Le Petit Monde
Revisitation futuriste du thème de Peter Pan.
Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Jean-David Morvan Peter Pan
Sur une colline surplombée de superbes villas et ceinturée par une autoroute lui servant de rempart, vit Kumiko, la fille d’une famille très riche. En contrebas de l’autoroute, se situe « le petit monde », un sordide bidonville où survit Piedra, orphelin et chef d’une bande de gamins des rues. Tout s’oppose avec violence à ce que ces deux adolescents se rencontrent. Pourtant… Texte: Dargaud.
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Date de parution | Octobre 2005 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Une vraie gifle sortie de nulle part, mais du genre de celles qui vous carressent pour mieux vous surprendre ! De Morvan je ne connaissais rien ou si peu, qu’il est prolifique et apprécié et basta mais j’ai beaucoup apprécié ce qui ressort comme étant surement le meilleur opus de la série 7 à savoir son « 7 Yakusas ». C’est un peu le Jodorowsky de la culture japonaise, un type à l’imagination débordante sachant s’entourer des meilleures révélations au crayon. Et ce n’est surement pas « Le Petit Monde » qui m’empêchera de prétendre le contraire tant cette œuvre est unique par son style et sa narration débridée… Imaginez vous l’univers de Peter Pan déclinée en fable futuriste et violente et vous aurez une idée du voyage en apnée que nous offrent sur un plateau JD Morvan et son mystérieux dessinateur chinois Terada. En effet sans être nécessairement familier à l’univers de J.M Barrie, on en reconnait vite les personnages et l’univers transposé dans une société éclatée en plusieurs strates et dont chacun des 3 tomes de cette œuvre nous y fera descendre tels les niveaux d’un jeu video complètement barré. Car si l’ensemble se lit vite et de façon particulièrement claire, tout va vite dans ce petit monde dont le titre faussement naïf rappelle celui de Aldous Huxley et de son ironique chef d’œuvre « Le meilleurs des mondes ». Morvan délivre un univers cohérent où les classes sociales se superposent dans les bidonvilles aux accents latins d’Amérique du Sud. En haut, on se déplace en jet privé ou petite voiture british, les contours sont arrondis et les droides remplacent les devoirs parentaux. La meileure communication ? se plonger dans des rêves virtuels illicites afin de se sortir d’un quotidien trop aseptisé. En bas dans les « favelas », tout le monde est solidaire, se serre les coudes et la technologie laisse place à des épaves. Les angles se resserent et deviennent anguleux et la violence règne en règle. Les notables « descendent » des beaux quartiers pour y trouver de quoi se shooter ou prendre du plaisir avec des filles faciles… La fée Clochette devient un délire de junkie… Tout n’est qu’une quête à lutter contre la solitude et l’ennui… Au milieu de tout cela, Kumiko, fille d’un ambassadeur japonais, va tenter de trouver du réconfort avec l’écorché vif Piedra mais le Capitan Gancho, rival manchot de ce dernier, n’hésitera pas à les traquer par pure ambition vénale et/ou sentiment de jalousie… Le bel univers cruel de J.M. Barrie est un écrin de qualité pour permettre à JD Morvan de se lâcher à toutes berzingues sur les dessins dingues et inspirés de l’inconnu Terada ! Un joli prétexte qui offre des angles et des perspectives de folie avec des séquences d’action voire même d’animation absolument démentes ! Les couleurs pastel sont tout à fait adaptées pour un spectacle visuel qui n’omet pas la poésie et de jolis moments d’accalmie. Le fait de mixer format franco-belge et dessins d’influence manga est un choix judicieux. Terada ne manque pas de talents ni d’humour dans la façon très particulière de mettre tout ce petit monde en scène sans perdre le lecteur ni le prendre par la main. Qu’il s’agisse d’une poursuite de véhicules sur autoroute, de gunfights à la Tarantino ou d’un assaut sur les eaux, on est pris à la gorge comme devant un film à grand spectacle. Au final je me demande si le gamin qui ne veut pas grandir, ce n’est pas un peu moi qui ai pris un pied pas possible à lire une histoire qui a le mérite de rester cohérente de la première à la dernière page… Lire Peter Pan à la sauce Dragonball au rythme d’une séquence d’action à la Matrix, ça n’arrive pas si souvent mais je veux bien me shooter également pour m’y replonger et en redemande encore car le seul véritable défaut de cette série, c’est qu’elle est finie ! :( Merci à la communauté BDT pour m’avoir fait découvrir presque par erreur cette série qui mérite amplement d’être reconnue à juste titre… Un gros, gros, gros coup de cœur !
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