La Terre sans mal

Note: 3.29/5
(3.29/5 pour 24 avis)

2000 : Prix Canal BD 2000 : Prix du jury œcuménique de la bande dessinée. "J'ai débarqué au village indien le 3 février 1939. Deux semaines de transatlantique, de trains poussifs... de bus bondés et le tacot disloqué d'un épicier véreux... Pour revenir ici ! C'est mon troisième jour chez les MBYAS."


Aire Libre Amazonie La BD au féminin Prix des Libraires de Bande Dessinée Prix oecuménique Spiritualité et religion Tribus et peuples isolés

Cette histoire commence à la veille de la deuxième guerre mondiale. Goldmist Eliane, jeune française de religion juive et chercheur de surcroît se mêle à une tribu indienne pour y étudier leurs coutumes. Un jour la tribu part à la recherche de la Terre sans mal. C'est à dire une terre où "les flèches vont seules à la chasse... Champs de maïs et beaucoup d'animaux... Long soleil remplit bien ma calebasse... Là bas vagin bois sec et vieilles peaux fripées HI ! redevenues jeunes et baisent toute la journée" en suivant un homme-dieu le Karaï. Une longue marche dans la forêt s'en suit, où seul les plus forts survivront... Eliane essaiera à un moment de revenir vers un monde "civilisé" qui aura basculé dans la 2ème guerre mondiale et pour une juive, où se trouve le plus grand danger ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Juin 1999
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Terre sans mal © Dupuis 1999
Les notes
Note: 3.29/5
(3.29/5 pour 24 avis)
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08/11/2001 | Gaëlle
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L'avatar du posteur bamiléké

J'ai un ressenti de lecture très proche de celui de Pol et d'Agecanonix et j'ai du mal à comprendre qu'on ait pu porter au pinacle cette série en 2000. Sauf qu'à cette époque Sting et le chef Raoni étaient souvent invités par les média occidentaux et que la cause Guarani et la destruction insensée de l'Amazonie étaient un sujet porteur. Cause légitime malheureusement tombée dans l'oubli de nos jours. J'ai surtout eu du mal avec le scénario et le texte qui y est accolé. Pour le texte je l'ai trouvé indigeste, souvent lourd et emphatique sans raison. Le scénario qui se veut une quête initiatique nous trimbale pendant des années à travers la forêt sans que j'aie pu saisir le sens de cette odyssée. La guerre c'est mal, mais alors pourquoi le Karaï est entouré de guerriers? Et pourquoi repart il dans l'autre sens? J'avoue n'avoir pas bien saisi toutes les subtilités du récit. On aurait pu découvrir un récit tourné vers l'ethnographie. Las! pas grand chose de ce côté là aussi en terme d'organisation sociale, d'habitudes sexuelles ou éducatives, de rites d'initiations ou de ressources alimentaires( sauf le désolant passage du fruit qui fait péter!). Enfin je n'ai toujours pas compris pourquoi les auteurs ont voulu mêler la Shoah à ce récit à travers d'improbables coups de téléphone. Il reste donc le graphisme de Lepage. Je ne me permettrais pas de discuter la qualité du trait de Lepage . Sa technique est très aboutie et ses planches paysagées sont d'une grande beauté. J'ai plus de réserves sur le traitement de ses personnages. D'un côté des Indiens presque tous très beaux et musclés en face de colons de type Garimpeiros vieux bedonnants, meurtriers et violeurs. Pour finir j'ai, tiqué sur cet homme-dieu presque sosie de Bruce Willis et cette Eliane bien proche du portrait de Jean Seberg. Cela m'a fait pensé à du Hollywood un peu suranné. Pour finir par un détail, j'ai admiré cette Eliane qui garde la même coiffure, le même pantalon le même soutif et les mêmes bottes pendant des mois dans un climat humide à l'extrême et qui arrive à destination toute pimpante et sexy sans une égratignure, ni fièvre avec un bébé dans les bras. Très bof

14/12/2024 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Je ne vais pas faire preuve d'une grande originalité en disant tout le bien que je pense du dessin de cette BD. Une précision du trait qui donne à tous les personnages un petit côté aérien, presque trop parfait. C'est d'ailleurs le seul bémol que je mettrais; que de corps trop parfaits, nos indiens du fin fond de l'Amazonie sont gaulés comme de parfaits athlètes. Mais bon je pinaille, ce dessin et sa colorisation rendent à merveille l'impression de touffeur de la forêt équatoriale. Quant au scénario, sous des dehors plutôt linéaires il est assez touffu. Dans le sens où la grande partie qui voit notre héroïne au sein de la tribu et s'enfonçant dans la forêt à la recherche du pays sans mal est à mon sens plus ardue à suivre, du moins c'est pas très clair. Cette quête initiatique est jolie, magnifiquement dessinée mais peut être étais-je dans de mauvaises conditions pour l'apprécier à sa juste valeur si j'en juge par d'autres commentaires dithyrambiques. Pour autant j'en conseille l'achat et personnellement j'y reviendrai pour apprécier à nouveau le travail graphique de Mr Lepage.

28/05/2017 (modifier)
Par Thobias
Note: 4/5

Le dessin est superbe et l'histoire avait un potentiel fou. Contrairement aux autres critiques je ne vais pas accabler la scénariste et attribuer tous les lauriers à Lepage (mon dessinateur préféré à ce jour). Il y a effectivement un problème de scénario mais je pense que c'est l'éditeur qui est en tort. Je ne sais pas ce qui s'est passé en coulisses dans la conception de l'album mais il est clairement trop court. C'est comme si Muchacho était un one shot de 70 pages ou alors que les deux albums faisaient les 44 ou 48 pages standard, c'est pas possible. Là c'est le souci on a une histoire géniale superbement illustrée mais c'est beaucoup trop rapide, il faudrait deux fois plus de pages. J'ai l'impression de voir les coupes dans l'album comme un film massacré au montage par les producteurs. On nous raconte une superbe quête à la Aguirre, la colère de Dieu et elle se résout en une soixantaine de pages, c'est invraisemblable. Forcément à part l’héroïne, on se fout un peu de tous les personnages (même son fiancé meurt en ellipse dans des circonstances inconnues) et onn' est pas vraiment investi dans la quête et le parcours initiatique de la jeune femme. Il fallait 150 pages et ça aurait été un chef d'oeuvre. Un beau gâchis. J'aimerais vraiment en savoir plus sur la conception de l'album, peut-être que je me trompe, mais pour le moment je reste convaincu que c'est un problème de longueur. 3,5/5

14/03/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Cet album m'a laissé un peu dubitatif, et je suis embarrassé pour le noter ; c'est un récit étonnant d'une longue quête initiatique qui plonge au coeur de l'Amazonie et qui rend hommage à l'ethnographie. Tandis que la guerre déchire l'Europe, il entraîne son héroïne dans un monde hors du temps, et il s'en dégage une réelle poésie. L'idée du journal intime et des différents écrits en pages de garde est de plus originale. C'est aussi un témoignage vibrant en l'honneur de tous les peuples d'Amérique du Sud massacrés par les colons et les gouvernements qui détruisent leur écosystème et leur mode de vie. De ce côté, l'album a plusieurs points communs avec le très beau film de John Boorman la Forêt d'Emeraude. Je crois que c'est comme ça qu'il faut appréhender ce récit, car malgré tous ces points positifs, l'intrigue n'est pas spécialement passionnante, le personnage d'Eliane pas vraiment attachant, et le côté introspectif est un peu trop insistant ; donc je ne suis guère attiré par cette histoire, et le propos réel des auteurs m'échappe et reste confus, même certains dialogues semblent nébuleux. Quant au dessin, c'est lui qui sauve un peu cette Bd car il est très esthétique, avec des images diaphanes par endroits et un joli traitement des couleurs qui convient parfaitement à cet univers de jungle étouffante. J'étais tenté de mettre 2/5 car j'attendais autre chose de cette Bd, mais je suis plutôt indulgent sur ce coup-là, c'est un très petit 3/5...

23/05/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

On se laisse entraîner assez facilement dans cette aventure, mais on en ressort avec une impression mitigée. J'ai trouvé le dessin plutôt bon, et la trame de départ, sans être extraordinaire, est tout de même bonne. Mais j'ai traversé cet album comme l'héroïne a traversé la forêt amazonienne : sans trop savoir à quoi cela rimait, ni si tous ces personnages n'étaient pas là que pour le décor, finalement interchangeables car n'influençant pas trop l'histoire. Je reste donc sur ma faim, et ne sais pas si je retournerais voir cette Terre sans mal.

17/04/2013 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

J'ai lu 'La Terre sans mal' parce que j'aimais bien le dessin. Il est très beau quoique je trouve certaines scènes un peu confuses parce que les indiens se ressemblent un peu trop. Malheureusement, je n'ai vraiment pas aimé le scénario. Je suis d'accord avec Pol lorsqu'il écrit que ça va trop vite. Je n'ai pas eu le temps de m'attacher aux personnages y compris la femme blanche qui est pourtant sur pratiquement toutes les pages ! J'avoue aussi que la narration n'est pas fluide et que je n'ai pas trop compris le but des auteurs. Il y a des passages un peu sympas de temps à autre, mais globalement je me suis ennuyé durant ma lecture.

11/03/2012 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Une linguiste juive accompagne une tribu indienne d’Amazonie dans ce qui sera son dernier voyage, à l’aube de la seconde guerre mondiale : en voilà, un thème qu’il est original ! Le traitement est de qualité. La tribu Mbyas est attachante, même si elle présente quelques aspects cruels, mais logiques dans l’optique de la survie du groupe (abandon des plus faibles, rejet des étrangers). Le guide-shaman est intéressant à plus d’un titre. Bien plus en quête d’une liberté spirituelle que réelle et confronté à ses propres doutes autant qu’à ceux de la tribu qu’il guide, il affiche un visage ambigu : prêt à sacrifier l’existence des membres de sa tribu, pourvu que ceux-ci n’y perdent pas leur âme. La linguiste, qui perd sa part occidentale au fur et à mesure que son monde sombre dans le chaos et franchit définitivement le cap lorsqu’elle apprend le génocide dont sa famille est victime est relativement crédible. Relativement car je doute quand même qu’une occidentale s’adapte aussi vite au rude mode de vie de ces indiens, au point de devenir une des plus résistantes du groupe. La quête désespérée du paradis perdu est touchante et la narration, sous la forme d’un carnet de voyage, est agréable. Fort présente, elle ralentit cependant le rythme du récit. Mais la qualité principale de l’album demeure son traitement graphique. Les couleurs d’Emmanuel Lepage s’avèrent par moment d’une luminosité envoûtante. Les éclairages sont d’une extrême qualité et les personnages sont facilement reconnaissables, ce qui n’est pas évident dans ce genre d’univers. Du très beau travail, pour une belle histoire. Un petit 4/5, mais un 4/5 quand même.

06/04/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

Après avoir découvert le sublime Muchacho de cet auteur, j’avais décidé d’acquérir d’emblée cette BD dont l’action se situe encore une fois en Amérique du Sud. Et là, grosse déception. J’ai pas du tout accroché. Je ne saurai l’expliquer... La fin de ce récit ne conduit nulle part. Toutefois, le dessin relève d’une certaine maîtrise avec un découpage conforme. On se croirait vraiment dans la jungle. Cela ne suffit pas pour apprécier pleinement ce one-shot. J'ai décidé de revendre ce one-shot ce qui est une chose que j'effectue très rarement. C'est dire que j'ai été très déçu.

16/02/2007 (MAJ le 30/01/2009) (modifier)

Un peuple en perdition en quête d'une liberté où il se perdra un peu plus. Le lecteur lui ne s'y perdra pas. Remarquablement charpenté, vous suivrez avec intérêt les souffrances, les doutes, les désillusions, de ce peuple attachant qu'on (les colons) s'est acharné à détruire. Très grand travail de documentation des artistes rendant intéressant ce voyage dans le temps et dans l'espace (Paraguay au moment de la guerre mondiale). Une BD hors norme, pour un voyage hors norme. A lire et à relire. De plus en 2008 Aire Libre en a sorti un exemplaire anniversaire, l'enrichissant de textes et de croquis inédits.

20/08/2008 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Un album paru voici quelque dix années et qui –à l’époque- a été considéré comme le chef d’oeuvre de Sibran et Lepage. A sa relecture, je me dis que c’est un bon album, mais de là à en avoir fait son exégèse… C’est vrai que j’ai bien aimé cette aventure « exotique » : le Paraguay des années 30 et une héroïne –linguiste de son état- « plongée » chez les indiens Guaranis. J’ai lu le récit d’un voyage, d’une immersion, d’une sorte d’initiation aussi où la tragédie et la magie sont quasi omniprésents. Et, d’une certaine façon, je l’ai partagé, ce voyage, en prenant mon temps –tout comme la narration de l’opus-. J’ai aimé, oui, comme j’ai aimé beaucoup d’autres BDs de cette époque. Il m’avait marqué surtout par son graphisme et le ton narratif utilisé. Ce n’a plus été le cas maintenant. Il reste quand même quelque chose de réussi, que j’ai partagé, mais que j’ai à nouveau rangé. Pour un bon moment je pense. Malgré tout quelque chose de bien fait.

21/07/2008 (modifier)