Bob Marone

Note: 3.36/5
(3.36/5 pour 11 avis)

Angoulême 1984 : Alfred presse Série parodique de Bob Morane par Yann et Conrad.


Angoulême : récapitulatif des séries primées Circus Dinosaures Gays et lesbiennes Parodies et pastiches Science-Fiction (pour de rire) Yann

Série parodique de Bob Morane par Yann et Conrad... Bob Marone est un petit teigneux (à cause d'un père toujours parti et d'une mère abusive). Il aime Bill Gallantine, une grosse brute, qui partage ses aventures. De retour chez sa maman, Bob Marone et son ami Bill vont utiliser la machine à voyager dans le temps du professeur Clairensol pour partir au Crétacé et participer à une chasse au dinosaure aventureuse.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 1984
Statut histoire Série terminée (2 tomes chez Glénat, 1 tome chez Dargaud) 2 tomes parus

Couverture de la série Bob Marone © Glénat/Dargaud 1984
Les notes
Note: 3.36/5
(3.36/5 pour 11 avis)
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01/09/2005 | Ro
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L'avatar du posteur Eric2Vzoul

Bob Marone rappelle à quel point l'irrévérence de Yann a marqué les années 1980… Chez Dupuis, avec son complice Didier Conrad, il a réussi à pourrir avec son humour impertinent les hauts-de-page du sage magasine Spirou durant quelques années (Dans l'enfer des hauts de pages). À la même époque et chez différents éditeurs, il a lancé un ensemble de séries qui sous des dehors trompeurs de récits pour enfants, ont renouvelé la BD d'humour en lui donnant un ton résolument adulte : • La Patrouille des Libellules, Lolo et Sucette et Croqu' la vie avec Marc Hardy (avant que celui-ci ne se spécialise dans les histoires plus conventionnelles – et nettement moins drôles – de Raoul Cauvin) ; • Les Exploits de Yoyo avec Franck Le Gall ; • Celestin Speculoos et Nicotine Goudron avec Denis Bodart ; • et surtout Les Innommables et Bob Marone avec son vieux complice Didier Conrad. Les séries de Yann, c'était un peu le télescopage d'Hara Kiri et de Tintin… Tous ces albums ne sont sans doute pas de purs chefs-d'œuvre, j'en conviens. Mais j'apprécie toujours de les relire. Il faut admettre que la liberté de ton adopté par les auteurs, leur facilité à ironiser sur les sujets les plus divers et politiquement incorrects (homophobie, racisme, misogynie, “roucisme” ou antisémitisme…) et l'absence de retenue dont ils firent preuve sont représentatives d'une époque bénie où les auteurs pouvaient encore faire de l'humour au énième degré sans être immédiatement accusés de discrimination ni se voir menacés d'un procès. Pour preuve du changement survenu, il n'y a qu'à voir ce qu'il est advenu du pourtant gentillet Gringos locos. O tempora, O mores… Bob Marone est une parodie qui assume son mauvais goût, sans frein pseudo-moral. Il faut dire que l'interminable série originale qui narre les aventures de Bob Morane est gratinée dans son genre. Accumulant clichés de toutes sortes, situations absurdes, rebondissements foireux et coups de théâtre invraisemblables, elle cultive l'art du ridicule. Alors oui, Bob Marone se moque de tous les travers de cette bande dessinée d'un autre âge, aux scénarios bâclés car écrits au kilomètre. Et il le fait de manière plus que convaincante ; en tous cas, Le dinosaure blanc me fait toujours marrer. Je suis plus dubitatif sur le retour du personnage dans l'album de 2010. Un quart de siècle a passé et les auteurs se sont essoufflés. Ça m'a fait plaisir de retrouver leur univers, mais je n'ai pas autant ri. Néanmoins, si un jour Yann et Marc Hardy trouvaient le temps de conclure La Patrouille des Libellules, ou si Franck Le Gall ressuscitait Yoyo, ça m'arrangerait aussi.

14/07/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

J'avais découvert cette Bd au ton parodique dans le journal Circus dès sa création en 1983, mais je n'en étais pas friand : à vrai dire, ça me laissait même indifférent, même s'il m'arrivait de sourire devant quelques dialogues percutants et incisifs de Yann et le dessin expressif et nerveux de Conrad, riche en détails savoureux. Et ceci pour 2 raisons : d'abord, je n'ai jamais été trop attiré par l'humour de Yann (la preuve, c'est que je n'ai jamais eu trop envie de me lancer dans la lecture de Les Innommables), et ensuite parce que je n'ai jamais été fan de la Bd Bob Morane, donc je n'avais aucune raison de m'intéresser à une Bd parodiant même de façon lointaine les personnages crées par Henri Vernes. Il faut avouer que l'aptitude iconoclaste de Yann et Conrad rendait tout de même un hommage indirect à Bob Morane et Bill Ballantine, mais le pastiche était assez poussé dans l'audace et aussi assez drôle dans la description narrative ; ce sont les 2 seules réelles qualités que je retiens de cette bande qui fut curieusement abandonnée par les auteurs après 2 aventures malgré le potentiel... cet abandon résulte de quoi ? insuccès ? Glénat a-t-il stoppé le tout ? lassitude des auteurs (il est vrai que le dessin laisse à désirer vers la fin) ? Je ne sais pas, mais je ne peux pas dire que je le regrette vraiment... A signaler que les 2 héros sont d'abord apparus dans les gags de hauts de page du journal Spirou ; leur ton politiquement incorrect correspondant peu à celui du journal, fut poursuivi plus logiquement chez Circus plus permissif.

08/05/2016 (modifier)

Habituellement grand amateur des autres créations du duo Yann/Conrad qui se distinguent par leur causticité et leur humour vachard (particulièrement dans les Innomables), je piaffais d'impatience de voir le sort qu'ils avaient réservé à "l'aventurier contre tous chacals" avec la réédition des albums de Bob Marone, dont je me procurai le premier tome, Le dinosaure blanc. A priori, je m'attendais à une parodie à la fois irrévérencieuse et drôlatique. Mais avant même d'arriver à la moitié, j'ai réalisé que je m'ennuyais et malgré toute ma bonne volonté, je n'ai même pas terminé l'album. On y trouve bien de l'irrévérence, autant dans les références à son célèbre modèle qu'à l'emprunt d'une narration très série B poussée jusqu'à l'extrême. Pourtant, ce ne fut suffisant pour me faire rire ou même simplement m'amuser. Je crois qu'à force de coller au plus près de son modèle, Bob Marone en devient davantage un pastiche décalé qu'une parodie délirante. On ne retrouve ni la drôlerie ni les dialogues caustiques des Innomables par exemple. De même, l'histoire est très quelconque - voyage temporel vers le Crétacé - et manque singulièrement de rythme (l'histoire met un temps fou à démarrer par exemple). Les personnages secondaires sont peu marquants, manquant trop de reliefs pour aller au-delà de leur fonction archétypale (le prof, le curé fanatique, la demoiselle à protéger, etc...) Au bout du compte, j'ai eu l'impression de lire un vieux pulp, certes passé à la moulinette de l'humour et du clin d'oeil complice, mais qui en reprendrait avec trop de fidélité les poncifs, les situations convenues, la prévisibilité, la platitude des dialogues et, paradoxalement, le sérieux. Et pour donner, au final, la sensation de lire... un vrai pulp, humour ou pas.

17/10/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Dans Le genre « pastiche déjanté » cette série bénéficie de plusieurs atouts non négligeables qu’il me déplairait de passer sous silence quand bien même leur énumération risquerait d’alourdir une chronique que par ailleurs et sans tenir compte de ce qui précède, ce qui serait malheureux car cela signifierait que l’écriture de ce qui précède aurait pu être omise, j’aimerais aussi alerte que la plume, au demeurant vigoureuse et agile, des auteurs. La chair est faible et Yann et Conrad l’ont bien compris, eux qui usent et abusent de leurs héros pour la plus grande joie de mes zygomatiques, titillés à plus d’une reprise par des envolées lyrique que n’aurait pas répudié Wagner si celui-ci avait été auteur de bande dessinée plutôt que compositeur. La phrase est belle et le verbe est haut, le ton sentencieux et emphatique rappelle au joyeux lecteur la prose originelle. Oui ! Nous sommes dans un pastiche et les allusions fusent telles de vives et agiles fléchettes au travers d’un café embrumé par les effluves d’alcool frelaté, atteignant leur cible avec la sureté du sioux remontant la piste du bison complaisant (ou non, ça dépend des saisons, mais là n'est pas la question (à votre demande, la traque du bison pourrait faire l'objet d'une rubrique à part entière)). Le trait est rond et alerte, vif et joyeux. Devant tant d’efficacité, on ne peut que se taire (d’autant plus qu’il parait quelque peu stupide de parler devant des planches de dessin naturellement dépourvues d’oreilles). L’histoire nous entraine dans de folles aventures qu’il vaut mieux prendre au 80ème degré (de latitude nord, ce qui ne nous éloigne pas trop du pôle du même nom, raison pour laquelle les auteurs parviennent à nous faire parcourir une rotation complète du globe dans un si petit espace). Les allusions sexuelles, et orifices du même nom sont nombreux et exploités avec autant de grivoiserie que d’élégance. Les comparaisons absconses magnifient un narratif par ailleurs éloquent, à l’image d’une poitrine opulente : lourd et moite mais invitant le lecteur à s’y attarder. Traduction : C’est bien ! Le narratif est excellent. Les situations sont souvent savoureuses. Le scénario est débile. Le pastiche est réussi.

25/06/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Guillaume.M

Intrigué par les aventures rééditées de Bob Marone, l’antagoniste de Bob Morane, et Bill Galantine, j’ai vite déchanté. Ma déception contraste d’ailleurs avec les autres avis de mes confrères Bdthèquiens. Certes l’humour est plutôt bien distillé, avec des scènes gaies cocasses et une narration forcée qui caricature la narration des années Bob Morane. Pourtant les auteurs peinent à donner du rythme aux deux albums qui composent la série. L’aspect aventure du scénario est forcé et mou, comme si les auteurs n’avaient pas eu les moyens de leur ambition. Parce que pour être honnête, il ne se passe pas grand-chose dans ces deux albums… un petit voyage dans le temps, une chasse au dino et puis… c’est tout… D’un classicisme mortel, la trame de l’histoire ne marquera pas les esprits. Quant aux personnages, ils n’ont rien de fouillé… même Bob et Bill, pourtant personnages principaux de cette aventure humoristique. Graphiquement, j’ai encore de la peine à suivre, surtout en ce qui concerne la mise en couleur franchement bâclée… effet de style de l’auteur ? Volonté d’une représentation « classique » comme pour la narration volontairement lourde ? Peut-être mais je n’adhère pas. Après une certaine déception à la suite de la lecture de « Tigresse blanche », je commence à me demander si le tandem Yann/Conrad me convient. Si tout n’est pas noir, c’est l’ennui qui a prédominé ma lecture, d’où ma note et mon absence de recommandation d’achat.

06/07/2010 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Gaston

J'ai toujours voulu lire cette bd et c'est maintenant chose faite grâce à l'intégrale de Dargaud qui est d'ailleurs un bel objet, mais je trouve qu'il est un peu cher et puis j'ai l'impression qu'il manque les deux premières pages du deuxième tome. C'est normal si en bas de la première planche c'est marqué 3 ? En tout cas, le scénario est vraiment bien fait. C'est du Yann comme je l'aime : le récit tourne en dérision les classiques (ici, Bob Morane) avec un humour qui fait mouche. Ce que j'aime avec cette série s'est que sans les dialogues politiquement incorrect, on jurerait vraiment lire un vrai Bob Morane. Chapeau ! La relation homosexuelle entre Bob et Bil est très bien faite. Alors que d'autres auteurs auraient fait des gags lourds, avec Yann c'est à la fois drôle et touchant. Seul petit défaut : la fin semble un peu bâclée, surtout au niveau des dessins.

30/05/2010 (modifier)

J'ai bien aimé les deux tomes car les homosexuels sont présentés assez bien comme on est. Le petit côté mysogine est pas mal vu, lui non plus (notamment l'auto-stoppeuse éclaboussée, gnin gnin gnin !). C'est vraiment dans l'esprit des auteurs, décalé à souhait et foutrement moqueur de plein de choses. Il est vraiment dommage que Yann et Conrad aient abandonné cette série très prometteuse, et qui aurait pu faire un chouette pendant aux "Innommables".

05/12/2006 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Ce très lointain cousin de Bob Morane fait son apparition dans "Circus" n° 65 de Septembre 1983. Il y termine sa carrière, dans le n° 84 d'Avril 1985. J'ai bien aimé, c'est vrai, mais je pense que cette série aurait pu être encore plus percutante !. Yann et Conrad offrent ici une sacrée parodie de Bob Morane. Le début ?... Ca commence bien : Bob Marone et Bill Galantine qui s'aiment d'amour tendre ! Boum ! Prometteur !... Et en effet, les histoires mêlent avec un vrai bonheur humour et parodie souvent décapante. Les auteurs s'en donnent à coeur joie, jouent les iconoclastes. Ils utilisent -pour l'un- des scénarios et dialogues très bien enlevés ; pour l'autre, un graphisme nerveux et, ma foi, fort sympathique. Un curieux, un vraiment drôle hommage au héros créé par Henri Vernes et qui -pourtant- s'arrêtera après deux albums.. La raison ?... Je n'en sais rien, car il y avait vraiment matière à exploitation.

13/11/2006 (modifier)
Par JAMES RED
Note: 4/5
L'avatar du posteur JAMES RED

Bob Marone fait parti des séries faites par Yann et Conrad, au moment de leur passage au journal Circus (à la même époque que La Patrouille des Libellules). N’étant plus édité depuis longtemps, ce diptyque est devenu très recherché par les collectionneurs. A mon avis, c’est amplement mérité. Yann s’amuse à pasticher la série Bob Morane de Henri Vernes, série-type de la bd franco-belge des années 50 qui présentait un héros blanc, de grande taille parfait sous tous rapports, dans des aventures totalement stéréotypées. Yann et Conrad s’amusent à déconstruire le mythe, Bob est homosexuel, vit avec son compagnon Bill Gallantine, il est petit et doute parfois de ses capacités. Mais l’homosexualité décrite n’est pas qu’une simple accumulation de poncifs, Yann s’en sert comme fil narratif pour analyser la psychologie de Bob. Car Bob Marone n’est pas qu’une œuvre parodique (facilité dans laquelle Yann est peut-être tombé ces dernières années). Yann et Conrad livrent un scénario solide avec tout ce qui faisait la joie des fans du vrai Bob Morane : découverte d’un animal crypto-zoologique, récitatifs abondants, Yann imite à la perfection le style pompeux des années 50, bien sûr en distillant toujours son humour très incorrect. Au dessin, Conrad semble très inspiré, même si les dernières planches semblent un peu bâclées. On en vient donc à se demander pourquoi un éditeur n’a pas décidé de rééditer la série. A signaler, depuis quelques temps, Yann et Conrad ont repris le personnage dans les pages du journal Fluide Glacial.

25/08/2006 (modifier)
Par Pierig
Note: 3/5
L'avatar du posteur Pierig

Je partage en tout point l’avis de Ro. Tout comme lui, j’apprécie beaucoup les albums de Yann et Conrad, tout deux formant un duo d’une parfaite complémentarité. En effet, le trait vif et spontané de Conrad sert à merveille l’humour incisif des scénarii de Yann. Sans spécialement être un connaisseur des Bob Morane, on apprécie pourtant cette parodie avec l’image de ce héros viril tourné en dérision. Les principaux ingrédients de l’univers de la bd originelle sont présents : Bob et Bill, le professeur Clairensol et les voyages dans l’espace-temps. A souligner que cette bd aborde ouvertement l’homosexualité, ce qui devait être plutôt avant-gardiste pour l’époque (début 80). Concernant le premier tome, c’est un vrai régal ! On y retrouve un Yann au mieux de sa forme et un Conrad déjà bien inspiré. Mais ô déception, le tome 2 est nettement moins prenant. L’histoire s’embourbe et semble tirée en longueur. De même, la précision du trait de Conrad devient approximative sur la fin. Dommage que cette série ait tourné en eau de boudin car elle avait un beau potentiel. Manque de motivation des auteurs ? Il semblerait que ce soit le cas d’après une interview de Yann lue sur le net.

05/09/2005 (modifier)