Quéquette blues
Angoulême 1985 : Alfred du meilleur premier album en langue française Une chronique vigoureuse et attachante de l'adolescence dans une cité ouvrière de l'est de la France, au milieu des années 60, racontée de l'intérieur d'une bande de copains d'enfance, élevés dans l'ombre portée de l'usine du coin.
1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Adolescence Angoulême : récapitulatif des séries primées Banlieue Baru Grand Est Pilote
Une chronique vigoureuse et attachante de l'adolescence dans une cité ouvrière de l'est de la France, au milieu des années 60, racontée de l'intérieur d'une bande de copains d'enfance, élevés dans l'ombre portée de l'usine du coin. Le choc des générations et des classes sociales, les filles, la musique, les bars, le manque d'argent mais l'amitié plus forte que tout. Et puis bien sûr à l'arrière-plan, comme toujours chez Baru, un regard aigué et exigeant porté sur le monde, ses inégalités et ses contradictions.
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Février 1984 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C’est une des premières, si ce n’est la première série développée par Baru, probablement en grande partie autobiographique. Il y développe déjà des thématiques que l’on retrouvera ensuite très souvent chez lui, autour des banlieues ou des lieux en marge, déclassés, avec une jeunesse quelque peu désoeuvrée qui traine ses frustrations au milieu de décors assez sombres. Ici, nous suivons sur quelques jours une bande de copains ados ou jeunes adultes, autour d’un réveillon dans les années 1960. Si la première intégrale de la série avait pris pour titre « Roulez jeunesse », les suivantes sont revenues au titre d’origine, « Quéquette blues », le nom d’une chanson entonnée vers la fin, et surtout un titre plus en rapport avec le sujet. En effet, ces jeunes gens vont de bars en ginguettes plus ou moins miteuses, buvant, et surtout cherchant à tout prix non pas à draguer, mais à coucher avec une femme – ou tout ce qui comporte des nichons et un sexe accueillant. Avec le plus souvent de bonnes désillusions. L’univers dépeint par Baru est à la fois plein d’une désespérante recherche de vie, et d’une noirceur nihiliste. C’est un peu glauque, mais ça se laisse quand même lire. Et Baru a en tout cas réussi à produire un récit crédible, poisseux certes, mais d’un réalisme pas si éloigné par certains passages de l’univers des « Valseuses ». Pas mal d’autodérision pour montrer les difficultés rencontrées par ces jeunes pour passer avec succès le rite de dépucelage, et « devenir un homme ». Le dessin de Baru (pas de ceux qui m’attirent le plus) est encore balbutiant. Pas forcément « joli », mais en tout cas il est raccord avec l’histoire et le ton adopté. Affaire de goût sans doute, mais il est assez fluide.
Je racle les fonds de tiroirs en avisant cette Bd alors que c'était pas une de mes priorités, j'en connais l'existence depuis longtemps, je l'avais aperçue vers 1984 dans Pilote, mais c'est vraiment pas dans mes goûts, et comme il faut qu'il y ait des avis très différents sur BDT, eh ben voila, je sers la soupe mais je la renverse en fait car vous l'aurez compris à ma note, c'est le genre de bande que je n'aime pas, mais alors pas DU TOUT comme dirait JM Bigard ! Alors certes, Baru est sans doute doué pour décrire les affres de la vie quotidienne dans un milieu social défavorisé, mais ce genre de truc je le vis assez quotidiennement dans le quartier de la commune où j'habite, quand je lis cette Bd, j'ai l'impression de regarder dans un miroir et de voir ces bandes de petits merdeux chelous qui font n'importe quoi, c'est assez proche de Pascal Brutal encore que cette dernière est parfois drôle, là c'est pas drôle, c'est souvent graveleux, lourd, pathétique et d'un ennui mortel. Je n'aime donc pas ces dérives et cet environnement délétère où certaines situations témoignent d'une connerie monumentale. Sans doute est-ce de la provoc', mais ces mecs sont vraiment atteints, je n'ai aucun attachement pour eux. Mais par dessus tout, c'est le dessin qui me rebute à 100%, là je peux vraiment pas adhérer à ce genre de graphisme, c'est d'une laideur repoussante qui me fait mal aux yeux, j'arrive même pas à comprendre comment on peut dessiner comme ça, c'est beaucoup trop loin de mes conceptions graphiques, très très loin du beau dessin que j'aime habituellement.
La première série de Baru qui fera mieux par la suite. Au niveau du dessin, il a déjà son style quoique évidemment c'est moins bien maîtrisé. Les décors sont corrects, mais je n'aime pas trop les visages des personnages. Pour ce qui est du scénario, je l'ai trouvé ennuyeux. Si je peux sympathiser avec l'envie de perdre sa virginité, j'ai vite trouvé le héros et sa bande de copains lourds. Leurs péripéties ne m'ont pas du tout intéressé ou amusé. J'ai eu l'impression d'avoir lu une BD pour nostalgiques d'une époque qui n'est pas la mienne et je ne me suis pas identifié aux personnages. Je préfère comment Baru montrait la France des années 60 dans "Les Années Spoutnik'".
J’ai vraiment bien aimé ce récit. Tout d’abord, il y a ce prétexte de quête de la perte de pucelage. Ce « rite de passage », sujet d’angoisse grandissante au plus les années s’écoulent, est un thème fédérateur autour duquel la plupart des lecteurs (masculins en tous les cas) s’identifieront sans trop de problème. Ensuite, il y a le ton employé. Désabusé, nostalgique, moqueur, ce ton convient parfaitement pour ce genre de sujet. J’aime toujours bien quand les auteurs se moquent d’eux-mêmes tout en jetant un œil nostalgique dans le rétroviseur. Le principe de la bande de potes n’est pas pour me déplaire, non plus. Là aussi, il est facile de s’identifier ou de voir resurgir l’un ou l’autre souvenir de jeunesse. Et puis, il y a cette ville industrielle, à la présence oppressante. C’est étonnant combien cette présence pèse sur le récit, sans en avoir l’air, sans qu’une quelconque analyse psycho-économico-historico-contextuelle ne soit faite. Non, cette présence s’impose, là, naturellement. Elle influence les comportements des acteurs sans même que ceux-ci en aient conscience. Et, à nouveau, cet aspect fait écho à mon propre passé. J’ai effectué mes études à l’ombre de hauts-fourneaux. Sans y avoir travaillé, j’ai pu m’approcher, comprendre et développer cet étrange rapport d’amour et de haine qui unit les ouvriers à la sidérurgie. Oui, le climat qui règne au pied de ce type d’entreprise est particulier, et Baru, avec beaucoup de naturel, l’a saisi dans sa bande dessinée. Reste l’aspect graphique. Ce n’est pas ce que je préfère dans cet album mais Baru a un style efficace et lisible. Le côté brut de son trait convient bien au thème. Un très bon récit dont mon appréciation est certainement influencée par mes propres souvenirs de jeunesse.
Il est clair qu'il faut aimer vouloir se plonger dans la quête d'une bande de copains désoeuvrés d'une ville minière de l'Est de la France dans les années 65. La quête de quoi ? Bref, une quéquette blues entre minables. Inutile de vous préciser que le rôle de la femme se réduit à un bout de chair et qu'on n'a guère d'autres considérations pour elle. Bien sûr, c'est sympa les conneries entre copains. Ca donne un genre... Au-delà de l'apparente tendresse de l'album, il faut également apprécier l'humour gras. On retombe dans le travers de l'auteur à savoir la vulgarité et le sexe gratuit avec les scènes hautement graveleuses qui vont avec. Je ne peux pas aimer cela et je ne pourrais jamais car c'est au-dessus de mes forces. Le dessin est très réussi en ce qui concerne le décor mais les personnages ont une bobine tout à fait spéciale avec des traits imprécis. On arrive à se plonger dans le temps avec l'ambiance des années 60. Il y a incontestablement une maîtrise de l'auteur qui a par ailleurs prouvé son grand talent. C'est le sujet qui ne m'a pas plu.
Le milieu des années 60... Avec l'aide de quelques copains, un ado cherche à perdre sa virginité. Il se souvient alors des années "d'avant", avec l'école, les filles, le rock and roll... et ses rêves d'alors. Pas mal, c'est vrai, car Baru livre ici un ensemble de souvenirs anecdotiques teintés d'humour. J'y ai (re)trouvé un peu de tout : les copains, les filles, la nostalgie, la tendresse, les espoirs, les rêves déçus... un peu ce que tout un chacun de nous a vécu pendant ces années-là. Une chouette petite bouffée de nostalgie qui m'a fait me souvenir de gens, de situations, d'ambiances que j'avais un peu oubliées... Et ça m'a fait plaisir de les retrouver.
Note approximative : 3.5/5 Après L'Autoroute du soleil, c'est la seconde BD de Baru que je lis et je dois dire que celle-ci m'a presque davantage touché que la première. Quéquette Blues, initialement parue en 3 tomes mais n'existant plus qu'en intégrale, est la première véritable BD de Baru. Le dessin n'y est pas encore totalement maîtrisé, notamment concernant les personnages eux-mêmes et leurs visages qui sont souvent très moyens. Par contre, la plupart des décors sont bons. Et certaines grandes images montrant les vieilles villes, les usines, les paysages enneigés et gris sont même particulièrement réussies à mes yeux. La colorisation, en couleurs directes, est aussi assez spéciale et pas tout à fait maîtrisée par moment, mais elle est également parfois forte et réussit à transmettre une bonne part de l'émotion justement dans ces images de grands décors. L'histoire reprend un décor d'Est de la France, de villes où les usines et les hauts-fourneaux ont longtemps été les reines, de jeunes un peu paumés qui ne veulent pas se laisser faire par la routine et par l'usine, décor et thèmes qu'on retrouvera ensuite dans L'Autoroute du soleil. Mais là où L'Autoroute du soleil sortait très rapidement ses héros de ce décor pour les emmener sur la route, ici, on reste dans ce milieu à la fois sinistre et vivant. On suit la bande de Baru et de ses potes - je crois comprendre que cette BD est largement autobiographique - durant tout le temps d'un week-end de Nouvel An, week-end durant lequel ils chercheront à s'amuser, à draguer les filles, et où Baru aura pour mission de perdre son pucelage. Les dialogues sont bons, les situations justes, les personnages attachants. Et même si je dois admettre m'être un peu lassé sur certains passages de l'histoire, d'autres passages m'ont paru véritablement touchants. La façon dont Baru fait ressentir l'état d'âme des habitants de ces villes ouvrières et des jeunes qu'il a cotoyés ainsi que leur relation avec les usines elles-mêmes, véritables entités menaçantes et omniprésentes même dans une ambiance de fête du Nouvel An, est vraiment réussie. Ainsi, même si cette bande de jeunes et leurs obsessions de frustrés du sexe m'ont parfois un peu lassé sur la longueur - l'équivalent tout de même de 3 albums durant lesquels on suit toujours la même "fiesta du Nouvel An" -, leur côté attachant et l'émotion qui se dégage de certains passages du récit m'ont permis de garder un souvenir très agréable de ma lecture.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site