Le Gourmet solitaire (Kodoku no gurume)
Balades gustative au pays du Soleil Levant...
Bouffe et boisson Ecritures Taniguchi
On ne sait presque rien de lui. Il travaille dans le commerce, mais ce n'est pas un homme pressé. Il aime les femmes, mais préfère vivre seul. C'est un gastronome, mais il apprécie par-dessus tout la cuisine simple des quartiers populaires. Cet homme, c'est un gourmet solitaire. Chaque histoire l'amène à goûter un plat typiquement japonais, faisant renaître en lui des souvenirs enfouis, émerger des pensées neuves, ou suscitant de furtives rencontres.
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Date de parution | Octobre 2005 |
Statut histoire | Histoires courtes 2 tomes parus |
Les avis
Chaque chapitre nous fait découvrir un restaurant, un plat et des saveurs authentiques du Japon. Le scénario est simple et étonnamment suggestif. On a l’impression d’accompagner le héros dans sa quête du lieu adéquat pour son déjeuner, d’hésiter devant la carte, de faire notre choix, et de goûter les différents plats. Les saveurs font remonter de vieux souvenirs, lui rappellent des rencontres. Ce récit est moins anodin qu’il y paraît, on a tous des madeleines de Proust. On se laisse porter et on découvre une gastronomie, une culture. Au-delà d’une déambulation gastronomique, on se balade dans une ville, ses quartiers, l’intérieur des petits restaurants aux ambiances différentes. Du très bon Tanigushi !
Je préviens d’avance que ce n’est pas parce que j’accorde un 4 étoiles à cette œuvre que ma critique sera d’une douceur exemplaire. Cette œuvre de Taniguchi est de toute façon la plus décriée comme en témoignent les nombreuses mauvaises notes qui abondent. Les lecteurs n’apprécient pas les bds où il ne se passe quasiment rien. Il leur faut de l’action et une montée en adrélanine. Tout l’art de Taniguchi est de parler de ces petits moments qui comblent notre existence et d’en faire une montagne. C’est clair que ce décalage entraîne inévitablement une avalanche de mauvaises notes qui ne reflète en rien la qualité du travail mais témoigne juste d’une attente non comblée. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’auteur joue dans ce registre qui s’éloigne un peu de ces deux chefs d’œuvre que sont Le Journal de mon père ou encore Quartier lointain. Déjà, Le Promeneur empruntait la même démarche sur le fait de savourer ces petits instants qui passent. La comparaison ne peut qu’être préjudiciable au gourmet solitaire. Et pourtant, tout le talent de l’auteur est présent. Il nous montre une dimension qu’on a rarement l’occasion de voir et cela s’appelle tout simplement vivre … En l’occurrence, on rentre par exemple dans un restaurant au hasard d’une rue. On se demande ce que l’on va commander comme plat. On regrette parfois notre choix. Souvent, on est agréablement surpris. Bref, chaque chapitre nous livrera un plat différent ainsi qu’une expérience différente. Ce sont de petites sommes d’impressions qui font la richesse de cette œuvre très singulière qui se déguste comme un bon mets. Je regrette cependant que le personnage principal soit si imbu de sa personne d’une certaine manière. On se concentre sur ses seules envies, sur ce qu’il pense de son environnement, des commerçants qu’il croise, de la satisfaction qu’il éprouve ou pas. On a l’impression que tout lui est dû. Ce qui m’horripile, c’est le fait de savoir le prix de chaque plat comme si c’était un élément primordial. Je rencontre cet aspect mercantile dans beaucoup de mangas. J’ai l’impression qu’un japonais ne sera vraiment heureux que quand il aura le maximum de plaisir pour le plus bas prix possible. On ne pense jamais au restaurateur qui s’esquinte dans sa cuisine et qui aura une très faible marge. La valeur travail n’est guère récompensée dans ce contexte. Par ailleurs, cela doit être une habitude très japonaise que de dîner tout seul dans un lieu de restauration. Pour ma part, cela ne me viendrait pas à l’esprit. C’est quand même très nombriliste comme approche. Il est clair qu’il y a le mot « solitaire » dans le titre. On voit qu’il essaye de s’occuper comme il le peut et il réussit très bien comme cela. En conclusion, je n’ai pas trop apprécié ce personnage que constitue le gourmet solitaire. Il m’a souvent donné envie de le gifler. Mais bon, ce n’est qu’une bd. Nous avons là une excellente bd dans la tradition de ce que Taniguchi sait faire de mieux à savoir transmettre des émotions. C’est un travail bien réalisé. On ne s’ennuie pas contrairement à ce qu’on pourrait croire. Cela m’intéresse que de savoir ce qu’un personnage ressent quand il mange un sushi dans un lieu imprégné d’une certaine ambiance. Une vraie bd d’atmosphère en somme. A déguster tout de même avec modération !
J'ai toujours apprécié le calme et la sérénité qui régnait dans les mangas de Jiro Taniguchi. A l’heure où le maitre mot dans la BD japonaise – et de plus en plus dans la BD européenne – est efficacité, ses albums ont quelque chose de rafraichissant. Si Taniguchi n’est ici que le dessinateur, on ressent quand même fortement son influence dans les dialogues et les différentes scénettes dont se compose ce manga : une histoire, un plat japonais présenté. Pas d’intrigue, juste le plaisir de découvrir avec chaque plat une nouvelle partie de la culture japonaise. Et c’est tout. Le trait de Taniquchi est très reconnaissable, précis voire méthodique, il convient parfaitement à ce genre de récit en y renforçant l’immersion : on lit aussi un manga de Taniguchi pour le foisonnement des détails. Un bon manga, mais un peu hermétique pour ceux que la culture Japonaise n’intéresse pas.
Je ne comprends pas, non vraiment je ne comprends pas. Comment on a pu éditer ce livre. L’histoire ? Je suis quelqu'un qui se déplace pour son travail… Tiens j’ai faim… Tiens je vais aller ici : hum ça c’est bon et puis ça aussi… Ah non j’aime pas ça. Voila pour moi il ne se passe rien. Je suis déçu, déçu par ces 190 pages, déçu par ces 18 chapitres. Pourtant j’ai adoré Quartier lointain et Le Journal de mon père mais là je dis : non. Même s’il y a un bon dessin, il aurait pu y avoir de l’idée, mais pendant toute la lecture je me suis ennuyé ferme. 2/5 et c’est bien coté.
Autant j'aime bien Taniguchi, autant cet album n'a pas de matière. Quel éditeur peut accepter de publier un auteur, hormis s'il est ultra reconnu comme peut l'être Taniguchi, qui lui dirait "c'est l'histoire d'un homme qui raconte ce qu'il mange dans différents restaurants. Et je ferai une histoire par restau.". Pour ma part je n'y connais rien en cuisine asiatique, le seul intérêt qu'il peut y avoir est sur les us et coutumes japonaises (rôle de l'alcool, importance du riz dans le repas etc.) L'homme qui mange son bento dans le shinkansen et qui s'inquiète de l'odeur avec une pudeur toute japonaise, c'est triste, ça pose de grandes questions métaphysiques sur l'odeur du poulet ou que sais-je. Ca peut donner envie de manger quand même :)
L'album retrace les itinéraires d'un homme qui se déplace un peu partout dans la banlieue de Tokyo. Dix-huit chapitres composent ce recueil, dix-huit stations d'un chemin de plaisirs olfactifs et gustatifs. L'homme bouge beaucoup pour les besoins de son travail. De déplacement en déplacement, l'auteur m'a emmené suivre ce personnage -un gourmet- où il a décidé de se mettre à table. Chaque halte correspond à un moment de gastronomie dont les parfums et le goût évoqueront -ou non- un visage, une sensation dans son esprit. Avec lui, je suis passé de la gargote des quartiers populaires à l'établissement de luxe, via le stade où se joue le championnat de base-ball des lycées. Et ainsi de suite, de plat en plat, pour un livre qui est la biographie d'un homme par le menu. Très bien que tout cela. Et après ?... Ma cote réelle : 2,5/5.
Comment faire une BD sur la gastronomie sans tomber dans le livre de recette ou dans les longues descriptions fastidieuses ? Taniguchi et Kusumi nous invitent à suivre un homme d'affaire au cours de 18 histoires courtes. Il est vrai que la construction des histoires est un peu répétitive : il sort d'un rendez-vous, se cherche un petit resto, commande, mange et sort repu. Mais il y a un petit côté "McKay" dans tout ça (je n'aurais pas dû manger cette fondue ! :o)). Et cette répétition n'est qu'apparente puisque tout le reste change. Du fait de son travail, il est obligé de se sustenter dans des lieux variés et à des heures diverses. Il se retrouve ainsi en compagnie de gens très différents: travailleurs de nuit, familles, femmes au foyer en vadrouille, et c'est tout un pan de la société Japonaise qu'on découvre en même temps que ses restaurants et sa cuisine. Au gré de ses pérégrinations, on retrouve un peu du schéma de L'Homme qui marche. Notre homme d'affaire prend son temps, savoure le présent, non seulement dans ce qu'il mange, mais aussi en fumant une cigarette, en faisant une petite sieste, en regardant les oiseaux, en regardant les gens vaquer à leurs occupations ou loisirs. Des gens heureux, mais aussi d'autres qui le sont beaucoup moins. Enfin, la recherche d'un restaurant ou d'un plat qu'il n'a plus mangé depuis longtemps est aussi un prétexte pour plonger dans le temps à la recherche d'un goût qui a marqué l'enfance ou du souvenir d'un rendez-vous galant et de la manière dont il a tourné. Beaucoup plus qu'un livre sur la gastronomie, c'est un livre qui donne à découvrir tout un pan de la société japonaise, et un homme, qui prend le temps de savourer le quotidien et de réfléchir sur la vie et les gens qui l'entourent.
Depuis le succès de Quartier lointain, les éditeurs français se battent pour publier les fonds de tiroir de Taniguchi, promu grand artiste et philosophe zen principalement parce que c'est un des rares japonais qui ne dessine ni de ninjas, ni de robots géants, ni de lycéennes à gros seins. Voici donc "Le Gourmet solitaire", sorte de version "guide Michelin" de L'Homme qui marche, sauf qu'au moins le guide Michelin vous donne les noms et les adresses des restaurants vantés dans ses pages. Comme le dit okilebo, l'intrigue est grosso modo la même dans chacun des 18 chapitres : notre brave nouille japonaise se promène, a soudain un petit creux, décide d'aller bouffer, se gave comme une oie en nous dispensant son indispensable sagesse gastronomique absconse, assaisonne le tout de petits commentaires nostalgico-mélancoliques sur tout et sur rien, et voilà, fin de l'épisode. Sur le même principe, on attend avec impatience "L'Homme qui va aux cabinets", "L'Homme qui a une crise de foie" et "Le Gourmet s'est chopé le ver solitaire", indispensables chefs-d'oeuvres méconnus de Maître Taniguchi... Non sérieusement, que dire ? C'est une BD sans intrigue, sur un type qui a faim et qui bouffe. De temps en temps, il y a un semblant de petit bout d'histoire pour épaissir un peu ce personnage de goinfre apathique, un souvenir de voyage à Paris par-ci, une dispute avec un commerçant par-là, mais ça ne va jamais bien loin et le gros du bouquin est consacré à la description de mets asiatiques et à l'art et la manière de les consommer bien comme il faut. Vous me direz, tant qu'il fait ça, il nous parle pas de caca collé aux poils de cul des chats, mais quand même. Ca fait 18 chapitres, ça pourraît n'en faire que 3 ou en faire 250... Si le but est de mettre le lecteur en appétit à son tour, il faut admettre que c'est réussi : presque tout à l'air délicieux, et on finit rarement un chapitre sans se dire "je me taperais bien le même truc que vient de s'enfiler cette grosse nouille, là". Seulement, bah, comme au bout du compte on n'a pas tous les moyens de s'offrir un séjour gastronomique au Japon pour y débusquer les établissements qui ont inspiré ce livre, c'est plus frustrant que jouissif. Bref, c'est pas un livre totalement désagréable, juste gentiment ennuyeux et mollasson, et dans le même genre, ça ne vaut pas un livre de recettes ou un guide touristique...
Vraiment un manga particulier, presque un concept : faire 18 chapitres sur 18 repas différents que fait un représentant de commerce dans divers petits restaurants ou ailleurs, avec à chaque fois la description du repas et ce que ressent le héros. Ca a l'air d'un ennui complet, non ? Ben pourtant, j'ai bien apprécié ma lecture. Taniguchi a le chic pour réussir à faire passer des émotions simples, souvent nostalgiques dans ses oeuvres. Pour le coup, il a dû bien s'entendre avec le scénariste Kusumi car cet album fonctionne exactement comme ça. Par ces repas et la fonction dont le héros nous fait partager ses émotions, c'est une porte vers nos propres sensations qui nous est ouverte, une fenêtre vers des souvenirs, gustatifs mais aussi de simples moments agréables ou moins agréables. Le personnage est assez attachant, proche de tout un chacun, et il est facile de s'identifier à lui. Alors c'est certain que de lire cet album d'un seul coup, c'est pesant car 18 repas racontés les uns après les autres, ça lasse. Moi-même, j'ai lu cet album en 2 fois car je me suis lassé en milieu de lecture. Mais c'est une chose à savoir : cet album se déguste par petites bouchées, pas en une seule grande déglutition. Chaque histoire apporte son lot d'émotions et de souvenirs, elles peuvent se lire indépendamment, doucement, en prenant son temps et en savourant les moments. Nostalgie, papilles alléchées, émotions partagées. Il n'y a pas d'intrigue ici, pas d'histoire, juste des émotions et une communication entre êtres humains via une chose qui nous rassemble tous : le plaisir de manger. Alors c'est clair que ça ennuiera beaucoup de lecteurs qui ne cherchent pas ça dans une BD, c'est clair que moi-même ce n'est pas une BD que je retiendrais comme étant indispensable, mais j'ai ressenti un petit bonheur à sa lecture et j'en ai encore faim rien que d'y penser. Une chose est sûre, cet album m'a véritablement donné envie de découvrir un pays comme le Japon par sa cuisine, aussi variée soit-elle.
Je vous avoue ne pas avoir très bien compris l'intérêt de ce manga. Bon, c'est vrai que l'histoire de ce gourmet solitaire est plaisante et agréable à lire mais à part à ça, il ne s'y passe pas grand chose. Je pense bien connaître l’œuvre de Taniguchi. C'est un auteur pour qui j'ai beaucoup d'admiration mais sur ce coup-ci, je suis un peu déconcerté. Le plus marrant dans cette histoire c'est qu'à chacune des étapes de notre gourmet, on sait déjà plus ou moins ce qu'il va se passer : D'abord, il se ballade, puis il a un petit creux, il trouve un endroit pour se restaurer, il mange et bien-sûr, la plus part du temps, il trouve ça bon. Ce schéma se répète invariablement, excepté dans le chapitre 12 où il se bat avec le cuisinier. Dingue, non ? Le Gourmet Solitaire est, pour moi, un one-shot sans saveur et totalement dénué de goût. Une déception !
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