La Petite Reine
Les abeilles peuvent-elles tuer par amour ?
Les années (A SUIVRE) Les Insectes Servais Wallonie
Les élections municipales se préparent dans cette petite ville du Nord. Le maire Marcel Clément espère être une fois encore reconduit dans ses fonctions, comme c'est le cas depuis plus de vingt ans, quoique le patron de l'usine locale, M. Raymackers, soit un sérieux rival. Mais un événement extérieur sème le désordre de façon inattendue : des attaques d'abeilles très agressives. On relève un premier mort, puis deux. Bientôt, la police enquête. Or le maire a deux filles, Aude et Diane, à la fois farouches et très proches l'une de l'autre, qui précisément élèvent des abeilles et vivent en étroite symbiose avec les insectes.
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Date de parution | 03 Septembre 1993 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Mouais. C’est un album qui se laisse lire, essentiellement grâce au dessin de Servais, un Noir et Blanc impeccable (peut-être trop léché, trop « lisse » parfois, mais en tout cas techniquement très bon). J’ai donc lu la première version, en Noir et Blanc (je pense que, comme souvent, la couleur n’apportera pas grand-chose, bien au contraire). Pour ce qui est de l’histoire elle-même, elle mêle un peu de fantastique à une enquête policière. Mais le cœur de l’intrigue est ailleurs : le lien qui unit une jeune femme à sa sœur aînée, possessive, et le lien entretenue par cette dernière avec les abeilles. Ce n’est pas inintéressant, mais cela ronronne un peu trop je trouve, il manque du dynamisme. Comme cette petite ville de province – et le Noir et Blanc accentue sûrement cette impression – qui somnole, à peine réveillée par les élections (qui fournissent le seul moteur de l’intrigue). Il y manque un peu de noirceur, de ce quelque chose que Chabrol savait mettre dans ses descriptions des villes de province et de leur bourgeoisie. Un album à emprunter, éventuellement. Note réelle 2,5/5.
Je n'ai jamais réussi à entrer dans l'histoire et je ne sais pas trop pourquoi. Habituellement, je n'aime pas les histoires avec des animaux tueurs, mais ici le scénario est un peu plus intelligent que les mauvais films de série B ou Z sur le sujet. Malgré ça, je me suis passablement ennuyé durant ma lecture. Ce que je n'ai pas du tout aimé, c'est que l'auteur n'explique pas trop pourquoi l'une des filles du maire aime autant les abeilles et pourquoi celles-ci semblent comprendre parfaitement cette humaine. De plus, certains passages m'ont semblé relativement inutiles.
J’avais lu cet album lors de sa parution en noir et blanc, dont un exemplaire m’avait été prêté par un collègue estudiantin sur le simple prétexte qu’il travaillait occasionnellement dans un café souvent représenté dans l’album (je ne vous raconte pas ma vie, mais ça y ressemble …) J’en gardais un souvenir confus de thriller campagnard au graphisme élégant et au scénario quelque peu tiré par les cheveux. J’ai redécouvert l’album dans sa version colorisée et, première constatation, il y perd au change. Non que cette colorisation soit de mauvais goût, mais Servais avait conçu son album pour le noir et blanc, multipliant les hachures et les détails, et la colorisation ne fait qu’obscurcir l’ensemble et occulter les détails. Heureusement, le grand format de l’album permet de limiter la casse, mais, si vous avez le choix, je vous invite à privilégier la version en noir et blanc. Deuxième constatation : Servais a quand même l’art de reproduire le théâtre de ses histoires avec une grande authenticité. La ville de Virton ici représentée correspond pleinement aux souvenirs que j’en garde. Du collège Saint-Joseph à l’Hôtel de Ville, en passant par « le Chalet », tout est authentique, jusque, et y compris, les trajets des personnages. Ce souci d’authenticité, qui caractérise l’artiste, en irritera peut-être certains, mais il constitue à mes yeux un de ses atouts les plus charmeurs. Troisième constatation : le scénario de cette Petite Reine (rien à voir avec le cyclisme) reste très capillotracté, mais également prenant. Son point fort réside dans l’ambiance de la petite ville, où le moindre incident peut prendre des proportions démesurées. C’est amené d’une manière très réaliste, et la psychose qui s’empare de Virton me parait tout à fait envisageable dans ce genre de circonstances. Mais d’autre part, l’intrigue politico-policière me parait forcée, et certains de ses éléments artificiels (comme le personnage du chanteur, par exemple). De plus, l’artiste ne peut s’empêcher de placer de ci de là des scènes très mélodramatiques qui m’exaspèrent quelque peu. L’album n’y gagne rien en émotion tant les poses sont exagérées. Vous l’aurez compris, mon appréciation de l’ensemble reste mi-figue mi-raisin. Je conseille l’emprunt en bibliothèque car j’ai lu ce thriller campagnard avec plaisir, mais les faiblesses évoquées m’empêchent de dire autre chose que « pas mal » (ce qui est déjà bien).
Servais, en marge de ses séries vedettes, se détend en réalisant des petites histoires mystérieuses, mais toujours en rapport avec l'écologie. C'est encore une fois le cas avec ce thriller un peu daté, qui mêle agréablement sensualité, critique sociale et apiculture. Les abeilles tueuses sont mises à contribution, à côté de deux soeurs aux relations saphiques, dans cette histoire un peu oppressante. Ce sentiment d'étouffement est conforté par les couleurs de Warnauts, à l'occasion de la réédition en 2004 de l'album initialement sorti en 1991. Cela ne laisse pas un souvenir inoubliable, mais c'est plutôt agréable à lire.
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