Dérives (Schmitt)
Des tranches de la vie de Luc, jeune adulte à la recherche du contre-courant qui le ramènera sur la terre ferme...
La Boite à Bulles Les petits éditeurs indépendants
C’est la fête. Mais Luc n’a pas la tête à ça. Il bougonne dans son coin au point de se disputer avec Anna, sa petite amie. Fin de leur relation. Une de plus pour Luc qui se sent, depuis longtemps déjà, parti à la dérive. Il ne supporte plus ni ses propres défauts - insociabilité, instabilité… - ni son existence de comédien raté. Retour en arrière : au sortir de l’adolescence, Luc décide de couper les ponts, de partir aux Etats Unis et d’y rester. Sans donner de nouvelles à ses parents, pensant ainsi punir son père avec qui il est en conflit majeur. A son retour, il découvre que sa mère est morte pendant son absence. Sans qu’il s’en soit douté, sans qu’il ait pu lui dire adieu, sans qu’il ait pu se préparer au choc. Depuis, il n’en finit plus de dériver… Des tranches de la vie de Luc, jeune adulte à la recherche du contre-courant qui le ramènera sur la terre ferme...
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Date de parution | Octobre 2005 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je me suis assez facilement identifié au personnage de Luc, ce qui a nourri mon intérêt pour cette série. La difficulté de la relation avec son père et les références nombreuses à Dustin Hoffman (Le Lauréat, Macadam Cowboy) l'un de mes acteurs préférés ont fait que je me suis retrouvé assez souvent dans la psychologie du personnage. Le procédé narratif qui s'adresse surtout au lecteur avec un retour sur soi sans complaisance m'a séduit. Pas de temps mort, les épisodes de la vie de Luc s'enchaînent très logiquement et s’il traverse des galères, elles sont celles d'un homme libre qui a fait ses choix et accepte d'en payer le prix. J'aime ce type de personnage qui ne se réfugie pas dans une adolescence éternelle mais qui accepte de grandir. Le graphisme est bon travaillant surtout sur les expressions et le corporel. Les extérieurs sont réduits mais font le travail. La scène de sexe est très réussie et apporte beaucoup à la psychologie de Luc. La mise en couleur aide à la narration dans les flash-backs de manière intéressante. Un roman intimiste de bonne qualité qui procure une très agréable lecture.
C'est un peu par hasard que je me suis lancé dans la lecture de cet album, glané au vol d'un présentoir de ma médiathèque. Tient, "La boîte à bulle"... Je prends... Commence alors la rencontre et la confrontation avec ce personnage principal antipathique au possible qui a failli me faire lâcher l'album avant la fin du premier chapitre. Michel-Yves Schmitt a parfait son personnage du connard fini... C'est bien... mais c'est des coups à perdre des lecteurs ^^ Heureusement, j'ai poussé un peu plus loin et j'ai pu me raccrocher au récit. Mais contrairement à une majorité d'avis précédents, je n'ai pas su gouter aux développements psychologiques qui s'étalent jusqu'à la fin de l'album pour excuser la façon d'être de notre personnage principal. Oui, on comprend son parcours et ses blessures, mais ça ne m'a pas touché. De plus je n'ai pas été hyper emballé par le style graphique de Michel-Yves Schmitt, mais bon, ça les gouts et les couleurs... Alors, pour moi ça reste un album passable dont je ne conseille pas l'achat.
Un album de petite taille assez agréable à lire dans l'ensemble (je l'ai d'ailleurs lu d'une traite), mais l'histoire a commencé à m'ennuyer un peu à partir de la rencontre de Luc, le personnage principal, avec l'amie de sa mère, au cimetière. L'affrontement avec son père, qui en découle, m'a laissé perplexe et un peu dans l'incompréhension... De plus, ce récit, s'il livre des sentiments de façon plutôt authentique, manque un peu de profondeur pour rester inoubliable. Côté graphisme, nous avons un trait simple, dynamique, aux couleurs fraîches, qui est agréable à regarder et colle bien avec l'ambiance jeune du récit. Un bon moment, mais sans plus... (119)
Quand j’ai commencé cette lecture, je me suis dis que le protagoniste principal était un sale con comme on en fait pas deux de la sorte. On ne peut pas être plus clair. Bref, il représente tout ce que je déteste éperdument dans le genre fils de riches qui veut s’accomplir sans l’aide du paternel et qui échoue lamentablement tout en étant imbu de sa personne. Je résume un peu à l’extrême mais vous aurez compris où je veux en venir. J’aime par exemple trop les femmes pour les larguer illico presto en étant désagréable. Notre « héros » manque singulièrement de chaleur humaine envers les autres. Moi aussi, je n’aime pas les réceptions remplies de monde assoiffé sur les buffets mais bon, j’essaye quand même de faire un minimum. Je ne souhaite pas tout renvoyer sur moi mais disons que grosso modo, il agît à l’inverse de ce que j’aurais fais dans une situation similaire. Dès lors, on ne peut pas éprouver de la sympathie pour un tel personnage. Pourtant… et pourtant !!! Quand on commence à comprendre le mécanisme qui le régit, on se rend compte qu’il y a effectivement une cause à effet. Sa relation avec son père est la source de tous ses problèmes. Ce dernier est très protecteur et semble un peu étouffer son entourage en prônant sa vision unilatérale des choses. Dans ce conflit quelquefois larvé, je suis parvenu à entendre les arguments des uns et des autres sans prendre une position. On ressort d’une telle lecture un peu lessivé car il y a des passages difficiles émotionnellement parlant. C’est plutôt bien réalisé avec un dessin correct. C’est une lecture intéressante sur les rapports humains traité avec beaucoup de finesse et d’intelligence. C’est dans le genre de ce que j’aime bien lire actuellement. De vraies histoires avec des personnages qui ne me ressemblent pas forcément…
Mon avis est très proche de celui de Quentin ci-dessous. Je n’ai vraiment pas accroché au début, à cause du caractère « tête a claque » du personnage principal, qu’est ce qu’il est antipathique ! Mais la 2eme moitié de l’album a fait mouche, et m’a beaucoup plus ému, au point que j’en suis presque arrivé à m’attacher au gars (presque hein). Et finalement, en refermant le bouquin, j’avais un petit quelque chose sur le cœur, compliment ultime pour ce genre d’histoire non ? A lire si vous aimez le genre donc, mais soyez prévenu, le héros est un brin antipathique, et très égocentrique (beaucoup de ses phrases commencent par « moi je… »). Une belle BD quand même, à découvrir.
Quel vent de fraîcheur à la lecture de cette bande dessinée tragi-comique. Dans certaines scènes, j'ai retrouvé l'atmosphère du film d'Eric Rochan "un monde sans pitié" (dans les années 90). Le héros Luc, à la fois pathétique et odieux, est un véritable égoïste romantique, parfaitement ancré dans notre époque. Le dessin simple mais expressif, et le mode narratif choisi, apportent à cette bd un côté très réaliste voire autobiographique. Incompréhension d'un père et d'un fils, amour d'une mère, parcours d'un trentenaire paumé dans une société trop formatée à son goût, bref une superbe histoire éditée, une fois de plus, par "la boite à bulles". Une très belle découverte, pour moi, en tout cas.
Je n’ai pas été fort emballé en commencant la lecture. Luc, l’acteur principal est un type odieux, déprimé et déprimant, cynique, insupportable, empoisonnant la vie de son entourage – le tout balancé avec des monologues introspectifs bavards indigestes. Je croyais que ca allait continuer sur le mode de «tous pourris, et je ne vaux pas beaucoup mieux» quand l’histoire a commencé à faire des flash-back sur sa vie. On commence alors à comprendre pourquoi Luc se déteste autant qu’il rejette les autres, avec quels démons il est en train de lutter – un père étouffant, un sentiment de culpabilité vis à vis de sa mère qu’il a abandonnée à son sort, une belle-mère détraquée, et c’est à ce moment que l’album prend une tournure universelle, dans laquelle chacun de nous se reconnaîtra un peu. Un album fort et touchant.
Décidément La Boîte à Bulles est une maison à suivre... Plus je lis leurs productions, plus je trouve des petites perles. Cette fois-ci, c'est dans le registre intimiste qu'un auteur se distingue. Ca ressemble à des tonnes d'autres chroniques de jeunes actifs, aigris et jaloux du succès des autres. Mais la justesse des dialogues, l'authenticité des situations, ainsi qu'un trait tout en sensibilité de Schmitt propulsent Dérives bien au-dessus des productions habituelles. A lire.
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