Bluesman
Une nouvelle histoire de blues dans le Sud des années 1920...
1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Blues Carte à gratter Les petits éditeurs indépendants Musique Racisme, fascisme [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA
Après avoir joué des mois pour quelques cents et dormi dans des granges de l'Oklahoma à l'Arkansas, les bluesman Lem Taylor et "Ironwood" Malcott débarquent dans une ville du nom de Hope. A la recherche d'un endroit pour jouer, d'un plat chaud et d'un lit pour une nuit, le duo tombe sur ce qui ressemble à l'occasion de leur vie. A condition de rester en vie assez longtemps pour en profiter. Fuyant le massacre de la veille, Lem se retrouve à bord d'un train de marchandise dans lequel montent également d'autres clandestins. Alors que son train s'éloigne vers un avenir incertain, la tension monte d'un cran à Hope où le meurtre d'un blanc est très mal accepté par certains, qui ont tôt fait de désigner la communauté noire responsable et de faire de Shug, qui a signalé le massacre, le premier suspect.
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Date de parution | Octobre 2004 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Une série qui nous plonge dans l’Amérique profonde des années 1920, avant la grande crise, mais avec déjà tous ses ingrédients, puisque l’histoire tourne autour de ceux que le pays rejette tout en les exploitant, les Noirs, émancipés mais pas franchement libres. Dans une ambiance proche des romans de Jim Thomson (en particulier « 1275 âmes »), c’est noir et glauque. Le racisme ordinaire est omniprésent, comme l’est la religion. L’histoire n’est pas forcément originale, mais elle se laisse lire, avec une fatalité très présente et tragique. J’ai aussi bien aimé le dessin en Noir et Blanc, utilisant le principe de la carte à gratter, ce qui m’a fait penser au travail de Thomas Ott, lui aussi très noir. A noter que les dossiers de fin d’albums, montrant le travail des auteurs, sont sympas et un réel plus pour le lecteur – qui peut aussi être acheteur ! Série à découvrir !
Se déroulant à l'aube de la Grande Dépression de 1929, Bluesman nous entraîne dans le Sud profond des Etats-Unis et porte un regard acerbe sur la culture de l'oppression. C'est l'impression générale qui se dégage de ce diptyque. Car le propos, même s'il est un peu orienté de la part des auteurs, rend parfaitement compte de cette ambiance. Les deux bluesmen sont deux gars qui vont d'un bar à un "juke-joint", en espérant que le suivant sera mieux payé. Et alors qu'ils pensent toucher du doigt la chance de sortir de leur misérable condition, le sort se déchaîne contre eux... C'est noir, très noir, sans mauvais jeu de mots, cette histoire en noir et blanc... La carte à gratter magnifie le visage plein de terreur des protagonistes, l'amour de la musique des auteurs, et l'ambiance à la fois glauque et misérable de ces années que l'on disait folles...
Cette série mélange 2 thèmes à mes yeux : un thème assez éculé sur le racisme dans le Sud Américain, et un autre thème sur la musique, le blues, ceux qui le jouent et ceux qui l'aiment. Pris tels quels, aucun de ces deux thèmes n'aurait su me séduire en tant que lecteur. Mais le traitement graphique de ces planches permet de sublimer certaines émotions et certaines ambiances, donnant un véritable âme à ce récit. Le graphisme est semblable à de la carte à gratter mais je crois plutôt qu'il s'agit d'un dessin réalisé sur tablette graphique. Le résultat, noir sans être désespérant, est fort et intense. Le trait du dessin lui-même est bon dans son ensemble, notamment concernant les visages qui ont de belles expressions. Cependant ce trait très gras donne une petite impression caricaturale aux personnages, amplifiée par une disproportion occasionnelle entre têtes et bras, grosse tête petit corps. Cet aspect gâche un peu certaines ambiances sérieuses ou dures. Mais dans l'ensemble, cela n'en reste pas moins de belles planches pleines d'ambiance. La partie du scénario partant de ces deux noirs au mauvais endroit au mauvais moment puis la cavale du héros n'est pas originale. Je l'ai déjà vue plusieurs fois en BD comme en film ou autres. Mais elle est traitée avec justesse et comme dit plus haut amplifiée par la force du dessin. A ses côtés, j'apprécie l'ambiance musicale. Mais aussi la foi chrétienne qui ressort de la fin du récit avec... ce rebondissement fantastique auquel je ne m'attendais pas. En outre, les toutes dernières pages de cette série sont assez fortes en émotion et elle est assez bien passée pour moi. Bref, c'est une bonne BD agréable à lire et au graphisme original même si le scénario l'est largement moins.
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