Bout d'homme

Note: 3.26/5
(3.26/5 pour 27 avis)

Apparemment je ressemble aux gosses de mon âge. L'ennui c'est que j'ai l'air d'avoir 10 ans, mais j'en ai 19.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Bêtes de foire Bretagne

Bout d'Homme s'est arreté de grandir ! Pourquoi ? Lui seul le sait ! ... Son secret, Bout d'Homme le porte comme un fardeau dans une contrée où le vent dessèche la lande et le coeur des hommes. Heureusement il y a Toinette... Et puis, Bout d'Homme va se faire un ami. Un ami étrange... "Le diable existe ! Maintenant je le sais. Ma mère, le Batiss, Herkalus et Satou... Tous mort par ma faute ! Gaspard a fait de moi un monstre !" Dans l'univers du cirque, microcosme sans artifices avec ses faibles et ses forts, Bout d'Homme, grace à son pouvoir, deviendra quelqu'un d'admiré et de respecté. Mais la chute n'en sera que plus dure... "Mon maître est un rat, il s'appelle Gaspard ! Grace au terrifiant pouvoir que nous possédons en commun je n'ai plus faim, mais je n'agis plus que sous l'entière volonté de Gaspard..." Bout d'Homme, rejeté et méprisé parcequ'il s'est arrété de grandir, est en quête d'amour... Mais son terrible ami a d'autres desseins... La haine et la mort accompagneront Bout d'Homme quand il embarquera sur ces bateaux qui partent pêcher la morue dans les mers lointaines. Les dernières paroles de mon sauveur resonnèrent longtemps dans ma tête "T'as déjà eu de la chance alors t'en auras encore". Cette nuit là, je sombrai dans un sommeil de bien heureux rêvant à Toinette qui m'attendait. Au village justement Toinette se lasse d'attendre Bout d'Homme. Elle n'est plus indifférente aux avances d'Erwan. Et puis il y a le mystérieux châtelain de Kerdrenkenn qui voudrait l'épouser. Depuis qu'il est arrivé au village un soir d'orage personne ne l'a encore vu. En revanche on apercoit souvent son serviteur rôder dans la région. Un serviteur bien étrange dont le physique n'est pas sans rappeler l'Ankou, personnage de la mort en Bretagne...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mars 1990
Statut histoire Série terminée (un cycle de 4 tomes + un cycle de 2 tomes) 6 tomes parus

Couverture de la série Bout d'homme © Glénat 1990
Les notes
Note: 3.26/5
(3.26/5 pour 27 avis)
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20/11/2001 | Loïc
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L'avatar du posteur Noirdésir

Cette histoire de gamin, ballotté par les événements, se laisse lire. Nous le suivons dans la Bretagne profonde – et un peu arriérée –, dans le monde des saltimbanques (avec un mélange de « Freaks » et de « Sans famille » - et le fait que Bout d’Homme s’appelle en réalité Rémi renforce ce parallèle), puis dans celui, très dur, des pécheurs de morue, avant que dans le quatrième et dernier tome du premier cycle (je me suis arrêté là pour le moment), l’aventure fasse son retour en Bretagne, là où elle avait commencé. Le fantastique insufflé dans cette histoire, avec Gaspard, le rat qui donne un pouvoir meurtrier à Bout d’Homme (jeune homme au corps d’enfant – d’où son surnom), mais qui en fait aussi le bras de sa vengeance, relance un peu l’action, même si je ne suis pas forcément fan de l’utilisation du fantastique dans ce but. La conclusion de ce cycle est d’ailleurs un peu décevante, convenue, trop facile et improbable. Je ne sais pas du coup si je lirai la suite. Surtout que je me demande bien comment l’action peut être relancée de façon convaincante et intéressante. Le dessin, un peu brouillon au début, s’améliore ensuite, sans que j’en sois forcément fan. Mais ça passe.

03/12/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Je gardais un bon souvenir du premier cycle… tellement bon, en fait, que je ne m’étais jamais décidé à acheter le second cycle, me demandant ce que ce dernier allait bien pouvoir apporter à la série. Et comme j’ai eu dernièrement l’occasion d’emprunter ce deuxième cycle via bibliothèque, je me suis laissé tenter… et j’ai eu confirmation de mes craintes. Ce deuxième cycle m’est apparu comme totalement inutile. Certes, il n’est pas déplaisant à suivre mais (et même si je peux comprendre le cheminement de la pensée de l’auteur) les interrogations philosophico-religieuses du personnage central m’ont vite énervé. « Faut-il faire le bien ? Faut-il faire le mal ? Dieu existe-t-il ? S’inquiète-t-il de nous ? Pardonner à nos ennemis nous grandit-il ? »… Franchement, ce catéchisme de Prisunic, c’est tout sauf ma tasse de thé. Alors, oui, historiquement, ce genre de questionnement chez un jeune paysan breton du XIXème siècle se tient ! Mais moi, je suis devenu un vieux con plus du tout naïf (et déjà pas très déiste à la base)… Et du coup, ben ça passe pas. J’ai terminé les deux tomes, surtout parce que d’un point de vue technique, cette bd est bien faite… mais sans aucun ressenti pour le personnage. Et le fait que ce deuxième tome ne soit que le récit des événements advenus durant l’ellipse de deux ans dont l'auteur avait usé au coeur du tome 4 n’arrange rien… puisqu’on sait dès le début comment ce deuxième cycle va se conclure. Et finalement, ce que je retiens de ce deuxième cycle, ce sont les très belles couleurs du tome 5. D’un point de vue esthétique, ce cinquième tome est de loin mon préféré, grâce principalement à cette colorisation pastelle. C'est d'ailleurs bien dommage que ce choix esthétique n'ait duré que le temps d'un tome, le dernier tome étant bien plus terne et insipide de ce point de vue. Et si vous ne connaissez pas le premier cycle, Bout d’Homme est un récit assez daté (début des années 1990, pour être précis (pute borgne, c’est en écrivant ce genre de truc que je me prends mon âge dans les dents… )). La narration est fluide, le ton mélodramatique et le scénario mélange chronique sociale et petites touches de fantastique. Le héros, un jeune homme qui a arrêté de grandir suite à un drame familial, trouve en un rat un complice et ami. Avec l’aide de ce rat, ce Bout d’Homme se découvre le pouvoir de tuer d’un simple regard. Pouvoir aussi enivrant que terrifiant qui lui fera vivre de multiples aventures, le transformant en paria ou en phénomène de foire en fonction des rencontres. La narration est fluide. Le dessin est agréable et très lisible. Les dialogues ne sont pas envahissants. C’est pas tout jeune mais ça se laisse encore lire avec plaisir. Le tome 3 est une petite perle pour qui s’intéresse au monde de la pèche au XIXème siècle, dans le même esprit mais supérieur au « Coeur en Islande » de Makyo, à mes yeux. La conclusion est plaisante et a le mérite de mettre un réel point final au récit. Donc, voilà, relire le premier cycle ne me déplait pas. Mais je suis bien content de ne pas avoir acheté le deuxième cycle !

06/04/2009 (MAJ le 26/11/2018) (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
L'avatar du posteur Erik

Bout d’homme est une BD assez méconnue en 4 tomes qui a pour cadre la Bretagne. J’ai beaucoup aimé la "dureté" de l’histoire entre la misère et l'injustice ainsi que toute cette haine qui se dégage dans la relation du héros Rémi avec ses parents. Il est question d’un enfant qui ne peut plus grandir et à 19 ans, il en parait 10. Il est dommage que le dernier tome vienne rompre subitement le ton plutôt sombre et triste de l’histoire. Le "happy end" ne s'imposait pas ! C'était à mon sens une erreur scénaristique qui a détruit la magie qui se dégageait des premiers volumes. C’est l’une des premières bd véritablement adulte que j’ai commencé à lire. Je me rappelle que cette lecture m’avait beaucoup marqué à l’époque. Je trouverai sans doute cela dépassé aujourd’hui. Cependant, la nostalgie du début et la bonne impression m’est toujours resté. Et alors que nous lecteur, on croyait que cette série était bel et bien terminée, voilà que l'auteur nous revient près de 14 ans après pour écrire un deuxième chapitre qui est censé se situer entre le 3ème tome et le dernier pour lever des voiles d'ombres sur le mystère autour de Bout d'Homme qui avait subitement grandi durant un voyage outre-Atlantique. La ficelle paraît trop grosse pour expliquer cette démarche. Je ne crois pas que le lecteur voulait absolument une suite sous cette forme. Par ailleurs, l'auteur introduit beaucoup d'éléments lié à la religion qui faisait défaut dans l'œuvre originelle si bien que l'on se pose de sérieuses questions. La qualité de la colorisation s'est également nettement amélioré ce qui rompt avec les premiers tomes. Certes, au final, on a du plaisir à retrouver Rémi et à suivre ses pérégrinations. Le tome 6 qui est le dernier tome de la série est sorti en 2018 soit près de 28 ans après le tome 1. Il a fallu également attendre 10 ans entre le dernier tome et l’avant dernier. Bref, le lecteur qui a suivi Rémy a dû faire preuve de beaucoup de patience. Au final, c’est assez crédible car cela explique le changement d’état d’esprit de Remy dans le tome 4. C’est comme si ce voyage était destinée à réparer ce que j’évoquais plus haut. Et puis, c’est toujours bien de terminer sur une note positive et pleine d’espoir. L’amour va triompher de la haine. Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

14/02/2007 (MAJ le 12/06/2018) (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

En tant que Breton, Kraehn laisse parler sa fibre régionaliste et ancre son récit dans une Bretagne rurale dont l'époque non précisée semble se situer vers la fin du XIXème siècle, lorsque cette vieille province croulait encore sous le poids des croyances populaires très fortes liées au diable et à l'ankou, personnification de la mort souvent représentée sur les églises sous la forme d'un squelette armé d'une faux. J'en ai vu plusieurs lors de mes séjours bretons, notamment sur l'ossuaire de Ploudiry, et à La Roche-Maurice en Finistère qui sont certainement les mieux conservés de Bretagne. Ayant des origines bretonnes, je dois dire que j'ai particulièrement apprécié cette Bd que j'avais zappée lorsqu'elle passait dans Circus en 1989 , non seulement pour la fidélité restituée par Kraehn sur les habitations, les costumes bretons, les coutumes, le mode de vie de ces paysans superstitieux et méfiants... tout y est juste, rien n'est exagéré, car à cette époque la Bretagne était encore une région très pieuse, et la peur de l'ankou était vivace dans les villages. Seules les grandes villes comme Quimper, Vannes ou Dinan échappaient un peu plus à tout ce folklore populaire. Kraehn montre aussi avec talent la dureté, la rapacité, l'avidité, le mensonge qui poussent certains paysans à commettre des actes odieux. Mais la série m'a plu également pour la peinture des sentiments, le regard porté sur le monde trouble des adultes, très imprégné d'une poésie nourrie de tristesse et de mélancolie, où intervient le surnaturel. Le dessin est bien adapté à cette vision et à cette histoire, Kraehn y simplifie son trait par rapport à ses autres séries, surtout au début. Une belle histoire, douloureuse et tragique qui finit heureusement sur une note gaie ; ça peut paraître trop rapide selon certains lecteurs, mais c'est le résultat d'un aboutissement : après bien des épreuves et des vicissitudes, le héros retrouve sa belle, c'est assez logique je trouve, car ce récit est aussi une belle histoire d'amour longtemps contenue, je n'en attendais pas une autre fin. J'ajoute que la lecture des 4 tomes formant un cycle est suffisante, rendant le tome 5 inutile.

31/03/2014 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

3.5 Une bonne série dont le thème principal est la haine. Le personnage de Bout d'homme est terriblement attachant et j'ai eu un réel plaisir à lire ses aventures. J'aime aussi certains personnages qu'il rencontre comme le nain. Le récit est bien construit et les péripéties m'ont tenu en haleine. Le rythme est bien fait car il se passe beaucoup de chose dans chaque album sans que cela aille trop vite. Les révélations du troisième tome sont intéressantes et j'ai été absolument surpris ! Bon, il y a bien sûr ce quatrième tome qui est un peu moins bien que le reste des albums du cycle, mais je l'aime bien sauf la fin qui est un peu trop joyeuse à mon gout. En revanche, le cinquième tome est totalement inutile et j'ai arrêté ma lecture au milieu de l'album. J'aime bien le dessin et l'auteur sait comment créer une ambiance. Cela me donne envie de lire ses autres séries.

24/07/2013 (modifier)
Par jul
Note: 4/5

Une bien belle série qui m'avait fortement marqué enfant mais que j'ai revendue dernièrement. Pourquoi ? Et bien parce que je l'avais lu et relu une multitude de fois et que j'en avais fait le tour. De plus le dessin, bien qu'étant de bonne qualité, n'est pas extraordinaire. Il y a tout de même une très belle ambiance de Bretagne dans les couleurs, l'ambiance etc ... mais après relecture des années après, la magie n'y est plus. Et puis le tome 2 "La parade des monstres", qui était pourtant mon album préféré, m'a paru après coup entièrement pompé sur le film " Freaks - la monstrueuse parade". Il n'empêche que hormis ces critiques, cette série est une oeuvre vraiment prenante et passionnante. Le scénario est mortel (je ne vais pas refaire le pitch). On ressent bien la souffrance de Rémi et on comprend son alliance avec ce mystérieux rat. Cela m'avait vraiment bouleversé à l'époque. Son amour impossible, sa mère alcoolique ... C'est vrai que cela ressemble un peu au 1er album de Peter Pan de Loisel (la mère rousse alcoolique et l'enfant qui ne veut plus grandir), et puis à Sambre aussi (le génie graphique de Loisel et d'Yslaire en moins). Du moins dans le 1er album, le meilleur. Le dernier tome m'a un peu déplu par rapport aux 3 premiers et le happy end tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. Je n'ai pas aimé. Trop rapide, trop joyeux soudainement comparé aux malheurs et aux tragédies qui jalonnent le parcours de Rémi.

05/05/2013 (modifier)
Par gdev
Note: 4/5

Après la lecture des 5 premiers tomes (soit tous les tomes à ce jour disponible), cette série me laisse un souvenir bien agréable. On y fait la connaissance de Rémi, 19 ans, qui s'est arrêté de grandir à 10 ans, pour ne pas devenir l'homme violent et scabreux que tous les enfants deviennent à ses yeux, conviction acquise suite au viol de sa mère. Un refus de grandir pour rester insouciant, pour se complaire dans cette innocence de l'enfance, et surtout pour éviter de d'acquérir cette maturité qui semble bien pernicieuse. D'emblée, le ton est donné, le récit prendra une tournure fantastique, tonalité d'autant plus crédible que l'action se déroule dans cette Bretagne mystérieuse à la fin du XIXème siècle, connue et reconnue pour être une terre de légendes. Dès le premier tome, on découvre cette vie dure, cette vie triste de cet enfant hors du commun, de ce Rémi qui va devenir sans famille. J'ai adhéré à ce début d'histoire, atypique et original, et qui pourtant reprend les grands thèmes de tous ces enfants issus des classes les plus laborieuses et les plus silencieuses d'une époque où la vie se méritait durement, d'autant plus, d'ailleurs, lorsque l'on était orphelin ou presque, et doté d'un physique chétif, une particularité dont on pouvait se moquer. A ce postulat de départ fantastique, on rajoute une couche supplémentaire de féérie terrible, lorsque Rémi rencontre Gaspard, un rat étrange qui semble conférer à Rémi le pouvoir de tuer d'un seul regard. Etrange, et aussi tellement envoûtant. L'objet des trois premiers albums est de nous montrer comment Rémi rencontre le fameux rat, comment il prend conscience petit à petit de son pouvoir, et aussi de la malédiction qu'il représente. L'originalité de ces premiers albums résident certainement dans la relation qu'entretiennent Rémi et Gaspard, duo dans lequel on ne sait plus qui est le maître, mais qui a besoin de d'être réuni pour exercer le pouvoir dévastateur. Ainsi, le premier tome nous présente Rémi, sa situation, les railleries dont il fait l'objet, ainsi que sa rencontre avec Gaspard. Le second tome, tout aussi réjouissant (si on peut parler ainsi d'un enfant de 10 ans vendu par sa mère à un cirque pour rejoindre la troupe des bizarreries de la nature aux côté, par exemple de la femme à barbe), sera certainement celui qui sera le plus important pour Rémi : c'est à ce moment qu'il comprend quel profit il peut tirer de son regard qui tue, mais également quels dangers pour son intégrité il peut représenter. Dans un univers du cirque d'un autre temps, où la vie semble encore plus dure qu'ailleurs, Rémi fait le douloureux apprentissage de la responsabilité. Et l'auteur, justement, joue sur cette responsabilité et la relation ambigüe entre Rémi et Gaspard, pour entretenir une grande tension. Dans le troisième tome, on comprendra quelques éléments qui permettent d'expliquer cet étrange pouvoir ainsi que la finalité de celui-ci. Les environnements décrits, de la campagne bretonne à la cale d'un bateau, en passant par l'intérieur d'une roulotte, sont parfaitement crédibles. La dureté de la vie est parfaitement rendue. Entre souffrance physique et souffrance morale, on sent que petit à petit, le récit tourne autour de la folie, folie à laquelle succombe le pauvre Rémi qui perd petit à petit de sa personnalité et de sa conscience au profit de celle de Gaspard. Le travail d'émancipation sera douloureux et sonne comme une tragédie. J'ai beaucoup apprécié ces trois premiers tomes, qui jouent beaucoup sur la relation d'un homme face à un pouvoir qu'il ne maîtrise pas, sur le parcours initiatique qu'il entreprend pour dompter la bête qui sommeille à ses côtés. Le dessin accompagne parfaitement l'état d'esprit des protagonistes, dans un style faussement naïf qui m'a beaucoup étonné. Après ces trois premiers tomes, toutefois, le quatrième laisse un grand sentiment d'incompréhension. Après un laps de temps relativement long, on retrouve notre Rémi grandi, qui revient dans le village de son enfance et qui semble être allé au bout de son parcours initiatique. Un tome qui m'a paru mal construit et mal préparé et dont j'ai eu du mal à comprendre le propos. Après la fin du 3ème tome, tout indique que Rémi est échoué sur une plage du Canada. Sans transition, on le retrouve de retour en Bretagne. Cette absence d'explications fait naître un fort sentiment de frustration, et on a un peu l'impression que l'auteur bâcle la fin de l'histoire. Mais ce qui sauve cette série, c'est certainement le 5ème tome, dans lequel on comprend que le précédent n'était pas une fin d'histoire mais une fin de cycle. Ainsi, dans ce derier tome, l'auteur lance un cycle dans lequel il expliquera certainement comment Rémi tirera les leçons de la vie. Avec ce cinquième tome, on retrouve une trame qui semble s'être allégée d'une part de fantastique et qui prend une tournure plus linéaire. A l'image de Rémi, c'est tout le récit qui gagne en maturité après les événements du 3ème tome, et les dessins sont d'une grande qualité (les paysages du Canada sont parfaitement réussis à mon sens). C'est donc une bien belle série, dont les trois premiers tomes sont poignants, rythmés et forts. Et si le quatrième tome pouvait laisser craindre le pire quant à la conclusion de la série, le cinquième tome annonce un second cycle pour le moins prometteur, qui justifie de maintenir une note de 4/5 malgré un tome plus que décevant.

09/05/2011 (modifier)
Par js
Note: 3/5

Je tiens à préciser que je n'ai lu que le premier cycle (version intégrale). Tout d'abord, Bout d'homme m'a fait penser à plein d'autres œuvres pendant ma lecture ; notamment Peter Pan de Loisel. En effet, je trouve que Peter et Rémi se ressemblent sur énormément de points, ce qui m'a fait un peu peur car après quelques tomes de la série de Loisel, j'avais envie de baffer Peter ! Mais cette envie ne s'est pas faite sentir avec Bout d'homme ! L'histoire m'a aussi évoqué Détective Conan (c'est pas terrible comme parallèle, mais bon c'est juste pour l'histoire du jeune homme qui est dans le corps d'un gamin de 10 ans). Les contes de l'Ankou aussi et d'autres séries dont les noms m'échappent là. Enfin, le dessin m'a rappelé celui de Sambre. Ce dessin est un peu déplaisant au début de la lecture mais au fur et à mesure, il s'embellit (je trouve le T4 mieux réussi). J'ai trouvé les décors (notamment la traversée en mer de Rémi) vraiment beaux. Les personnages sont un peu caricaturaux physiquement, mais ils sont travaillés et reconnaissables. la colorisation est agréable et donne un petit plus au dessin. Côté scénario, c'est pas mal. Le tout se lit vite, se lit bien et surtout se lit agréablement. L'histoire tient un bon rythme qui, hélas, est trop rapide sur le dernier tome ! En effet, la fin m'a un peu déçu, mais le côté positif c'est que cela n'a pas gâché mon plaisir au final car j'ai bien aimé les premiers tomes. C'est donc un beau récit qui manque parfois d'originalité, voire sur quelques passages de crédibilité, mais la lecture est agréable ! J'ai passé un bon moment !

01/05/2011 (modifier)
Par olma
Note: 4/5
L'avatar du posteur olma

Hésitation entre 4 et 3... l'auteur dépeint avec talent une ambiance bretonne du XIXe à la fois hyper réaliste et nimbée de fantastique. L'album qui se déroule sur le grand banc de Terre Neuve donne vraiment l'impression de participer à "la grande pêche". La vie rurale dans cette Bretagne pauvre et superstitieuse est peinte sans romantisme, dans sa dureté. On est un peu dérouté et dérangé (dans le bon sens) par le personnage principal, à la personnalité étrangement ambiguë. Par ailleurs, le tome 4 donne une bonne place au joli personnage de Toinette, ce qui est fort bienvenu. Par contre, la fin du tome 4 semble expédiée, bâclée... décevante au possible. Le tome 5 se lit et garde certaines qualités des précédents, mais il n'apporte pas tant que ça à l'intrigue, et il se perd à certains moments dans des considérations un peu élémentaires sur le Bien et le Mal, la religion... Je laisse quand même le 4, car les 3 premiers tomes et l'essentiel du 4eme m'ont plu.

18/09/2010 (modifier)
Par tolllo
Note: 3/5

Un jeune homme s’est arrêté de grandir à ses dix ans, aujourd’hui il en a presque vingt. Nous suivons donc tout d’abord les jeunes années de ce personnage atypique. Quel comportement va-t-il adopter ? Comment se passe la vie avec ses congénères ? Pour enrichir toutes ses premières questions posées au fil de la série, vient se greffer la partie fantastique, qui fait de cette histoire un conte assez agréable. Bout d’homme part sur les routes après la mort de plusieurs personnes l’entourant. Il commencera son périple dans un cirque, puis viendra la haute mer, pour passer par des contrées inconnues. Bien sûr, comme nous sommes dans le fantastique, il a avec lui un ami un peu particulier qui lui donnera un pouvoir dévastateur. Malédiction ? Chance ? Nous ne tarderons pas à le découvrir, tout comme les raisons de sa particularité à ne pas grandir. Les dessins sont bons, avec un coté un peu vieillot pas désagréable. Au moins on reconnaît bien les personnages. Par contre, cette série joue sur les âges des protagonistes, mais parfois, je constate que les dessins ne reflètent pas forcement leurs âges supposés. Cela n’est pas bien grave, mais légèrement gênant tout de même. Le plus intéressant dans cette série est, bien sûr, notre bout d’homme qui a une personnalité particulière et qui va évoluer au fil de la série. C’est sa personnalité qui fait la série pour moi. Une série qui a un peu vieilli mais qui reste néanmoins assez agréable à lire. (10/20)

27/06/2010 (modifier)