Ivan Zourine
Les aventures d'un prospecteur dans la Sibérie du début du XXème siècle.
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Des Ronds dans L’O Froid. Neige. Glace Journal Tintin Les petits éditeurs indépendants Russie Sibérie
Au début du XXe siècle, les jeunes Russes sont en effervescence. Ils découvrent les sciences et leurs progrès rapides. Ils voient bien que leur pays, là-dedans, n'est nulle part. Mais que sa géologie (steppes, taïgas, montagnes, déserts froids), doit logiquement regorger de richesses. "Et si l'on partait à l'aventure ?" C'est que les petits villages russes (lisez "La Cerisaie" de Tchekov") ne regorgent, eux, que d'un interminable ennui. Découvrir un filon, d'or, d'argent, même de cuivre, de fer ou de charbon pourrait rapporter une fortune. Beaucoup risquent le tout pour le tout. Une charrette ou une troïka, deux chevaux... les voilà en route. Qu'ont-ils à perdre sinon un morne champ de choux ? Ivan Zourine est de ceux-là. Vaguement géologue, il se fait chercheur d'or. D'autant plus qu'orphelin de père, il sait que son testament se cache... en Sibérie ! Son père était un original, mais fort riche.... Ivan n'a rien à perdre, et beaucoup à gagner. Il va découvrir une Russie pleine de personnages hauts en couleurs. Une Russie où des drames se nouent à chaque pas.
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Date de parution | Janvier 1979 |
Statut histoire | Une histoire par tome 3 tomes parus |
Les avis
J'ai l'impression de me retrouver dans l'avis d'Agecanonix. Tout pareil que lui, j'ai un peu honte de n'avoir pas su apprécier cette série quand j'étais ado abonnée au journal Tintin. Tout comme lui chaque semaine je me jetais sur les épisodes de mes héros favoris, Bernard Prince en tête. Je ne me souviens même pas avoir réellement lu les aventures de Zourine, à peine feuilletées. Qu'est-ce qui m'a déplu à l'époque ? Le noir et blanc peut-être... sans doute. Je regrette. J'ai eu l'occasion de me procurer les albums récemment. Et bien c'était du tout bon ! Un héros finalement attachant, des aventures pleines d'exotisme. Certes pas tropical mais plutôt en chiens de traîneau dans les neiges de Russie ! J'avoue que j'ai suivi avec plaisir ces périples au cœur du Caucase et de la Sibérie en ce début de XXe siècle. J'imagine que les auteurs se sont bien documentés pour rendre l'ambiance dans ces villages reculés, c'est vraiment bien fait. Le dessin n'est pas en reste, ce noir et blanc est finalement parfait pour retranscrire l'atmosphère de ces aventures. Une très belle patte pour ce dessinateur. Les deux premiers tomes sont des histoires longues. Le troisième regroupe trois histoires courtes parues dans Spirou dans les années 80 et les auteurs se sont retrouvés pour faire vieillir le héros et le transformer en grand-père qui raconte ses souvenirs afin de lier les évènements entre eux. Une bonne idée de la part des éditeurs qui ont bien fait de ressortir ce petit bijou de l'oubli. Je ne peux que recommander.
J'ai lu les 2 albums édités par Magic Strip en 1979 de cette série interrompue, et je n'aurai hélas pas la suite, mais c'est pas bien grave, c'était un prêt et ce que j'en ai vu et retiré m'a plu et intéressé, en dépit d'un contexte peu folichon. Et je me suis rappelé alors que cette histoire avait en effet été publiée en 1974 dans le journal Tintin alors dans sa formule Hebdoptimiste, sous le titre "les Ors du Caucase". A ma grande honte, j'avoue ne pas m'être intéressé à ce récit à l'époque, le contexte ne me plaisait pas, le dessin n'était pas dans mes goûts, c'était assez bavard, et j'étais ado donc encore limité dans mes goûts BD, avec mes préférences qui allaient aux héros traditionnels de l'époque de la grande aventure, genre Bernard Prince ou Buddy Longway qui venait de faire son apparition dans le journal un an avant. J'ai donc dû faire partie du public qui a rejeté cette Bd en 1974 et dont la direction de Tintin n'a pas poursuivi la publication. Aujourd'hui, je répare cette erreur de jeunesse, j'ai évolué et je sais à présent reconnaître la valeur d'une Bd, surtout lorsqu'elle présente de telles qualités scénaristiques et graphiques. Follet avait déjà fait ses preuves dans Tintin, il avait illustré contes et romans dans les années 50, et "Ivan Zourine" lui offrait l'occasion de créer un grand récit d'aventure, avec l'aide de Jacques Stoquart qui avait lui écrit des scénarios pour Wen (dessiné par Eric) ou Ramiro (dessiné par Vance)... Leur talent n'est donc pas en cause dans l'arrêt de cette bande, c'est le public qui n'a pas plébiscité "Ivan Zourine" ; ça tient à quoi ? à une narration pas tout à fait maitrisée et sans doute un peu pompeuse ? au décor russe de Sibérie qui n'emballait pas les lecteurs ? au noir & blanc du dessin ? je ne sais pas, mais je sais qu'en la lisant maintenant, c'est une aventure pleine de souffle, avec des personnages pittoresques et une bonne description de la Russie au XIXème siècle, on voit que c'est documenté et bourré de détails. En plus, le dessin de Follet est déjà magnifique dans sa maitrise du noir & blanc, à mi-chemin entre ceux de Cuvelier, de Auclair et de Jijé, avec un trait assez épais, j'ai bien aimé ce style ; comme quoi on change avec les années, il faut relire des bandes qui nous ont rebuté plus jeune... Il y a peut-être aussi une raison au fait que les lecteurs ont boudé ce récit, c'est que le journal Tintin était en 1974 dans une crise économique, la formule Hebdoptimiste n'était clairement pas une réussite, l'image du journal en était bouleversée, et nombre de séries en ont souffert, d'autant plus que le phénomène albums commençait à prendre de l'ampleur, bousculant les règles de parution en chapitres de 8 à 10 pages, hâtant ainsi la parution en album, alors qu'avant, il s'écoulait facilement un an avant l'édition album (parution en 2 planches seulement chaque semaine). Au final, si cette réédition peut faire re-découvrir cette Bd, ce sera méritoire.
J'ai bien aimé cette série qui m'a bien diverti. Le dessin de Follet est excellent et je trouve dommage qu'il n'a pas eu le succès qu'il mérite car c'est un très grand dessinateur qui a sa place parmi les monstres sacrés du neuvième art. Les scénarios sont captivants et j'ai aimé apprendre sur la vie que les gens menaient en Russie à cette époque. Tout semble réaliste et j'aime ça. J'ai été bluffé de voir que la qualité n'avait pas changé entre les deux premiers tomes et le troisième, pourtant réalisé plusieurs années après. Je trouve toutefois dommage que les personnages manquent de charisme. J'aime m'attacher à des personnages de fictions et je suis déçu lorsque cela n'arrive pas dans une œuvre que je juge de qualité.
Lorsqu’un film de qualité ne rencontre pas de succès au cinéma, on dit pudiquement qu'il n'a pas rencontré son public. On pourrait dire la même chose des Bandes Dessinées qui ont connu un échec commercial dont celle ci. Voila une fois de plus une BD de Follet qui n'a pas rencontré de succès, et on ne peut que le regretter dans la mesure où le scénario de Stoquart est de qualité, ce qui na rarement été le cas pour les autres scénaristes avec lesquels ce grand dessinateur a collaboré. Le scénariste nous entraine dans la Russie du 19e, et on a le sentiment de se retrouver dans un roman de Dostoievski. On retrouve en effet dans cette série interrompue avant l'heure tous les thèmes chers au grand écrivain Russe comme l'influence de l'église orthodoxe dans la vie du pays ou la misère des koulaks, ces paysans laissés à l'écart du progrès et méprisés par l'élite du pays. Le scénario manifestement très documenté entraine le héros dans les steppes de Sibérie en quête de fortune. Il y rencontrera des personnages hauts en couleurs et accueillants dont le caractère contraste avec celui plus cupide de ceux venus de la grand ville qui tentent de profiter de leur naïveté pour faire fortune. Cette série originale, superbement servie par les dessins en noir et blanc de Follet aurait mérité d'être poursuivie. La direction du journal "Tintin" en décida autrement.
C’est sous une couverture inédite que j’ai découvert le testament de Sibérie, initialement paru en 1974 et réédité par les éditions « des ronds dans l’O » et par François Boudet. On a souvent reproché à René Follet de ne pas s’attacher les services d’un scénariste digne de son talent. On a vu précédemment le malheureux désastre du tome 2 de Terreur (avec André- Paul Duchâteau au scénario) et plus récemment Shelena de Jéromine Pasteur, qui ne m’a guère convaincu non plus. Pourtant en aucun cas le dessin de René Follet était en cause, au contraire, il était le principal atout de ces bandes-dessinées. Ici, un scénario simple mais efficace, une course poursuite dans les steppes enneigées de Sibérie, une histoire d’amitié de vengeance, un monde viril dans une nature hostile, le tout magnifiquement mis en image par René Follet. Tout au long de l’histoire, des personnages tout en couleur (je pense notamment à Stepim), assez stéréotypés tout de même (par exemple, Vassili, l’archétype du méchant) mais qui viennent apporter une touche d’humour à cette histoire (voir l’épisode de la réserve de viande). Le dessin et l’intrigue sont certes datés voire un peu désuets mais j’ai aimé retrouver l’ambiance des petits formats, en noir et blanc, de mon enfance. Cet opus possède certes un charme désuet mais dans cette expression il ne faut pas oublier le mot « charme ». Un petit bémol, c’est l’erreur sur le quatrième de couverture concernant la recherche du testament : il ne s’agit pas du testament du père d’Ivan Zourine mais celui du père de Mickaël Mistirine. Une réédition de qualité, une histoire qui nous entraîne dans l’hiver Sibérien, le tout servi par un beau dessin de René Follet... Que demander de mieux ? Si ! A quand la prochaine aventure ? ( les aventures d’Ivan Zourine ont fait auparavant l’objet de deux albums chez Magic Strip en 1979)
Etonnante cette série. Publiée en 1974 dans les pages du journal Tintin, c'était la rencontre de deux géants un peu oubliés de la bande dessinée franco-belge. Follet, maître du dessin réaliste, avec Jacques Stoquart, qui a donné de grands récits d'aventure pendant de nombreuses années. En fait les deux auteurs réalisaient là leur première bande dessinée, Follet venant de l'illustration, Stoquart de la publicité. Ce qui explique les légers tâtonnements que l'on peut remarquer ici et là. Mais l'essence de leurs oeuvres respectives est déjà présente dans cette série. Souffle de l'aventure, récits réalistes teintées d'absurde, le trait de Follet est lui aussi déjà maîtrisé. Malheureusement, le public ne suit pas, malgré la publication en albums souples par Magic Strip des deux albums en 1979. Fin 2004, la toute jeune maison d'édition des Ronds dans l'O décide, en collaboration avec François Boudet, de redonner une seconde chance en cartonné à ce jalon important. A noter que le tome 1 a été réalisé à partir de scans des dessins originaux de Follet. Le copyright de la série appartient d'ailleurs dorénavant à Des Ronds dans l'O et François Boudet. A (re)découvrir !
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