The autobiography of me too
Guillaume Bouzard se raconte et puis ça part dans tous les sens selon son humeur.
Autobiographie Les petits éditeurs indépendants Psikopat Requins marteaux
Guillaume Bouzard se raconte et puis ça part dans tous les sens selon son humeur. L'autobiographie n'est qu'un prétexte dont il s'affranchit au gré des méandres narratifs : chaque histoire colle à sa vie de trentenaire durant quelques cases pour ensuite aller voir là-bas, s'il y a quelqu'un. Parfois, il y a les nouveaux X-Men, parfois il y a Dieu. Ca dépend. Grâce à une prépublication mensuelle dans le Psikopat, "The Autobiography of Me Too" s'apparente, de par son écriture régulière, à un journal de bord. C'est ainsi que le considère l'auteur, et le choix d'un dessin vif, rapide, sans réel soucis d'esthétiseme ou de mise en page (découpage systématique des planches) privilégie une narration vivante et instantanée.
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Date de parution | Avril 2004 |
Statut histoire | Histoires courtes 3 tomes parus |
Les avis
Champion de l’autodérision magnifiant la banalité et l’ennui du quotidien, Bouzard est une sorte de génie qui parvient même à contrarier la mort, laquelle, visiblement, ne veut pas de lui. Provocation ultime adressée à la faucheuse, la couverture laisse apparaître en vernis sélectif doré une petite croix funéraire quelque peu difforme ! Si ce n’est encore pas le glas qui sonne pour le gars Bouzard, il semblerait que pour lui, ce soit plutôt l’heure de la consécration avec cet « Ultimate » ! Et les Requins Marteaux ont vu grand, en intégrant, s’il vous plaît, un ruban marque-page à l’ouvrage ! Vingt ans après, l’humour est resté intact, indifférent à l’usure des ans et au wokisme en vogue. Humilié par sa compagne dès qu’il se risque à fanfaronner, Bouzard, allergique aux tâches ménagères, ne subira jamais les scuds de #metoo. Quand bien même il cherche à faire faire la peau de son « chien stupide », qui prend un malin plaisir à le ridiculiser, les associations de défense des animaux ne pourront rien contre lui. Ni la ligue contre l’alcoolisme, malgré sa consommation de pinard bien au-delà du raisonnable, ni les ligues catholiques à la vue de son chibre raide (quoique modeste). Bref, le ton va si loin dans l’absurde et l’autodérision qu’il rend inattaquable son auteur… et ne ferait que ridiculiser l’attaquant… A l’avenant, le dessin volontairement mal fichu est un sommet de drôlerie. On l’oublie souvent, mais il faut un certain talent pour réussir à faire passer des émotions (ici en l’occurrence le rire) en deux coups de crayon, et Bouzard n’en manque pas. Dans la même catégorie, on pense d’abord à Reiser, dont le trait « moche et vulgaire », associé à une irrévérence féroce, a fait les beaux jours d’Hara-Kiri et du Charlie Hebdo des débuts. A la différence que Bouzard utilise pleinement les codes du neuvième art pour décupler les fous rires auprès de son lectorat. La mise en page en gaufrier, loin d’être une contrainte pour l’auteur, ne fait que renforcer le dynamisme narratif, en contrepoint d’anecdotes qui sans cet humour hypra décalé seraient désolantes de banalité. A cela vient s’ajouter un sens du mouvement très cartoonesque qui n’aurait pas tout à fait la même puissance comique sans ledit gaufrier. Il suffit pour s’en rendre compte de se reporter à la page 164, avec cette scène où notre (anti-)héros poursuit son clébard dans les arbres (volume 3 – « The Autobiography of me too free »), l’air de rien c’est du grand art. On n’oubliera pas de parler des expressions des visages hilarantes, dont certaines carrément « what the fuck », la plupart du temps empreintes de lassitude, de goguenardise ou de colère, c’est tout bonnement irrésistible ! En résumé, Bouzard, c’est la nonchalance désabusée alliée à du Tex Avery, la grosse fatigue alliée à du punch sur ressort. Pour des gags qui font mouche à tous les coups, sans forcer… parce que produire des gags sur commande, c’est assez fatigant au fond, et c’est pas non plus le genre de la maison… Bouzard, c’est du gag en hamac, un peu la même école que Boulet ou Fabcaro. A la lecture de cette intégrale qui donne très envie d’avaler toute sa bibliographie, on serait disposé à faire confiance à son pote préfacier Winshluss, en espérant que la piquouze « reanimator » atteindra les neurones de notre homme fait zombie. Même si l’on sait, que de toute façon, Bouzard est éternel.
Des histoires autobiographiques de Guillaume Bouzard, quoique j'ai l'impression qu'il invente beaucoup, surtout lorsque son chien qui agit comme un humain débarque dans la série. C'est d'ailleurs un détail qui m'a embêté à la lecture: est-ce que l'auteur fait de l'autobiographie ou une parodie de l'autobiographie ou les deux à la fois ? Les histoires sont inégales et je trouve d'ailleurs qu'il y a une baisse de qualité entre le premier tome globalement sympathique et le second (j'ai pas réussi à trouver le troisième tome) où Bouzard parle dans des délires pas vraiment marrants. De toutes les histoires avec son chien, il y en a juste une que j'ai bien aimée. Il y a donc trop de récits moyens pour que la série semble mémorable à mes yeux. Il faut dire aussi que les meilleurs gags m'ont surtout fait sourire et j'ai du rire aux éclats une ou deux fois durant la lecture des deux tomes. Le dessin fait brouillon, mais cela ne me dérange pas parce que j'aime le dessin de Bouzard. Une série pour les fans de l'auteur.
Plusieurs lectures depuis la sortie et je me marre toujours autant, mon œuvre préférée de cet auteur. Avec «The Autobiography of me too» Guillaume Bouzard se raconte sans trop se la raconter !! Ça ne plaira pas à tout le monde mais perso j’adhère à 200%, je m’y esclaffe à chaque fois à de nombreuses reprises. Qu’est ce que c’est con !! J’adore le ton et le style déployés par l’auteur, ça fait mouche avec moi. A travers de courts récits (forcément autobiographiques), il se met en scène dans son quotidien, il habite un petit village dans les Deux-sèvres, à base d’anecdotes truculentes et personnages récurrents : Cécile (sa femme), sa bande de potes et surtout son chien Flopi. C’est toujours très drôle dans les confrontations et mauvaise foi. Bouzard se dépeint avec énormément de talent et autodérision. Ici il est le prince de l’humour en bd, roi du potager, esthète en musique, grand poète de comptoir … je me gausse avec sa bénédiction. Dans le fond, ça me fait penser au « Retour à la terre » de Ferri et Larcenet mais sous une forme différente, à mes yeux beaucoup plus drôle et accrocheuse. En feuilletant rapidement, on se rendra vite compte que le graphisme (en N&B) n’est pas l’attrait principal de cette trilogie, malgré ça je l’adore, les expressions sont très bien rendues et renforcent l’humour des situations. Le gros point négatif va sur le prix, franchement pas donné malgré la qualité des albums, et que finalement ces derniers compilent juste des récits parus au préalable dans Psikopat. Cependant je ne regrette pas mes achats, petit coup de cœur perso !! Je prends toujours énormément de plaisir en compagnie de ce beau monde.
Les Requins Marteaux ont vu les choses en grand avec cette série de Bouzard, les albums ayant droit à une couverture toilée qui fait « luxe », presque « nouveau riche », pour celui qui aurait pu paraître un auteur « fanzineux ». Mais, sur un principe déjà pas mal vu ailleurs (des courtes histoires plus ou moins autobiographiques et humoristiques), Bouzard parvient à nous présenter un ensemble certes inégal, mais globalement de bonne facture. C’est qu’il n’hésite pas à se présenter dans des situations qui ne le mettent pas forcément en valeur, parfois fumiste, velléitaire, ridicule lorsque ses élans lyriques, ses aspirations, se trouvent confrontées au simple rappel de la triste et plate réalité. Autour de lui, une palette de personnages récurrents (son pote David, d’autres piliers de bistro, sa copine, le chien Flopi, etc.) encadre les mésaventures du quotidien vécues par Bouzard. Et c’est souvent drôle, le ton oscillant entre l’autodérision, un peu de loufoque (les histoires autour de Ramon cumulent les deux aspects), et une vision faussement pathétique de l’existence de cet auteur qui, avec un dessin pas folichon mais franchement expressif et dynamique, des idées simples, parvient à nous faire rire de l’anodin, qu’il transcende avec son imagination débordante. Auteur et série sympathique à découvrir, si ce n’est déjà fait. Note réelle 3,5/5.
Difficile de dire exactement pourquoi j'ai apprécié cette série de Guillaume Bouzard. Probablement du fait de l'humour incontestable dont ces pages sont imprégnées. Du fait aussi, peut-être, d'un sens du découpage, d'une maîtrise du gag et de sa chute. D'autres avant lui y arrivaient très bien, mais il faut bien que de nouveaux talents prennent le relais de Franquin. Bouzard est de cette trempe-là. Certains passages m'ont bien fait rigoler, mais je ne saurais dire quels sont les éléments les plus drôles. Le chien Flopi ? Ses copains piliers de bar, qui ne manquent pas une occasion de le mettre en boîte, sa compagne Cécile, Ramon ? Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse, après tout. Parce que malgré ses qualités, cette série ne m'a pas marqué plus que ça. On passe un très agréable moment de lecture, et ça s'arrête là. Et je crois que c'était le but de Bouzard.
Après la lecture du premier tome. Je n'ai trouvé que celui-là à la bibliothèque. Pour l'instant je reste prudent car j'ai déjà l'impression que Bouzard commence à tourner en rond dans ses petites histoires. J'ai apprécié son humour et son autodérision mais moins le dessin qui, malgré son côté dynamique, m'a paru juste bon mais sans saveur. J'entendais beaucoup parler de l'auteur, je ne suis pas sûr de devenir un jour un fan à moins de trouver autre chose de plus consistant. Pour en revenir à cette BD, j'ai quand même passé un bon moment de lecture. Mais ensuite j'ai tout oublié, pas vraiment marqué par ces petites aventures. Pour un emprunt, le choix ne sera pas mauvais. Par contre pour l'investissement, je m'en abstiendrai personnellement.
Après moult éclats de rire ponctués d’irrépressibles « mais-qu’il-est-con ! », les zygomatiques ravis et les commissures des lèvres scotchées aux lobes d’oreilles, je referme, pantois, le dernier tome d’Autobiography of me too : il est vraiment trop facile le gars Bouzard ! Sous des atours structurés (planches systématiquement découpées en gaufriers de 3 cases par 4), son autobiographie respire le « sans filet ». Une improvisation nimbée d’un ersatz de dilettantisme qui frise néanmoins l’excellence. D’ailleurs, ce n’est pas réellement une autobio. Plutôt une parodie ou une autofiction qui mélange les mises en scène décalées d’un quotidien ordinaire avec des anecdotes de comptoir, des aventurettes fantasmées ou encore des délires exquisement surréalistes (les X-men qui débarquent dans le Poitou !?...). L’amateur de récit intimiste et d’introspection psychologique passera son chemin. Ici, il n’y a pas véritablement matière à faire phosphorer le ciboulot. Mais alors, qu’est-ce qu’on se marre ! La moindre banalité finit par déraper pour fournir le prétexte à drôlerie. Un humour foutraque qui navigue de temps en temps vers le puéril ou le carrément débile, mais laisse deviner et savourer une certaine finesse voire un semblant de poésie dans ses énormités. Et c’est tellement bien construit. La narration possède un rythme discret, un tempo insidieux qui se montre efficace et très réjouissant. En partie imputable à la mise en page, c’est avant tout la ponctuation fournie par les dialogues qui génère cette sensation. Un sens inné de la précision pour poser un silence ou déclencher une réplique qui tue. Le dessin, lui, est tout simplement remarquable. Comment deux ou trois coups de crayon si spontanés, par instants presque négligés, peuvent-ils aboutir à un tel résultat ? Une ligne impulsive, intuitive et libérée qui donne du mouvement et de la vie. Quel verbiage graphique ! Quelle virtuosité ! Bouzard se ballade dans la gamme des émotions et de l’expressivité. Les tronches et les attitudes sont si bien retranscrites que chaque situation induit une identification instantanée et donc un plaisir décuplé. Chapeau Maestro ! Désopilant et inspiré. Quel talent !
Alors là je suis désolée mais je n'ai pas du tout aimé cette BD ! Je n'accroche carrément pas à cet humour qui a dû me faire rire tout au plus 2 fois sur les 78 pages (ça fait peu tout de même). Pour les illustrations il faut aimer ; les dessins sont trop grossiers à mon goût (pardonnable si j'avais accroché à l'histoire mais là non). Bref à emprunter et encore...
Encore de la BD d'inspiration autobiographique, mais qui sort des sentiers battus du genre dans la mesure où ça ne parle ni de l'ordinaire combat d'un artiste sensible qui se pose plein de questions sur la vie, le monde et ses rapports avec son père, ni un journal intime sur les amours post-adolescentes d'un branleur pleurnichard, ni un blog à deux balles, mais une compilation de petites histoires rigolotes et débiles dans lesquelles l'auteur ne cherche pas forcément à se donner le beau rôle. Pour cela, on peut saluer Guillaume Bouzard. A part ça, ben... La nomination du tome 2 à Angoulême dans la catégorie "Meilleur scénario" ne laisse pas de m'étonner, même si je dois avouer que c'est une petite série que j'ai trouvée bien sympa. Sympa, mais sans plus. C'est marrant mais sans plus, c'est de l'humour potache qui fait sourire mais pas vraiment se tordre de rire. Le dessin est pas mal dans le style "gribouillé à la va-vite" propre à Bouzard, on passe un bon moment, bref ce n'est pas le chef-d’œuvre du siècle mais une petite série qui vaut le coup d'oeil.
Mmmm je suis assez déçue en fait. J'ai souris au premier tome, l'humour potache est plaisant même si je trouve que Bouzard se répète un peu. Le deuxième tome m'a en revanche laissée de marbre, et j'avoue que les histoires avec son chien me sont passées à 2000 m d'altitude au dessus de la tête. Bref, je suppose que c'est pas trop mon genre d'humour. Alix a raison : à feuilleter avant d'acheter.
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