Barbarella
Insouciance et sexe dans les étoiles...
BDs adaptées en film Echo des Savanes Linus Planet Fantasy
Barbarella est une frêle jeune femme, maline et impudique, qui parcourt l'espace pour rétablir la liberté. Le personnage apparaît en 1962 dans le mensuel V-Magazine. Ses apparitions sont l'occasion d'effeuillages coquins...
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Date de parution | Décembre 1964 |
Statut histoire | Histoires courtes 4 tomes parus |
Les avis
« Barbarella » est une sorte de témoignage d’une époque, de ce qui pouvait être considéré alors comme subversif. En cela c’est une curiosité, un succès d’estime au parfum de soufre ou de scandale (et la beauté plus ou moins dénudée de son incarnation par Jane Fonda n’a fait que raviver la flamme) qui peine à émerger de l’oubli. Et lorsque, comme je l’ai fait, on retombe sur un album, force est de constater que le « mythe » aurait dû rester du domaine de l’imagination. En effet, cela a sacrément mal vieilli je trouve. Et, de toute façon, cela n’était déjà pas extraordinaire, hein ? On peut voir ça comme une sorte d’adaptation de Flash-Gordon, avec cette fois une femme en personnage principal, femme qui montre ses atouts, jouant sur une sensualité que l’époque voyait comme débridée (nous sommes au mitan des années 1960). Forest donnait là un personnage de femme libre, indépendante – pas forcément revendicatrice comme le MLF un peu plus tard. C’est d’ailleurs l’excellent éditeur Eric Losfeld (audacieux, anticonformiste, et par ailleurs éditeur de pas mal de revues surréalistes) qui lancera les premiers albums. Témoignage d’une époque (où le fait de voir une femme indépendante – et souvent dénudée – pouvait choquer), certes, mais à lire avec pas mal d’indulgence, car cela ne casse pas forcément des briques. C’est d’ailleurs presque plus pour son caractère « avant-gardiste » (et par certains côtés « culte »), provocateur, que j’attribue les 3 étoiles à cette série. Qu’il faut aujourd’hui presque lire le sourire aux lèvres, même si certains aspects kitsch lui donnent parfois une patine presque poétique.
Avec son visage qui emprunte à la fois à Brigitte Bardot et à Jane Fonda , Barbarella est arrivée dans le paysage d la BD Française comme une sorte d'ovni. En plus de ces visages bien connus, la plastique de la dame qui parfois nous fait profiter de ses charmes, nous fait offre de postures qui si elles nous paraissent bien sages aujourd'hui, étaient pour l'époque plus que coquines à tel point que les ligues de vertu, les pauvres!, se sont dit qu'il fallait cacher ce sein que le jeune public ne saurait voir, (crétins!). Au final il reste des histoires loin d'être subversives dont le propos science fictionnesque était dans le genre de l'époque mais qui sont maintenant un peu kitch. Un pas mal pour l'aspect novateur à replacer dans son contexte sinon pas grand chose à se mettre sous la dent. A feuilleter pour les historiens de la BD.
Je n'ai jamais aimé le graphisme de Forest, et spécialement celui de "Barbarella" qui n'était encore pas abouti, très loin de son aisance sur La Jonque Fantôme, vue de l'orchestre par exemple. En plus, on en a tant dit sur cette Barbarella, alors que si on y regarde de plus près, on a quoi ? Une Bd de SF onirique au ton poétique et surréaliste (ce qui m'insupporte au plus haut point) pimenté par de l'érotisme, et qui a été encensé par tous les intellos de l'époque en criant au génie. Faut arrêter, c'est une Bd plutôt mal foutue, aux décors parfois laids, au nu souvent trop facile et aux situations délirantes qui ont très mal vieilli en raison d'un aspect kitsch appuyé. La seule chose que j'admet sur cette bande, c'est son côté "historique" dans la bande dessinée, car elle marque un tournant en utilisant un langage et un ton nouveaux qui se démarquent des journaux juvéniles de son époque, occupant ainsi une place de pionnière. C'est la première grande Bd française qui revendique le genre qu'on appelle aujourd'hui la BD adulte ; c'est la première Bd sexy en France destinée aux lecteurs adultes ; le personnage de Barbarella est le symbole d'une libération sexuelle pour toute une génération d'avant 1968, car grâce à elle, la femme accède au rang d'héroïne à part entière. Au gré de mes furetages divers, j'ai trouvé des numéros de V-magazine, où est née cette héroïne en 1962, c'est un petit mag gentiment coquin apprécié à l'époque par un lectorat d'initiés, puisqu'elle sera rejointe ensuite par Scarlett Dream et Blanche Epiphanie, autres Bd à héroïnes déshabillées. L'aspect érotique de "Barbarella" ne me gêne pas, y'a bien pire ailleurs, au contraire, ça me navre car dès sa parution, elle sera victime d'une censure bien sévère, certaines images devant être retouchées ; c'était un érotisme bien innocent au regard de ce qui s'est fait ensuite dans les années 80, et même déjà dans les années 70, Forest ne montrait jamais que des seins et quelques fesses, rien de plus. Le film de Vadim aura le mérite d'attirer l'attention du grand public et non plus la seule intelligentsia parisienne, mais les censeurs s'acharnaient sur ce faible érotisme sans voir son univers onirique façonné par un magicien de l'imaginaire, servi par un dessin très personnel qui bousculait les formes archaïques de la BD de papa. Un trait qui je le répète, ne m'a jamais séduit. Mais encore une fois, ce qui est vraiment très moyen dans cette bande et qui ne m'intéresse pas, c'est son côté Flash Gordon en moins bien, son univers démodé, ses décors laids et parfois stylisés, et ses personnages souvent trop caricaturaux. De plus, tout ça est relié d'une façon incohérente et confuse.
2.5 Enfin lu cette série qui semble être la plus connue de Forest, un auteur que j'aime beaucoup même si je trouve sa production inégale. Ici, c'est entre le pas mal et le bof. J'aime le personnage de Barbarella, l'érotisme présent dans les histoires est le genre d'érotisme que j'aime et le dessin est bon, mais j'ai un peu de difficulté avec le scénario. D'un côté, j'avais trouvé un certain intérêt aux histoires parce que l'auteur fait preuve d'une grande imagination et j'avais envie de savoir jusqu'où il pouvait aller sauf que je ne peux pas dire que j'ai été passionné par les deux albums que j'ai lus. Le coté science-fiction est beaucoup trop kitch pour moi et certains passages ont très mal vieilli. Je trouve aussi que les dialogues alourdissent souvent le récit alors qu'habituellement j'aime bien les dialogues de Forest. Il faut dire que c'est l'œuvre la plus ancienne que j'ai lue de lui donc il était probablement encore un peu débutant lorsqu'il a fait ses histoires.
Barbarella est un personnage célèbre dans l'Histoire de la bande dessinée. Son apparition, au début des années 60, a en effet été explosive car c'était la première fois ou presque qu'était mise en scène une héroïne de science-fiction grand public dont le charme était manifeste et l'érotisme affiché sans ambiguité. Une des premières oeuvres de la "BD adulte" francophone qui a marqué de nombreux lecteurs à l'époque. Je n'en avais vu que des bribes jusqu'à présent et c'était donc avec une réelle curiosité que j'ai pu en lire enfin un album complet (édition Dargaud). Je dois dire que je n'étais pas très convaincu à l'avance, et effectivement je n'ai pas davantage été charmé après lecture. Je ne suis pas grand fan du dessin de Forest. J'admets que les courbes de ses héroïnes sont très agréables et c'est le point fort de cette série. Barbarella est belle et je comprends qu'elle ait pu émoustiller du monde quand la BD est parue. Ses personnages masculins sont un peu moins réussis et je n'aime pas ses décors que j'ai parfois du mal à déchiffrer. Cela tient à son encrage crayonné et assez imprécis. Ce n'est pas ma tasse de thé. Mais c'est surtout le scénario qui ne m'a pas séduit. Ce sont des intrigues de SF-aventuresque à l'ancienne, un peu dans la veine des vieux Flash Gordon, mais nettement moins consistantes à mon goût. Les facilités scénaristiques se succèdent, les situations sont naïves, les transitions plus qu'abruptes, les rebondissements téléphonés... Je me suis tout simplement ennuyé à la lecture et je n'ai pas pu m'empêcher de me mettre à feuilleter les pages au bout de quelques chapitres. En outre, l'érotisme soft qui est la particularité de cette série m'a régulièrement paru assez grotesque. Je prends pour exemple plusieurs situations où Barbarella rencontre un parfait inconnu et la case suivante, hop, elle est nue dans ses bras "pour profiter de sa tendresse". Ou encore ces si nombreuses occasions où un rien vient déchirer la tunique de l'héroïne et dévoiler sa poitrine, celles où elle décide qu'elle doit immédiatement se changer et donc se déshabiller, celles où elle combat des ennemis en se déshabillant pour les troubler, etc... Cela tombe trop souvent comme des cheveux sur la soupe, du fan service un peu mal foutu. Ca devait être épatant et osé dans les années 60, mais de nos jours, bof bof... Au final, j'ai été satisfait de découvrir pour de bon les récits de cette héroïne culte de l'époque et surtout de constater qu'une de ces histoires avait complètement inspiré Gotlib pour sa parodie d'Alice au pays des merveilles dans sa série Rhâ-Gnagna. J'apprécie l'originalité et le côté assez onirique de ces récits à l'imaginaire débridé. Mais à part attiser ma curiosité, je n'ai pas pris plaisir à la lecture des aventures de Barbarella qui ont trop mal vieilli à mon goût.
Un véritable symbole : Barbarella est la première héroïne francophone qui a lancé ce qu'on peut appeler la "BD pour adultes". Elle débute sa carrière dans "V Magazine" n° 556 d' Avril 1962 et la termine dans "L'Echo des Savanes" n° 74 de Mars 1981. Il est vrai que ce personnage se démarque de ceux que l'on trouvait dans les hebdos Spirou ou Tintin de l'époque : Barbarella fréquente des androïdes, leur fait des "câlins"... ainsi qu'aux habitants de la planète Lythion ; et tout en se dévêtant avec le plus grand naturel à l'occasion. Le destin de Barbarella va être ainsi lié à l'amour et la sensualité. Et c'est ce qui va lui valoir des problèmes avec la censure : certaines cases devront ainsi être retouchées. Et pourtant... avec le recul, tout cela n'est vraiment pas bien méchant. Mais il est vrai que pour l'époque voir l'esquisse d'un sein ou une épaule dénudée vous attirait les foudres des ligues catholiques dites bien pensantes... ou de l'éditeur lui-même. Barbarella ?... J'en ai bien aimé la lecture, mais sans plus. Une coquine héroïne parcourant des récits de science-fiction au ton nouveau. Mais c'est tout ; je n'en n'ai jamais été amoureux... Elle a eu du succès, oui ; mais beaucoup moins que ce que l'on pourrait croire. Est-elle retournée vers Lythion ?... Grand bien lui fasse.
Il est vrai que cette BD mérite sa place au panthéon. Barbarella parcourt la galaxie à bord de son astronef pour aider les peuples de toutes planètes à lutter contre l'oppresseur. Cette BD, aujourd'hui tombée dans la désuétude, reste dans les esprits pour tout ce qu'elle a apporté et véhiculé à une époque dans le monde de la BD. Se baladant au gré de l'espace en des tenues sexy, parfois nue, souvent vêtue de façon à ce que l'on voit ses seins, Barbarella est une héroïne à la sensualité plus qu'évidente. Ses aventures sur des planètes aux noms pas vraiment recherchés, comme Spectra par exemple, sont souvent prétexte à la livrer aux mains d'ennemis avides de déshabiller de jolies femmes pour les torturer. Barbarella est souvent volontairement mise en situation sexuellement explicite, ce qui rend la connotation érotique de cette oeuvre très forte. C'était d'une audace extraordinaire à cette époque, Barbarella était un concept révolutionnaire. Les lieux visités sont exotiques à souhait, que ce soit des villes à l'architecture futuriste proprète, des paysages arides ou des jungles luxuriantes, tous les styles y passent. Les véhicules, technologies ou costumes utilisés ont un aspect kitsch, qui même aujourd'hui, les préservent du ridicule, vaisseaux spatiaux et bateaux à voiles se côtoient aisement dans cet univers farfelu, ce n'est pas gênant. N'oublions pas que Barbarella, c'est de la BD SF d'avant 1970. Le chemin de Barbarella n'a pas été des plus faciles. Toute auréolée de son statut d'oeuvre sulfureuse, cette BD a fait grincer des dents et à sa parution en Album en 1964, chez Le Terrain vague, elle a subi les foudres de la censure. Barbarella a du être "rhabillée" des 1965 pour poursuivre ses aventures, des rajouts de soutien-gorges, culottes, ou même pantalons ont été imposés, ce qui était absurde car c'était même le cas pour les scènes de sexe (qui même non censurées paraissent aujourd'hui bien légères). Cette censure a duré prés de dix ans, même la sortie du film en 1967 n'a rien changé, il aura fallu attendre 1974 pour que Barbarella puisse de nouveau se débarrasser du haut... et du bas. Pourtant pendant ce laps de temps, des BD de genre courant mettant en scène des filles dénudée sont apparues, comme la série "Blanche Epiphanie" dés 1967 par exemple. En 1974 Barbarella pourra donc se déshabiller à nouveau et en bonus sa poitrine gagnera un peu de volume, le reste appartient à l'histoire. Barbarella est une BD culte, c'est indéniable, même si elle doit plus ce statut à ce qu'elle aura représentée en son temps, que pour la qualité intrinsèque de ses aventures dessinées. JJJ
En 1962 le rédacteur en chef de V-Magazine demande au dessinateur Jean-Claude Forest de dessiner un Flash Gordon au féminin (avec le look de Bardot). Le résultat ? Un mélange décapant de science-fiction, d'humour, avec des morceaux de sexe dedans. A l'époque, c'est probablement la première BD "pour adultes", ce qui provoqua un certain cataclysme dans la milieu des "petits miquets", et surtout dans la façon dont la BD est perçue. La parution en magazine (à bas prix) n'a pas déclenché l'ire des censeurs, alors que la réédition en album (chez Terrain Vague) en 1964 a provoqué beaucoup de remous... Malgré le prix élevé des albums !! Ce qui fit une énorme publicité à cette oeuvre "pornographique". En 1967, Roger Vadim adapta la BD au cinéma, avec Jane Fonda dans le rôle-titre. C'est la mode des héroïnes peu habillées que va lancer Forest, avec cette bande qui restera comme une étape importante de l'espace franco-belge. Si l'on se penche sur la BD elle-même, il y a plusieurs points à dégager. Effectivement, Barbarella se sert souvent de son corps pour arriver à ses fins, mais toujours pour faire le bien ! Enfin, dans le registre de "liberté" en vogue dans les années 1960. Les scènes où elle se balade les seins nus, ou presque, sont assez nombreuses, mais pas omniprésentes. La différence de culture, de race, ne l'arrêtent absolument pas. Barbarella fait donc l'amour avec un ange, des petits hommes verts (ou bleus), et même avec un ou deux robots... Quant aux histoires... C'est quand même de la BD qui a vieilli : les péripéties s'enchaînent sans réelle de véracité... Mais Forest fait quand même preuve d'une certaine poésie, d'une grande inventivité graphique et narrative. Le lecteur "moderne" s'ennuiera vite, même si le dessin de Forest est loin d'être désagréable. Il s'agit là de l'une des pierres angulaires de la BD moderne.
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