Batman - Des cris dans la nuit (Batman: Night Cries)

Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 8 avis)

Ce volet, assez peu connu, des aventures du célèbre justicier de Gotham aborde un thème très délicat : celui des sévices sur les enfants.


Batman DC Comics Futurs immanquables Super-héros Univers des super-héros DC Comics

Quand une série de crimes impliquant des abus sur des enfants vient horrifier les habitants de Gotham City, Batman et Jim Gordon (devenu préfet) s'embarquent dans une quête pour trouver l'immoral criminel. Mais quand Batman est accusé d'être impliqué dans ces meurtres et d'avoir terrifié des enfants, le justicier de la nuit va devoir enquêter pour laver son nom et prouver son innocence. Ce volet, assez peu connu, des aventures du célèbre justicier de Gotham aborde un thème très délicat : celui des sévices sur les enfants. Les peintures de Scott Hampton y sont très travaillées et rappellent les oeuvres de Hopper. Une édition difficile à trouver cependant. Pour adolescents/adultes.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mars 1993
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Batman - Des cris dans la nuit © Urban Comics 1993
Les notes
Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 8 avis)
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26/11/2005 | Ro
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Présence

L'horreur absolue de la maltraitance - Il s'agit d'une histoire complète de Batman, initialement parue en 1992, indépendante de la continuité du personnage. L'histoire s'ouvre sur une scène de nuit dans laquelle un groupe de chauve-souris prend son envol au dessus de Gotham. Ces 3 images sont accompagnées d'un extrait d'un guide sur la vie sauvage rappelant que ces animaux sont incapables de se diriger quand ils sont frappés de surdité. Il faudra attendre la fin du récit pour comprendre le sens de cette séquence. Dans cette histoire, James Gordon est l'équivalent du préfet de police pour Gotham. Il est accaparé par les relations avec les élus. En cette fin de soirée, il choisit d'échapper à cette pression pour se rendre sur les lieux d'un crime horrible : toute une famille massacrée, égorgée dans son appartement situé dans le quartier le plus défavorisé de Gotham. Il sait déjà que les rapports d'analyse mettront des jours à lui parvenir car l'élucidation de ce crime abject n'aura pas la priorité. Chez lui, il n'arrive plus à gérer ses responsabilités écrasantes et sa vie de famille, que ce soient les relations avec son épouse, ou avec son jeune fils. Cette même nuit, Batman envahit (à lui tout seul, c'est possible) un laboratoire synthétisant une nouvelle drogue appelée Boost, encore plus addictive que le crack. Il réfléchit en même temps à son apparence, à l'absurdité inhérente de son costume aux oreilles pointues et à l'effet que cela peut avoir sur les criminels qu'il attaque. Batman est en train de remonter, maillon par maillon, ce réseau de distribution de drogues. En parallèle, en tant que Bruce Wayne, il a décidé de prêter assistance à une œuvre de charité qui gère un centre d'accueil pour enfants maltraités dans ce même quartier défavorisé. Il est directement en relation avec le chef de ce centre (Brian McLean, psychiatre) et sa sœur (Sybil McLean, administratrice). Un nouveau meurtre immonde chez un notable va réunir Batman et Gordon pour essayer de démêler les circonstances et trouver le coupable. Fin des années 1980 et début des années 1990, DC Comics dispose de moyens et les emploie à diversifier le type de ses comics, en particulier en essayant de toucher un lectorat adulte. La plupart du temps les scénaristes augmentent juste le niveau de violence et de barbarie, et les dessinateurs troquent le crayon pour la peinture. La qualité du résultat n'est pas automatique. Et puis, parfois, le scénariste et l'illustrateur ne se reposent pas sur ces artifices, ils ont une vraie histoire à raconter et un vrai savoir faire. C'est le cas pour cette histoire. Archie Goodwin est un vétéran des comics ; il a commencé à en écrire en 1964, et il a 55 ans quand il écrit cette histoire. le début de l'histoire fait craindre un scénario prétexte à un thème (celui de la maltraitance) calqué sur une histoire mal équilibrée de Batman. En particulier, il est difficile de concilier les séquences très prosaïques de Gordon, avec celles forcément plus flamboyantes de Batman. Il faut attendre la moitié du tome pour que les différentes composantes s'agrègent plus harmonieusement. Passé ce point là, il n'est plus possible de refermer l'ouvrage avant la fin du récit. le lecteur se trouve pris au piège d'un suspense psychologique diabolique et dépourvu de manichéisme. Goodwin a su trouver le bon équilibre entre les éléments de la mythologie de Batman, l'horreur des crimes et le roman policier sophistiqué. La fin est digne d'un roman très noir où l'espoir est réduit à sa portion congrue. On est très loin d'une solution assénée en 2 coups de poings bien placés. Pour mettre en images ce récit poignant et terrible, Goodwin a bénéficié d'un illustrateur qui sait manier le pinceau : Scott Hampton (né en 1959, et frère de Bo Hampton). Hampton maîtrise bien la mise en place d'une ambiance par le choix des couleurs. Il a une préférence marquée pour les couleurs sombres qui nécessitent une bonne luminosité pour la lecture de cette histoire. Il y a plusieurs atouts dans sa technique. Chaque individu dispose d'un visage spécifique. Sa mise en page est très claire et facilement lisible. Il évite les clichés visuels simplistes pour des images qui montrent ou suggèrent selon les besoins du récit. Il réussit plusieurs décors marquant tels qu'une institution psychiatrique privée magnifique. Mais il reste encore un peu vert pour les expressions faciales qui provoquent l'empathie immédiate pour les plus réussies, ou un mouvement de recul incrédule devant des expressions peu réalistes pour les moins réussies. Il a également du mal à trouver le bon dosage entre les décors finalisés et les teintes uniformes derrière une tête en train de parler. Malgré ces imperfections, cette histoire prend le lecteur à bras le corps pour l'enfoncer dans une horreur quotidienne immonde (Goodwin cite une statistique horrifiante) jusqu'à une fin réaliste et angoissante.

31/05/2024 (modifier)
Par zamito
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Un des meilleurs "Batman" tout simplement ! Tout d'abord le dessin ; c'est parfois trop sombre mais quel travail, quel souci du détail dans cette technique difficile. Personnellement je trouve ça magnifique, et comme dans les bd que j'adore le style du dessin rejoint la ligne scénaristique. Je m'explique, on a affaire a une histoire compliquée, touchant un sujet qui n'a jamais été abordé dans une bd, alors oui il faut "lutter" pour tout comprendre, et même parfois pour bien saisir qui parle ; on est pas dans un "Tintin" où tout est simple, on est dans une lecture au couteau... L'histoire ensuite : le thème est sombre, ça vous l'aurez compris. La progression est très bien faite, on a plein de rebondissements. Enfin bref, une excellente bd adulte qui fait réfléchir... Ca fait du bien.

23/10/2006 (modifier)