Révolution
Réinterprétation de la Révolution française de 1789 à la sauce Manara.
Auteurs italiens Manara
Un groupe de révolutionnaires fanatiques soutient la théorie selon laquelle notre société actuelle reproduit la société française à la veille de la Révolution de 1789. La télévision a créé une caste de gens "Riches et célèbres" qui vivent une existence à part, un nouvel Olympe où n'a d'importance que ce qui passe à la télé. Ces nouveaux Jabobins séquestrent et jugent publiquement les nouveaux Nobles, allant jusqu'à les condamner à mort et les guillotiner. Ces procès enflamment les masses populaires, toujours prêtes à massacrer ceux qu'elles avaient encensés peu de temps avant. Bientôt, une guillotine est installée sur chaque place et la chasse aux "VIP" se déchaîne. Dans ce contexte, un haut fonctionnaire de la télévision (le directeur artistique du réseau) - en fait, un être méprisable - est enlevé pour être jugé. Est enlevée en même temps que lui la danseuse Kay, qui se trouvait par hasard dans son bureau à ce moment-là. Grâce au courage et à l'agilité de la fille, les deux réussissent à s'échapper, et commence alors une vie de fugitifs clandestins. C'est une vie assez difficile, car outre le fait qu'il ne faut pas qu'ils soient reconnus par la foule, les deux fugitifs contraints de rester ensemble, continuent à se disputer violemment. En fait, au fond de son coeur, Kay approuve les révolutionnaires, reconnaissant le bien-fondé de leurs arguments, tandis que le directeur est un des piliers de cette culture que les révolutionnaires veulent détruire.
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Date de parution | Mars 1989 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Des fanatiques qui guillotinent des célébrités du showbiz "perverties" par les démons du pouvoir et de l'argent, certes c'est un concept intéressant mais qui se contente d'effleurer le sujet et qui aurait gagné à être développé. On sent que Manara tient là un argument qui lui tient à coeur, car le pouvoir de cette télé ultra racoleuse est beaucoup plus grand en Italie qu'en France, mais qu'il n'arrive pas à le préciser. Aussi, il en revient toujours à ce qu'il sait faire le mieux : dessiner une fille sublime qui évolue sans culotte (qu'il a déja servi dans Giuseppe Bergman notamment), bref, du frivole mais étrangement avec peu de sexe finalement, contrairement à certaines autres oeuvres du maître italien. On peut y jeter un oeil intéressé, avec le regret que l'auteur est passé à côté de son sujet.
Soyons francs : si Manara a déjà réalisé des albums notablement plus aboutis que ‘Révolution’, il en a aussi déjà réalisé de nombreux autres encore pires que celui-ci. L’idée de mettre en scène une révolution à l’heure actuelle, qui viserait cette fois non la noblesse, mais bien les stars du petit écran, m’a plu. Mais l’album se révèle toutefois trop court pour exploiter correctement ladite idée. Le coup de la jeune femme peu farouche qui court en tous sens les fesses à l’air, ça, par contre, Manara nous l’avait déjà sorti à de très nombreuses reprises… Mais bon… il faut bien concéder que c’est rarement avec déplaisir que l’on admire la plastique des héroïnes de l’auteur… En conclusion, malgré une relative originalité, ‘Révolution’ est une bd trop décevante pour être sauvée par le trait expert de Manara.
Cette aventure signée Milo Manara transmet cette fois un message intéressant et vrai : la dictature de la télévison. Une"nouvelle révolution française", avec un nouveau "Robespierre" crachant son venin sur ces vautours de journalistes, toujours prêts à transformer en show la misère humaine pour obtenir un maximum d'argent. Et bien sûr, la redoutable guillotine, cette fois destinée à décapiter les présentateurs de télé. L'acrobatique héroïne, Kate, est très belle, et a un sacré jeu de jambes pour échapper aux griffes des malfaiteurs. A lire, mais à ne pas mettre entre les mains des mineurs, à cause de scènes et vocabulaire osés, et 2 vignettes de têtes coupées.
C’est vrai que la réflexion sur la place de la télévision dans notre société est intéressante. On pourrait presque parler de BD visionnaire, qui reste plus que jamais d’actualité malgré son âge… je dis « presque », parce que quand même, ça reste un scenario de Manara, et à ce titre c’est pas très fin. Le discours est verbeux et naïf au possible, les scènes s’enchainent tant bien que mal, et on se demande un peu ce que notre héroïne « sans peur et sans culotte » vient faire dans tout ca :) Alors c’est sûr, les aficionados des femmes de Manara (dont je fais partie) vont pouvoir se rincer l’œil, mais cette BD se retrouve quand même le cul nu… heu non pardon, le cul entre deux chaises : le coté érotique est bien avare, et la réflexion politiquo-sociale quand même très limitée… Bof quoi…
J'ai un avis rigoureusement identique à celui de Arzak : cette BD n'est pas vraiment une BD érotique, et l'érotisme qu'on y trouve est même franchement dispensable. Cet album est dans la veine de ces BDs de Manara que je trouve un peu délirantes, comme Courts métrages par exemple, où le récit ne s'encombre pas de vraisemblance ni d'une fin digne de ce nom. L'idée de cette BD est une critique violente de la télévision et de ce monde de stars privilégiées et fortunées qui sont comme autant de nobles aristocrates coupés du monde au moment de la Révolution Française. J'apprécié le caractère violemment direct et furieux de la dénonciation que Manara fait de ce star-system de la télé qui, moi aussi, me répugne. C'est une accusation un peu naïve mais efficace et assez joussive quand on voit les présentateurs vedettes et autres directeurs d'antenne se faire guillotiner allègrement. A côté de ce discours plein de bon sens et de défoulement intellectuel, Manara nous colle cependant une histoire bidon d'une jeune danseuse prise dans la tourmente de cette étrange révolution, avec comme à l'habitude de Manara une jupe très courte montrant régulièrement les parties intimes de sa belle héroïne et une part d'érotisme dont on aurait pu au final largement se passer dans le récit. Manara dessine toujours des femmes aussi superbes, des hommes pas trop mal mais des décors (surtout les décors urbains) assez ratés. Ceci dit, c'est vrai que la seule présence d'aussi belles femmes dans son récit et la promesse de les voir dénudées amène plus facilement le lecteur (mâle) à lire sa BD qui sans cela aurait eu du mal attirer par la seule promesse de sa réflexion sur la télé-spectacle et le star-system. Une BD qui se fond dans la masse des BDs de Manara de petite qualité au niveau scénario et au dessin agréable, mais une BD qui se détache quand même un peu du lot par l'interêt défoulatoire de sa critique de le show-business.
Argh ! Ai-je lu la même bd que les autres ? C’est bizarre mais les trois avis qui précèdent le mien semblent dire : c’est une mauvaise bd érotique. Ce en quoi je suis d’accord. A la différence de « Le déclic » ou « Le parfum de l’invisible » où Manara explorait des fantasmes purement sexuels, ici, l’amateur de cul restera sur sa faim, les scènes érotiques sont non seulement peu nombreuses mais surtout là pour pimenter un peu le tout de manière relativement artificielle. Mais pour moi, cet album est avant tout une fable politique. Pas foncièrement très fine mais très amusante. Une farce qui s’inscrit dans la grande tradition italienne qui va de Dante à Fellini. Bon, on est quand même loin du génie du grand Federico, mais c’est un album digne, amusant et pertinent, pour autant qu’on le considère pour ce qu’il est : une farce. L’idée de départ est plutôt pas mal : un nouveau Robespierre émerge et pousse le peuple à décapiter l’aristocratie médiatique, arguant que ces êtres supérieurs sont devenus les nouveaux aristocrates et se croient au-dessus du peuple. Manara rue dans les brancards, charge contre la télévision, les journalistes, les publicitaires, les vendeurs de divertissements pour spectateurs décérébrés. Et cela a quelque chose de …jouissif (si, si !). Ce n’est pas non plus d’une pertinence à toute épreuve, je pense que dans une certaine mesure l’argument de Manara tient moins en France qu’en Italie. En France, la culture a encore droit de cité à la télévision, le système médiatico-journalistique possède sa propre critique, puisque les intellectuels, qui sont souvent les plus virulents vis-à-vis de la télévision, font en même temps, contradiction suprême mais inévitable, partie de l’élite médiatique. En Italie, c’est très différent. Suffit de voir 3 minutes de la télé italienne pour comprendre l’agressivité et la caractère peu nuancé de l’attaque Manarienne, car s’il existe une télé poubelle qui a complètement abandonné son devoir éducatif et culturel pour tomber dans le racolage à deux balles, c’est la télé italienne ; même la télévision d’état (la Rai) est affligeante, alors je ne vous parle même pas des chaînes à Berlusconi. Entre nous, s’il y’a quelqu’un à décapiter (je parle au sens figuré, bien entendu), c’est bien cet être nauséabond qui transforme peu à peu l’Italie un tas de crétins aveuglés par la merde qu’on leur balance aux yeux…
Manara est un incroyable dessinateur et à ce titre je rejoins Kael: difficile de mettre une étoile quand les dessins sont aussi beaux. Ceci dit autant j'aime bien Manara dans le Déclic ou le parfum de l'invisible, quand son scénario sert admirablement ses fantasmes, autant je le trouve gonflant quand il tente ce genre de scénar, soit disant plus sérieux et profond mais au final totalement indigent et soporifique.
On peut passer sur la nullité du scénar de Manara quand on s'immagine que le but de ses oeuvres est de montrer des belles filles plus ou moins habillées. Mais là, il y a le minimum de scènes de ce genre...
Ca me gêne de mettre une note aussi basse pour cette bd, le dessin de Manara étant toujours aussi beau, mais le scenar est tellement mauvais... Manara gaspille là son talent de dessinateur. Il sait dessiner une femme en quelques traits, pour un résultat des plus... désirables. Dommage, ce genre de BDs demande un minimum de scenar, un minimum de fantasme, mais là, ya rien ! Même les scènes érotiques sont rares, et loin d'être vraiment bien mises en scène. D’ailleurs, ça fait un peu du remâché de "ravages" de Barjavel, la nana qui va enfin connaître la gloire, et au premier instant de gloire à la téloche, tout s'écroule.
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