Emma
Dans le paris de l'entre deux guerres, la passion d'un peintre pour son modéle mystérieux.
1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Amnésie Paris Peinture et tableaux en bande dessinée Serge Gainsbourg
Paris, 1922. Alex est un amnésique qui est hébergé dans un asile. Un curé bienveillant vient de lui trouver un logement, chez une veuve acariâtre. Alex s'installe, et passe son temps à flâner. Mais un jour, une amie de sa logeuse lui offre la parfaite panoplie du peintre. Il se met à l'aquarelle, prenant comme modèle Suzon, la nièce de sa logeuse. Puis un jour sa voisine de palier, une femme sublime, frappe à sa porte pour faire connaissance. Dès lors, Alex n'aura qu'une obsession, Emma. Il peindra son corps superbe, pensera à elle toutes les nuits, verra son visage partout dans la rue...
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Date de parution | Mai 2000 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
C’est visiblement l’une des premières œuvres de De Metter, mais on y trouve déjà ce qui sera caractéristique de son travail graphique. A savoir un dessin proche du travail d’un peintre. Cela plait ou déroute, mais c’est en tout cas original, et plutôt bien fait. Pour ce qui est de l’histoire proprement dite, elle se lit assez vite. Les trois albums sont sortis coup sur coup – et seules des considérations « tactiques », et/ou financières l’expliquent, puisqu’on aurait tout aussi bien pu ne faire qu’un tome épais. Toujours est-il que cela se lit rapidement, car peu de dialogues, et peu de cases non plus. L’histoire n’est pas des plus linéaires, mise beaucoup sur l’ambiance, et ne livre pas tous ses secrets au lecteur. Je ressors du coup un chouia frustré de ma lecture : qu’en est-il de l’amnésie du personnage principal ? Et la chute est un peu brutale (comme si manquait une conclusion). Il est amusant de voir que De Metter a placé Serge Gainsbourg (sous son vrai patronyme, Lucien Ginsburg) dans cette histoire sensée se dérouler en 1922 (6 ans avant sa naissance !), au milieu du milieu du Paris bohême – que Gainsbourg admirait de toute façon (il y a participé, mais 25 ans plus tard !). On voit donc Gainsbourg côtoyer René Crevel, participer aux séances de sommeils de certains surréalistes (même si seul Crevel est explicitement cité). Pourquoi pas (licence créatrice) ? Au final, une série intéressante, dont le côté graphique est plus abouti que l’intrigue elle-même. Mais elle mérite un petit détour.
Avis mitigé sur cette BD de De Metter. La première partie était intéressante avec beaucoup de mystère et une ambiance bien lourde et sombre mais je suis resté sur ma faim au niveau de la conclusion. Le récit me semble inachevé et certains éléments fantastiques « le vampirisme » sont bizarres et un peu mal amenés. Je trouve que l’intrigue a pris une drôle de tournure et que tout ça ne tient pas la route avec même parfois une certaine confusion… L’auteur joue trop sur l'ambiguïté et le journal intime en fin d’album n’aide pas et m’a même semblé inutile/pénible puisqu’il ne fait que raconter à la lettre ce qui s’est passé à travers les 3 tomes. Bref, au final, je ne vois pas trop où l’auteur a voulu en venir, surtout qu'on en saura pas plus sur le personnage principal souffrant d'amnésie. Reste que ça se lit bien, c’est fluide et les dessins sont bien faits avec de bonnes expressions faciales mais il faut quand même une attirance pour le style « peinture » 2,5/5
Les 3 albums qui composent la série sont sortis en même temps. L'auteur a sûrement considéré Emma comme un ensemble et non pas comme des bouts d'histoire qui, l'un après l'autre, forment un tout. Bel hommage à Gainsbourg qui, tout comme le lecteur, apprécie beaucoup le travail du peintre. Qui sont les Gainsbourgs ? Qui est le peintre ? De Metter joue sur cette ambiguïté des rôles qu'il distribue aussi bien à ses personnages qu'à ses lecteurs. "Peintre raté" selon lui, Gainsbourg était un grand connaisseur de cet art. De Metter a su lui redonner vie ces quelques pages en lui donnant le nom de son fils. Ces 3 albums sont composés comme des tableaux, le contour de chaque case est blanc, pas de fioritures, pas de numéro de page, la lecture glisse d'une page à l'autre dans l'harmonie et la sérénité. Mais ce calme, cette recherche de tranquillité a ses limites. Dés le début de l'histoire le couperet tombe : une première note de couleur, du rouge, pour marquer la mort du prêtre, couleur qui reviendra régulièrement pour porter atteinte au moral d'Alex. Il ne sait pas qui il est, il s'en moque mais des vestiges de son passé remonte à la surface et la mort frappe à chaque fois. Mais qui est-il ? Outre le rouge quelques teintes vertes apparaissent ça et là, l'espoir d'Alex certainement jusqu'au 3ème tome qui commence presque totalement en couleurs. Mais là encore sa joie d'avoir trouver l'amour, une femme parfaite qui offre son corps à sa peinture cache une triste réalité. Un soupçon de fantastique et le voilà revenu en enfer ! De Metter engendre une certaine fascination de notre part pour son personnage, nous même aimerions en savoir un peu plus sur lui. Mais comme le dit Lucien, moins on en sait mieux cela est, plus importante est notre volonté de connaître et de ne pas connaître Alex. Il nous fait un peu peur, son premier tableau (on dirait du pseudo Bacon) et ses rêves ne sont pas bons à être connus. De Metter nous livre ici une oeuvre pleine d'émotions, de recherche du bien être mais le destin dirigera toujours nos actes. Ben a beau prévenir Alex dans le tome 1 celui-ci ne pourra pas lui échapper. Ces émotions transparaissent à travers l'histoire, les dessins et les couleurs qui sont le reflet de l'âme d'Alex. On se laisse porter par ce triptyque de la première à la dernière page et à la fin on se dit whaou, quel talent ! Le coffret est assorti d'un feuillet supplémentaire, journal intime d'Alex, journal qui marque l'évolution du temps et des pages que l'on tourne sans s'en rendre compte. En effet des indications de date sont notées quelques fois pour montrer que les choses évoluent (la lecture et la vie des personnages). Une réussite pour les amateurs de BD, de talent, d'originalité, de peinture... pour le Gainsbourg qui sommeille au creux de chacun de nous.
Superbe !! Amour, souffrance, climat mystérieux, tout est réuni pour faire d'Emma une parfaite réussite scénaristique. De Metter distille, en fin d'histoire, quelques éléments de fantastique très troublants, mais je n'en dirai pas plus, pour ne pas déflorer l'histoire. De surcroît, l'auteur (dont c'était, je crois, la première histoire en albums), propose un graphisme très proche de la peinture, faisant preuve d'un talent reconnu depuis. Chaque case est un véritable tableau ; je vous recommande celles où Emma apparaît nue (ben oui), absolument superbes. Deux petits regrets cependant. D'une part, les hésitations de De Metter composent un Alex au visage changeant d'une case sur l'autre, ce qui est un peu gênant. D'autre part, les trois albums se lisent très vite, même si l'on se perd dans la contemplation du dessin. Mais c'est à lire, assurément.
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