Les Pauvres types de l'espace
Un vaisseau spatial se pose en catastrophe sur un terrain de camping à Oléron… Une BD improvisée par ses deux auteurs, qui écrivaient et dessinaient tour à tour une planche par jour.
Jumeaux, jumelles Les petits éditeurs indépendants Nouvelle Aquitaine OuBaPo Science-Fiction (pour de rire)
Jean-Pi, Roro, Michou et les jumeaux tentent d’échapper à la terrible flotte intergalactique des Kroninbourgue. Mais leur vaisseau tombe en panne et finit par s’échouer sur terre, dans un camping. Nos extraterrestres tentent de passer incognito auprès des humains en se déguisant en ZZ Top. Entre deux beuveries avec Bouzard, Druilhe et leur copains, ils découvrent que les terriens sont en train d’écrire une bande dessinée sur eux !
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Date de parution | Janvier 1995 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Bon, il y a bien quelques situations amusantes, quelques répliques drôles, bien nazes et des conneries disséminées ici ou là. Mais bon, globalement, j’ai trouvé ça décevant, alors que je suis plutôt amateur de Bouzard. L’ensemble ressemble beaucoup à ce qu’il est, c’est-à-dire un gros délire/défouloir de deux copains (les deux auteurs donc), à partir de leur expérience, d’anecdotes de vacances. On sent l’improvisation pour la construction (il faut dire que les deux auteurs s’étaient imposés d’écrire très vite et à quatre mains ces histoires). Ils ne s’en sortent pas trop mal étant données les contraintes, mais je n’ai pas accroché plus que ça à cette farce vaguement SF du pauvre – dans laquelle les auteurs ont dû glisser quelques private jokes j’imagine. Bouzard a fait bien meilleur ailleurs – tout en gardant le côté cheap qui domine ici. Le dessin quant à lui est très très chargé, avec des cases souvent saturées (la seconde histoire est à ce niveau bien plus réussie, le dessin est plus clair et agréable), dans un style proche de celui de Konture.
C’est clair que c’est un bon gros délire de la part de deux potes qui se lancent un défi, celui d’improviser une bd en alternant la réalisation d’une planche chacun à son tour. Evidemment, les défauts inhérents à ce genre d’impro sont présents. Mais c’est aussi ce qui en fait l’intérêt : voir comment les auteurs vont réussir à boucler leur histoire. Si la succession des premières planches est un peu chaotique, l’alchimie entre Bouzard et Druihle finit par prendre et donner quelque chose d’assez délirant qui se tient. Le deuxième récit finit un peu en eau de boudin mais finalement il aurait été difficile d’en être autrement . . . A noter que les dialogues font très banlieusard avec une vulgarité quasi omniprésente. J’ai acheté l’EO en occaz cinq fois moins cher que le prix de la réédition. De fait, je ne regrette pas mon achat.
Il est clair que cet album composé de 2 histoires n'est pas ce qu'on peut lire de mieux à la fois en termes d'intérêt scénaristique pur mais également sur le plan de l'humour. Je pense qu'il s'agit d'un bon délire entre potes, style tiens on va faire une bande dessinée, comme Superjé décide de faire un blog avec Jules son copain qui préfère qu'on l'appelle Max. Ici chacun dessine quelques planches à tour de rôle sans nombre fixe j'ai l'impression. Bien que je ne me sois pas plus que cela attaché à savoir qui faisait quoi, on peut sans trop se tromper distinguer le dessin des 2 co-auteurs avec parfois le petit côté "je te chambre dans ma page", "mate la tronche que je t'ai faite", "bite", "mes couilles sur ton nez" etc. La première histoire est à base de vente de chichis sur la plage pour payer les vacances avec un trip d'invasion extra-terrestre derrière qui explique un tant soit peu le titre de l'album. La deuxième histoire, qui des mots même du sieur Bouzard a été arrêtée car c'était chiant (sic) relate la suite des aventures à cueillir des pommes dans un verger. Et cette histoire est donc fatalement plus courte et nous laisse même en plan avec un truc pas à moitié fini. Pourtant l'ensemble n'est pas inintéressant, ni même complètement débile, ni complètement foireux sur le plan du dessin (on trouve pire dans le rayon indépendants). Bref moyen dans l'ensemble mais avec quelques bons trucs dedans.
Décidément, Bouzard a le vent en poupe… Son anecdotique "Autobiography of me too" est nommée à Angoulême pour le prix du scénario (c’est pas mauvais et je n’ai rien contre cet auteur plutôt rigolo en général, mais un prix du SCENARIO pour ça ? N'importnawak) et ce vieil album a les honneurs d’une réédition 10 ans après sa sortie alors qu’il sent bon le fond de tiroir (voir le fond de poubelle pour les dernières planches : c’est juste un petit bout de BD pas finie, que Bouzard avoue lui-même avoir abandonnée "parce que c’était chiant" ; ce côté "c’est tout pourri mais je vous le mets quand même", je trouve ça limite insultant pour le lecteur)… Certes, on peut dire que son côté oubapien (improvisation sans scénario, alternance des deux auteurs d’une planche sur l’autre, BD dans la BD) a de quoi susciter la curiosité à la base, mais le résultat final n’est qu’une petite pochade pas vraiment drôle, et répétitive. Les deux compères se sont peut-être beaucoup marrés à faire cette BD à l’époque pour égayer leur quotidien de vendeur de chichis sur la plage, mais est-ce que ça valait le coup de publier tout ça en album, pas sûr… Enfin, visiblement il y a eu des fans puisque c’est réédité aujourd’hui, mais quand même. Enfin, cela dit je comprends que ça puisse plaire à un public ado qui trouvera ça trop cool de lire une BD dont les personnages passent leur temps à se bourrer la gueule, se droguer et à dire "bite", "chatte", "pédé", "couille" ou "j’ai enculé une vache". Pour ma part, bon, j’ai pas trouvé ça aussi navrant que la BD de Bigard, mais ça vole pas beaucoup plus haut.
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