Bonne santé
La vision du Dr Charles Masson sur sa profession souvent déprimante...
Ecritures Lyon Médecine
Au moyen de 6 récits, fruits de l’expérience de l’auteur en tant que médecin au CHU de Lyon, Bonne Santé évoque sans fioritures les "mensonges pieux" faits aux malades en phase terminale pour qu’ils ne perdent pas espoir, la "carapace" de vulgarité dans laquelle chaque interne s’enferme pour résister au stress des gardes et des interventions chirurgicales, "l’aide" apportée aux patients en "fin de vie". Charles Masson navigue sans arrêt du tragique au poétique, du rire aux larmes, nous donnant une vision sans concession, mais très touchante, de ce métier.
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Date de parution | Octobre 2005 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Wouh, c'est cynique ! L'exemple type d'une BD qui te plombe une belle matinée. Heureusement qu'il fait beau et qu'on retrouve le sourire vite actuellement. C'est une BD a ambiance, qui te plonge vraiment dans ce qu'est la vie des médecins, du personnel d'hôpital. Et évidemment, ce n'est pas une joie tout le temps. Le récit est composé de plusieurs petites histoires, qui sont entrecoupées de "dialogues" du médecin visitant les malades lors du nouvel an. Chaque récit à son narrateur et son histoire propre, chacun montrant une autre facette du métier et parfois de la douleur humaine. Car tout n'est pas que morbide, parfois c'est juste très dur et très triste. En lisant, on voit un côté très noir de l'humanité, mais pas dans le caractère humain. Juste dans sa faiblesse et sa fragilité. Sur bien des plans, pas que le physique. L'auteur a superbement mis en scène, avec à chaque fois une autre représentation, soit une mise en spectacle, un monologue intérieur, un discours oral, chaque histoire est faite autrement et met en relation le texte avec l'image, chacun s'articulant à renforcer l'autre et à faire comprendre plus qu'il n'est simplement dit. C'est parfois très noir du coup. Le tout en noir et blanc, sans place à la couleur dans un monde qui n'est pas gai. C'est pas le genre de BD qui va nous amuser ou nous distraire, c'est plutôt le genre qui va nous recadrer, nous remettre en tête certaines choses qu'on a tendance à oublier un peu trop vite. La vie n'est pas que rose, et il y a des douleurs et des réalités bien dures. Cette BD est une piqure de rappel en ce sens, en même temps qu'elle nous donne un aperçu de ce que peut être un monde de médecine, qui est tout sauf attirant. Je me dis après lecture qu'il faut vraiment avoir la vocation. Au final, je laisse ma note à 3/5, parce que c'est quand même déprimant, et que la lecture est lourde. C'est intéressant, et la lecture à du sens, mais je ne peux pas trop lui donner plus. En tout cas je ne vous déconseille pas de la lire. Mais soyez paré.
Je savais les médecins cyniques, je ne pouvais croire que c’était à ce point ! Ce récit, œuvre d’un médecin, est extrêmement instructif sur l’état d’esprit des disciples d’Hypocrate face à leurs patients lorsque ceux-ci ne peuvent plus attendre grand-chose de la médecine. Un malaise qu’ils ne peuvent traduire par un aveu d’impuissance (car le docteur est, dans notre inconscient, celui qui sait) et qu’ils cachent donc sous une fameuse couche de cynisme. Le récit se découpe en courtes nouvelles dans lesquelles la narration est extrêmement présente. Cynique et désabusée, elle laisse un sentiment amer au lecteur que je suis. Cet album est dur, impitoyable mais se veut sincère. Entre les mensonges et l’humour lourdingue des médecins, l’absurdité de la vie menée par certains patients après une grave opération et la joie, fugace, d’avoir un instant eu le sentiment de vaincre la mort, cet album transpire de vérité. Trop dur pour moi, je n’en conseillerais pas l’achat, mais son emprunt se justifie par l’angle de vue original que « Bonne santé » offre. Le graphisme, par contre, est bien moins intéressant. C’est à la limite du croquis en noir et blanc et il est évident que ce n’est pas de ce point de vue que cet album peut convaincre. Au final, cet album est certainement à découvrir, mais risque bien d’être rejeté par plus d’un lecteur. A essayer.
Cette BD sent le vécu car le contenu peut difficilement être inventé tant il est cru et acide. On y découvre le quotidien des médecins par le biais de différentes histoires, entrecoupées de petits textes relatant la dernière visite des chambres avant le réveillon du nouvel an. Autant être concis dès le départ, les scenarii sont durs car ils traitent principalement du rapport qu'entretient le médecin avec la mort. Il se forge une carapace pour se protéger et réagit alors souvent dans l'excès avec les patients ou la famille : il ment, pousse l'humour dans le mauvais goût, etc. Cette vision est déroutante mais pourtant compréhensible. La lecture complète de la BD permet de bien comprendre le mécanisme. Le dernier petit chapitre remet les choses en place. On comprend le besoin d'expurger tout ce trop plein. Il y a heureusement des cas positifs mais finalement cette BD relate surtout les difficultés que rencontre un médecin et décrit son comportement au boulot et en-dehors. Ca peut être caricatural mais cette lecture permet d'avoir un point de vue nouveau sur ce contexte hospitalier. Une bonne BD à lire dans son intégralité pour en saisir le sens.
Autant j'ai bien aimé Soupe Froide, autant je me suis vraiment emmerdé avec Bonne santé. Le graphique ne va pas très bien avec les histoires contrairement à Soupe Froide et c'est parfois moche. Les histoires sont ennuyantes et je me suis forcé pour lire la moitié. Oui, la moitié. J'ai pas fini l'album et c'est pas demain que je vais le faire. Le problème vient des situations qui ne m'intéressent pas et des personnages qui ne m'attirent pas. Ils ne font que raconter une histoire horrible et ennuyante et après ils partent. Y a aussi l'atmosphère qui est lourde et le texte qui est chiant. Je suis vraiment déçu par cette bd.
Non ! Je veux bien croire que le quotidien d’un médecin hospitalier soit souvent assez terrible, et qu’il lui soit presque vital, pour le supporter, de se forger un blindage fait de cynisme et d’humour bien lourdingue, mais était-ce bien nécessaire de nous jeter tout ça au visage ? C’est bien simple, après avoir péniblement supporté les premières, j’ai fini par zapper les têtes de chapitre où l’auteur nous inflige sa tournée des patients. J’étais au bord de la nausée. Et après, on voudrait nous émouvoir ? Gagner notre compréhension ? Hé bien non, pas avec moi ! Le dessin ? J’aime beaucoup la couverture.
Dans ce roman graphique, tout commence et se termine aux alentours du réveillon. L'auteur m'emmène ici faire le tour des patients et leur fait transmettre ses voeux de prompt rétablissement. Des patients ?... ben oui, mais pas n'importe lesquels : ceux qui sont en cancérologie au CHU de Lyon. Entre ces visites de chambres -forcément peu évidentes-, le docteur lève le voile sur quelques petits secrets d'alcôve propres à la (à sa)profession. Et c'est en six récits noir et blanc aussi durs que poétiques, aussi injustes que cocasses, qu'il m'a raconté comment les chirurgiens se façonnent une carapace pour résister au stress et à l'ineffable ; à quoi ressemblent certains bizutages dans le bloc opératoire ; ou comment débarquent les pantoufles -les dernières chaussures- du cancéreux... Une BD à lire -en prenant le temps de la comprendre- quand aucun de vos proches n'est gravement malade. Ou, au contraire, à lire quand tout va bien mal. Parce que, sincèrement et tout bien réfléchi, il vaut peut-être mieux rire jaune que de ne plus rire du tout !... Attachant et sincère... Cote perso : 3,5/5
Comment souhaiter « bonne santé » à ses patients quand on est médecin dans un service de cancérologie et qu’on fait sa tournée le jour du nouvel an ? Charles Masson présente dans son dernier album six histoires de chirurgiens racontant leurs mensonges, leurs échecs, leur impuissance et leur désarroi face à la mort, ainsi que la manière dont ils se servent d’un humour potache et cynique pour se créer une carapace face au désespoir et à la misère humaine. C’est noir. Très noir. Même la dernière histoire, censée finir bien, ne le fait qu’à moitié. C’est très poignant également. Je ne connais pas d’autre album de BD ayant parlé de la mort avec autant de force. Le seul aspect qui m’a un peu gêné à la lecture est le décalage entre le monologue du médecin et les images, qui se focalisent souvent sur le médecin en train de raconter plutôt que sur les événements de l’histoire qu’il raconte. Ce décalage est sans doute voulu et contribue à éviter le misérabilisme de situations dramatiques, mais l’effet n’est malheureusement pas toujours des plus réussi. On sent que l’auteur est à la recherche de la bonne formule mais que sa quête n’a pas encore abouti – le choix de la BD comme medium pour raconter ces histoires n’est pas encore vraiment convainquant. Cela reste néanmoins un très bon album, rempli d’émotions, et qui fait réfléchir sur des divers sujets comme les relations humaines avec les patients, la médecine comme vocation, la douleur consécutive à la perte d’un être cher, l’accompagnement des mourants et l’euthanasie.
Mon cousin est infirmier et je viens de lui acheter cette BD pour Noël dans l'espoir que ça lui plaise. Mais bien sûr, avant de lui offrir, je l'ai lue. Eh ben, ça ne va pas être un cadeau de Noël très gai... Côté dessin, pas grand chose à dire. Le style est proche du croquis, pas moche mais pas grand chose à en dire. C'est surtout le récit qui est marquant. Enfin les récits, puisque cet album est une suite d'histoires courtes dont le narrateur est différent à chaque fois. Ca parle de la dureté du métier de médecin, ou plutôt de la vie dans la peau d'un médecin quand on accompagne des patients qui ont peu de chances de s'en sortir. Ca parle des mensonges qu'on est obligé de dire, de la carapace de vulgarité que les internes se créent, de l'absurdité de certaines vies qui ne mènent à rien d'autre qu'à une salle d'opération, de certains patients qui préfèreraient être déjà morts... C'est dur mais c'est traité avec une franchise qui fait passer le message. J'ai été assez intéressé par ma lecture et j'ai ressenti certaines émotions (notamment lors du passage poétique en salle d'opération quand le chirurgien "ôte sa carapace" ou lorsque le narrateur imagine ce que ça puisse être d'enterrer sa fille). Mais je n'aime pas vraiment lire des histoires aussi dures et véridiques. C'est un choix d'apprécier ce genre de lecture et moi je lis plus pour le plaisir et l'évasion, pas pour ressentir la dureté et une certaine noirceur du monde, même quand celle-ci est abordée avec franchise, avec une certaine distanciation et aussi avec un certain cynisme. Bref, une BD bien faite qui pourra sans doute intéresser mon cousin infirmier même si je m'excuserai en lui offrant de lui faire un cadeau qui ne soit pas vraiment gai.
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