Période Glaciaire
2006 : Prix Canal BD Dans un futur lointain et indéterminé, notre continent a été enseveli sous la glace. Une expédition scientifique décide de s'aventurer à travers les déserts de glace, dans l'espoir de retrouver des traces de cette mythique civilisation préglaciaire dont il ne reste nulles traces...
Après l'apocalypse... École européenne supérieure de l'image Froid. Neige. Glace Le Musée du Louvre Peinture et tableaux en bande dessinée Prix des Libraires de Bande Dessinée
Dans un futur lointain et indéterminé, notre continent a été enseveli sous la glace. Une expédition scientifique décide de s'aventurer à travers les déserts de glace, dans l'espoir de retrouver des traces de cette mythique civilisation préglaciaire dont il ne reste nulles traces... Nicolas de Crécy inaugure avec Période glaciaire une collection de bande dessinée en co-édition avec le musée du Louvre. Ils seront ainsi quatre auteurs à confronter leurs univers à celui d'un des plus prestigieux musée du monde. Après Nicolas de Crécy, ce sont Marc-Antoine Mathieu, Emmanuel Guibert et Bernard Yslaire qui s'approprieront le Louvre.
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Date de parution | Octobre 2005 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Étrange histoire concoctée pour cette commande du musée du Louvre. Je trouve que ça commence bien. C’est plutôt sympa cette histoire de scientifiques archéologues d’un futur lointain post apocalyptique. Ils tombent sur les vestiges enfouis du musée sans rien y comprendre. Leurs interprétations erronées sont assez amusantes (et m’évoquent « La civilisation perdue », un livre jeunesse – lisible adulte – assez hilarant sur la même idée). Leurs rapports humains, les petites rivalités, le racisme, ou plutôt spécisme dans le cas présent, sont bien sentis, ça partait bien, et j’avoue que j’aime beaucoup le chien-cochon Hulk. Et puis je ne sais pourquoi, le récit prend un autre tournant, plus fantastique, avec les objets du musée qui se mettent à parler et à raconter les péripéties des œuvres et de l’histoire. On a l’impression que c’est ça la partie « commande » du Louvre, c’est artificiel et ne colle pas avec l’histoire principale qui restait dans de l’anticipation qu’on pouvait trouver raisonnable. C’est dommage. En revanche, on a quand même un petit échantillon sympa des œuvres du Louvre et le catalogue de la dernière page est bienvenu. Et une belle ambiance pour le dessin et la colorisation, un peu floue et délavée, ça rend bien l’idée de brouillard polaire et de poussière des ans.
Dans l’inégale collection publiée autour du musée du Louvre, de Crécy livre là un album plutôt original (mais je n’en attendais pas moins de lui), qui lui permet de nous présenter une « redécouverte » (dans tous les sens du terme) du musée et de certaines de ses œuvres. Mêlant Science-Fiction, fantastique et aventure, de Crécy nous embarque dans une histoire simple dans son déroulé, mais riche et dense, avec une façon bien à lui de nous montrer un maximum d’œuvres exposées au Louvre (nous avons même droit à un petit historique du sauvetage des œuvres majeures durant la Seconde guerre mondiale). Ajoutons que le dessin, et la colorisation, m’ont tout à fait convenu. On a là un traitement original et intelligent d’une commande : ou comment le talent et l’imagination peuvent faire sortir un projet de l’ornière où les conditions de départ semblaient vouloir le cantonner. Chouette lecture donc, que je vous recommande.
J'ai trouvé cet album indigeste. J'avoue avoir lu assez difficilement cette bd. Je me rappelle avoir eu la même sensation sur Foligatto et sur Prosopopus du même auteur. Je n'aime pas du tout son style qui a pourtant beaucoup d'adeptes. Certes, il y a de l'originalité dans cet hommage appuyé au musée du Louvre qui survivra à tous les cataclysmes de l'histoire et qui restera comme un vestige de notre humanité. Bon, cependant, j'avoue avoir été gavé par ces animaux qui parlent. Certes, ils ont été génétiquement modifiés et par conséquent j'accepte cette explication. Cependant, il m'est un peu difficile de me faire passer la pilule pour des statues qui causent. Oui, c'est le côté loufoque pseudo-poétique qui gâche tout... En résumé, un scénario futuriste burlesque avec un regard décalé sur le passé.
J'ai trouvé cet album sympathique. J'aime bien le dessin de De Crécy que je trouve à la fois beau et original. L'histoire sent effectivement l’œuvre de commande du musée du Louvre, mais l'auteur réussit à créer une histoire amusante. J'ai bien aimé la réaction des personnages face à ce qu'ils ne connaissent pas. Cela donne des répliques amusantes qui m'ont bien fait sourire. Et puis cela m'a permis de connaitre plusieurs œuvres du Louvre car je ne connais que la Joconde. Toutefois, j'ai un peu l'impression que tout ce qui n'avait pas rapport avec le Louvre était traité de manière un peu superficielle. J'aurais bien aimé en apprendre d'avantage sur cet univers post-apocalyptique.
Ce n'est pas franchement le type de dessin que je préfère mais il faut savoir aussi aller à la découverte de nouveaux horizons. Sur ce coup là bien m'en a pris et je ne regrette pas du tout ma lecture qui m'a fait découvrir un univers très particulier. Tout d'abord l'idée de base m'a bien séduit. Cette expédition qui recherche des traces d'un passé dont elle ne sait pratiquement rien et qui en suivant les indications de vieilles cartes tombe sur le musée du Louvre enseveli. Super ! mais c'est surtout la découverte des oeuvres exposées qui permet à l'auteur de montrer beaucoup d'humour, notamment avec les interprétations que les explorateurs font de notre monde passé. En se basant sur les tableaux et les sculptures ils en déduisent un mode de vie savoureux. Je conseille vivement ce one shot qui est aussi une réflexion sur l'art, la manière dont nos sociétés le conçoivent, comment il faut l'aborder. Mais attention cela n'est pas un pensum pour intellos. C'est drôle, instructif, franchement bien quoi!
Voici un album très sympa qui m'a fait veiller jusqu'à tard le soir pour savoir le dénouement. "Période Glaciaire", c'est d'abord un graphisme... Celui de Nicolas de Crécy qui est vraiment très joli (je crois que c'est le premier album de De Crécy que je lis). Son trait est reposant, harmonieux, agréable, doux, mais en même temps légèrement confus et hésitant et aussi hachuré : c'est une très belle BD. En plus, comme le récit est plutôt bon (comme, jusqu'à maintenant, tout ce que j'ai pu lire venant de la collection "Louvre"), il ne faut pas bouder son plaisir. En effet, si l'histoire est prenante, drôle (très, très drôle) et un peu touchante, pourquoi est-ce que je ne mets que 3/5 (en fait, c'est plus 3.5/5) ? Parce que j'ai trouvé la conclusion de l'album un peu décevante (si ce n'est bâclée) ce qui est franchement dommage, mais ça n'enlève rien au plaisir que j'ai pris à lire l'album... Bef, une bonne BD qui pose des questions intéressantes sur l'art !
C’est la première BD de De Crécy que je lis… et je ne sais trop quoi en penser. Le début, très SF, m’a beaucoup plu. La redécouverte par une équipe d’archéologues du continent européen pris par les glaces est plutôt une bonne idée. D’autant que l’auteur, par son trait si particulier, ainsi que quelques éléments originaux (les chiens doués de raison, les spéculations fantaisistes et condescendantes des scientifiques sur la civilisation européenne) arrive à poser un cadre assez solide. C’est à partir du dernier tiers de l’album que les choses se corsent. De Crécy se débarrasse maladroitement et brutalement de ses personnages (jusque là soignés) pour se concentrer exclusivement sur les œuvres du Louvre. La BD se transforme en catalogue, l’intrigue initiale est abandonnée et la fin tombe comme un cheveu dans la soupe. J’ai l’impression que l’auteur avait imaginé une construction narrative différente mais qu’il a été rattrapé par le cahier des charges. C’est dommage, car il y avait de bonnes idées et beaucoup de travail. J’aurais bien aimé mettre plus mais la fin de la BD m’a un peu gâché la lecture et m'a surtout laissé sur ma faim. Cependant, ça m’a donné envie de découvrir d’autres productions de cet auteur.
La thématique de l'Europe sous la glace est désormais un classique des récits d'anticipation : voir notamment Neige de Gine et Convard, pour ceux qui n'auraient pas la chance de connaître, ou La Compagnie des Glaces de G.J. Arnaud et du studio Jotim, pour ceux qui auraient la chance de ne pas connaître. Celle des peuples du futur qui interprètent nos mœurs de travers l'est également : lire "Demain les Chiens" de Clifford D. Simak par exemple. Celle des animaux modifiés pour être doués de parole ne l'est pas moins : encore les chiens dans "Demain les Chiens", les singes dans "Demain les Dauphins" de Miguelanxo Prado, etc. La seule partie un peu amusante, c'est l'Histoire patchwork inventée par Joseph aux planches 40-45 à partir des œuvres du Louvre, mais l'exercice est un peu facile... Et s'il est judicieux de rester critique sur ce qu'on apprend en cours d'Histoire, ce genre de parallèle tendrait à faire croire que les archéologues et les historiens actuels peuvent inventer n'importe quoi à partir de quelques indices recueillis sur le passé, alors que justement, dans le monde réel, le milieu scientifique use tout de même de méthodes qui permettent d'éviter en grande partie ce genre de contre-sens pur et simple ! Je précise que je ne suis pas un historien en train de défendre son bifteck... Au final, où veut-on en venir : au fait que l'Art c'est riche, porteur de notre Histoire et de notre culture, un moyen de s'envoler vers d'autres cieux ? La belle affaire ! J'ai la faiblesse de croire que celui qui lit ce genre de BD "d'auteur" en est déjà persuadé au départ... Et je me demande par conséquent si ce qu'on m'a vendu comme une BD est vraiment autre chose qu'une publicité pour le Louvre... À ce propos, je trouve que dans une œuvre commandée par Le Louvre, il est un peu gonflé de lancer une pique sur les visiteurs du XIXe siècle, "l'ère du grégaire pesant", avec une allusion anti-américaine à peine voilée et toujours bien vue dans les milieux intellos français, alors que la politique actuelle du Louvre, davantage centrée sur les touristes étrangers riches que sur les Français peu aisés, "a beaucoup plus obéi à l'objectif de maximisation des ressources propres qu'à une politique globale de démocratisation" (étude du ministère de la Culture citée par "Le Canard Enchaîné" du 12/01/2011). Les relations entre les personnages sont juste ébauchées et, au final, pourraient être supprimées ou modifiées sans que la trame générale en soit vraiment perturbée. Points positifs principaux, le dessin et la mise en couleurs, qui dérouteront sans doute certains par l'aspect faussement incertain du trait, mais que je trouve plutôt réussis.
Je voulais emprunter une BD d'auteur et mal m'en a pris. En effet, la lecture fut longue et pénible et j'ai eu beaucoup de mal à arriver au bout de l'histoire. On part ainsi d'un scénario futuriste plutôt farfelu avec des chiens qui parlent en pleine glaciation. Féru d'histoires fantastiques, je me suis laissé entrainer dans cette exploration à la recherche d'un Paris englouti sous des tonnes de neige et de glace. Ensuite, l'auteur part dans des délires où les œuvres du Louvre se mettent à parler avec les différents protagonistes et j'ai eu beaucoup de mal à comprendre où l'auteur voulait en venir. Côté dessin, je ne suis pas fan de ce type de dessin même si je m'en accommode lorsque l'histoire est intéressante, ce qui n'était pas le cas ici. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 2/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 2/10 NOTE GLOBALE : 4/20
Je voudrais commencer cette critique en me jetant des fleurs et en me congratulant d'avoir acheté cette BD que j'ai choisie sur le critère de l'éditeur, couplé à un prix attractif dû à l'occasion. Il est certes vrai que le dessin peut par moments paraître brouillon, notamment quand on s'attarde sur les personnages. En cause un trait qui semble hésiter mais qui finalement semble savoir où il va tant il se révèle efficace. De plus, le dessin fait la part belle à des paysages enneigés de toute beauté. Mais le réel intérêt de cette BD réside dans son scénario, à la fois très poétique et très métaphorique. Bien qu'il faille un petit temps d'adaptation pour rentrer complètement dans cette BD, le résultat se révèle à la hauteur de mes non-attentes. Après quelques pages, j'avais peur que l'auteur ne profite de son postulat pour nous assener un sempiternel message écologique. C'est pourquoi j'ai été agréablement surpris lorsque j'ai découvert que De Crécy avait dans ses tiroirs quelques subterfuges pour nous parler de sujets bien différents, à savoir un peu de racisme et beaucoup d'Art. Collection Louvre exige, l'Art pictural et la sculpture occupent bien entendu une place prépondérante. C'est ainsi que rentré dans le vif du sujet, l'auteur nous expose sa réflexion sur l'Art en général. Dans un monde où l'Art semble méprisé, voire totalement absent, et l'Histoire totalement méconnue, Nicolas de Crécy tente de redonner à l'Art la place qu'il mérite. En cantonnant les protagonistes à une interprétation au premier degré des œuvres abordées, couplé à l'ignorance du contexte historique, l'auteur dénonce ainsi le mépris des ignorants, né de leur incompréhension de l'ouvrage accompli, face à l'Art en général. Ainsi, l'Art est réduit à son caractère historique et dépouillé de toute sa symbolique, borné à un simple produit de l'imaginaire. Bien entendu, l'album regorge d'autres idées, mais celle-ci semble occupe une place plus importante. En définitive, c'est un 3.5 arrondi au supérieur, car l'ingéniosité et l'intelligence de l'auteur, qui dirige de main de maître la métaphore et d'autres artifices, doit selon moi être positivement récompensée.
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