve l'univers poisseux et réaliste de Year One à connotation sexuelle, une Catwoman garçon manqué, un Batman pas encore surhumain auquel il est facile de s'attacher. Certaines scènes d'Hugo Strange sont fascinantes de perversité et de délabrement psychologique. Ma première BD Batman, ma préférée avec Year One (qu'il vaut mieux lire avant car Proie lui fait suite !). MàJ : J'avais lu Proie en empruntant un exemplaire à la bibliothèque, probablement une ancienne édition car j'ai récemment acheté la BD qui contient elle une deuxième histoire. Le dr Hugo Strange est de retour et veut se venger de Batman (étonnant !). Mais il ne veut pas simplement se venger, il veut le détruire symboliquement et psychologiquement. Afin d'accomplir cette tâche difficile, il décide de trouver de l'aide auprès d'un autre taré, à savoir Jonathan Crane, enfermé à l'asile, et spécialiste de la peur. Tout un programme ! L'histoire est moins bien menée que la première, le dessin pas toujours heureux (surtout concernant les courbes de Catwoman) ; ça sent parfois la grosse série B. Mais il y a de l'idée et de l'ambition. Même si les expressions grossières des visages font perdre du sel à leur relation ambiguë, le couple Batman/Catwoman avec sa dynamique traditionnelle attraction/répulsion fonctionne bien. L'intrigue centrée sur la peur est aussi une belle idée, touchant évidemment à un thème central du personnage Batman, mais également employée d'une manière intéressante, Jonathan Crane, ancien souffre-douleur, voulant redevenir le maître de la peur, titre que lui aurait volé Batman, ce bourreau des bourreaux lui rappelant de mauvais souvenirs d'enfance. Après dans la BD ça ne se traduit pas toujours de manière très subtile. Une part de l'action se déroule dans une vieille maison abandonnée comme dans les films d'épouvante ; bonne idée selon moi. Seulement on retrouve aussi beaucoup de clichés de ce genre de cinéma, quand on ne tombe pas dans des facilités propres à la BD. Ça reste une histoire tout à fait divertissante, et un complément à Proie, lui faisant suite, que pour ma part je suis satisfait de posséder. Ma note serait de 3/5.

10/09/2012 (MAJ le 04/12/2012) (modifier)