Blueberry
Blueberry est un militaire râleur qui fait ce qu'il dit, dit ce qu'il pense et qui déserte pendant la guerre de Sécession. Il n'en finit pas d'être recherché, blâmé, condamné et réhabilité... Dans son dernier épisode, Blueberry raconte sa vie. Sans doute un des meilleurs westerns en BD.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune 1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Autour du rail BDs adaptées en film Best of 1960-1969 Charlier Dargaud Giraud-Moebius Indiens d'Amérique du nord Les années Métal Hurlant Les Apaches Les Arts Appliqués de Paris Les BDs à papa Navajos, Hopis et Zunis Panthéon (partial et conjoncturel) de bdtheque Pilote Sioux et Cheyennes Super As [USA] - Les déserts Nord-Américains
Cycle : Fort Navajo Blueberry est affecté après la fin de la guerre de sécession à Fort Navajo. Lorsqu'il s'y rend il fait la connaissance d'un de ses "collègues", le lieutenant Graig. C'est avec lui qu'il fera le voyage vers le Fort et découvrira une ferme incendiée par les Apaches semble-t-il. Cet événement et la haine farouche envers les indiens du Major Bascom va plonger le territoire qui est sous la protection du fort dans une longue période de trouble. Mais Blueberry, avec l'aide d'un jeune sang-mêlé (le sergent Crowe) et l'appui du Lieutenant Graig, entend bien découvrir la vérité. Il espère ainsi retrouver le jeune garçon qui a disparu lors de l'attaque de la ferme et ramener avec lui la paix. Cycle : Le cheval de Fer L'Union Pacific (U.P.) dirigée par le Général Dodge fait appel au Lieutenant Blueberry en sa qualité "d'expert" en affaires indiennes. Red Neck et Blueberry vont, durant leur voyage pour rallier le camp du Général, croiser un fort parti de Cheyennes. Ces derniers sont devenus enragés à la suite du massacre des bisons auquel se livrent les ravitailleurs de l'U.P. , dont fait partie Buffalo Bill. Le concurrent direct de l'U.P., la Central Pacific, va faire tout son possible pour retarder au maximum l'avancée des travaux. Il ira jusqu'à déclencher une guerre entre les indiens et les hommes de l'U.P. Le gouvernement des Etats-Unis appelle le Général Allister afin de protéger les hommes de l'U.P. et de mettre fin à la guerre. Cycle : La mine de l´allemand perdu Dans cette étrange aventure Blueberry et ses compagnons sont amenés à découvrir une cité troglodyte qui recèle d'or. Au cours de cette aventure Blueberry va jouer le rôle d'un véritable détective et sera amené à poursuivre un chercheur d'or qui a perdu la raison. Cycle : Chihuahua Pearl Au hasard d'une de ses patrouilles le long de la frontière mexicaine Blueberry découvre sur le corps d'un homme une lettre adressée au président des Etats-Unis. Une quinzaine de jours après avoir remis cette lettre à son officier commandant Blueberry voit débarquer un émissaire du président qui lui demande de retrouver un ancien officier sudiste qui a caché un magot de 500 000 $. Seulement l'homme en question est enfermé dans une prison mexicaine et personne ne connaît son nom. C'est pourquoi Blueberry ne pourra compter que sur ses deux amis (Red Neck et Jimmy Mac Lure), le gouvernement ne voulant et ne pouvant s'impliquer officiellement. Cependant la vie réserve bien des surprises et l'une d'elles s'appelle "Chihuahua Pearl". C'est le doux nom d'une femme de caractère qui n'a guère envie de passer le reste de sa vie dans un trou perdu et voit dans la quête de Blueberry un moyen honorable de s'en sortir. Cycle : Nez Cassé Depuis sa dernière aventure Blueberry est considéré par les siens comme un hors-la-loi. Son seul refuge est une tribu Navajos dont le chef est Cochise. Tsi-Na-Pah ("Nez Cassé") a réussi à convaincre Cochise qu'il fallait que lui et sa tribu quitte au plus vite l'endroit où ils se trouvent. En effet les blancs sont bien décidés à décimer tous les Peaux-rouges qui n'accepteront pas d'être déportés dans des réserves où ils mourront de faim ou de froid. Tsi-Na-Pah fera tout pour amener ces indiens vers des terres où ils ne dépériront pas, mais la route est longue et parsemée d'embûches. Au cours de cette route Blueberry découvre qu'il existe un moyen de le disculper. C'est ainsi qu'il traverse le Rio Grande et retourne au Mexique à la recherche de l'homme qui pourra l'innocenter. Cycle : Mister Blueberry Blueberry se retrouve à Tombstone où il dilapide l'or de Vigo (cf. "Le bout de la piste") en jouant au Poker avec la famille Earp et Doc Holliday. Mais Blueberry n'est pas un homme qui a eu une vie de tout repos et si cette vie attire les écrivains, elle attire aussi ses ennemis qui voudraient bien y mettre fin. Un de ces derniers se nomme Géronimo et les hommes de Tombstone ont décidé de pourchasser cet indien qui massacre et pille les familles des environs, du moins c'est ce que laisse croire les indices laisser sur place.
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Date de parution | Septembre 1965 |
Statut histoire | Série terminée (par cycles de 2,3,4 ou 5 albums) 29 tomes parus |
Les avis
Tout simplement la plus grande série de BD que j'ai lue à ce jour, et j'ai une collection de plusieurs milliers de titres... Charlier est pour pour moi le plus grand scénariste de BD de tous les temps.
Que dire qui n'ait été déjà dit ? Voilà une série mythique qui nous a offert le meilleur. Les premiers albums ont encore beaucoup de texte et peuvent rebuter un jeune lectorat aussi je conseillerais des cycles plus récents pour débuter. Il n'empêche, ce premier cycle de cinq albums, c'est quand même du tout bon. A ce propos je ne peux que penser aux soirées du ciné club ou à la dernière séance ou l'on voyait ces westerns de la belle époque. Nous étions chez Blueberry ! Les auteurs ont réussi a créer une véritable ambiance qui retranscrit cette époque. D'accord je n'y étais pas, mais ils arrivent pas un je-ne-sais-quoi de magique à nous faire rentrer dedans. On marche dans la neige avec les Indiens, on transpire dans les Mesas, on sent l'odeur du saloon, je pourrais dérouler les exemples à l'infini mais je crois que ça s'appelle juste le talent. Alors que dire sinon que les scénarios sont parfaits, voir "La mine de l'allemand perdu" et "Le spectre aux balles d'or", en fait tous ! Et puis le dessin qui transcende les mots du scénariste. Les gueules sont géniales ! Je m'arrête là, et simplement un immense, véritable, grand et sincère merci pour toutes les heures fabuleuses que j'ai passées en vous lisant. Et je vous relirai !
Ma passion pour le western remonte à l'âge de 8 ans lorsque j'ai vu pour la première fois John Wayne dans les rues poussiéreuses de Rio Bravo. Depuis, ce genre au cinéma m'a toujours fasciné; en BD, c'est pareil, en 1963, le lieutenant Blueberry arrive dans les pages de Pilote, je le découvre 3 ou 4 ans plus tard. Cette BD n'a fait que renforcer ma conception du western forgée par tant de films hollywoodiens avant l'explosion du western italien que j'ai découvert ensuite au début des années 70. Le jeune Jean Giraud qui signe Gir, lance donc avec l'aide de J.M. Charlier la série qui s'est appelée d'abord "Fort Navajo", du nom du 1er épisode. Que dire ? C'est le western-référence, qui voit la formation de ce duo de génie, et la naissance d'un personnage emblématique du western en BD; n'ayons pas peur des mots: "Blueberry" est le plus important western réaliste de la BD européenne, et sans doute de la BD mondiale, même les Américains le reconnaissent, c'est en Europe que le genre a atteint une mythologie alors que paradoxalement au pays des cowboys, les dessinateurs préféraient des mecs en collants moulants et en cape qui sauvaient le monde. Charlier, l'un des plus prolifiques scénaristes de la BD franco-belge, donne ici libre cours à son formidable talent de conteur, et transfigure l'Ouest mythique, très influencé par Hollywood, et plutôt marqué par la cause indienne, qu'il enrichit à sa façon. De son côté, Gir, au départ influencé par son maître Jijé avec qui il a collaboré sur Jerry Spring, va réussir peu à peu à le dépasser dans la précision, le mouvement, le cadrage, le décor, la finition, les scènes d'action; son dessin, au début pas très beau et peu fidèle dans les visages des personnages , va considérablement s'affiner, et chaque image attestera de sa virtuosité graphique dont la valeur se trouve renforcée par l'emploi très étudié de la couleur ou des hachures, tout en abandonnant progressivement la ressemblance physique avec J.P. Belmondo qu'il avait donnée à son héros. Son sens de l'espace est bien rendu par des cadrages travaillés et très cinématographiques. La série se compose de plusieurs cycles plus ou moins longs, dont le premier est d'emblée le plus prodigieux, constitué de 5 albums. C'est un chef-d'oeuvre de narration au graphisme encore très marqué par Jijé (flagrant dans les 2 premiers, Fort Navajo, et Tonnerre à l'Ouest) et où Charlier peut développer une histoire sur une longue échéance; c'est un ensemble fabuleux situé en plein conflit indien, qui contient tous les souvenirs de cinéphiles, c'est aussi et surtout un cycle à la gloire de la nation indienne qui fut meurtrie par l'homme blanc méprisable, incapable de comprendre ce peuple magnifique, et qui ne sut que l'exterminer; c'est aujourd'hui la honte de l'Amérique. Charlier élabore des personnages pittoresques, multiplie les rebondissements et les scènes d'action, tempérées par de l'humour, et truffe ses dialogues d'expressions argotiques U.S. (Gosh, Hell, Blood n' guts). Le seul défaut étant un texte souvent abondant, ampoulé et littéraire qui alourdit parfois un peu l'image; c'est propre à l'époque dans la BD franco-belge. Un autre cycle très fort, où Gir a atteint une maturité hors du commun, est celui du trésor sudiste (Chihuahua Pearl, L'Homme qui valait 500 000 $, Ballade pour un cercueil, Hors-la-loi) bien qu'inférieur cependant au cycle précédent (Le Cheval de Fer, L'Homme au poing d'acier, la Piste des Sioux, Général Tête-Jaune) encore impliqué dans le conflit indien. Ces deux cycles subissent l'influence du cinéma, car lorsque Hollywood a imposé la mode des westerns crépusculaires, la série en a adopté le style; de même que la nouvelle conception du western vue par Sergio Leone est également perceptible dans la bande à cette époque. Au niveau des personnages, des figures archétypiques de l'Ouest côtoient le héros, tels Jimmy McClure, le vieux prospecteur imbibé de whisky, Red Neck l'aventurier pisteur aguerri, des officiers bornés et racistes comme le major Bascom ou le général Allister, des femmes comme la belle Chihuahua Pearl, aventurière cynique dont Blueberry tombera amoureux, des Indiens fourbes et envahis par la haine tel Quanah, des Mexicains toujours dépeints comme des êtres dépourvus de scrupules, comme le perfide Vigo, des Jay-Hawkers comme Finlay et Kimball, ou encore des badmen comme Angel Face. Il est intéressant de suivre l'évolution de Mike Blueberry, qui au départ est un lieutenant de U.S. Army, bien qu'indiscipliné et tête brûlée, au caractère cynique mais enclin à l'héroïsme, qui dès le 3ème album prend l'aspect hirsute, pouilleux et mal rasé qui ne le quittera plus tant qu'il sera un anti-héros, jusqu'à la rédemption et la réhabilitation. Ce revirement s'explique par les temps qui ont changé: durant ces épisodes, nous sommes au début puis au milieu des années 70, et le héros pur au cinéma a depuis longtemps disparu, les auteurs ont donc intégré cet élément. Les 2 séries parallèles La Jeunesse de Blueberry et Marshal Blueberry n'ont pas apporté grand chose à la fantastique réussite de la série-mère qui reste un monument de la BD, et dont tout bédéphile doit au moins avoir lu une fois 1 album ou 2. Une série indispensable.
J’ai été enfant à une époque où l’on jouait encore aux Indiens et aux cow-boys (j’étais toujours un Indien). L’époque des grands westerns au cinéma était finie, hormis quelques surgeons, mais la télévision entretenait encore la flamme. Je regardais des westerns le dimanche après midi, parfois. Puis plus tard dans La Dernière Séance présentée par Eddy Mitchell. C’est au milieu de ces influences que j’ai découvert Blueberry. Et cette série a cristallisé en elle tout l’imaginaire du western tel qu’il s’est construit dans mon esprit. J’ai été captivé par les aventures du lieutenant Blueberry. Charlier est redoutable d’efficacité – et il n’est pas question ici de marketing ! Que ce soit sur un album ou sur des cycles entiers, il sait maintenir l’attention du lecteur, sans pour autant étirer artificiellement une intrigue. Comme toute série "ancienne", et qui s’est étalée dans le temps, une évolution s’est fait sentir, et heureusement ! Il n’y a pas eu ici de ronronnement. Et cette évolution a toujours été positive. Si les premiers albums tâtonnent un peu (y compris au niveau du dessin de Giraud), personnages et intrigues vont se densifier rapidement. Charlier va utilement et habilement user de la trame historique fournie par les guerres indiennes, la construction du chemin de fer, et des échos de la guerre de sécession. Il va aussi s’inspirer des westerns hollywoodiens, dans lesquels l’image de l’Indien était revisitée (à son profit). Les personnages secondaires sont souvent excellents. McClure est le pendant des sous-officiers irlandais des films de John Ford : il en a la passion pour le Whisky, mais il est moins monolithique (il "trahit" même un peu Blueberry dans "La mine de l’allemand perdu") et a une personnalité plus affirmée. Son duo avec Red Neck encadre parfaitement la geste et les gestes du héros principal. Guffie est un personnage à la fois typique et improbable, qui sert de respiration dans l’histoire, et parfois de baguette magique pour sortir Blueberry du pétrin. Mais Charlier sait rendre crédible ce qui ne l’est pas ! Les méchants sont très bons (comme Jethro ou Mac Allister par exemple). Chihuahua Pearl est à la fois avec et contre (parfois tout contre !) le héros, et est une véritable bombe – dans tous les sens du terme… De très bons scénarii donc, mais qui sont exaltés par le dessin du grand Giraud. Très influencé par Jigé, avec lequel il a travaillé (la couverture de "Fort Navajo" ne dépareillerait pas sur un Jerry Spring !) Mais Giraud s’affranchit des influences, et va lui-même créer un style, souvent copié, et rarement égalé. Il est capable de remplir le décor de détails très précis sans que cela fasse surchargé et que cela ne gêne la lecture : ses paysages sont superbes ! Et avec le cycle des Monts de la superstition ("La mine de l’Allemand perdu" et "Le spectre aux balles d’or"), je trouve que son dessin atteint un niveau hallucinant. Un niveau non suivi de pente, mais d’un plateau… Mais je crois que c’est à ce moment que son "double", Moebius, va accaparer une partie de son inspiration (sa dernière œuvre, Arzak, propose de superbes décors d’extérieur, qui pourraient convenir à un western comme Blueberry). Pour revenir sur les albums proprement dits, il n’y a que du bon (parfois), et du très bon (souvent !!!), les cycles faisant intervenir les Indiens sont très bons, que Blueberry soit leur ennemi (à son corps défendant), au début, ou leur allié à la fin. Le cycle mexicain est très bien mené… Il faudrait presque que je cite toute la série ! Je voudrais finir par la dernière période, où Giraud a officié seul, et qui est différente du reste. Un ton, un éclairage, une amertume qu’on ne retrouve pas dans les autres albums. Il n’y a plus la patte de Charlier, certes, mais je trouve que Giraud s’en sort plutôt bien et que ces derniers albums humanisent le héros, et qu’ils ne méritent pas toutes les critiques trop marquées que j’ai pu lire dans certains avis précédents. La geste de Blueberry s’achève, le héros a vieilli (comme Giraud d’ailleurs !). Mais le monde qui l’entoure aussi. Les "guerres indiennes" sont finies, la « frontière » chère aux historiens américains n’a plus lieu d’être. Le temps du bilan arrive, avec les désillusions qui peuvent aller avec. Je ferai ici un parallèle avec les sublimes photographies d’Edward Sherif Curtis qui, à la fin du XIXème siècle, ont magnifié – et peut-être embaumé-, ce "monde" qui disparaissait… Au final, c’est une bd culte, qui s’impose avec l’évidence de la simplicité, cette autre dénomination du talent. Pour toutes ces heures de plaisir, au gré des nombreuses (re)lectures – passées et futures, je vous dis merci, messieurs Charlier et Giraud !
Le meilleur western en bd que je connaisse. Avec Charlier, parfois j'accroche et parfois j'accroche pas et ben ici je trouve qu'il a écrit les meilleurs albums de sa carrière. Les scénarios sont passionnant et c'est remplient de rebondissement qui donne absolument envie de lire la suite. Les personnages sont excellent et particulièrement les méchants qui sont pour la plupart très réussi et inoubliables. Le dessin de Giraud est excellent et j'ai adoré suivre son évolution. Les tomes 11 à 15 sont pour moi les meilleurs de la série et ceux qui faut lire au moins une fois dans sa vie. Les tomes où Giraud est en solo sont de bonne fracture sauf Arizona Love qui m'a toujours ennuyé malgré un bon début.
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