Les Rêves de Milton
1930, en Caroline du Nord. La Grande Dépression ravage et détruit la vie des hommes. La famille Cry doit se résoudre à vendre ses modestes terres et prendre la chemin de l'exode, en quête d'un meilleur avenir.
1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Aire Libre Rêves
Sept ans plus tôt, Billy, le fils aîné, assiste à un meurtre. Le meurtrier, un voisin, lui fait passer le goût de la curiosité en lui broyant la main. Depuis, il a la rage chevillée au corps. Depuis, il instille le venin de la haine dans l'esprit de son frère Milton. Milton est une force de la nature. Un costaud capable de réduire en miettes n'importe quoi et n'importe qui. Mais il n'est est pas moins un gentil, un doux, un simplet. Un rêveur. Toutes les nuits, Milton rêve d'aider sa famille, il rêve de laver les affronts qu'elle subit quotidiennement, il rêve de tuer. Mais a-t-on jamais vu les rêves se réaliser ?
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Date de parution | Octobre 2005 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Un diptyque qui se laisse lire agréablement. L’ambiance de misère, voire de désespoir liée à la crise économique qui frappe les plus faibles de l’Amérique profonde au tournant des années 1929/1930, est ici bien rendue. On pense forcément aux romans de Steinbeck. « Les raisins de la colère » bien sûr, mais aussi et surtout « Des souris et des hommes », avec le personnage de Milton, un géant un peu (beaucoup) benêt, qui ne semble pas maîtriser sa violence. Je pense même que les auteurs ont volontairement joué sur cette ressemblance pour l’aspect un peu « polar » de l’intrigue. Même si les ressorts se laissent deviner à l’avance. J’ai juste eu du mal sur la fin avec le passage dans le train, quelque chose a sans doute dû m’échapper, la famille un temps séparée se retrouve en une case ? Une intrigue assez noire, fataliste, avec ce zoom fait sur cette famille qui cumule misère et handicaps, et semble sombrer toujours plus bas dans la mouise – dès le départ, on n’imagine difficilement un happy-end. Plus que Milton, c’est le personnage de Billy qui est central, ambigu et malsain. Le regard que l’on porte sur lui évolue fortement en cours d’histoire en tout cas. Une histoire noire mais très lisible, et très bien accompagnée par le dessin de Mael, même si ses visages, aux traits angulaires (un peu de Bézian ici) sont peut-être un peu trop « taillés à la serpe ». Une lecture agréable en tout cas.
Après la lecture des 2 tomes. Je suis heureux d'avoir emprunté cette série mais également heureux de l'avoir lue. Le scénario est rythmé mais prévisible pour le final. Mais avant, on a le droit à une sorte de road movie où les cadavres s'amoncèlent. Toute l'intrigue se focalise sur l'auteur que l'on ne voit jamais commettre ses massacres. Les personnages sont tous aussi meurtris les uns que les autres. La détresse financière s'ajoute aux handicaps. L'histoire est clairement menée et fonce vers une fin forcément tragique. Le dessin est spécial : les décors et les couleurs sont vraiment beaux mais les visages laissent à désirer car trop torturés à mon goût. Plaisant à lire une fois.
Un beau diptyque, incontestablement, il y a du travail, de la recherche. Mais je n'aime ni le dessin, qui m'avait tout d'abord interpelé, ni le background, ni le scénario, trop noir et misérabiliste à mon goût. Je me suis ennuyé à la lecture et j'ai vraiment eu du mal à finir. Enfin, les goûts et les couleurs...
Scénario sans grande surprise, impression de déjà vu, misère et violence présentées de manière inintéressante; je n'ai pas accroché à ce premier album qui, à mon avis, aurait dû être publié ailleurs que dans la collection Aire Libre.
Pas mal mais ce n'est pas trop mon genre... Le dessin de Maël est spécial. D'un côté, je suis assez séduit par son originalité et l'ambiance qui s'en dégage. Mais de l'autre, je n'apprécie pas les visages tordus de ses personnages. J'oscille donc entre des moments où je trouve ses planches jolies et d'autres où elles me déplaisent. Quant à l'histoire, elle est assez glauque. Elle prend pour décor la Grande Crise aux USA, avec l'exode rural des agriculteurs sans le sou à la manière des Raisins de la Colère. Et là dessus se greffe des haines entre personnages frustres et brutaux, et l'utilisation d'un jeune déficient mental comme instrument involontaire de vengeance. C'est bien raconté, réaliste et relativement prenant. Mais je dois dire que je reste sur ma faim à la fin de ce premier tome et je n'ai pas plus envie que ça de lire rapidement la suite.
Imaginez notre Quasimodo national au pays des "raisins de la colère" et vous obtenez "les rêves de Milton", oeuvre forte, violente et belle à la fois. Sylvain Ricard nous gratifie, une fois de plus, d'une histoire forte et marquante, mise en relief d'une façon magistrale par Maël, qui nous avait habitué à un dessin plus coloré avec "Tamino" chez Glénat. La période de la Grande Dépression nous a fourni donc, outre les meilleurs films de Chaplin, mais aussi cette bande dessinée, violente et réaliste qui nous entraîne vers les plus bas desseins de l'homme. Je regrette une seule chose à propos de cette histoire, c'est que la collection "Aire Libre" de Dupuis n'ait pas offert aux auteurs la possibilité de traiter leur histoire sous forme de one shot (même en un volume de 80 pages, cela restait possible). Mais Sylvain Ricard m'a confié récemment que le prochain tome comportera 70 pages- et sortira en octobre 2006-; donc un one shot de près de 140 pages n'était guère envisageable chez l'éditeur. Toutefois, bravo pour le dessin. Bravo à Sylvain Ricard et à Frédéric Féjard pour le scénario accrocheur.
Un premier tome très noir et riche en émotions. C'est un drame social et psychologique solide, âpre et violent, assez proche dans l'esprit de toute une littérature américaine, celle qui sonde les bas-fonds de l'Amérique sans complaisance. Le dessin de Maël est parfaitement dans le ton de l'histoire, sans merci pour ses personnages, il leur dresse des portraits peu flatteurs, sous des visages laids et grimaçants. Aucun des personnages n'est vraiment sympathique, certains suscitent peut-être notre pitié, mais pas notre sympathie, non, ce qui fait qu'on accroche à cette histoire, c'est la justesse de la description de certains bas instincts que nous avons tous en germe en nous : la cupidité, la vengeance... Un premier tome qui fait plus que poser une intrigue, il l'impose. Juste une idée en passant : peut-être le résultat aurait-il été encore plus surprenant si ce scénario avait été dessiné par un dessinateur au trait moins cruel et plus "lisse", dessin et scénario auraient alors fonctionné en contrepoint, dans une belle et fertile contradiction. Ajout après lecture du second et dernier tome : Je redescend quelque peu ma note. Non pas que ce second tome soit réellement décevant, mais il n'exploite pas toutes les potentialités du premier. Un chouette dyptique tout de même.
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