Kirihito (Kirihito Kanka)
Kirihito est un jeune médecin dévoué confronté à une maladie terrible, "la Monmô". Parution au Japon: 1970.
Folie Kodansha Maladies et épidémies Médecine Seinen Tezuka
Pour découvrir les causes d'une maladie mystérieuse, la "monmô", le Docteur Kirihito Onasaï se rend au village de Inugami-sawa, dans une région très retirée du Japon. Il va y faire une découverte incroyable et sera victime d'une monstrueuse machination... À travers ce drame bouleversant, Osamu Tezuka plonge son scalpel directement dans un des "foyers infectieux" qui rongent notre société contemporaine.
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Date de parution | Septembre 2005 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
Les avis
J'ai vraiment un dilemne à chaque fois que je note un Tezuka, parce que c'est quasiment toujours la même que je donne. Mais faut reconnaitre : quand c'est bon, c'est bon ! Et Tezuka, eh ben il est diablement bon ! Je ne vais pas revenir trop longtemps sur le dessin, qui est toujours dans la lignée de ce que fait Tezuka avec des personnages simplifiés et des paysages détaillés, mais ça marche toujours aussi efficacement. Surtout que les traits simplifiés conservent tout autant d'expressions, avec l'exagération qui lui est propre. Je pourrais vraiment tergiverser pendant des heures, mais c'est un dessin qui ne cesse de me surprendre par son habileté, entre efficacité et simplicité, lisibilité et ambiance. Pour l'histoire, c'est à nouveau tout le talent de Tezuka : chaque histoire est prenante, démarre vite, enclenche rapidement sur d'autres considérations et développent une flopée de thèmes chers à l'auteur. Ici le monde de la médecine, l'humanité, la religion, la maladie (et le rejet), ainsi que d'autres points sur le monde. C'est toujours dans une volonté très humaniste, caricaturant le racisme, la bêtise, la haine, les violences, mais avec une touche d'humanité sublime dans plusieurs personnages. Comme la plupart des autres Tezuka, c'est également noir (du genre noir charbon ...), avec des viols et des morts, des personnages brisés par la vie ou par les hommes, le rejet constant ... Tezuka n'en finit pas de la litanie des plaies qui rongent l'humanité, dont la plupart ne viennent que d'elle même. Je pourrais parler pendant longtemps de ce manga, mais si je dois comparer, il est un poil en dessous de Ayako et de Barbara, qui semblent vraiment être les chefs-d’œuvre de l'auteur (enfin, de ce que j'ai lu), mais ce manga là n'a surement pas à rougir devant eux. Il est très adulte, très dur, mais avec des messages qui sont fort. C'est vraiment surprenant à lire, comme toujours avec cet auteur, et je le recommande. Tezuka est le dieu du manga, et ce manga le prouve encore une fois. Ce qu'on pourrait considérer comme "moins bien" dans son œuvre est encore au-dessus de bon nombre du reste.
Un des mangas les moins réussis par Osamu Tezuka (mis à part les dessins qui sont toujours aussi beaux, ce que j'aime énormément chez le Dieu du Manga.) [SPOILER]Le scénario se transforme peu à peu en une histoire à pleurer dans les chaumières, car son héros, le Dr Kirihito est antipathique: par exemple il promet à sa fiancée, Izumi, de l'épouser alors qu'à peine il part en bateau pour étudier la maladie, celle-ci se fait abuser sexuellement à plusieurs reprises par un médecin psychopathe, concurrent face à Kirihito. Quant à lui, lorsqu'il vient juste d'arriver dans une autre contrée Kirihito se met à épouser une dévergondée du village, Tazu, après l'avoir séduit avec son numéro de nue tentatrice. Plus tard, celle-ci est tuée et Kirihito est atteint par la maladie du "Chien"; son ancienne promise Izumi vient le voir (sans le reconnaître) et il lui ment en disant qu'il ne l'a pas vu. (lui-même!) Plus tard, il rencontre Reika,une contorsionniste ayant un penchant zoophile en voyant Kirihito en chien-mutant...[FIN SPOILER] Bref le reste est pareil, une des pires oeuvres de Tezuka,avec la saga Black Jack et les 3 Adolf.
Une mystérieuse maladie, la monmo, sévit dans un village isolé de Shikoku, l'une des quatre îles principales du Japon. Kirihito, jeune médecin enthousiaste, est délégué dans le village pour tenter de découvrir l'origine de la maladie. Malheureusement il attrape à son tour la monmo qui va progressivement lui donner une apparence de chien. Voici le postulat de ce manga, une fois n'est pas coutume de la part de Tezuka, très prenant. De ses années d'étudiant de médecine, Tezuka a gardé quelques souvenirs, même si comme pour d'autres séries il a fait appel à une aide extérieure. Car ici, la médecine occupe une bonne partie de l'oeuvre. On aura bien entendu droit à un âpre débat sur l'origine de la mystérieuse monmo, qui déchainera les passions entre les grands pontes du monde, mais également entre l'équipe japonaise chargée spécifiquement d'étudier la monmo, dont fait partie Kirihito. Ce sera l'occasion de confronter deux visions antagonistes, l'amour de la science, et par extension de la vérité, et la politique. Tout du moins est-ce la vision que Tezuka nous propose, que politique et science ne font pas bon ménage. Et au fur et à mesure que l'on avance dans Kirihito, on ne peut que partager cette vision. Mais malgré ce que l'on pourrait penser, le chef de service chargé d'étudier la monmo et qui aspire au titre de président de l'ordre des médecins, n'est pas si foncièrement mauvais. En réalité, sous ses aspects d'homme prêt à tout pour parvenir à ses fins - ce qu'il est vraiment - se cache un homme torturé, attachant même comme on le découvrira vers la fin. Comme d'habitude, pas de manichéisme chez Tezuka, seulement des personnages très humains avec leurs côtés clairs et obscurs, propres à chacun. Des personnalités complexes et singulières se détachent de ce manga. Le politique prêt à tout, le médecin idéaliste, la fiancée épleurée, un ami fidèle mais avec sa face sombre, bref un large panel de protagonistes qui auront tous un rôle essentiel. Néanmoins, réduire Kirihito à une simple critique de la politique et de la médecine serait réducteur. Comme on s'en doute dès le départ, on dérivera rapidement vers un sujet plus profond qu'est la différence. Bien entendu, Tezuka exploite à fond ce qu'il fait, et malgré le discours qui s'étale sur les quatre tomes, je n'ai jamais eu l'impression d'une quelconque redondance. Enfin si, mais si s'agit de l'épisode de la monmo que l'on croyait définitivement enterrée, mais finalement ce fut un petit mal pour un bien. Bref, Kirihito est une oeuvre profonde. Le talent de conteur de Tezuka m'apparait avec le recul encore plus flagrant lorsque je m'aperçois qu'il sait développer des sujets qui pourraient se résumer en quelques phrases. Son talent transparait également à travers ses personnages, toujours très humains. Une fois encore, Tezuka démontre qu'il n'est pas qu'une légende passée.
Kirihito est un médecin japonais qui étudie une étrange maladie touchant le physique en animalisant des hommes et les conduisant rapidement à la mort. Quelle en est la cause ? Sur instruction de son médecin chef, il va aller étudier cette maladie de plus près dans un village touché. Il va lui aussi contracter la maladie. Mais il en trouvera au moins la cause racine. Ce médecin zoomorphe va être balloté à travers le monde éprouvant la folie et la cruauté des hommes qui ne voient qu'une bête en lui. Cette série en 4 tomes est très noire et résolument adulte. Elle se rapproche par certains côté de MW du même auteur, notamment par le caractère conférant à la folie du docteur Urabe, un collègue de Kirihito. Ses pulsions sexuelles et son attirance pour la fiancée du héros ou plus tard la religieuse Helen Freeze sont illustrées par un dessin torturé d'où on sent poindre ses démons intérieurs. Le dessin de Tezuka est de très bon niveau, moins enfantin mais toujours aussi métaphorique et pudique sur les scènes de sexe qui sont pourtant multiples et souvent non consenties. La représentation de la jeune et belle Li Hua comme croqueuse de "monstres" fait d'ailleurs froid dans le dos. Quasiment tous les personnages sont multiples et cachent des sentiments sombres au fond de leur âme. Le héros lui-même craque à un moment, le sort s'acharnant sur lui il en vient à renoncer à sa condition de médecin, voulant abréger les souffrances d'un nourrisson plutôt que de tenter de le sauver. Les aspects médicaux sont développés, on sent le passé de médecin de l'auteur même s'il avoue en postface qu'il a dû demander conseil car il s'est éloigné en tant que mangaka de sa profession d'origine. Kirihito va aller obtenir sa vengeance face à son chef tout décrépi et sourd à tout argument réfutant sa thèse médicale. Dans des mises en pages inventives, en spirale par exemple, Tezuka crée ici une série relativement courte et dense du niveau de Ayako.
Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre avant de lire ce manga. J'ai lu relativement peu d'oeuvres d'Osamu Tezuka, mais je savais qu'il avait traité les sujets les plus divers. Ici l'histoire est celle d'un médecin qui découvre une maladie qui déforme les os du visage, jusqu'à faire ressembler les victimes à des chiens. Mais "Kirihito" ce n'est pas seulement ça, puisqu'au-delà du "simple" thriller médical l'auteur a rajouté une énorme couche d'étude psychologique. Ainsi nous sommes amenés, une fois de plus, à sonder les profondeurs noires de l'âme humaine. Mais là encore, point de "tout est blanc, tout est noir", puisque les personnages changent de posture en cours de route. Et certains plusieurs fois, comme le Dr Urabe, dont l'obsession sexuelle se double d'une conscience médicale et d'une amitié qui le rendent complètement fou. Fou, Kirihito Osanaï croit le devenir, et ses moments de basculement sont l'occasion pour Tezuka de nous offrir des expérimentations graphiques assez étonnantes. Des séquences image par image, proches du cinéma, des pages à lire en spirale, pour montrer le cheminement de pensée des personnages (comme Tatsuga'ura)... Certes, le dessin de Tezuka peut paraître enfantin pour ceux qui lisent essentiellement les mangas d'aujourd'hui, mais il ne faut pas oublier que c'est lui qui a posé les bases du manga moderne, sur le plan des sujets, du découpage, de la narration. Et il le prouve une fois de plus avec cette série assez étonnante, qui nous surprend en de nombreux endroits.
Je suis un peu déçu par cette série. Je m'attendais à quelque chose de mieux. L'histoire du médecin dévoué à trouver la cause d'une maladie mystérieuse qui donne l'apparence de chien aux victimes m'a un peu ennuyé. Je trouve que Kirihito manque de charisme et il est un peu trop 'parfait', presque insignifiant. Et puis les moments où il doute de lui ne m'ont pas touché. Idem pour sa fiancée, Izumi, qui est insignifiante et pas intéressante pour un sou. Par contre, la partie avec le médecin Urabe est très bien. La maladie mentale qui le guette est très bien décrite. C'est un loser qui devient fou à force de se le répéter. Helen est aussi un bon personnage. Cette religieuse qui est victime de ce mal étrange m'a beaucoup plus touché que Kirihito. Je ne sais pas pourquoi. C'est comme ça. Le milieu véreux de la médecine est aussi bien décrit et intéressant. C'est donc une série inégale avec du bon et du mauvais. Quant au dessin, c'est du Osamu Tezuka mature comme on a vu dans Ayako ou Barbara.
Depuis relativement peu de temps, les oeuvres d'Osamu Tezuka arrivent massivement en France, et force est de constater que la qualité est très souvent au rendez-vous. Avec Kirihito, le mangaka au béret parvient une fois de plus à nous surprendre. Ce premier volume est déjà d'une richesse incroyable, l'histoire s'avère captivante et déjà très développée, le thème est original, et les personnages... Les personnages sont nombreux et tous intéressants, mis à part Kirihito qui est un être très pur, les autres sont tous ambigus et l'on sent que l'on n'est pas au bout de nos surprises à la lecture de ce premier tome. Les dessins, le style Tezuka tout le monde commence à bien le connaître. Son trait est ici "adulte", on est plus proche d'Ayako que de Métropolis pour donner un exemple simple. En tout cas c'est toujours aussi plaisant et inventif. La disposition des cases donne une certaine force à l'action et supporte également la narration, c'est toujours très clair même quand les informations sont nombreuses. Les pages 112 à 114, qui mettent en scène la confusion ressentie par Kirihito, affichent de purs délires graphiques, c'est très convaincant. Un premier tome touchant, qui promet une suite riche en émotions. La série sera probablement courte. C'est du Tezuka, c'est bon, c'est à lire. Ps: Ce n'est pas parce que Kirihito est médecin que l'on retrouve ici l'ambiance de Black Jack, tout diffère, tant dans le traitement narratif que dans la mise en forme.
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