Le Petit Bleu de la Côte Ouest
Adaptation du roman éponyme de Jean-Patrick Manchette
Adaptations de romans en BD Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Tardi
Georges Gerfaut est un jeune cadre dynamique qui roule à 145 km sur le boulevard périphérique; Il est trois heures du matin, il a bu cinq verres de bourbon Four Roses. Le fait qu'il ait tué au moins deux hommes au cours de l'année n'est pas forcément la raison pour laquelle il file ainsi sur le périphérique.
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Date de parution | Septembre 2005 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J’ai un vrai souci avec la lecture de Manchette. Je trouve son scenario très daté 70's pessimiste et noir avec des ambiances passées de mode. Je n'aime pas du tout son style de narration qui alourdit un scénario déjà assez poussif. J'ai trouvé certaines scènes si grotesques que j'ai vite abandonné une lecture sérieuse de la série. Par exemple un gus qui se plante à 130 dans un platane en choc frontal (sans ceinture) et qui sort de sa DS quasi intacte avec un petit bobo, c'est digne d'un Ric Hochet pour enfants. Quand notre brave Gerfaut, cadre sans histoire, résiste à un duo de tueurs à gages entraîné, en de multiples occasions, je désespère du bon sens des auteurs. Les dialogues multiplient les vulgarités afin de faire genre mais je trouve que cela fait médiocre. Même le graphisme de Tardi ne peut racheter à mes yeux cette triste série que j'ai trouvé ennuyeuse et souvent lourde.
Quand on se plonge dans un Manchette/Tardi, on est à peu près certain de ce qu’on va trouver, une petite zone de confort pas désagréable du tout. Ici, pas de surprise mais un scénario tout en flash-back bien huilé et bien écrit, qui retombe parfaitement sur ses pieds à la fin, avec un dessin de Tardi de qualité, comme on les aime. Tout y est : l’ambiance bien lourde et poisseuse, les répliques bien senties, la critique amère de la société française des années 1970, le quotidien banal en trame de fond qui donne, en arrière-plan, un contexte historique très immersif. Gerfaut, le héros de l’affaire est d’une banalité totale si ce n’est qu’il se retrouve mêlé à une histoire de meurtre, devenant lui-même un meurtrier. Tous ces événements qui viennent percuter la petite vie tranquille qu’il supporte sans conviction vont transformer le personnage et l’obliger à réagir. Une chasse à l’homme avec quand même quelques longueurs qui heureusement se termine en force avec quelques pages d’enquête policière. Un moment de lecture sans surprise mais de qualité.
La lecture des 2 autres polars de Tardi, Le Der des ders et Ô dingos, ô châteaux ! m'ayant plu, je me suis rabattu sur celui-ci, seconde adaptation d'un roman de Manchette par Tardi. Le second cité m'avait laissé une impression mitigée, le déroulement de l'action, les personnages et l'ambiance, tout était très malsain, j'avais noté 3/5 surtout pour le dessin ; ici je me suis mieux retrouvé dans une ambiance que je connais pour l'avoir vécue, et la trame me plait beaucoup plus. Quant au dessin, il est de même tenue, Tardi excelle dans un superbe noir & blanc qui ne pouvait que convenir à cette atmosphère lourde. Tardi revisite ce polar de Manchette publié en 1976, avec l'aide de l'auteur en personne, je l'ai lu il y a longtemps, mais d'après mes souvenirs, l'intrigue est bien respectée et on y retrouve les composants qu'on est habitué à trouver dans les romans de Manchette. Cette période de fin d'années 70 est propice pour balancer pas mal de rancoeur sur son dégoût de la société, Manchette le fait donc à travers l'errance de Gerfaut, personnage qu'on ne prend pas forcément en sympathie, mais on a envie qu'il s'en sorte car il s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, il ne sait pas pourquoi il est l'objet d'un contrat et qu'il est devenu une cible de tueurs. Cette traque, cette chasse à l'homme sert donc de prétexte à Manchette et à Tardi pour dénoncer la société française de cette époque en crise, et pour dresser un amer constat de cette France des années 70 dont l'ambiance est parfaitement restituée. De la même façon, Tardi délaisse les décors urbains et balade son héros dans une France ruralo-montagneuse. C'est un polar sombre, qui possède un côté froid, avec des éclairs de violence, bref c'est du polar noir grand teint, mais du polar noir très français, et même c'est du néo-polar noir, genre revendiqué par Manchette dans ses bouquins, il y a donc toute une connotation sociologique là-dedans dont les personnages sont représentatifs. A la même époque, il y avait 2 romanciers qui versaient dans ce style : Manchette et ADG (Alain Camille), je me régalais avec le second, Manchette n'étant pas toujours dans mes préférés à cause de ses intrigues alambiquées ou tordues voire comme je le disais malsaines et dérangeantes. Il se trouve qu'ici, c'est plus linéaire et plus brut de décoffrage, donc ça me convient mieux. Un bel album que j'ai trouvé excellent, il a fait l'objet d'une excellente adaption filmée en 1980 avec Trois hommes à abattre ; Alain Delon intéressé par le phénomène Manchette dont d'autres romans avaient été adaptés (Nada de Claude Chabrol, Folle à tuer de Yves Boisset), acheta les droits et demanda à son ami Jacques Deray de réaliser le film qui fut écrit par Delon en personne en co-adaptation avec Deray et Christopher Frank. Le film fut un gros succès et relança la carrière de la star, il comportait pas mal de petites variantes (noms de certains personnages, plusieurs tueurs au lieu d'un couple, machination plus complexe, et surtout l'analyse sociale avait disparue) mais conservait l'intrigue de base et le héros Gerfaut droit dans ses bottes incarné par un Delon monolithique qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait. La leçon retenue était hélas qu'il ne faut pas porter secours à un blessé sur le bord de la route sous peine de rentrer dans un engrenage fatal.
Le titre de l’album est intrigant, et ne dévoile pas grand-chose de son contenu, ne faisant référence qu’au style de musique de jazz écouté par le héros, Gerfaut, lors de ses virées en bagnoles. C’est une adaptation de Manchette (un des auteurs favoris de Tardi avec Léo Malet), et on y retrouve son style. Manchette se disait éloigné du roman classique, de la grande littérature, et son style est assez froid, presque clinique. L’essentiel de l’action est commenté en voix off, à la troisième personne, l’action elle-même se déroulant comme au ralentie, dans un long flash-back. On n’en sait pas beaucoup sur les personnages – alors même que certaines de leurs manies sont mises en avant, et Gerfaux, héros malgré lui de cette histoire, n’a pas la carrure de l’emploi. L’histoire de cet homme qui cherche à échapper à des tueurs – et qui en devient un lui-même, dans une ambiance rejetant toute idée de morale, se laisse lire agréablement, pour peu qu’on soit réceptif au rythme de Manchette. Le dessin de Tardi est lui très classique, sans surprise. Un album à recommander aux amateurs de polar. Note réelle 3,5/5.
Pas mal et tirant vers la note supérieure. Que voilà du bon polar, classique certes, mais avec surtout chez Manchette et que le dessin de Tardi retranscrit bien: une ambiance. Les personnages ne sont jamais blancs ou noirs, particulièrement le héros qui ici est un cadre ordinaire, avec un mal être ordinaire et qui se trouve confronté à l'extraordinaire. Nous sommes à des kilomètres des héros survitaminés habituels. L'histoire sait prendre son temps, entre moments d'actions et d'autres plus apaisés en apparence. La France des années 70 est bien rendue, sans forcer le trait de la reconstitution à tous prix. Au final un bon moment de lecture qui ne vous lâche plus une fois commencé.
Décidément, à chaque fois, le même scénario avec ces polars tirés du duo Tardi-Manchette: je sais pas quoi prendre, allez, un polar de Tardi, pffffff, la couv est pas terrible, si ça se trouve, ça va être chiant.... ....et une fois dedans, pas moyen de décoller ! L'atmosphère de la France des années 70 est très bien rendue, et l'on vit vraiment cette histoire comme un spectateur intégré à l'action. Comme toujours dans ce type de production, le début est difficile à comprendre, on ne distingue pas où l'on va nous emmener, ce qui motive énormément la lecture, afin de connaite le dénouement. Graphiquement, du Tardi pur jus, noir et blanc, avec ses gueules sorties d'on ne sait où, toujours idéal pour raconter le style du néopolar noir de Manchette. Encore une belle réussite, au même titre que les autres opus du duo: Ô dingos, ô châteaux ! ou encore Le Der des ders de Daeninckx. (285)
Même si il y a quelques invraisemblances, j’ai néanmoins apprécié ce polar écrit par le tandem Manchette – Tardi. Mon principal reproche est le manque de rythme à certains moments de la course poursuite entre Georges Gerfaut et les deux tueurs à gages, des pauses trop longues qui nuisent à la dynamique de ce genre de récit. Le dessin de Jacques Tardi est inégal, certaines planches ne sont pas à la hauteur de sa réputation.
Attention, lecture fastidieuse en perspective ! Ce polar, adapté d’un roman, en reprend le style narratif descriptif inutilement pesant. C’est lourd et il faut s’accrocher pour ne pas décrocher. Dommage car l’histoire en elle-même pourrait être intéressante si on fait abstraction de certaines facilités scénaristiques. On se trouve devant un road movie ou une personne lambda se trouve au cœur d’une traque sans en connaître les raisons. Mais le descriptif en voix off est décidément trop lourd et plombe la lecture. Le trait de Tardi est sympa même si la nature même de ce récit ne lui permet pas d’exprimer tout son talent. A déconseiller.
Je n'avais jamais lu Tardi jusqu'à présent parce que je n'aime pas du tout son style graphique. Mais à lire tant d'éloges sur son talent de narrateur et/ou de scénariste, je me suis dit qu'il fallait tout de même que j'essaie car un bon scénario (qui n'est pas de lui dans le cas présent...) peut tout à fait faire oublier un dessin qui ne soit pas à mon goût. En ce qui concerne ce petit bleu de la côte ouest, je dirais "bof", ça se lit bien, mais l'histoire ne m'a pas passionnée. En fait j'ai terminé ma lecture pour voir comment ça allait se finir mais sans réel intérêt pour le héros, son entourage ou les raisons de toutes ces péripéties. Techniquement c'est bien construit, la boucle est bouclée, mais cette histoire n'a rien provoqué de spécial chez moi. J'ai encore en réserve C'était la guerre des tranchées et La Débauche pour continuer à découvrir cet auteur, qui sait, peut-être y trouverai-je mon bonheur.
J'ai bien aimé cette histoire mais la lecture fut fastidieuse. La narration est lourde, décousue dans la première partie du récit. L'histoire commence péniblement. Heureusement qu'au fil de la lecture, les défauts s'atténuent. Je me suis accroché et la seconde partie de ce one shot fut comme une récompense. Ce récit est fidèle à l'esprit de Tardi mais il n'offre pas le confort de lecture de ses autres BD. Le dessin N&B est typique de l'auteur et excellent. Sur ce point, il n'y a pas de tromperie. Au final, on a une histoire intéressante mais mal traitée.
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